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mercredi 28 novembre 2007

JEAN-LOUIS AUBERT ~ Le Casino de Paris. Paris.












Un tour sur moi-même (tournée acoustique)(2007 - 2008)




Ce qu’en a pensé Vik :

« Ce soir, après une journée splendide sous un froid glacial, Jean-Louis Aubert présente au Casino de Paris – salle légendaire du music hall parisien - un spectacle un peu particulier, intitulé « Un tour sur moi-même », sans nouvel album, pour fêter ses 30 ans de carrière : il sera seul sur scène, en acoustique, pour revisiter les classiques de son répertoire à savoir ses succès récents et passés. Cette tournée un peu étrange (est-ce le mot ?) est malgré tout astucieuse : chaque date se joue à guichets fermés (ce soir, c’est la troisième), les fans de Jean-Louis étant toujours au rendez-vous. Les concerts en acoustique ne sont pas une priorité pour moi, mais cette fois je fais une exception à la règle.

17H00, la rue de Clichy est presque déserte, la façade du Casino, décorée de mosaïques et de beaux vitraux, ne comporte pas d’enseigne pour le spectacle, pas d’affiches visibles. Le hall n’est pas ouvert, et l’attente passe très lentement, à cause du froid : même pas de bruit provenant d’une éventuelle balance pour réchauffer un peu l'atmosphère !… Nous sommes compressés les uns contre les autres, l’ambiance est sympa : on échange des souvenirs du concert de la veille, on retrouve des visages connus et amicaux,… bref une attente bien tranquille. 

20h00, enfin ! Ouverture des portes, une grosse bousculade pour entrer, la course habituelle afin de trouver les meilleures places assises ou debout , et les images furtives de tapis, de parquet, de couleurs rouges pourpres profondes, la scène en contrebas, l’escalier… j’arrive enfin au balcon, de face, au premier rang. Un regard vers la scène, ouverte, et je ne constate pas de traces de première partie. Tant mieux. Tout va bien. Je m’installe et, sur la balustrade du balcon, je pose manteau, écharpe, premier pull, car ce soir j’avais prévu plusieurs couches. Le public, plus âgé que d'habitude, est impatient, prêt à bouillir. Je me dis que Jean-Louis s'est bien entouré pour cette tournée: un piano Wurtlizer, des guitares acoustiques Gibson 6 et 12 cordes, un harmonica, un Jamman contrôlé à partir d'un pédalier, ainsi qu’un sampler en temps réel Echoplex Digital Pro, des nouveaux joujoux pour la percussion un peu partout et côté mix, en face, trois iBook d’Apple (inspiration Stephan Eicher ?). 

21H00 : A peine les lumières éteintes, voilà Jean-Louis Aubert, à l'heure, cheveux au vent, toujours adolescent, t-shirt sur pantalon pattes d’éph foncé, pieds nus, presque en tenue de karaté, timide, mais un petit sourire aux lèvres, heureux d'être là avec nous... mais quand je vois son visage, sa façon de regarder, je me demande ce qu’il y a... il n'est pas comme d'habitude, et je comprendrai plus tard pourquoi. L'enthousiasme du public se manifeste immédiatement en applaudissements et cris divers. Ce soir va être exceptionnel, je le sens. Un peu de lumière éclaire la scène, on est en véritable intimité ! Jean-Louis prend une guitare acoustique et le set commence - soutenu par un bourdonnement rythmé -, avec sa voix particulière qui ne faillit pas … « Quand je suis né, j'ai crié ; ébloui par la lumière j'ai crié… » ! Voilà c'est parti pour un voyage dans le temps, dans le passé, pour une rétrospective originale !

Le Vaudou (est toujours debout), la première chanson en 1977, on va remonter le fil du temps en commençant par la période Téléphone, cette musique m’envahi et me met immediatement en transe, les pieds à quelques centimètres au dessus du sol, comme tous les "anciens" j'imagine. Ovation immédiate, un sourire triste jusqu'aux oreilles, irrésistible personage… Ses premiers mots avec un fil de voix très bas « Merci, merci d’être ici, vous connaissez le principe, traverser sa vie avec la musique, traverser la musique avec sa vie, des souvenir comme des papillons viennent tourner autour des chansons, des chansons collectionneuses viennent les attraper… on va passer trente ans de vie ensemble. » Quoi ajouter à ces mots pleins d’émotion, sinon des battements des mains et écouter ce qui va suivre en partageant ce bonheur? 

