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mercredi 24 octobre 2007

MIKA ~ Le Zénith. Paris.










THE  DODGY HOLIDAY 2007 - TOUR
Première Partie : YELLE


Ce qu’en a pensé Vik :
Comme tout le monde, j’entendais régulièrement Mika à la radio, avec ces sonorités 80’s, ces petits airs new-wave, ces incursions désinhibées dans les aigus, ses influences Bee Gees, Elton John et Freddy Mercury... mais pas de disque chez moi donc j’hésitais à le voir « en vrai » sur scène. C’est Eric, véritable passionné de Mika, qui a commencé à me faire un bon travail de sape, et enfin m’a convaincu d’assister avec lui à ce deuxième concert au Zénith, archi complet (comme l’entière tournée...). J'ai commencé à écouter, et lorsque le jour du concert est arrivé, j'étais devenu un accro. J'avoue avoir été un peu bluffé par ce jeune homme, qui réussit à recycler 30 ans de pop et de disco, et à en faire un truc très contemporain. Me voici arrivé face au décor rouge du Zénith à 17h30, pour être le plus proche possible des grilles d’entrée. Eric arrive un peu plus tard, avec son sourire des grands jours...19h00, les grilles s'ouvrent enfin... hop hop hop on se dépêche ! On arrive à s’installer à la 1ère rangée des gradins, qui se remplissent petit à petit... Je note que les jeunes filles en fleur (voire en bouton) sont légion, mais au fur et à mesure que la salle se remplit, les trentenaires ne manquent pas non plus, ni même les quadras, et parfois plus... Rien d'étonnant à ce que tout le monde se retrouve dans Mika, tout est là.

20h15 : Première partie, Yelle, chanteuse française (alias Julie..) « chauffe » la salle. Petite brune en collants rose zébrés et tee-shirt jaune fluo, elle est super dynamique sur scène, ses chansons s'enchainent sans réel pause. Avec cette pêche d'enfer, elle débite ses morceaux plus qu’elle ne les chante. Les paroles sont sans prétention, acidulées, comme elle, la musique est bonne, rythmée : batterie et mix... mais gâchée par la voix (elle chante mal). Hormis les quelques morceaux connus (Je veux te voir, 85a, A cause des garçons, remix non indispensable de la chanson d’Alain Chamfort de 1987) le reste est nul. Ça me rappelle un peu Lio jeune, avec une prestation scénique en forme de cours d’initiation « on the dancefloor ». Enfin les lumière se rallument… une demi-heure de concert que j’ai trouvé bien longue. Arrivé de Sophie, la femme d’Eric, avec la petite et charmante Emilie, leur fille. On est prêts pour la suite. L'excitation générale se fait sentir... Le public sous tension surveille le moindre mouvement derrière le rideau noir, afin d’apercevoir de quoi sera fait le décor.

21h20 : La lumière s'éteint soudainement, la musique change, la foule hurle, lève les bras le plus haut possible et en un seconde les fans en furie font vibrer la toile du Zénith "MIKAAAAAAAA". Waooooo ! Un feu d’artifices ! En effet rien que l’intro, avec les petites voix robotiques, du méga tube de l’été, Relax, Take it Easy donne d’entrée de jeu l’ambiance du concert. Le rideau s’ouvre et on découvre un décor, très kitch sous les projecteurs, qui l’éclairent d’un bleu nuit de circonstance, avec au fond une tenture représentant un arbre, et surtout une étrange boule géante, qui éclate et laisse apparaître une silhouette en collants, affublée d'une paire d'ailes d'ange, dans un faisceau de lumière : non, ce n'est pas Mika ! L'ange disparaît, les musiciens s’installent, et sur les notes au piano du célèbre single, devant une constellation d'écrans de téléphones portables, Mika arrive, surgi de nulle part, arpentant et courant sur toute la scène, en veste cuivre lamée et bas de smoking blanc étincelant : sur ses longues jambes, se déhanchant, avec son excentricité magique… « Relax, take it easy, For there is nothing that we can't do. Relax, take it easy, Blame it on me or blame it on you… »... tout en courant et en sautant sur tout l’espace de la scène. Sa voix est incroyable. Chante-il vraiment comme ça ? Sa voix en live est la même que sur l'album ! Effectivement Mika est bien un showman, en super forme, qui entraînera le public et le fera chanter tout au long du concert ! Le son est bon, avec les basses bien en avant, couvrant malheureusement un peu la voix.

