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mardi 3 juin 2008

Feist – Le Grand Rex. Paris.










Première partie : Lawrence Arabia


Ce qu’en a pensé Philippe D. :







« Increvable Feist: déjà plus d'un an qu'elle sillonne la planète pour soutenir son dernier opus "the reminder" qui s'avère être un succès commercial, Apple ayant largement contribué à cette reconnaissance internationale en choisisant "1234" en guise de bande-son pour son Ipod, et malgré les cris d'orfraie des majors: pas loin d'1 million et demi de CDs vendus (700000 aux US, 150000 pour la France). C'est donc sa troisième escale parisienne pour une série de deux concerts dans cette superbe salle qu'est le Grand Rex après La Cigale en octobre dernier et déjà le Grand Rex le 26 avril 2007. Ce soir, pas l'ombre d'un RnRMF, bizarre qu'aucun de la bande ne se soit donné la peine d'écouter ou de venir voir Feist!

Le temps se montrant menaçant, je décide de partir tôt pour être abrité au cas où........arrivée devant le Grand Rex à 17h30, je suis le premier! A 18h00, nous sommes neuf mais ensuite ça commence à s'agglutiner près des murs, la pluis faisant son apparition sous forme de bruine océane avec une température ambiante qui sans être glaciale n'est pas très en rapport avec le calendrier! Je vois passer Elliott Murphy accompagné d'un crane d'euf et un peu plus tard, le sieur Gonzales s'engrouffre dans l'entrée du Rex Club et du coup, je commence à spéculer sur sa présence sur scène avec Feist......mon espoir grandit lorsque je le vois un peu plus tard réapparaitre sur le trottoir pour finalement pénétrer dans l'entrée principale du Grand Rex. L'ouverture des portes se fait vers 19 heures et contrairement à ce que j'avais prévu, je suis redirigé par les hôtesses vers la mezzanine. No problem, je m'y dirige tranquillement et une fois encore, je suis le premier à arriver au balcon et j'ai tout loisir de choisir une place au premier rang et c'est l'attente tranquille sans savoir s'il y aura une première partie ou pas, le début des hostilité étant programmé pour 20 heures. N'ayant pas pris de montre, j'ignore l'heure à laquelle les lumières s'éteignent.
Quatre individus font leur apparition sur scène pour nous délivrer un court set; les influences sont très sixties, l'accent étant mis sur les harmonies vocales, la voix du chanteur guitariste m'évoquant de très loin Jimmy Somerville mais en nettement mois aigu! J'apprendrais plus tard qu'il s'agit d'un groupe qui s'appelle Lawrence Arabia mais je n'en garderai pas un souvenir impérissable......leur musique étant parfaitement conventionnelle et stéréotypée malgré les louables efforts du chanteur guitariste à s'exciter sur son manche!


21h15: extinction des lumières, c'est le noir total dans la salle et là, j'ai le même sentiment que l'année dernière coté éclairage, toujours très minimaliste d'autant plus que Feist choisit d'interpréter son intro en ombre chinoise très clair obsur, derrière un écran qui a été disposé sur la scène peu de temps auparavant. Puis tous ses musiciens viennent se mettre en place pour enchainer avec "When I Was a Young Girl". Tout le monde (cuivres et batterie à gauche, basse au fond au centre derrière la Belle, batterie à droite et enfin piano et guitare) est habillé en blanc d'où une certaine harmonie visuelle. Quelques nouveautés par rapport à la fois précédente sans parler du répertoire: les lumignons ont disparu, remplacés par l'intervention de deux jeune filles aux ombres chinoises; je m'explique, pendant tout le concert, elles déplacent des éléments en papier ou en tissu, figurant tantôt des oiseaux, tantôt des vagues, sur une plaque vitrée qui sont rétro-projetés sur l'immense drap blanc dressé derrière la scène et qui donnent un accent poétique voire féerique a ce concert. Ces effets accompagnent efficacement la musique de Feist qui est toujours un coktail subtil de pop folk intimiste avec sa voix suave et cristalline à la fois. C'est très artisanal mais l'effet est réussi, la mise en lumière étant en parfaite adéquation avec l'univers de Feist, même si comme je l'ai déjà dit, on ne risque pas l'éblouissement!