Glissons intervient en douceur, Jean Louis est encore sous le choc de la perte subite de son grand ami Fred Chichin, la moitié des Rita Mitsouko, intervenue hier matin, il nous en parle comme s’il bavardait avec des amis de longue date… un silence, il lui dédie son concert… puis c’est le percutant Métro c'est trop, qui illustre aussi le premier album, avec notre Jean-Louis en très grande forme et un public à la hauteur. L'énergie émanant de la scène nourrit la foule, rebondit et revient en pleine lumière. Cet échange se fera toute la soirée. Les effets du sampler sont stupéfiants, les effets sonores, les boucles numériques, le son électrifié… le tout donne une profondeur nouvelle à la chanson. Quelqu’un crie « Merci beaucoup ». Premières chansons, premières émotions du public, c’est étonnant ! 

J'aimerais bien entendre Flipper, l'un des noms auquel avait pensé Jean-Louis pour son groupe avant de choisir Téléphone. Peut-être la prochaine fois ? Il évoque ses souvenir avec ses amis d'enfance : Olive, qui n'a fait que frôler le succès (le leader du groupe Lili Drop, avec la future Enzo Enzo à la basse), François... il raconte plein d'anecdotes, le souvenir des séances pour la pochette et l'affiche, faite par le célèbre JB Mondino, du vinyle « Crache ton venin ». Donc nous survolons le deuxième album avec La bombe humaine, moins électrique que d’habitude, mais d'une seule voix la foule reprend les paroles : le public est sous le charme, à vous en donner des frissons qui montent au plafont ! Suit, comme pour un groupe, la présentation de son matériel et de sa notice d’emploi de 550 pages… même que, depuis tout ce temps, il n’a pas trouvé 5 minutes pour la finir. Puis l’histoire de cette pochette noire "Au cœur de la nuit" ... et surgit… « J'avais un ami, mais il est parti ! Ce sens à ma vie il n'est plus en vie il m'a tout donné, puis s'est effacé sans me déranger, et je crois j'ai pleuré… » : encore une chanson pour Fred ! Une invitation à partager avec lui cette tristesse. 


Toujours dans les années ’80 avec Ordinaire… et puis encore des souvenir : Olive, avec lequel il a été scout, qui participa aux prémices du groupe Téléphone, qui était le plus fou de la bande, l'avait initié aux voyages, et, ensemble, ils avaient découvert Berlin, ses souvenirs de Iggy et Fifi y passent… il existait un mur censé « retenir un peuple, presque un continent »... et arrive Dure limite mélodieuse et ultra rock. Encore une ovation. Le public, plein des souvenir d'une jeunesse passé avec ses chansons, connaît tous les refrains. Les effets sonores obtenus grâce aux samplers permettent à Jean-Louis de jouer du piano ou des percussions pendant que les accords de guitare, enregistrés en numérique, repassent à l'envi : les contrastes entre ces nuances et les solos très rock, sont autant de variations agréables. Jean-Louis nous raconte des flash de concerts : Kiss, Patti Smith au Bus Palladium,… et ses escapades avec Olive, séropositif, décédé l’année dernier d'une tuberculose…

La rythmique de Oublie ça alourdit l'ambiance, le public sursaute et JL relance une dernière fois le sampler, avec des tonalités inattendus, tout sourire, comme un enfant qui s’amuse avec ses gadgets. On glisse, en souriant, la phrase « C’est la fin bientôt… », avant ce qui sera encore un moment unique : Le jour s'est levé, le single, le dernier succès de 1985, sorti pour faire patienter les fans : souvenir de tensions entre les musiciens, marquant quelque part la fin de Téléphone… avec un Jean-Louis Aubert au piano. Le public aussi joue ce soir, car il se met à chanter le couplet à sa place, dans un très bel instant de communion avec l’artiste. Le public est très chaud ce soir : on demande - je cite - : « Jean-Louis, toute la nuit ! ». 

S’il tient à réussir son challenge, il faudra bien toute la nuit pour nous raconter sa vie, et regarder ensemble le lever du soleil. Pour terminer cette tranche de la vie d’un groupe, la fin d'un monde, il reste au piano et comme une pause enchaîne avec Instant Karma…Well we all shine on, Like the moon and the stars and the sun »)…, la chanson de Lennon (& Plastic Ono Band), dans une version sympathique, mais inférieure à l’originale. Quand Paris s'éteint, loin de son passé, écrite pas loin d’ici nous dit-il, la première évolution en solo de 1987. L'entraînant refrain de Locataire, avec un sampler déchaîné en boucle numérique sur une vague rythmée à la « Jingo » de Santana… Les notes du piano sur Ils cassent le monde défilent dans une simplicité troublante, touchante et la voix prend le pas sur l'habitude. Cette fraîcheur et cette inspiration, curieusement, Jean-Louis la puise dans ses souvenirs, ceux de son amie Barbara - amour de la vie et textes de rêve -, une autre disparue, il y a dix ans cette fois… 

Finalement, le plus beau, c’est quand JL en revient au simplissime piano-voix avec Le jour se lève encore. En hommage-étoile, il nous gratifie d'une sublime version de Dis quand reviendras-tu ?... un climat doux, un peu romantique, un souffle, poignant, certaines paroles comme chuchotées font briller ce moment. Sublime, je n'avais jamais entendu un aussi beau silence, il s'est vraiment passé quelque chose de magnifique pendant ces deux chansons. Un fil tendu, entre lui et nous, vibre d'un bout à l'autre de la salle. L'émotion encore se glisse et pénètre dans la tendresse du texte. L'ovation est encore absolue, les yeux sont humides, la soirée définitivement placée sous le signe de la complicité. La qualité du son est exceptionnelle, le moindre bruit de micro vient parfaire l'ensemble. 