C’est une entrée vraiment décoiffante et il est difficile de résister à la vague de folie qui balaye le public : c’est « la Fièvre du Mercredi Soir » sans Travolta, tout le monde bouge, danse. Le rythme ne baisse pas ensuite, vu que c’est Big Girl (You are Beautiful) qui suit, avec son rythme plus funky, son allure un brin country et une poupée gonflable géante. Mika est rejoint sur scène par deux danseuses aux formes généreuses, déguisées en majorettes, qui viennent danser à ses cotés histoire de bien représenter le propos de la chanson. Mika bouge à merveille, il semble s'éclater sur scène et il communique constamment avec le public. Sa voix magique qui glisse d’un octave à un autre sans faillir est bien réelle. On peut remarquer que son groupe est bien moins remuant que lui, à l’exception de la batteuse.

Les titres s'enchaînent, avec des passages plus calmes lorsque Mika passe au piano (il est souvent à moitié debout sur son clavier), avec des chansons telles que My Interpretation, un titre senblant plus conventionnel avec une voix plus posée... On en retiendra facilement le refrain... Après un bonjour à Paris en français et "Il y a un an j’ai écris une chanson et j'ai envoyé une démo à ma maison de disques au USA... (moment d'hésitation) Ah mais je n'arrive pas à parler français !", le tout dans un français impeccable, Mika ayant passé son enfance en France… suit Billy Brown, puis Holy Johnny, une nouvelle chanson, au climat vaguement jazzy dans un univers du country & western avec banjo, contrebasse et washboard.

Any Other World : Mika à nouveau au piano, avec des cordes qui arrivent sur scène, un titre plus lent, très touchant, avec une certaine sensibilité dans la voix, un refrain magnifique... Avec Ring Ring, on revient au rythme : debout au micro, face à la salle, il fait bouger le public, il ne joue pas à l'économie. How Much Do You Love Me, encore une nouvelle, harmonies vocales sur tempo moyen, un moment de répit... « How much do you love me, How much do you care, How much do you need me, When I'm not there, Do do do do… », une bonne mélodie mais qui me fait trop penser aux Bee Gees. Stuck In The Middle, avec un style plus pop, mais toujours cette voix extraordinaire et un piano qui se fera désinvolte sur la fin... et puis s’ensuit une reprise et non des moindres : une version puissante du Missionary Man de Eurythmics, complètement dans sa tonalité de voix, même s’il est aidé par sa choriste qui a une voix magnifique... Happy Ending : la voix de Mika y est très fragile, mais les instruments de musique et les choeurs rendent la chanson plus intense lors des refrains. Il est rejoint à nouveau par la même choriste qui fera la 2ème voix… et bien en plus ! J’ai vraiment aimé ! !

Love Today en piano-voix, façon ballade, avant qu’une marionnette géante de squelette le rejoigne et l’emmène. Dans ce titre, il monte dans les aigus sans difficulté, une vrai performance, je suis bluffé… Mika met le feu, c’est magnifique avec les paillettes qui tombent dans la lumière du projecteur sur Mika, puis l'enchainement plus rythmé… « Doom da da di da di Doom da da di da di Doom da da di da di Doom da da di da di.. ». Mika, torse nu, s'éclate, et le groupe lui aussi a ses moments de délire, lorsque le guitariste se met à la batterie et laisse sa gratte à un roadie qui mouline inlassablement le même accord, tandis que Mika et sa batteuse tapent sur des fûts et des couvercles de poubelles. Un déluge de percussions un peu longuet. Côté ambiance, c’était à prévoir, c’est du tonnerre ! On prolonge en un mix de musique club, techno, jazz, pop, qui fait bondir toute la salle. Les gens sautent et le sol vibre. Mika parle français avec son accent aussi léger que délicieux « Franchement je n’ai pas grand-chose à dire ce soir, mais uniquement je dois dire qu’honnêtement la France ca va me manquer »… et il attaque Grace Kelly chanté dans un franglais pas mal non plus dans son genre ! Explosif, avec un mélange des genres innovant, c'est l'un des titres de l'album que je préfère... « Why dont you like me? Why dont you like me? Why dont you walk out the door!.. ». Mika joue à merveille de son piano, avec sa voix, c'est exquis !! Une fois il monte dans les aigus et se met à crier, c'est dingue... Sa voix est parfaitement étonnante ! Après ça, il lui faut une pause bien méritée… « Merci Paris… » Hop ! direction les coulisses… reprendre son souffle pendant que le Zénith crie et le réclame. 