Au bout d'une demi-heure, Feist moins bavarde que d'habitude, finit par nous interpeller: "You're so quiet, it's phenomenal!" et c'est à partir de ce moment-là que le concert va vraiment décoller, le public manifestant une joie évidente. Ce soir, Feist va prendre quelques risques puisqu'elle va "exhumer" un ou deux titres inhabituels par rapport à sa setlist standard (cf ci-dessous) qui fait toujours la part belle à "the reminder". Au début de Gatekeeper, Elle nous fera une grosse frayeur puisqu'elle sera incapable de chanter la partie haute du refrain mais après deux trois trois gorgées d'eau, tout rentre dans l'ordre. Au niveau des nouveautés, Feist utilise une deuxième guitare électrique genre Sunburst en plus de son habituelle Guild rouge dont elle tire toujours des notes bien grasses! Les morceaux s'enchainent non sans avoir droit à quelques anecdotes maladroitement bafouillées en français et ça passe tellement vite que lorsque démarre "Sea Lion", je sais que c'est déjà la fin du concert. Lawrence Arabia est revenu au complet pour faire les choeurs. Le public est maintenant déchaîné, ne veut plus s'assoir et fait un triomphe à Feist!
Pour le rappel, Feist nous fait le même plan qu'au début en se masquant derrière un écran qui vient d'être mis devant le piano, c'est donc en ombre chinoise qu'elle nous interprète "The Water" en solo, ballade très intimiste qui la caractérise à merveille. Suit "Phantoms", morceau très carré avec solo de guitare électrique, qui prouve que Feist peut rocker sévère comme du temps de son adolescence et c'est la fin du rappel avec Let It Die avec ses déchirures guitaristiques que je trouve en retrait par rapport à d'autres interprétations mais bon, tant que ce titre figure sur la set-list, je ne vais pas bouder mon plaisir!

Finalement, la surprise de la soirée aura bien lieu car après ce premier rappel, les lumières ne se rallument pas et au bout de quelques instants, Feist court vers le piano qui est à droite de la scène et entame une intro, elle est tellement excitée qu'elle se plante mais c'est pas grave! "This is an introduction by the way! The Man himself, everybody! Please Welcome Mr Chilly Gonzalez!" et l'imposante silhouette du virtuose du clavier de faire son apparition sur la scène pour se diriger à son tour vers le piano et c'est maintenant quatre mains qui jouent! Ce délire se termine par un fou-rire de Feist qui s'installe carrément sur le piano face à nous: "We learnt a new song especially for you, Paris!" et le duo nous interprète une ballade magnifiquement chantée par Feist, pour clore cette soirée (je ne connais pas ce morceau mais ça se termine par "without you"). Cette fois-ci, c'est vraiment la fin du concert, les noms des musiciens ayant défilé sur l'écran en guise de présentation, Feist nous annonçant en même temps leur nom en montrant leur emplacement sur la scène, puis elle se dirige vers la gauche non sans avoir lançé "Merci beaucoup, à la prochaine j'espère, au revoir!"

Une fois dehors après quelques minutes, j'aperçois la pendule qui indique 23h10, le concert aura duré 1h51mn et malgré quelques petites imperfections, Feist nous a gratifié d'une excellente prestation en tout cas bien supérieure à son concert promo de l'année dernière dans cette même salle. »



photos de philippe d



Leslie Feist est une auteur-chanteuse canadienne. Elle se produit en solo sous le nom de Feist, et également en groupe avec les Broken Social Scene.En 2000, Feist est colocataire de Peaches et de Gonzales.En 2007 le single « Mushaboom » sert de bande-son pour les publicités des parfums Lacoste. Le titre « 1234 » de l'album The Reminder sert également de bande-son et vidéo pour les publicités des nouveaux iPod nano d'Apple, Inc. En 2008, le clip de la chanson "1234", tourné en un plan-séquence a remporté la Victoire de la Musique du meilleur clip musical de l'année. Eclectique et envoûtante, Feist ne semble pas décidée à s'arrêter en si bon chemin.











