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vendredi 14 décembre 2007

Of Montreal ~ La Maroquinerie. Paris.







Première Partie : Minitel Rose


Ce qu’en a pensé Eric :

« Quand ils ont commencé à "rapper" : "Juste enozer brique in de ouolle", je me suis dit que nous avions atteint le fond. Et puis non, les Nantais de Minitel Rose nous ont administré les 45 minutes de musique (?) les plus affligeantes de ces derniers mois : du hip hop mou du genou, du ska pour cocktail 16e arrondissement, de l'electro niquée, de la pop asmathique, à peine sauvés 30 secondes par des vocaux intéressants (deux chanteurs : un bon, et un horrible, énervant en plus avec ses poses de rappeur perdu loin de sa banlieue). Si l'on ajoute un son moins fort que celui du phonogramme de votre grand-mère quand elle écoute Charles Aznavour, on regrette l'époque bénie où nous glaviotions sur les premières parties et leur jetions des objets contondants pour les faire sortir de scène après un morceau. 45 minutes de médiocrité après une heure d'attente dans le froid glacial sous le porche de la Maroquinerie, c'est une dure introduction à cette soirée qui serait la dernière de l'année 2007.

Nous avons beau scruter la set list de Of Montreal, posée devant nous sur une serviette rose, Gilles B et moi ne repérons pas le grand morceau "krautrock" qui déchaîne les passions sur leur dernier et très bel album "Hissing Fauna, Are You the Destroyer ?" : il faut dire que les incroyables titres à rallonge de Kevin Barnes, le "troubled" leader du groupe, sont souvent de très longues phrases avec des expressions complexes, ici résumées en un seul mot ! Mais quand, dans l'obscurité de la scène, le bassiste entame un riff lourd et répétitif, Gilles me regarde, tout excité déjà : "c'est ça, je te dis que c'est ça...!". Eh oui, Of Montreal va oser ce que j'ai vu faire seulement trois ou quatre fois dans ma longue vie de rock'n'roll fan, débuter son set par le morceau le plus fort, qui dure en plus une quinzaine de minutes ! Kevin Barnes apparait ensuite - vêtu de vert, blanc et rouge, avec des chaussures rouge brillantes, presque sobre ! - et commence à se lancer dans la longue exhortation de "The Past is a Grotesque Animal", qui enfle, enfle, au fur et mesure que les instruments entrent en piste, que les fameux "ouh ouh" stoniens s'élèvent. Quand la guitare - absente malheureusement sur le disque - se déchaîne sur les trois dernières minutes, c'est tout simplement irrésistible : derrière moi, les gens se mettent à hurler, Gilles B à ma gauche est en transe, je sens (déjà !) ce grand frisson que nous recherchons encore et encore à chaque concert me parcourir le corps, j'ai une larme qui perle au coin de l'oeil droit, impossible de ne pas crier de bonheur. Fabuleux !

Pour moi, le set peut s'arrêter là, ces 13 premières minutes ont été simplement parfaites, la raison même pour laquelle nous continuons à aller voir des groupes sur scène. Mais il est temps de plonger dans le glam-rock aussi mélodiquement joyeux que dépressif et suicidaire dans ses textes... La seconde claque vient immédiatement quand toutes les lumières s'allument, et que le flamboyant guitariste juste en face de nous se lance dans un riff très Ziggy Stardust : nous sommes revenus en 72, et c'est une réincarnation de Ziggy Stardust ! J'ai aussi un flash, pour ceux qui étaient à l'inoubliable premier concert de "Doctors of Madness" en Janvier 77 au Bataclan : la même sensation que les extra-terrestres ont débarqué ! La courte heure qui va suivre sera donc très rock (de vrais musiciens, intenses, à la place des synthés de l'album), très poppy (chaque chanson jouée ce soir, qu'on la connaisse déjà ou pas, semble regorger de sucre et se croquer comme une grosse pomme d'amour, même si, ensuite, on est incapable de se souvenir de la mélodie, tant la musique est tordue et complexe derrière son évidence trompeuse), voire par moment disco (une poignée de chansons joyeusement pailletées qui peuvent même évoquer les Scissor Sisters, mais des Scissor Sisters grimaçantes qui n'auraient pas oublié la cruauté des sentiments). Kevin Barnes est aussi fascinant que mystérieux : un joli garçon tout ce qu'il y a de plus "normal", dont l'apparence me rappelera à plusieurs reprises celle d'Iggy circa "The Idiot", qui adore se travestir - maquillage à la truelle, bas résille, bottes turquoise, etc. on aura droit même à des changements de costume : ce soir, c'est "party" à la Maroquinerie -, et qui chante des bizarreries borderline avec sérieux. S'il y a un seul reproche à faire à ce concert très enlevé et très coloré de Of Montreal (projections de dessins animés et d'images enregistrées par des web cams accrochées sur les pied de micro, la créativité est totale ce soir), c'est qu'on aurait aimé un tantinet plus de folie sur la scène.
C'est le break avant le rappel, un roadie excite la foule avec un redoutable masque de tigre. Of Montreal reviennent pour nous expédier à terre cette fois avec trois derniers titres parfaits (le son est maintenant réglé avec une précision rare à la Maroquinerie), dont une version furieuse de "She's a Rejecter" en conclusion, qui soulève à nouveau la foule et me fait littéralement chavirer.

