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mercredi 6 mai 2009

GET WELL SOON ~ La Maroquinerie. Paris.










Opening:




Ce qu’en a pensé Vik :

« La Maroquinerie affiche complet ce soir Konstantin Gropper, jeune berlinois et surtout talentueux auteur-compositeur-interprète. Ce sera la troisième fois qu’on verra le groupe Get Well Soon, découvert, avec un énorme coup de cœur, en première partie de Calexico (le 14 octobre 2008 à la Cigale) aux côtés de mon acolyte Philippe M., lors d’une soirée caractérisée par la mélancolie sur de grands souffles pop. Une agréable soirée en perspective, pour cette tournée de support à l’album “Rest Now Weary Head ! You Will Get Well Soon”, qui va nous permettre d’assister à leur premier concert en tête d’affiche à Paris.

19h50 : pendant que les clients sirotent leur première bière, la soirée s’ouvre avec les musiciens sud-africains, de Dear Reader (un bon album, ce “Replace Why With Funny” qui tourne sur ma platine, un album bien produit, à acheter d’urgence !), emmenés par la belle brune Cherilyn MacNei. Ils ne montent pas sur cette petite scène pour faire une simple première partie, mais pour partager la vedette avec le projet musical de Konstantin. En complément du trio de Johannesburg, il y a un couple connu qui est venu leur prêter main forte, dans une ambiance familiale : la violoniste et le guitariste / trompettiste de Get Well Soon ! Une bonne surprise de début de soirée, car on va entendre des chansons et des comptines folk/rock, dans un nouvel habillage sonore fort intéressant. Le groupe s’installe rapidement, Cherilyn aux claviers, Michael à la batterie et Darryl au mix, loop station, basse et claviers. Une courte présentation et on démarre au piano sur l'atmosphère fraîche et dense de Never Goes, amené par une voix particulièrement douce et cristalline, pleine de personnalité. Dès les premières notes, le public est conquis. La suite, Way of The World, le morceau qui ouvre l’album, met en évidence le travail du mix avec ses boucles. Sans tarder, les chœurs s'intensifient et enveloppent le public. Le son est clair, et on a du plaisir à voir jouer ce groupe, car même s’il montre une certaine timidité avec le public, il est vraiment sympathique. Leurs chansons, techniquement bien exécutées, sont agréables, tout simplement, et le plaisir de l’écoute est plein de douceur. Release Me et What We Wanted sont de beaux morceaux, mis en valeur par une Cherilyn très inspirée, tant au piano qu’à la guitare. Le groupe est discret derrière Cherilyn, et musicalement, grâce à la variété d’arrangements agrémentés d’harmonies et de mélodies, consolide parfaitement les bases de la musique de Dear Reader.

Avec Dearheart le public, encore scotché au sol, commence enfin à s’enflammer, à bouger, avant de se faire bercer par la douce atmosphère du violon d’Elisabeth, lors de la partie centrale de la chanson, et de s’agiter, en frappant les mains avec le groupe pendant le finale. Suit Out Out, une émouvante Release Me, et en dernier, Great White Bear, le morceau le plus beau, encore une perle à réécouter en boucle : une histoire mélodieuse sur un ours polaire, chantée à la perfection, accompagnée à la guitare et avec Darryl aux samples, démontrant une excellente maîtrise des voix et des loops de piano, qui devient une petite merveille. Ce sera une ovation finale pour eux, et, le sourire de Cherilyn en témoigne, ils en profitent au maximum, se réjouissant pleinement de ce succès… Mais les horaires sont serrés ce soir, et ils doivent libérer la scène avec leur équipement. Rien à dire, le charmant trio a réussi à chauffer la salle, en 37 minutes sans rappel qui sont passés beaucoup trop vite : certes, leur musique ne révolutionne rien, mais est terriblement agréable, sur presque la totalité de leur album, qui est une véritable petite friandise, un cocktail entre folk et pop avec quelques teintes de rock. Ça aura été une découverte pour beaucoup de spectateurs, et, impérativement, il faut les voir, ils ne vous décevront pas en live.