Feist - acoustic and electric guitars, piano , voice
Gonzales – piano
Jesse Baird - drums
Bryden Baird - trumpet, flugel horn, percussion
Julian Brown - electric bass, melodica
?????? - electric guitarbass, backing vocals






Help Is On It's Way
When I Was A Young Girl (Open Season - 2006) (Let It Die -2005)
Mushaboom (Open Season - 2006) (Let It Die -2005)
My Moon My Man (The Reminder -2007)
The Park (The Reminder -2007)
The Limit To Your Love (The Reminder -2007)
I Feel It All (The Reminder -2007)
How My Heart Behaves (The Reminder -2007)
Feist chat
Honey Honey (The Reminder -2007)
Anti-Pioneer
Gatekeeper
1234 (The Reminder -2007)
Brandy Alexander(The Reminder -2007)
So Sorry(The Reminder -2007)
Inside And Out
Sea Lion Woman(The Reminder -2007)

Encore Break #1

The Water (The Reminder -2007)
Phantoms (Deep In My Memory)
Let It Die (Let It Die -2005)

Encore Break #2

Without You ??? (with Gonzales on piano)


La durée du concert : 1h51



AFFICHE / PROMO / FLYER






Feist - 1 2 3 4





Feist - I Feel It All





Feist - My Moon My Man

DEVO ~ La Grande Halle De La Villette – Charlie Parker - Paris.












Première Partie : MARVIN


Ce qu’en a pensé Vik :

« C’est avec un subit plaisir de revoir d’anciennes têtes (franchement sans aucun scepticisme !), que je pars pour la traversée de Paris, en direction de la Villette, pour un concert dans le cadre de la troisième édition du festival Villette Sonique : les américains de Devo, avec leurs drôles de chapeaux, sont à l’affiche ce soir pour l’ouverture du festival ! Et le fait est que c’est tellement rare que je ne veux pas les manquer : ce concert est la dernière chance de les voir jouer en Europe cette année. Pour moi, Devo, aujourd'hui bien oubliés par certains, ramènent tous les souvenirs de la fin des années 70 : le Palace, l’ex endroit branché de la capitale (concert du 19 novembre 1978 – le choc) avec Gilles P., le Cirque d’hiver de Boulogne B. (27 juin 1980 – la confirmation), jusqu’au dernier concert à l’Elysée-Montmartre le 18 Sept. 1990. Un must pour tout fan de Devo, Q: Are We Not Men A: We Are Devo (le 1er album de 1978 produit par Brian Eno). Devo, huit albums au compteur, c'est d'abord (I Can't Get no) Satisfaction, mon coup de cœur, le tube des années punk, enregistré en 1977, une basse telle une secousse sismique, un riff acéré de guitare et des nappes sorties d’un synthétiseur robotique - dans le style pur Kraftwerk -, un rythme syncopé et une voix guignolesque très kitsch. Un univers musical différent donc, unique, basé sur la loufoque - mais sérieuse « théorie de la Dé-volution » selon la quelle la planète tourne à l’envers. Les Rolling Stones ont copié la chanson Satisfaction et sa paternité serait attribuée à Devo, pionniers aussi de la musique vidéo. Rires ! Devo sont est un groupe culte, avec ses deux fondateurs, Gerald Casale et Mark Mothersbaugh, et est une réelle référence dans l’histoire du Rock. Avec le groupe dans la tête, mais sans le chapeau rouge destiné à canaliser mes pulsions sexuelles, je rentre dans la salle, en premier comme d’habitude, en me plaçant face à la scène, à dix mètres, perché sur les gradins : la vue y est excellente. Dans le public, je vois quelques fans, habillés de la même façon que le groupe, en tenue complète anti-radiations, de couleur blanche au lieu de jaune, avec des chapeaux « pots de fleurs » (dômes). Je cherche des visages connus, et je vois Robert Gil et Brigitte, sans chapeaux, eux... Joyeuses retrouvailles pour cette soirée.