Voilà, c'est fini, c'était mon dernier concert de 2007, pour finir l'année en beauté avec cette magnifique démonstration de talent et de créativité. Pour finir l'année avec une vraie fête ! »





photos de eric





Of Montreal ~ La Maroquinerie. Paris.







Première Partie : Minitel Rose



Ce qu’en a pensé Gilles :


« Peut-être le concert le plus attendu de cette fin de saison, la venue de Of Montreal - ou plutôt de Kevin Barnes, le leader incontesté du groupe. Bien que Of Montreal soit en activité depuis une dizaine d'années, ce n'est qu'à la sortie de « Hissing Fauna, Are You The Destroyer ? » que j'ai découvert ce groupe fantasque et baroque. Depuis, j'ai acheté toute une partie de leur discographie, qui alterne le bon et le moins bien, le dernier album en date étant sans conteste le meilleur de tous, et certainement l’un des meilleurs albums de cette année 2007. L'occasion était belle ce soir de voir le groupe dans des conditions excellentes à la Maroquinerie, qui, encore une fois, affiche une programmation de toute première qualité.

Concert sold out depuis plusieurs semaines, j'arrive plus tôt que d'habitude, pas d'inquiétude, il n'y a encore personne devant l'entrée. Arrivée plus tôt que prévu de Patricia et d'Eric. A noter ce soir le look "Mère Noël" de Patricia, j'adore !! Ouverture des portes vers 19h30, on se dirige au premier rang, cette fois-ci sur la droite (une bardée de synthés étant sur la scène coté gauche). Robert Gil nous rejoint, discussion de pré-concert toujours sympathique, on se met dans l'ambiance.

On a vu affiché à l'entrée que la première partie serait assurée par Minitel Rose. Bon, on est un peu inquiets, est-ce au moins des nanas ? Eh bien non, pas de nanas hélas, mais un trio qui nous concocte un mix Electro tout d'abord (attention, l'électro du pauvre) qui se mêle ensuite à du Hip Hop (de bas étage). Comment dire cela sans être vulgaire ? C'était pénible tout simplement... L'électro quand c'est bien, cela doit déjà être fort, on ne doit pas être obligé de tendre l'oreille. Mais admettons qu'ils n'y soient pour rien. Mais alors, quand ils se mettent à rapper et à danser, cela frôle le ridicule, on dirait presque une parodie. Le pire reste à venir (dommage que Gilles P n'ait pas été là, il aurait apprécié...), le pire oui, une reprise de Pink Floyd, Another Brick In The Wall : là, on a touché le fond, c'était le naufrage. Je ne sais pas d'où ils sortent, mais qu'ils changent de métier : le rap ou le hip hop, c'est pas pour eux, ils étaient pathétiques. Enfin, pas grave, on n'en appréciera que mieux Of Montreal.

La salle est maintenant blindée, pas mal d'étrangères (anglaises je crois) au look glam, des homos aussi, bref un public coloré et varié. Nous, on est bien installé devant, et a priori, notre choix sera le bon, nous sommes en face de la (des) guitares et de la basse. Coup d'oeil sur la set list qu’un roadie vient de placer... et stupeur, on se regarde avec Eric, merde ils ne vont pas jouer notre morceau favori, The Past Is a Grotesque Animal.

21h15, les lumières s'éteignent, le guitariste de Of Montreal arrive, coupe de cheveux iroquoise ou plutôt un improbable mélange d'iroquoise, de banane, le tout surmonté d'une paire de Ray Ban, on dirait un Elvis Presley blond platine. C'est maintenant au tour du bassiste, lui aurait plutôt l'air d'un membre fraichement débarqué d'un combo new wave des années 80, puis le batteur (qui fait aussi office de second bassiste) enfin aux claviers, une jeune femme. Premiers accords de guitare, on se regarde avec Eric, on sourit, car c'est bien l'intro de The Past... que l'on entend, et nous sommes déjà aux anges. L'intro est longue avant que Kevin Barnes arrive sur scène, sorte de Iggy Pop période « The Idiot », le maquillage excentrique en plus. La voix n'est pas très claire, mais cela s'arrangera au fur et à mesure de l'évolution du concert. Mais The Past... continue, ou plutôt évolue crescendo, Kevin prend maintenant une guitare et là, on passe à Mach 2, décollage assuré pour cette grande fresque musicale, final absolument titanesque, les 2 guitares forment un mini mur du son, c'est tout simplement BON !!!... même si l'on ne retrouve pas en live les finesses que l'on a sur l'album. 1 morceau ,13 minutes de bonheur, et quoiqu'il arrive maintenant, nous nous avons eu notre morceau de bravoure.