Jean-Louis cherche ses mots pour l'enchainement de accords de Commun accord… on reconnaît, dès la première mesure, la déclaration d'amour, vraie et pure, de Alter ego… sa guitare folk, son harmonica suffisent à bercer le public, qui sous un éclairage intime, chante sans peine. De son large sourire, rire malicieux, Jean-Louis s'avance au bord de la scène, avec sa guitare acoustique, et enchaîne les slides sur Parle-moi : un riff nonchalant et doux, une mélodie accrocheuse, imparable sur une rythmique rock, des refrains repris à tue-tête… Suit un jouissif Temps à nouveau, explosif… le public renvoie toujours l'énergie reçue, tel un miroir. C'est jubilatoire. Le set se termine déjà, Jean-Louis part, pour nous laisser reprendre notre souffle et prier Chronos, le dieu du Temps, pour faire durer le plus possible ce concert. Sentant la fin proche, une partie du public s’approche de la scène. 

Jean-Louis Aubert se devait de refaire un petit tour sur lui-même : ému, il revient s’asseoir au piano pour Moments, moins préoccupé cette fois de jongler avec ses pédales d’effets, il devient un chanteur des plus touchants, pour Ailleurs… C’est la joie dès les premières notes. Enfin, on finit en beauté avec une reprise de l’époque Téléphone, New York avec toi.

Après ces trois chauds rappels, après quelques baisers lancés avec délicatesse à ses fans, JL nous quitte sur la certitude d'avoir vécu là un moment de partage de bonheur , d’avoir redécouvert des chansons sous de nouvelles interprétations. Un "perfect moment" comme je l 'aime! Ovation générale de la part des fans. Jean-Louis s’est dépensé sans regarder sa montre, mouillant son t-shirt au sens propre ! Encore un morceau, le dernier : avec toujours un superbe sourire et une pêche incroyable… Voilà c'est fini, en final "électrique" instrumental, sur cette tournée acoustique, qui nous emmène ailleurs, en un épilogue émouvant. Jean Louis, d'une sincérité touchante, remercie ses fans du fond du cœur, presque avec les larmes aux yeux, avant de disparaître dans sa loge ! 

Et puis voila c'est fini... on laisse ce monde ailleurs, on redescend sur terre. C'était plus qu’un concert intimiste au sein d’une belle tournée, ça a été une invitation à partager un passé pendant 2h17, une invitation à revivre avec Jean Louis, sur lequel le temps semble glisser, sa vie, ses souvenirs. Des souvenirs qui survivent au temps sans jamais s'effacer, des émotions, des bonheurs, des tristesses… Olive, Fred, Barbara,… 

Je sais pourquoi les gens ont attendu dans le froid, rien ne vaut tout ça... » 

« Dis, quand reviendras-tu,
Dis, au moins le sais-tu,
Que tout le temps qui passe,
Ne se rattrape guère,
Que tout le temps perdu,
Ne se rattrape plus »



 photos de

Jean-Louis Aubert est un auteur-compositeur-interprète, chanteur, guitariste et producteur français, artiste, figure mythique et culte, du rock avec le groupe Téléphone, puis en solo.



 
Téléphone
Téléphone (1977)
Crache ton venin (1979)
Au cœur de la nuit (1980)
Dure limite (1982)
Un autre monde (1984)

Compilations
Paris '81 (en public) (2000)

Album live
Téléphone Le Live (1986)

Jean-Louis Aubert en solo
Plâtre et ciment (1987)
Bleu Blanc Vert (1989)
H (1992)
Stockholm (1997)
Comme un accord (2001)
Idéal Standard (2005)

Album live
Concert privé (en public) (1998)
Une page de tournée (en public) (1994)
Deux pages de tournée (en public) (1994)
Tournée Comme un accord Tour (2002-2003)




