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mercredi 17 juin 2009

KoЯn ~ Le Bataclan. Paris.





Première Partie : JOE KILL JACK




Ce qu’en a pensé Vik :

« Follow the KoЯn! Avec son style inimitable, trois premiers albums étourdissants, KoЯn - même si de nombreux rockers amis, les poches sous les yeux, continuent à le nier - est un groupe-clé de l'histoire de la musique métal (rock noir - post grunge). Chef incontesté d’un style dévastateur, né de la contamination entre la puissance du métal et du hip-hop, s’est imposé depuis Juillet 1994 (certains concerts, comme celui du 2 mai 1995 à l'Arapaho de Paris, vous marquent à vie). Il figure dans l'histoire de la musique dark nu-métal de ce millénaire, comme le meilleur groupe : des albums lourds, méchants, beaux et pleins de colère ; des thèmes forts, sur un ton désespéré, derrière lesquels se cache la vie du chanteur Jonathan "HIV" Davis, rare vedette du rock à porter une jupe... KoЯn a été le «père spirituel» de formations comme Linkin Park, Soulfly, Popa Roach, Limp Bizkit, Deftones ou System of a Down... mais, jamais égalée, la musique de KoЯn frappe toujours fort, dans la tête puis dans les oreilles avec ses "bonnes vibrations". Régulièrement contesté, bien-aimé mais mal compris, toujours suivi aveuglément dans le même temps, KoЯn a souvent été au centre de la controverse, (une controverse déclenchée par les fans du début, qui n’ont pas accepté  des albums comme le splendide «Issues» ou «Intouchables» autour de la volonté du groupe de s’ouvrir à un public plus large). Aujourd’hui, le groupe a perdu son guitariste magicien Brian Phillip « Head » Welch, pour cause de problèmes (mentaux) de religion, et son batteur David Silveria qui fait une pause de longue durée... de durs changements qui peuvent provoquer un traumatisme dans le style de la musique. Ce soir, une horde de fans inconditionnels et chevelus, dont certains en kilt et avec des bracelets à clous, des pantalons XXXX (X), des vêtements  noirs arborant l'insigne de KoЯn, ont prit possession du Bataclan qui affiche complet. Il y a aussi un public plus jeune... Après trois ans d’absence, KoЯn retrouve Paris, plus au Zénith (comme le 18 juin 2007) ni au PO Bercy (le 14 septembre 2002), mais dans une petite salle. L’ambiance est chauffée à blanc, les fans ayant répondu à l'appel malgré l'absence d'un nouvel album. Tout le monde est heureux d’accueillir et de voir pour la énième fois sur scène les trois (et non plus les cinq) de Bakersfield, petit village perdu de Californie, près de la Death Valley, pour un live qu’on attend mémorable. Ce sera en tout cas un concert incontournable pour nos cervicales !

19h40 : la première partie, Five Finger Death Punch, n’est pas là, mais son remplacement est assuré (mot magique trouvé par le promoteur du concert) par Joe Kill Jack, un groupe français qui devrait vivre ce soir son éphémère moment de gloire. C’est un quintette power-punk de la région parisienne, inconnu du public. La chanteuse brune, Clara, alias Crazy Bitch, en robe courte de léopard (plus chic qu’un sac poubelle), donne dans le sexy en se démenant à droite et à gauche. Elle est la seule présence visuelle, sur scène, de ce groupe qui, malheureusement, avec musique et des compositions inintéressantes, n’a rien à faire sur une affiche aussi prestigieuse, face à un public déterminé et branché. Une erreur de programmation, peut-être faite au dernier moment, qu’on aurait pu éviter et qui incitent les spectateurs à aller au bar. Un set de 30 minutes qui m’a semblé trop long, et des fans qui se sont ennuyés.

La foule chauffe "le moteur" une bière à la main, et se prépare à bondir du mieux qu'elle peut.

21h00 : les lumières de la salle s'éteignent, et une lumière rouge envahit la scène, créant une atmosphère électrique, alors que le public, l’écume à la bouche, commence immédiatement à se défouler. La chaleur devient torride car les fans, en plus, sont conscients de l'événement dont ils vont être témoins. Des torses nus commencent a apparaître dans la masse qui bouge dans un mouvement incessant de droite à gauche, puis d'avant en arrière, et qui s’écrase contre la scène, sur un chant qui devient le rituel « KoЯn, KoЯn, KoЯn ! ». Quelques secondes plus tard, le fameux pied du monumental micro créé par HR Giger est dévoilé au centre de la scène, les poings se lèvent et les hurlements marquent l’arrivée des californiens de KoЯn. Le noir domine le décor de la scène, qui n’a pas de rideau. Jonathan Davis, le leader désormais un peu bouffi, porte une magnifique tenue traditionnelle (un kilt de couleur militaire) qui met en valeur ses chaussettes noires, ses mollets et aussi ses origines écossaises. Il s’installe au centre, pendant que Fieldy, le bassiste, se place à gauche, et Muncky, le guitariste, à droite. Le reste du groupe, des musiciens additionnels, keyboards, guitare et batterie, sont derrière.