20h00 : les lumières s’éteignent, il n’y a pas de rideaux et un trio de Montpellier, du nom de Marvin, fait son apparition sur scène. Les musiciens s'installent, Emilie se bloque derrière son clavier korg, tandis que Greg et Fred se placent respectivement derrière la batterie et la guitare, et l’apocalypse sonore commence, avec une énergie insensée. C’est du jam noisy rock instrumental : guitare-batterie-korg ms20 vont délivrer une véritable bourrasque sonore, dans un climat très électrique, rapide et nerveux. Du rock, bien fait, sans fioritures, un déluge sonique, agressif, influencé aussi bien par Can que par Sonic Youth, avec un mélange « noise » et mélodie. Une incroyable furie de rock progressif, teinté de musique électronique, qui reste de haut niveau du début à la fin. C’est avec joie que je découvre enfin ce groupe, après mes lectures dans la presse spécialisée dédiée au rock mélodique et progressif, et je suis abasourdi car c’est un set sans failles. Emilie, très mignonne, debout à gauche face au clavier, est omniprésente avec son KORG et balance un son nasillard au sein de ce rock survolté, saturé et entêtant, qui balaye l’espace de la Villette sans faiblir. Greg, en plein centre, un grand sourire aux lèvres, martyrise de coups secs et réguliers les peaux de sa caisse claire, sur un beat survolté qui claque sur des éclairs de cymbales. Fred, sur la droite, livide au milieu de cette tempête, aligne, en gigotant comme un psychopathe, un déluge de riffs ravageurs de guitare, sur les rythmes énergiques des morceaux, plus intenses les uns que les autres. Le public semble se régaler dès le premier titre. Pas de baisse de pression et les rythmes sont explosifs. Voici un groupe irrésistible sur scène, sans basse et sans voix, mais qui tranche dans le vif, comme un couteau dans la chair. Je m’éclate pour 50 minutes de plaisir total. Il faut absolument acheter leur disque ! Il faut écouter Discose en boucle ! Les trois Marvin finissent leur set avec le sourire et laissent, en pleine lumière, la place aux roadies pour débarrasser la scène.