Puis c’est fou… des voix, un spectacle de marionnettes en ombres chinoises, joué par les musiciens eux-mêmes, déguisés en animaux à poils et à plumes à la Disney. Les voilà à danser sur scène comme dans une histoire de Lewis Carroll, avec un méchant lapin qui sème la zizanie dans le groupe mais qui sera tué par un crocodile (Mika lui-même) ! On assiste à une drôle de mise en scène, les mascottes forniquent, puis s'entretuent, c’est à mourir de rire. Cette idée d'ombres chinoises avec les musiciens déguisés en animaux c'était géant, c'est la "Life in cartoon motion" après tout ! Tout ça pour enchainer sur quoi ? Le rideau est tombé et on a entendu les premières notes du très attendu Lollypop bien évidemment. Un excellente chanson pour conclure un concert, agrémentée de lancés de serpentins, puis de confettis et de gros ballons ! De quoi faire plaisir à la foule en délire ! Une big girl, une Lollypop et le nom de Mika tout en ballons géants, des gros ballons colorés qui volent dans le public, des milliers de serpentins qui se déversent à n'en plus finir... bref, de la pure magie ! Chérisse, la "batteuse" se retrouvera sur les bras tendus de la foule. Le public hurle, chante, danse, saute... l’envie que ça continue encore, on veut un autre rappel. Mika, content, revient et de manière manifestement imprévue, rejoue Relax, Take it Easy, dans une version presque house… « For there is nothing that we can do. Relax, take it easy, Blame it on me or blame it on you… ». Il saute, bouge, danse, vibre, tourbillonne, court dans tous les sens. Un dernier « à bientôt » et il s’en va. Les lumières se rallument et les roadies viennent ranger le matériel... Honnêtement, ce concert était tellement bon que tout le monde en reste un peu suffoqué, comme un peu sonné. La musique de fond redémarre, le Zénith se vide, doucement, jusqu'à ce que les derniers rêveurs, qui sont restés, juste là assis, à vouloir garder un peu plus de cette soirée, se fassent doucement pousser dehors par la sécurité.

Une prestation de Mika de grande qualité, un bon concert aux couleurs pétillantes, une bonne soirée, même si, malheureusement, il y a eu peu de débordements musicaux : les chansons ont été jouées comme sur l’album ! J’ai eu parfois l'impression de voir et d'entendre (en plus aigu) du Freddy Mercury, des Bee Gees pour le disco, mais aussi du Bronski Beat ou de l’Elton John pour les ballades au piano… soit de la pop des années 80 arrangée pour être replacée en 2007 : voilà tout de même une idée franchement géniale et qui marche. Alors pourquoi bouder son plaisir ? Mika aura été pour moi une réelle découverte, grâce à Eric : ce soir il m’a entraîné dans son monde rose bonbon, coloré, hors du temps, rempli de femmes étranges, de marionnettes, de ballons, de confettis, de déguisements, avec même un grand squelette à la démarche fantastique, avec une chute de neige artificielle sous un beau parapluie orange. La nuit est douce et éclairée par les vendeurs de t-shirts et de posters. Emilie est ravie de son premier concert… et elle tient un poster de Mika dans ses mains ! Au-dessus de nos têtes, malgré la nuit, un ciel bleu et lumineux, sans le moindre nuage... c’est la pop de Mika qui souffle un vent doux et neuf. »





photos de olivier


Michael Holbrook Penniman, Jr., dit Mika, est un chanteur, auteur-compositeur de pop américano-libanais, qui a habité à Paris (France), puis à Londres (Grande-Bretagne). Son premier album Life in Cartoon Motion est certifié disque de diamant et est, en France, l'album le plus vendu en 2007.