21h05 : lumières éteintes, une courte intro de conte de fée musical, un instrumentale enregistré, retentit, et c’est le tour du groupe de tête d’affiche de concrétiser la mission commencée précédemment par le groupe de Cherilyn, de nous offrir une bonne soirée de musique live. Konstantin Gropper, créateur charismatique, le teint pâle, portant chemise blanche à manches courtes, petite cravate noire et mèche noire sur le visage, monte sur scène, devant une salle comble, avec ses cinq compagnons d'aventure qui l’accompagnent sous le pseudonyme de Get Well Soon : un bassiste, un batteur, un guitariste (qui joue parfois de la trompette), une violoniste (Verena, la sœur, n’est pas présente, mais il y a une remplaçante (?) nommée Elisabeth) qui, souvent, chante en chœur et joue aussi du tambourin et du xylophone, et un claviériste qui, occasionnellement, chante sur les refrains et joue aussi de l'accordéon. La foule, fervente, acclame cette formation, qui est loin d'être simple, mais ceux qui connaissent l’album, réalisé et interprété par le seul Konstantin, savent que la reproduction du son des chansons, en version studio, sera différente, et sûrement moins baroque. Mais on peut faire confiance à Konstantin, car les déflagrations électriques seront bien rock, et son implication émotionnelle sera totale à chaque seconde du concert… Qui s’ouvre sur les premières notes de Prelude, chantées d’une voix profonde et hallucinante : « Rest Now, Weary Head! You Will Get Well Soon...» … dans un seul souffle, sur un chant (ou des gazouillis) d’oiseaux dans une forêt imaginaire, comme sur l’album. Le voyage commence sur cet hymne entêtant, et l’ambiance s’installe dans la salle. Dès ce premier titre, conquis, j’ai la certitude que ça va être un bon concert. Suit People Magazine Front Cover, ses mots en douceur, sortis tout droit d’un rêve, enchaîné avec une version délicate, acoustique et intimiste de We Are Safe Inside While they Burn Down Our House, digne de figurer à côté du Street Spirit de Radiohead, avec la très lente progression de son langage sur une intensité sonore typée post-rock.

Chaque aspect de la performance de Get Well Soon sur ces chansons est caractéristique : le volume et la tonalité requises pour chaque instrument, ce violon élégiaque tellement poignant, ces claviers aériens qui s’insinuent, le développement des lignes mélodiques qui se croisent et se chevauchent les unes avec les autres, jusqu'au timbre de la voix de Konstantin, omniprésente, qui, de ce point de vue, fait preuve d’un éventail encore plus large que sur disque. Le public, en ébullition, perçoit nécessairement cet état d'esprit musical et le niveau d'adrénaline s’élève. I Sold My Hands For Food So Please Feed Me (influence du romantisme façon Arcade Fire) avec une merveilleuse étendue électrique qui va crescendo ; You/Aurora/You/Seaside où les moments d'émotions sont bien présents, dans cette version d'une grande sensibilité, plus acoustique, avec une sauce mariachi. En bonus, une nouvelle chanson, Busy Hope (qui sera sur le nouvel album?) et Born Slippy Nuxx, une bonne reprise, assez étrange (un hymne techno revu et corrigé) de Underworld. Au milieu de cette musique mélancolique et plutôt bien amenée, avec des pointes de violence et parfois très calme, on peut lire beaucoup d’influences de groupes comme Archive, Beirut, Radiohead, Arcade Fire, Nits, Madrugada, Cohen, Waits, Cave,... la liste est longue mais on reste dans un univers folk électro rock saisissant, plein d’une poésie gothique au sein de laquelle on se trouve propulsé avec une facilité stupéfiante.

D’étape en étape, le concert s’avère plus fascinant, toutes les harmonies éclatent dans des ambiances cinématographiques, mais le point culminant de la participation du public sera lors de la magnifique chanson Tick Tack! Goes My Automatic Heart!, quand tout le monde reprendra en chœur : « To the beat of my automatic heart he sings a song of life...»… Plus on chante, plus on se sent rempli d’enthousiasme. Durant tout le concert, les applaudissements auront été longs et convaincus, exprimant justement cet enthousiasme collectif. Arrive un air d’accordéon, suivi d’un joyeux (si l’on peut dire)... : « This time we will end it, This life ain't got no future, girl »... des mots extraits de If This Hat Is Missing I Have Gone Hunting, ma chanson préférée : malheureusement sans le chœur d'enfants, qui seront remplacés quand même par les voix de la chanteuse et du batteur de Dear Reader : un grand moment fiévreux, pendant lequel on est comme hypnotisé par cette voix ténébreuse. La salle remue sous les grincements puissants de la Telecaster, et crie de joie le refrain accrocheur : « Shoot, baby! Shoot! »… Sifflements hystériques, applaudissements nourris, et sourires béats. La salle, en parfaite harmonie, baigne paradoxalement d'allégresse dans cette mélancolie crépusculaire : de la tristesse, oui, mais avec au fond une part d’espoir. On enchaîne par un direct aux tripes et au cœur, un magistral Lost in the mountains (of the heart) à l’intensité totale, avant quelque minutes de repos… pour certains le temps d’aller prendre une bière.

Sensible à l'accueil hyper chaleureux qu'il reçoit, rayonnant, le groupe Get Well Soon revient deux fois sur scène pour des rappels prodigieux de beauté, partageant avec Dear Rearder le succès de la soirée : d’abord une reprise de Bob Iver, Flume, avant de terminer le concert avec le superbe Dear Tempest-Tossed ! Dear Weakened ! du récent EP « Songs Against The Glaciation ».

