Blogger Template by Blogcrowds

lundi 4 mai 2009

The Von Bondies ~ Le Nouveau Casino. Paris.



Première Partie : HOT PANDA


Ce qu’en a pensé Eric :


« Voilà, on est déjà bien engagé dans le set de The Von Bondies, et je suis en train de me dire que je prends, mine de rien, l'un de mes meilleurs shots de rock'n'oll de cette année, depuis le mémorable set de Jay Reatard au Point Ephémère, quand Jason Stollsteimer, le chanteur à la mèche rebelle, par ailleurs bavard comme une pie, tend le doigt dans ma direction et dis : "... yes, and you, Sir, we want to thank you for being here !". Comme je me retourne pour voir à qui il peut bien parler derrière moi (mais il n'y a guère que mon ami Jean-Pierre), Jason insiste : "Yes, you, Sir !", ne laissant aucun doute : son hommage s'adresse à moi (j'avais d'ailleurs remarqué qu'il me regardait régulièrement, mais j'avais pensé que c'était mon appareil photo qui l'incommodait...) ! Bon, tout cela est bien gentil, mais, bon dieu, pourquoi MOI ??? Un doute affreux m'envahit : est-ce que j'ai désormais l'air si VIEUX que ça paraît un miracle que je sois au premier rang en train de sauter en l'air sur du putain de rock'n'roll ? Merde ! Mais rembobinons et revenons une bonne heure plus tôt...

Hot Panda, est-ce un tribute band chinois spécialisé dans les reprises de vieux titres de Hot Tuna, ou une nouvelle position d'un kamasutra bestial et particulièrement tordu ? Non, c'est le nom - pas forcément attrayant - d'un quatuor canadien qui a visiblement décidé de reprendre les choses là où le premier XTC - celui avec Barry Andrews aux claviers - les avait laissées : ils font donc de la pop largement fantaisiste, un tantinet destructurée, dynamisée par des riffs de guitare à la fois énergiques et dansant. Des mélodies régulièrement chatoyantes, un chanteur à la voix intéressante et pourtant bien maîtrisée, une attitude scénique amicale et sans chichis, quelques brèves - trop brèves peut-être - accélérations de tempo... Hot Panda est une première partie tout-à-fait stimulante, même si l'intérêt s'effilochera un peu au long de 40 mn un peu longues, un peu irrégulières, qui ne tiendront donc pas complètement les promesses des premiers morceaux.

Je suis venu ce soir parce que j'ai foi dans les goûts de mes amis, et que le mauvais disque que les Von Bondies viennent de sortir ne devait pas me dissuader - m'avaient promis les autres rock'n'roll motherf***s - de tenter l'expérience du live, avec un vrai putain de groupe de putain de rock'n'roll. Ceci dit, vu le faible taux de remplissage du Nouveau Casino ce soir, on dirait bien que la "tasse" de l'album en a refroidi plus d'un ! Sauf que, pas d'erreur, quand The Von Bondies rentrent surscène, on se rend tout de suite compte que ça va cogner, et que ça va être bon ! Deux greluches typiques de l'americana, mignonnes certes, mais avec ce manque d'élégance touchant qui caractérise nos amis (... eh oui, comme le fera remarquer Jason plus tard, les Américains sont de nouveaux les amis des Français, et ça se sent !) d'Outre Atlantique, entourent le noyau dur des Von Bondies : Jason Stollsteimer donc, quelque part entre un Owen Wilson blafard et un Nicolas Cage jeune avec une mèche, à la guitare et au chant, et Don Blum l'asiatique à la batterie, minimaliste mais sévère ! Eh oui, c'est parti pour 45 minutes de rock'n'roll brûlant sorti des usines de la Motor City itself, motherfuckin' Detroit ! Mais raconter le rock'n'roll, c'est dur, il faut être plus doué que je le suis. On peut essayer d'énumérer les influences, les groupes cousins : la musique des Von Bondies peut évoquer tour à tour les Stooges, forcément (sans l'extrémisme mais avec une sorte d'élasticité joyeuse), les Plimsouls en plus hard mais tout aussi surexcités, et puis en fait toute une histoire qui a commencé avec le pelvis du King, a contaminé tous les garages des banlieues white trash des USA, et ne s'est pas arrêtée depuis. On peut tenter de raconter l'énergie sur scène, la classe innée du groupe, le son qui claque bien - un peu plus fort encore, ça n'aurait pas été de refus ! -, la manière dont un morceau sur deux, au moins, semble s'emballer, s'amplifier en mini-tornade sensorielle, pour le plus grand plaisir des spectateurs, dont une bonne partie a entamé un pogo musclé et chahuteur au milieu de la salle. On peut lister les chansons, sauf que je ne connais pas la plupart des titres : tout au plus, j'aurai noté, ravi, que Perfect Crime, le single un peu glam du dernier album, resplendit d'un coup de mille feux - loin, très loin, et très au-dessus de la version terne que je connaissais jusque là... que les "la la la" de She's Dead To Me fonctionnent bien, avant la tuerie magnifique qu'est C'Mon C'Mon, un classique instantané que je chante à tue-tête sans jamais l'avoir entendu avant !