2007 - Life in Cartoon Motion

EPs

2006: Dodgy Holiday
2007: iTunes Festival: London




Mika : Vocals & Piano
+ Band

Martin Waugh (guitare, chant)
Michael Choi (basse, chant)
Cherisse Osei (batterie)
Luke Juby (clavier)
Vocal Chor O' Saône



La Setlist du Concert
MIKA

Intro
Relax (Take It Easy) (Love In Cartoon Motion - 2007)
Big Girl (Your Are Beautiful) (Love In Cartoon Motion - 2007)
My Interpretation (on piano) (Love In Cartoon Motion - 2007)
Billy Brown (on piano) (Love In Cartoon Motion - 2007)
Holy Johnny (on piano) (New Song)
Any Other World (on piano) (Love In Cartoon Motion - 2007)
Ring Ring  (Love In Cartoon Motion - 2007)
How Much Do You Love Me (New Song)
Stuck In The Middle (Love In Cartoon Motion - 2007)
Missionary Man (Eurythmics Cover)
Happy Ending (on piano) (Love In Cartoon Motion - 2007)
Love Today (Love In Cartoon Motion - 2007)
Grace Kelly (Love In Cartoon Motion - 2007)

Encore 1

Animation bunnys
Lollypop (Love In Cartoon Motion - 2007)

Encore 2

Relax (Take It Easy) (Love In Cartoon Motion - 2007)

La durée du concert : 1h20

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Mika - Le Zénith. Paris.













 Support Act : YELLE





Ce qu'en a pensé Eric :


« Première sortie en concert de sa vie pour ma fille Emilie, grande fan de Mika à 8 ans. Pas question donc d'aller au premier rang dans un Zénith que l'on prévoit bondé d'adolescentes surexcitées et de familles "pépères", et Vincent et moi gardons des places au premier rang des gradins, dans le bloc restant après que près de 300 places aient été réservées aux invités (un scandale trop habituel !).