La salle s'est rallumée, le temps a semblé bien court, sans Witches! Witches! Rest Now In The Fire, absent de la setlist. Un set de 1h30, plus rock que par le passé, au sein duquel le violon trouve sa place indispensable, et avec des chansons plus concises, même si fidèles à leurs versions en studio. Des chansons fraîches et teintées d’émotions, qui ont captivé un public en parfaite osmose, en pleine communion. Oui, on a retrouvé ce soir la force de l’album.

Baignés de joie, maintenant il est temps de repartir, de laisser derrière nous ce tourbillon de mélancolie, de prendre un peu l’air dans l’obscurité nocturne encore imprégnée des notes de Get Well Soon. Temps de se reposer. Comme Konstantin le dit, dans le titre de son merveilleux disque, également crié à haute voix dans la langue de Goethe par Oliver P., en plein extase après sa soirée allemande : « diese cd ist ein absolutes must- have! ». On sort de la salle, l’esprit en ébullition, avec une sensation de bien être qui s’est installé... que demander de plus? »

If this day is the last
We'll shout we'd sing
We'll call this the first
Until it's true



photos de oliver.peel



Le trio folk Dear Reader porte haut les couleurs de l'Afrique du Sud post-Apartheid. Une bouffée d'air frais à ne pas manquer.

(http://www.myspace.com/dearreadermusic)



Get Well Soon
("Bon rétablissement" en Anglais) n'est pas vraiment un groupe à proprement parlé, c'est le projet musical d'un auteur, compositeur, interprète multi-instrumentiste d'origine Allemande, Konstantin Gropper qui fit des études de philosophie à Berlin et gagna le 1er prix de Composition du concours Autrichien Erich-Fried-Preis pour avoir mis en musique un poème de Erich Fried. Sa musique est qualifiée de folk et electro sur un fond lointain de musique classique avec quelques touches pop. Il s'inspire librement du rock et de musiques de films, et plus précisément, d'Ennio Morricone, des ballades tristes de Léonard Cohen, des râles cassés de Tom Waits, des égarements de Nick Cave,de l'apesanteur de Thom Yorke et des envolés d’Arcade Fire.


(www.myspace.com/youwillgetwellsoon)

EPs

* A Secret Cave, A Swan (2005)
* My Tiny Christmas Tragedy (2005)
* Glaciers, Kisses, Apples, Nuts (2006)
* All That Keeps Us From Giving In (2007)
* Songs Against The Glaciation (2009)

Albums

* Rest Now, Weary Head! You Will Get Well Soon (2008)








Cherilyn Macneil: Vocal, Piano & Guitar
Darryl Torr : Bass & Samples & Keyboards
Michael Wright : Dryms & Vocals


















* Konstantin Gropper (Leader, auteur, compositeur, interprète, multi-instrumentiste)
* Marcus (piano, production)
* Daniel Roos (piano, accordeon, carillon, choeur)
* Maximilian Schenkel (guitare, trompette)
* Timo Kumpf (basse)
* Paul Kenny (percussions)
* Sebastian Benkler (trompette, tonneau métalique, choeur)
* Elisabeth (violon, choeur)





Never Goes
Way of The World
The Same
Release Me
Dearheart
Bend
Way of the world
Out Out Out
What We Wanted
Great White Bear


La durée du concert : 0h37




01 - Prelude (Rest Now, Weary Head! You Will Get Well Soon - 2008)
02 - People Magazine Front Cover (Rest Now, Weary Head! You Will Get Well Soon - 2008)
03 - We Are Safe Inside While they Burn Down Our House (Rest Now, Weary Head! You Will Get Well Soon - 2008)
04 - Listen! Those Lost At Sea Sing A Song On Christmas Day (Songs Against The Glaciation EP - 2009)
05 - Help To Prevent Forest Fires (Rest Now, Weary Head! You Will Get Well Soon - 2008)
06 - I Sold My Hands For Food So Please Feed Me (Rest Now, Weary Head! You Will Get Well Soon - 2008)
07 - You/Aurora/You/Seaside (Rest Now, Weary Head! You Will Get Well Soon - 2008)
08 - Busy Hope (New Song)
09 - Born Slippy Nuxx (Underworld Cover) (Rest Now, Weary Head! You Will Get Well Soon - 2008)
10 - Tick Tack! Goes My Automatic Heart (Rest Now, Weary Head! You Will Get Well Soon - 2008)
11 - If This Hat Is Missing I Have Gone Hunting (Rest Now, Weary Head! You Will Get Well Soon - 2008)
12 - Lost In The Mountains (Of The Heart) (Rest Now, Weary Head! You Will Get Well Soon - 2008)

Encore 1

13 - Your Teenage FBI (New Song)
14 - Flume (Bon Iver Cover)

Encore 2

15 - Dear Tempest- Tossed. Dear Weekened (Songs Against The Glaciation EP - 2009)


La durée du concert : 1h23


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