Oui, 45 minutes, c'est beaucoup trop court ! Alors Jason revient en duo avec Leann, la brune bassiste, pour un petit blues dépouillé assez anecdotique, à la suite de quoi on a droit à un boogie ultra classique qui met mon ami Gilles P dans tous ses états, avant un final tonitruant sur It Came From Japan (Jason a annoncé le titre, c'est pour ça que je peux le citer !) avec l'aide d'un second batteur recruté au pied levé dans la salle. Voilà, on vient de vivre 60 minutes de pur rock'n'roll, et une intense satisfaction nous a tous envahis (je parle sans crainte au nom de mes amis). Dehors, j'ai l'impression que la nuit est beaucoup plus chaude qu'elle ne l'est, je sais que j'ai refais le plein d'énergie pour queques jours au moins. Il ne reste qu'une question, qui tourne sans réponse dans ma tête : comment un groupe aussi brillant scéniquement fait-il pour ne pas nous pondre de bien meilleurs albums ? »



photos de eric






The Von Bondies ~ Le Nouveau Casino. Paris.


Première Partie : HOT PANDA




Ce qu’en a pensé Gilles B. :

« 15 mois ont passé, et revoilà les Von Bondies, dans la même salle, avec un album (moyen…) en plus, et mon enthousiasme toujours intact à leur égard. Losers magnifique, c'est ainsi que j'avais, me semble-t-il, qualifié Jason Stollsteimer et sa bande. Je n'ai aucun doute sur le concert à venir, ce sera EXPLOSIF, tout simplement. Mon enthousiasme se tempère quelque peu à la vue du maigre public qui fait la queue devant le Nouveau Casino mais qu'importe, une partie des potes sont là, dont Michael, rescapé in-extremis du concert de Metric qu'il n'a pas pu voir faute de billet : on le rassure, il ne va pas le regretter.

Hot Panda, c'est ainsi que se nomme la première partie qui prend possession de la scène. Un instant, je crains un énième groupe français (je ne sais pas pourquoi, mais ça sonne français à mes oreilles)… mais non, ce sont en fait des Canadiens, plutôt sympathiques, pratiquant une musique elle aussi sympathique, mais sans grand génie, un pop rock parfois assez agressif lorsque les guitares sont omniprésentes, plus synthétique quand le second guitariste - avec la capuche de son jogging rabattue sur son visage - décide d'essayer de nous faire danser, sans grande réussite d'ailleurs. Mais cela assure de manière correcte, et par moments - comme sur la fin -, cela dépote même plutôt gentiment. Sympathique donc, avec aussi pas mal d'humour (« achetez nos CDs pour qu'on puisse payer notre voyage de retour », ou un truc dans le genre…). Bref, un tantinet trop long, mais une bonne première partie tout de même.

On resserre un peu les rangs, car on sent que, bien que la salle ne soit pas sold out, les gens commencent à investir le devant de la fosse. Mes craintes de voir une salle pratiquement vide s'évanouissent, le public est bien présent, certes ce n'est pas complet (merci à tous les médias d'ailleurs pour l'absence quasi générale de pub, ni le moindre article sur le groupe d'ailleurs, c’est bien triste tout cela...).