20 h 15 : Yelle monte sur scène, avec ses deux musiciens - un batteur et un aux keyboards. Tout de suite, la voix extrêmement irritante de la demoiselle, et la naiveté (on dira sympathique, pour être gentil) du jeu de scène du trio désarçonne un peu. Si les montées en rythme techno déchainent l'enthousiasme de la fosse, force est de reconnaitre la grande médiocrité des morceaux, au point qu'on se demande pourquoi Yelle reçoit régulièrement le soutien de critiques d'ordinaire plus crédibles. Bon, "Je veux te voir" et la reprise de "A cause des Garçons" en version techno concluront agréablement un show heureusement assez court. Peu de talent quand même là-derrière !
21 h 20 : Le rideau se lève sur un décor impressionnant, sorte de music hall baroque d'un mauvais goût assez puéril. Un énorme ballon bleu semble flotte au centre de la scène alors que les musiciens entrent en scène, il éclate pour révéler un ange : très kitch, tout cela, et pas forcément rassurant sur ce qui va suivre (la fascination de Mika pour Freddy Mercury va-t-elle jusqu'à lui faire adopter les outrances écoeurantes de Queen, l'un des groupes que personnellement j'ai toujours le plus détestés ?). Mais non, Mika déboule, vrai ange (lui), tout de blanc vêtu, et une nouvelle ressemblance me frappe : en fait, le beau jeune homme filiforme qui va courir, sauter, haranguer la foule sans répit durant l'heure et demi qui va suivre - sans que la justesse de sa voix n'en soit jamais altérée, au point que les mauvaises langues prétendent que ses hallucinantes montées dans les aigüs sont aidées de playback ! - est surtout le Mick Jagger de ce début de siècle. C'est "Relax", le tube absolu du moment, horriblement matraqué sur les ondes, repris dans les pubs et les BO de films, qui ouvre le show, et la large partie féminine et adolescente des 7000 personnes présentes commence à hurler et à sauter en l'air. Le son est un peu décevant, et les basses trop présentes, saturant souvent la voix précieuse de Mika, nous priveront de certains moments d'émotion sur des "Any Other World" ou "Happy Ending" forcément inférieurs aux versions épurées de l'album. Non, ce soir, Mika nous offre avant tout un show spectaculaire, traduisant clairement une sorte de générosité naïve de post-adolescent encore émerveillé par son propre succès (planétaire, mais très fort en France). Mika parlera d'ailleurs beaucoup à la foule entre ses chansons, d'un Français impeccable, sans accent (témoignage de ses huit ans passés à Paris dans son jeune âge), avec l'excitation heureuse d'un enfant qui voit ses rêves se réaliser ("Avant je répétais mes nouvelles chansons tout seul dans ma chambre, aujourd'hui je le fait devant 7000 personnes !", dira-t-il avant de présenter l'une des deux nouvelles chansons, pas tout-à-fait aussi impressionnantes que les "vieilles", avouons-le, qu'il jouera ce soir).
Si le groupe de Mika n'est clairement pas un groupe de virtuoses, il se dégage de chacune des chansons une énergie heureuse qui dynamite gaiement tout risque de professionalisme arrogant : d'ailleurs, voir Mika interrompre une chanson pour faire replacer son piano afin de mieux voir la foule, opération durant laquelle il aidera lui-même les roadies (!), montre bien que la perfection du show n'est pas l'objectif ce soir, mais bien une certaine complicité festive, qui deviendra sans doute de plus en plus impossible au fur et à mesure du succès grandissant de sa musique. Car, c'est clair, Mika en est encore dans sa tête à chanter dans des salles de la taille de la Maroquinerie devant des lecteurs des Inrocks, et ne réalise pas pleinement que son public est aujourd'hui composé d'adolescentes qui vivent leurs premiers émois sexuels en fantasmant sur son visage d'ange et sa démarche sautillante.
Plus les minutes passent, plus la musique gagne en puissance... "Big Girls" a très tôt mis la barre bien haut, mais c'est avec une reprise musclée de "Missionary Man" (Eurythmics encore, à la place d'un "Sweet Dreams" qui n'était pas ce que Mika faisait de mieux...) que le concert passe à la vitesse supérieure, avant de logiquement exploser sur un "Love Today" bien plus rock que le reste du show, qui se terminera d'ailleurs par une longue et jouissive session de percussions enthousiastes et enthousiasmantes : à mon avis, de toute évidence, toujours la meilleure chanson de Mika, et le sommet pour ce soir.

Il est temps pour moi de descendre dans la fosse pour tenter d'approcher le phénomène de plus près. Curieusement, je n'ai aucune difficulté à me frayer un chemin jusqu'au premier rang, les adolescentes hypnotisées par leur idole se comportant paradoxalement avec une certaine retenue (si l'on se souvient par exemple de la foule hystérique au même endroit, il y a 6 mois, pour Arctic Monkeys, le contraste est frappant). Me voici donc quasimment au premier rang, à mon tour frappé par la beauté et la gaieté qui se dégage de Mika, et par l'aspect purement "Jaggerien" de son jeu de scène. "Grace Kelly" lui permet de faire rugir ses influences ("Little Freddy..."), avant le rappel, qui s'ouvre avec un hilarant théâtre en ombres chinoises : les musiciens sont tous déguisés en animaux en peluche géant, un "Bad Rabbit" vient semer la zizanie à coup de kung fu, avant que Mika, crocodile armé d'un fusil, ne vienne remettre de l'ordre dans tout cela. Tout explose, et c'est évidemment "Lollypop", toujours une merveille, second sommet de la soirée : d'énormes ballons sont déversés sur la foule, des canons crachent les confettis, c'est la fête, un moment de pure joie enfantine. A la fin, un sourire jusqu'aux deux oreilles, Mika "balancera" (délicatement quand même) sa "batteuse" sur les bras tendus de la foule, et le groupe hilare quittera la scène avec des bye byes ironiques à la pauvre fille, emportée et dérivant au milieu du Zénith dans un slam involontaire. Court retour en second rappel pour marteler une seconde fois "Relax", et d'où je suis, les infra-basses sont surpuissantes, et font vibrer le béton du sol du Zénith. C'est la fin.
Emilie a eu la chance de voir un très beau concert pour sa "première fois", même si, clairement, une heure vingt cinq de show, c'est un peu long à son âge. A la sortie, un vendeur de posters "pirate" lui offrira d'ailleurs une grande photo de Mika "dédicacée", de quoi orner sa chambre. Et de quoi oublier la nuit froide d'Octobre, et croire ce soir que les miracles arrivent : un jeune homme peut devenir une star en quelques mois sans rien perdre de sa grâce et de sa gentillesse. Même si on sait que cela ne durera pas, pourquoi ne pas se satisfaire ce soir de l'illusion que la vie est une fête joyeuse ? »