Après une intro théâtrale, l’ouverture explose de manière éblouissante avec un Right Now énervé, (deuxième single extrait de « Take a Look in the Mirror » de 2003), qui résonne avec ses guitares saturées et ses roulements de batterie, dominé par la voix de Jonathan Davis, incroyablement impressionnante. C’est un appel aux armes, et ce soir le Bataclan a envie de se battre. La musique est toujours aussi riche, avec ses rythmiques brisées nu métal, accompagnées de cette voix caverneuse, tourmentée, envoûtante et rageuse. Le son de la batterie envoie le public vers l'extase, avec sa caisse claire brutale, et se révèle d’une puissance sans précédent. Même si le groupe a changé de musiciens, le son reste pratiquement inchangé : c’est l’impression majeure qui se dégage à l’écoute. Les fans, excités, imprégnés de l'esprit de l'événement et déjà couverts de transpiration, rebondissent, criant leurs réponses aux cris voraces et presque effrayants de Jonathan Davis, qui est déjà à plein régime : « Right now, I can't control myself I fucking hate you! I'm feeling cold today, Not hurt just fucked away..». Dans les ténèbres d’un son malsain, cette violence psychotique qui a changé le rock moderne est parfaitement mise en valeur. Le visage souvent caché par ses cheveux filandreux (le look du groupe) qui ont tendance à s'emmêler, Jonathan extirpe ses hurlements du profond de son ventre.  

Vous ne pouvez pas rester immobile lorsque vous écoutez KoЯn, même si vous êtes allongé sur le lit de votre chambre. Un peu de lumière rouge pour ajouter un peu d'effets par rapport au noir d’un groupe qui n'a besoin de rien de plus que son mur du son pour pénétrer les entrailles de son auditoire. La température dans la salle, dans cette ambiance pesante, a commencé à augmenter... il fait chaud, tout le monde transpire. Les préposés au bar, dans cette chaleur qui dégouline partout, sont heureux de leur chiffre d’affaires, la bière coulant aussi à flôts. Munky, le guitariste aux longs cheveux filandreux, un maquillage à la Jack Sparrow qui dégouline sur son visage, cherche de la fraîcheur, perce une brèche dans le mur de guitares, et transfert son énergie à l'auditoire, sur un rythme basse/batterie unique, avec les claviers qui traversent les chansons, posant sur elles un voile de violence. La curiosité de ce soir, c’est le besoin que le chanteur à de respirer à la bouteille qui l'accompagne sur scène (manque d'oxygène ?). Jonathan Davis, le leader charismatique du groupe, fournit certes une puissance imposante avec sa voix inimitable, à la fois implorante - presque paranoïaque -, qui varie selon le rythme des chansons. KoЯn enclenche Chi, puis Did My Time, Thoughtless ... juste au moment où je pensais que le groupe ne pouvait pas la jouer mieux... ils l’ont fait ! Et avec une intensité stupéfiante ! Le nouveau batteur, Ray Luzier, imaginatif et précis, (anciennement membre de Army of Anyone / David Lee Roth) élève encore le niveau en martelant ses fûts, sous le sourire de Jonathan, conjuguant brutalité et finesse. Korn passe ensuite à Falling Away From Me, Coming Undone... mais, à la moitié de la chanson, KoЯn entre dans une version-medley de We Will Rock You de Queen, abandonnant pour un instant le microphone sexy pour lever les bras au ciel et encourager la  horde excitée des fans à chanter. Le chœur part dans une véritable explosion et le pogo sauvage cède la place aux battements des mains. Jonathan, ramène ensuite tout le monde vers la chanson initiale jusqu’à une fin étonnante.

L’incontournable passage à la cornemuse (il était temps... !) est de courte durée,  évincé par le sulfureux Helmet in the Bush, un vrai régal qui vaut le détour avec les lignes de basse nerveuses de Fieldy… Et surtout l’enchaînement avec la merveilleuse Here To Stay (dommage que ce soit sans la vidéo), un véritable hymne pour KoЯn, du fait de son allure écrasante. La combinaison instrumentale  rage et mélodie fonctionne toujours à merveille, et le chant oscillant entre le désespoir, la frustration et le drame est moins névrotique que dans le passé, bien équilibré et… assez agréable. On revient à l’album de 1994 - nommé par “Q Magazine” comme l’un des plus agressifs de tous les temps - avec Fake, accompagné de guitares très lourdes, et un nouveau medley avec le One de Metallica.

KoЯn a éventré  déjà dix titres sans aucune communication avec son public, jusqu’à ce que Jonathan finisse par dire quelque chose : « How are you, sweating motherfuckers ? », face à la sueur ruisselante de ses fans. Après un superbe Freak on a Leash , et les contorsions de Jonathan autour de son micro, on poursuit avec Y'all Want A Single ? qui déchaîne même le balcon. On en prend plein les oreilles. Le concert est une plongée passionnante dans le passé, et les titres s’enchaînent avec Divine et Somebody Someone… Une petite pause, après 50 minutes et 14 morceaux intenses... un moment tragique qui signale à la foule, qui a continué à danser sans cesse, que nous en sommes presque à la fin.