Retour en arrière ensuite avec des extraits de « The Sunlandic Twins », bon album quoique moins enthousiasment que « Hissing Fauna... », cela nous permet de constater que même si Of Montreal, c'est essentiellement Kevin Barnes, le groupe sur scène affiche une bonne cohésion. Nous avons surtout la chance d'être devant le guitariste qui assure un bon show à lui tout seul. Je trouve Kevin Barnes assez soft et discret en ce début de concert, pas vraiment d'extravagances hormis du point de vue vestimentaire. Présentation d'un nouveau morceau, pas mal du tout. Enfin un autre grand moment du concert, le magnifique Suffer For Fashion, je ne peux pas m'empêcher de chanter "Forever", superbe mélodie, superbes choeurs, je suis aux anges. Suivra une excellente version de Gronlandic Edit, funky. Et c'est pratiquement à ce moment-là, vers le milieu du concert que tout s'éclaire ! Sparks, bien sûr !! L'influence est claire et nette, mais Kevin Barnes a su y ajouter sa touche personnelle, pour que jamais cela ne ressemble à du plagiat.

Le concert se termine enfin par Heimdalsgate (mais où il va chercher ces noms ??), encore une des plus belles chansons du dernier album. Retour sur scène, cette fois Kevin Barnes est superbe : outre des collants résilles bleu, il porte un short et un petit haut imitation "jean" du plus bel effet !! C'est marrant et ca sort de l'ordinaire. Dernière chanson, on saute sur place avec le très rock'n'roll I'm A Rejecter, parfait pour finir cette soirée en apothéose.

Voila, 70 courtes minutes, qui en on paru deux fois moins : très bon concert, j'aurais seulement aimé un peu plus d'excentricité, ou plutôt je m'attendais à plus d'excentricité, mais en tout cas, musicalement, cela tient vraiment bien la route. Du Barock'n'roll quoi ! La soirée a été réussie, avec les potes, on ressort satisfaits : encore une fois, La Maroquinerie nous a proposé un concert de qualité. »





A la tête d'Of Montreal se trouve un homme : Kevin Barnes. Tête pensante et leader du groupe américain membre du collectif Elephant 6, le fantasque Barnes écrit et enregistre la grande majorité des chansons de son groupe depuis une décénnie. Bien que seul membre du groupe à l'époque, Barnes sait qu'il souhaite l'appeler Of Montreal en hommage à une ancienne petite amie arborant un tatouage Of Montreal.

Kevin Barnes : Vocals, guitar
Dottie Alexander : Keys, Sundry, Vocals
James Huggins : Drums, Guitar, Synth, Vocals
Bryan Poole (aka the late b.p. helium) : Guitar, Vocals
Davey Pierce : Bass, Vocals


The Past Is A Grotesque Animal (Hissing Fauna, Are You the Destroyer? – 2007)
Forecast Fascist Future (The Sunlandic Twins – 2005)
Oslo In The Summertime (The Sunlandic Twins – 2005)
So Begins Our Alabee (The Sunlandic Twins – 2005)
My British Tour Diary (Satanic Panic in the Attic – 2004) We Can Do It Softcore If You Want (New Song – 2007) Requiem For O.M.M. (The Sunlandic Twins – 2005)
Suffer For Fashion (Hissing Fauna, Are You the Destroyer? – 2007)
October Is Eternal (The Sunlandic Twins – 2005) Gronlandic Edit (Hissing Fauna, Are You the Destroyer? – 2007)
Rapture Rapes The Muses (Satanic Panic in the Attic – 2004)
Coquelicot's Tea Party (Coquelicot Asleep in the Poppies: A Variety of Whimsical Verse – 2001)
Heimdalsgate Like A Promethean Curse (Hissing Fauna, Are You the Destroyer? – 2007)
ENCORES
Bunny Ain't No Kind Of Rider (Hissing Fauna, Are You the Destroyer? – 2007)
I Was Never Young (The Sunlandic Twins – 2005)
She's A Rejecter (Hissing Fauna, Are You the Destroyer? – 2007)


La durée du concert : 1h10

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Of Montreal - A Sentence Of Sorts...