Bat For Lashes ~ Le Trabendo. Paris.







Première partie : Spleen



Ce qu’en a pensé Gilles :

« C'est de très mauvaise humeur que je me suis rendu au Trabendo pour assister à la seconde prestation parisienne de Bat For Lashes, après celle du Nouveau Casino au mois de juillet (si l'on excepte le festival Rock en Seine). Oui ! De mauvaise humeur car j’avais passé la journée à attendre en vain mon Plasma récemment commandé. Mais rien de tel qu'un concert pour évacuer tous les mauvais ressentiments. J'arrive donc au Trabendo vers 18h15, je vais faire un tour au Zénith où Mika se produit ce soir. Je discute, dans l'impressionnante queue presque entièrement composée d'adolescentes de 15 ans, avec Vincent qui réservera les places pour Eric, Sophie et Emilie. Retour au Trabendo : contraste saisissant, il n'y a qu'une dizaine de personnes devant la salle.

L'attente ne sera pas trop longue, heureusement car l'arrivée de l’hiver se fait sentir... Je me dirige au premier rang, surprise, ils ont mis une barrière 50 centimètres devant la scène. Bon, pourquoi pas ? Il est vrai que quand cela pousse au Trabendo, la scène étant très basse, vous vous retrouvez allongé sur la scène ! A mon grand étonnement, la salle sera pleine ce soir, c'est bien. Un public jeune, avec pas mal de filles, ce sera cool. La première partie, c'est un groupe du nom de Spleen qui l'assure. Assez rigolo, le chanteur bassiste au look rasta est vêtu d'une robe rose, il est accompagné d'un guitariste et d'un « human beat box ». Musicalement, difficile à dire, cela part dans tout les sens, avec une touche hip hop mais pas seulement... et surtout, pas mal d'humour ! Plaisant et agréable.

La scène est maintenant entièrement dédiée à nos quatre fées venues d'un univers mystérieux. Derrière moi, une bande d'une dizaine de jeunes me saoule légèrement à force de crier comme des groupies en furie, je me demande s’ils ne se sont pas trompés de concert, hélas non... Les lumières s'éteignent, applaudissements fournis, puis silence religieux... sauf mes comiques cités précédemment, qui sifflent et hurlent dans mes oreilles... Natasha est toujours aussi splendide, vêtue d'une sorte de tunique, un bandeau emprisonnant ses cheveux... une jolie squaw sortie tout droit des Appalaches. Le concert débute par un morceau que je ne connais pas, et première constatation : le son est parfait tout simplement. Si les affreux jojos derrière moi ne hurlent pas trop, je vais pouvoir léviter tranquillement.