Jean Louis Aubert - Guitare, piano, harmonica & sampler


La Setlist du Concert
JEAN-LOUIS AUBERT

Le Vaudou (est toujours debout) (Téléphone * Anna - 1977)
Glissons (JL Aubert * Idéal standard - 2006)
Métro c'est trop (Téléphone * Anna - 1977)
La bombe humaine (Téléphone * Crache ton venin - 1979)
Au cœur de la nuit (Téléphone * Au cœur de la nuit - 1980)
Ordinaire (Téléphone * Au cœur de la nuit - 1980)
Dure limite (Téléphone * Dure limite - 1982)
Oublie ça (Téléphone * Un autre monde -1984)
Le jour s'est levé (Téléphone * 45 Tours - 1985 / Rappels -1991)
Instant Karma (Cover J. Lennon - 1970)
Quand Paris s'éteint (JL Aubert * Plâtre et ciment - 1987)
Locataire (JL Aubert * Bleu blanc vert - 1989)
Ils cassent le monde (JL Aubert * Bleu blanc vert - 1989)
Le jour se lève encore (JL Aubert * Stockholm - 1997)
Dis quand reviendras-tu ? (Cover Barbara - 1962)
Commun accord (JL Aubert * Comme un accord - 2001)
Alter ego ( JL Aubert * Comme un accord - 2001)
Parle-moi (JL Aubert * Idéal standard - 2005)
Temps à nouveau (JL Aubert * H - 1992)

Encores 1

Moments (JL Aubert * H - 1992)
Ailleurs (JL Aubert * Idéal standard - 2005)
New-York avec toi (Téléphone * Un autre monde - 1984)

Encores 2

Voilà c'est fini (JL Aubert * Bleu blanc vert - 1989)




La durée du concert : 2h17


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Jean Louis Aubert - Live a l'Europeen 29/09/2007: Le jour s'est levé

The Sunday Drivers – La Maroquinerie. Paris.


Première partie : Marshmallow

cassetete Ce qu’en a pensé Gilles :


« 24 heures après The Hives au Bataclan, me revoilà à la Maroquinerie pour voir ce soir les Espagnols de The Sunday Drivers. J'y vais plus pour avoir lu de bonnes critiques sur le groupe, car ayant acheté il y a quelque temps leur dernier album, « Tiny Telephone », je dois admettre que ne n'avais pas vraiment été convaincu : pas mauvais, mais assez quelconque musicalement.

Ce soir je suis donc seul à la Maro, les potes ayant fait l'impasse (ce qui, vu le nombre de concerts intéressants programmés pendant ce mois de novembre, est fort compréhensible). Il fait froid ce soir, j'ai pas trop la pêche, j'ai l'impression d'avoir mangé quelque chose d'avarié et cela va malheureusement se ressentir pendant une partie du concert.

Ouverture des portes, pas envie d'aller devant, je me place derrière la console. Robert Gil est là., donc belles photos garanties. La première partie arrive alors que la salle est encore assez vide, il s'agit d'un groupe du nom de Marshmallow, je crains le pire et c'est presque le pire qui arrivera. Ce groupe originaire de Clermont Ferrand (nouvelle pépinière du rock français !) a deux grand défauts : ils chantent en français et il nous balancent des mauvaises vannes entre chaque morceau qui ne font rigoler qu'eux-mêmes (enfin, surtout le chanteur...). Nous avons même droit à une reprise des Beatles (on s'en serait passé). Bon je n'ai pas aimé, c'est clair, les compos sont molles, pas un seul morceau ne ressort du lot.

Le public est maintenant assez nombreux, avec une forte colonie espagnole a priori. C'est là que les choses se gâtent pour moi, je somnole carrément derrière la console, j’ai dû manger un truc bizarre. Le problème est que je n'arrive pas à garder les yeux ouverts pendant toute la durée d'un morceau, ce qui fait que je passerais moitié du concert écroulé sur la barrière, me demandant même si je n'allais pas quitter la salle. Mais fort heureusement, je me suis senti mieux vers la moitié du concert, cela allant de pair je pense avec la prestation de The Sunday Drivers qui allait crescendo. J'ai donc assisté à une bonne fin de concert, de la pop rock mélodique, un groupe bien soudé, pas exubérant mais qui produit de la musique de qualité. Beaucoup de morceaux du dernier album sont joués, que le public connait par coeur, et la salle réagit bien. Je me surprends même à dodeliner de la tête sur la fin.

Fin du concert, je suis un peu énervé de ne pas avoir pu capter tout le concert mais le final m'a laissé une bonne impression. Je vais à la console où l'ingénieur du son me donne gentiment la set list. Il faudra que je revois tout cela dans d'autres conditions pour me faire une véritable opinion ! »



The Sunday Drivers est un groupe de « emo-pop » espagnol.







Carlos Pinto - Batterie et percussions

Edward de Maq - Guitare électrique
Jero Romero - Chant et guitare acoustique
Julián Maeso - Orgue et pianos
Lyndon Parish - Guitare électrique, clavier et chant
Miguel de Lucas - Basse







La durée du concert : 1h00

AFFICHE / PROMO / FLYER



The Sunday Drivers - Do it