Le rappel, réclamé  à grands cris, est entamé par un Jonathan, accroupi pour mieux récupérer les hurlements du plus profond de son ventre : un défi lancé par une voix ensorceleuse… « Are you ready ? », mots scandés et hurlés, pleins de rage, suivis des premières notes de la guitare de Munky. Un riff simple, que tout le monde connaît, et auquel la foule, en remuant la tête, répond : Blind, l’hymne du groupe… Et à partir de là, la foule chante tous les mots de la chanson, dans une ambiance de cataclysme. Grand final de métal ! Le pogo s’est maintenant transformé en ondes aberrantes, en un tsunami de têtes humaines…

Got the Life suit rapidement, salué par les mains crispées de joie du public, et dans un final assez surprenant - le morceau Another Brick In The Wall de Pink Floyd, revu et corrigé dans une version très métal, réanime l’ambiance survoltée. A noter que Munky se laisse aller sur sa guitare à sept cordes, à l’unique solo de la soirée sans le charme du style de David Gilmour. Mais la version, portée par le chant sombre de Jonathan, est bonne, et fait chavirer le public dans un sursaut d'énergie. Complètement trempé, le groupe quitte la scène pour se retirer rapidement dans les loges. C’est fini, il n’y aura pas d’autres morceaux pour faire exploser encore la salle.

Une set list basée sur des titres des anciens albums, un retour aux origines… et clairement on sent la patte de Ross Robinson (leur producteur très influent). Un magnifique best-of ! Quoi qu'on dise, malgré l’absence des morceaux comme Faget, Clown, ADIDAS, Starting Over,... et du guitariste Brian "Head" Welch... KoЯn offre le choc électrique d’un live démesuré, hors du monde naturel. Une heure et vingt minutes de pure destruction, dans une ambiance de feu… mais une performance trop courte ! KoЯn appartiennent à cette catégorie de groupes qui vous font rentrer à la maison avec des douleurs dans les os, dans le vrai sens du terme. KoЯn is a fucking band! Un fucking rock dérangé qui fait ressentir ces bonnes vibrations "korniennes" sur une basse groovy omniprésente, sans jamais un moment de calme et de sérénité, avec des textes qui pourraient sortir d’une cellule capitonnée. Mes derniers mots pour ce soir, empli que je suis d’un sentiment de satisfaction, sont ...« Go see KoЯn », car ils sont indescriptibles, une vraie référence. On sort de la salle, en douceur, sans se presser et immédiatement la nostalgie s’installe...

And stop fucking with my mind
I know it's time to leave these places far behind... »









Joe Kill Jack est une toute nouvelle bande de metal emmené par la chanteuse Clara, alias Crazy Bitch.

(http://www.myspace.com/joekilljack)



Korn
(habituellement typographié KoЯn pour coller au logo officiel) est considéré comme le groupe à l'origine du mouvement que l'on appelle néo metal, avec Deftones. Le groupe a été fondé en 1993 à Bakersfield, banlieue de Los Angeles. Groupe forgé à la scène, KoЯn sort son premier album (KOЯN) homonyme de manière quelque peu confidentielle en 1994. Il connaît progressivement un engouement certain et KoЯn devient la figure de proue des nouveaux groupes de néo metal, aux côtés des Deftones, System of a Down, et Slipknot. Leur neuvième album, produit par Ross Robinson et prevu courant 2009, sera un lourd retour aux sources.

(http://www.myspace.com/korn)





































* 1994 : Korn
* 1996 : Life Is Peachy
* 1998 : Follow the Leader (album)
* 1999 : Issues
* 2002 : Untouchables
* 2003 : Take a Look in the Mirror
* 2005 : See You on the Other Side
* 2007 : Untitled (album)






· Jonathan Davis - vocals, bagpipes
· Reginald "Fieldy" Arvizu - bass guitar
· James "Munky" Shaffer - guitar, backing vocals
+
Ray Luzier - drums
Shane Gibson – guitars
Zac Baird - keyboards, backing vocals










1. Right Now (Take A Look In The Mirror - 2003)
2. Chi (Life Is Peachy - 1996)
3. Did My Time (Take A Look In The Mirror - 2003)
4. Thoughtless (Untouchables - 2002)
5. Falling Away From Me (Issues - 1999)
6. Coming Undone (Chopped & Screwed - 2006)>
> We Will Rock You (Queen Cover)
7. Bagpipes (By
Jonathan Davis )
8. Helmet in the bush (Korn - 1994)
9. Here To Stay (Untouchables - 2002)
10. Fake (Korn - 1994) >
> One (Metallica Cover)
11. Freak On A Leash (Follow The Leader - 1998)
12. Y'all Want A Single (Take A Look In The Mirror - 2003)
13. Divine (Korn - 1994)
14. Somebody Someone (Issues - 1999)

Encore

15. Blind (Korn - 1994)
16. Got The Life (Follow The Leader - 1998)
17. Another Brick In The Wall (The Pink Floyd Cover) (Greatest Hits /Vol.1 [Best of] - 2004
)



La durée du concert : 1h20


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