La beauté est le premier mot qui me vient à l'esprit quand je vois et j'écoute Bat For Lashes. Beauté de la musique et des interprètes. J e me sens bien, je fais le vide, juste les harmonies et je me transporte dans un univers fait de sorciers et d'animaux mystérieux. Trophy démarre véritablement le concert, une musique simple, les claps claps rythmant le morceau sont amplifiés par ceux du public, il est encore question de créatures étranges dans ce morceau incantatoire. Le groupe s'est affirmé depuis son dernier passage, moins d'approximation mais toujours de la fraîcheur, le groupe est maintenant rodé et complice. Tahiti puis Horse & I suivent, les musiciennes changent souvent d'instruments, violon, guitares, tambour, flute, clavecin et orgue entre autres. What's A Girl To Do est accueilli par des cris stridents venant de ma bande d'attardés, Natasha elle-même parait surprise de ces cris dignes du fan de base de Tokyo Hotel. Après Sad Eyes - qui n'est pas mon morceau préféré -, Natasha annonce un nouveau morceau, Missing Time où elle prend une basse (c'est le seul morceau sur lequel il y aura de la basse) : un morceau assez groovy et légèrement différent des compositions déjà connues, intéressant. C'est maintenant au tour de The Wizard, réclamé par la foule, suivi d’un morceau que j'apprécie particulièrement, et que le groupe n'avait pas interprété la dernière fois, le très beau Bat's Mouth où les violons, le piano et la voix de Natasha me font frémir d'émotion. Superbe. Petit intermède avec cette fois une reprise d'un morceau de Tom Waits, Lonely, je ne connais pas trop, pas mal sans plus... Et puis pour finir le set, ce sera Sarah, sorte de litanie incantatoire.

Retour sur scène pour le rappel, qui débute avec Moon + Moon, un nouveau morceau déjà interprété au Nouveau Casino, et qui j'espère figurera sur le prochain album, car il est tout simplement excellent. Enfin la chanson que tout le monde réclame depuis plusieurs minutes (surtout les bouffons derrière moi), c'est Prescilla : Natasha à sorti son bâton qui va imprimer la mesure, elle nous le présente d'ailleurs amoureusement en expliquant qu'elle l'avait trouvé lors d'un séjour récent au Grand Canyon et de nous le montrer, en précisant que c’est son "Wizard" qui est sculpté dessus, avant de l'embrasser délicatement du bout des lèvres. Beau final, 65 minutes de concert au total, je me suis réconcilié avec la vie, la noirceur qui m'avait envahi a disparu, je suis enfin apaisé ce soir... »


Natasha Khan a eu la chance de voir une bonne fée se pencher sur son berceau. Née dans une famille de célèbres joueurs de squash pakistanais, elle parcourt le monde dès son plus jeune âge et se forge un imaginaire propice à l’évasion. Etablie à Brighton en Angleterre, la jeune femme étudie le cinéma et la musique, rencontre Devendra Banhart et le projet Bat For Lashes voit le jour. Bat for Lashes (littéralement "Battre des cils") pourrait tout aussi bien être le rassemblement de Chan Marshall, Björk, PJ Harvey et Kate Bush. C’est en tout cas l’impression qui ressort après quelques écoutes des onze titres de "Fur and Gold". Le groupe possède en Natasha Khan une chanteuse de tout premier plan dont le timbre de voix rappelle étrangement les 4 glorieuses artistes susnommés.

(Source : www.indiepoprock.net)










Natasha Khan (songwriting, singing, harpsichord, piano, autoharp, guitar, beat machines, percussion)
Ginger Lee - (autoharp, guitar, piano, drum and harmonies)
Abi Fry - (viola, big drum, piano, claps and harmonies)
Lizzy Carey - (guitar, fiddle, drums, claps and harmonies)













1

Intro (The Walter's Son; morceau paru sur le soundtrack de "The Night Of The Hunter")
Trophy
Tahiti
Horse And I
What's A Girl To Do
Sad Eyes
Missing Time
I Saw A Light
The Wizard
Bat's Mouth
Lonely (Reprise de Tom Waits)
Sarah

ENCORE

Moon + Moon
Prescilla

La durée du concert : 1h05

AFFICHE / PROMO / FLYER





Bat For Lashes - 'Prescilla'



Bat For Lashes - Whats a Girl To Do



Bat For Lashes - Trophy - Liveat Maxwells NJ on Jul 24 2007.