Jason Stollsteimer monte sur scène… mince, il a coupé ses cheveux, je le préférais avant, mais c'est un détail. Cette fois, il n'y a plus que deux guitares, finie l'expérience à cinq sur scène, telle qu'on l'a vécue l'année dernière. Autre changement, c'est une nouvelle guitariste blonde, répondant au doux nom de Christy Hunt, qui a succédé à Alicia Gbur, et tout compte fait, on ne perd pas au change, car la douce enfant se révèle aussi une bonne guitariste. Et bien sûr, ma préférée reste Leann Banks, qui fait le show et qui, surtout, est furieusement rock'n'roll derrière sa basse. Ce n’est pas le mur du son ce soir, mais c'est tout de même bien compact, surtout pour moi qui suis presque dans l'axe des deux guitares. Et dès le premier morceau, je jubile en silence, je savoure et je prends mon pied. Les Von Bondies en concert, vous oubliez les disques et vous vous prenez une putain de dose de rock'n'roll dans la tronche. Et pas du mou du genou, hein ? Du vrai, du bon, celui qui vous emporte tout de suite, celui qui vous fait « headbanger », enfin le rock qui vous fait du bien, tout simplement : pur et dur et furieusement jouissif. Mes yeux vont de Jason à Leann, et de Leann à Jason, tous les deux forment une ossature redoutable sur scène. Ce qui est impressionnant, c'est le son. C’est celui que l'on aimerait retrouver sur disque, exception faite de « Lack Of Communication », leur premier méfait, qui lui, avait un son sale tel qu'on l'aime. Mais ce soir, toutes les faiblesses des morceaux récents sont occultées. Pale Bride est fantastique, She's Dead to Me est sauvage avec ses chœurs féminins qui sont devenus le signe de reconnaissance des Von Bondies, et une chanson comme Chancer (là encore avec des chœurs mutins) me réconcilie définitivement avec le dernier album qui, s’il souffre certainement d'une production trop propre, n'en comporte pas moins toute une série de petit bijoux pop rock, qui ce soir prennent toute leur valeur en live.

J'essaie de protéger mes arrières car cela commence à sérieusement bouger dans la fosse, a priori du fait de quelques Américains présents. Ce n'est d'ailleurs pas pour me déplaire, même si je dois pour cela prendre quelques coups. Mais il n'y a rien à dire, les Von Bondies en live, c'est infernal. Ok, on fera un petit reproche à Jason qui passe un peu trop de temps à s'accorder entre les morceaux (surtout au début du concert), mais honnêtement, un mec qui joue sur une Mosrite ne peut qu'être foncièrement bon !!! Et puis moi, vers la fin du concert, j'ai commencé à faire des infidélités à la jolie bassiste, en accordant plus d'attention à Christy Hunt qui, sous sa blonde chevelure, cache un tempérament furieusement rock'n'roll, et franchement elle n'était pas là pour faire de la figuration. Presque le concert parfait ce soir, si ce n'est la trop courte durée du concert (à peine plus d'une heure), mais on ressort toujours heureux d'un concert des Von Bondies. Lack Of Communication et C'Mon C'Mon sont toujours mes deux morceaux préférés, que ce soit en version live comme ce soir, mais aussi en version studio. Beau rappel avec quatre titres je crois (ma mémoire me fait défaut), mais malgré l'absence de ces morceaux sur la set list, il me semble bien qu'ils aient joué le fantastique Been Swank, et puis en final un It Came From Japan explosif. Le groupe se retire sous des ovations méritées, je ne comprends toujours pas pourquoi le grand public ne suit pas, car franchement, c'est terrible et tellement savoureux en concert !!!

Kata me donne l’une des baguettes de Don Blum, le batteur – originel - du groupe. Une partie des potes nous quittent, je reste avec mon ami Jean-Pierre, fan devant l'eternel des Von Bondies, nous sommes en quête de nouveaux t-shirts, mais mille fois hélas, les tailles S ne sont pas vraiment faites pour nous !!! Pas grave, on traîne quelques minutes avant de déserter définitivement le Nouveau Casino. »







photos de gilles b


The Von Bondies est un groupe de punk-garage voir rock-blues originaire de Detroit, Michigan (USA) qui voit le jour par la rencontre de Jack White (The White Stripes). Leur premier album, Lack of Communication, en 2001fut un succès au sein de l'underground et de la scène indé. Les Von Bondies n'étaient cependant pas franchement satisfaits du son brut et de la production bancale de leur premier album. Pawn Shoppe Heart, deuxième album du groupe, sortit dans les bacs en 2004. Le premier single C’mon C’mon, très accrocheur, est un véritable carton. Le troisième album du groupe, Love, Hate And Then There’s You, 2008, aura donc mis quatre ans à voir le jour.

(http://www.myspace.com/vonbondies)











* Lack of Communication (2001)

* Raw and Rare (Pink Version) (2003)

* Raw and Rare (Black Version) (2003)

* Pawn Shoppe Heart (2004)

* We Are Kamikazes Aiming Straight For Your Heart (2008)

* Love, Hate, And Then There's You (2008)







Jason Stollsteimer: Vocal & Guitar
Don Blum: Drums
Leann Banks : Bass
Christy Hunt : Guitar































La durée du concert : 0h55

AFFICHE / PROMO / FLYER