21h30 : les lumières s’éteignent de nouveau, et le moment tant attendu arrive… la légende va enfin rentrer en scène… Devo ! A ma droite une jeune fille blonde, américaine, de six ans, Eloise, avec un « dôme rouge » sur la tête, bat des pieds et trépigne d'impatience. Un nouveau fan est là ! La relève après moi ! Projection immédiate pour ce début de concert de « In the beginning was the end », un court film documentaire, un peu vieillot sur le futur inhumain dominé par le nucléaire (?!). Quelques minutes après, les lumières sont basses, devant un fond des lettres rouges et jaunes D, E, V, O… entrent enfin sur scène cinq silhouettes... moins maigres, mais les mêmes costumes kitsch, grosses lunettes, ils sont vêtus comme des peintres en bâtiment, avec leurs tenues jaunes vif en papier, portant la marque Devo sur le revers, coiffés de l'éternel « energy dome » rouge (le pot de fleurs renversé une forme de pyramide aztèque ronde !), concentrateur d’énergie sexuelle : grande ovation ! Un choc visuel. L’émotion de voir enfin Devo. Tout est parfait. Le public est conquis par leur style vestimentaire, le concept de Dévo-lution, avant qu’ils aient même joué une seule note. Les spots finissent par s'allumer, les musiciens de Devo sont chacun à leur place : Josh Freese à la batterie à l’extrême gauche (pour qui regarde), Gerald Casale à la basse sans tête Hohner, Bob Mothersbaugh avec une guitare de la même marque, et Bob Casale au synthétiseur, à l’extrême droite. En plein centre, le chanteur, un gros bonhomme (taille XXL) de 58 ans, lunettes rondes,… Mark Mothersbaugh ! Oui, tout le monde est bien là, et les fans de Devo aussi, il y a de drôles de chapeaux partout maintenant : on sent vraiment le grand retour du groupe.
« Everybody it's a good thing, everybody wants a good thing, everybody ain't it true that… » est lancé en ouverture, That's Good , le son est excellent et je peux affirmer que nos précurseurs du rock électronique n'ont rien perdu de leur saveur et de leur tranchant, ils sont bien en place, et même la voix de Mark n’a pas changé. On est en peine ère Dévo-lution ! L'enthousiasme monte. Pas de doutes, c’est les mêmes, je les écoute en live… en vrai ! Suit Going Under, le salut « Peek-a-boo, Paris ! »... et les choses deviennent sérieuses avec un enchainement infernal des leur grand classiques électros, les tubes, Girl U Want, le choc dès qu'on entend Whip It, puis Secret Agent Man, la reprise de Johnny Rivers. C’est une joie de réentendre ces titres dans ce concert qui, à chaque chanson, gagne en intensité. Le show est très précis, carré à l’américaine, on sent que l'improvisation n'a pas sa place, ce soir. Josh est un batteur enragé, assez impressionnant par son rythme de coups de grosse caisse, il se met en avant sur chaque morceau, soutenu par le son de guitare impeccable de Bob.
Le spectacle est une merveille, le light show est magnifique, les musiciens sont parfaits dans leurs mouvements, dans leur chorégraphie, ils assurent vraiment dans une cohésion spectaculaire et c’est un vrai travaille de pros, qui fait oublier l’âge. Leur plaisir de jouer est communicatif. La vérité est que Devo en live n'a pas vieilli, car c’est un groupe hors mode. L’apothéose du concert arrive quand la formation laisse tomber les synthés et reprend les guitares, j’attendais ce moment. Mark, détaché, bouge beaucoup, s’adresse au public « It's about DEVO taking over the fucking planet » et balance froidement la reprise robotisé de 1977, I Can't Get No (Satisfaction) : assez terrifiant, étonnante reprise plus de 30 ans après, restée inégalée depuis ce traitement de choc, un mix de synthé-pop-beat, une vrai merveille que je n’arrête pas d’écouter encore aujourd’hui. Je suis hébété. On se rend compte immédiatement que les neurones heureux de Mark sautent sur la scène comme des grillons. Le plaisir est avec nous. On entre dans la période « Q: Are We Not Men A: We Are Devo », on poursuit avec Uncontrollable Urge, morceau punk qui voit Mark déchirer sa combinaison jaune, puis celle des autres musiciens.
C'est la folie dans le public : enflamméa, heureux, depuis des années on a attendu ce retour et ce moment inesperé. Les chapeaux rouges bougent. Bien sûr, le public a vieilli comme le groupe, mais connaît toujours les paroles des chansons par cœur. Eh oui ! Parmi les premiers rangs on se dispute encore pour arracher un précieux bout de combinaison jaune vif, comme au Palace en 1978. Je vis ce moment avec un sourire discret, car j’ai toujours mon morceau fétiche de l’époque. On remarque vite que le groupe donne beaucoup, ils semblent plus qu’en forme, toujours piqués par la Devo-lution, comme s’ils sortaient un nouveau disque. Je le sentais venir cet événement et j’en suis heureux. Ils enchaînent avec fluidité le grandiose Mongoloïd, avec sa ligne de basse simple et facile à mémoriser, et Mark en pleine chorégraphie. Le rendu sonore est magnifique grâce aussi à la participation de Josh, le batteur, devenu de plus en plus maitre de la scène. Suit Blockhead, chanson simple de l’album « Duty Now For The Future » (1979), et encore l’incontournable Jocko Homo. Mark se penche sur le bord de la scène et crie « How many believe that DEVOlution is real ? » et devant l'approbation massive des spectateurs, demande à plusieurs reprises « Are We Not Men? » qui permet aux fans de hurler à plein poumons « We are devo !». Le meilleur a été gardé pour le fin set avec un époustouflant Gates Of Steel.

Après une courte pause, le rappel, avec Freedom Of Choice en premier : le groupe est en tenue classique de boxeurs, puis Gut Feeling, qui a un peu vieilli... Mais les surprises ne sont pas terminées car Beautiful World arrive. Nous avons la visite de l’alter-ego Booji Boy (le poupon géant, au masque d'enfant en plastique, habité par la voix de Mark Mothersbaugh)…« It’s a beautiful world… For you, but not for me », lançant des balles colorées qui rebondissent pour nous rendre tous heureux comme des enfants... et qui met fin au spectacle avec une dernière pensée «You can shake it to me all night long, Hey hey, It's not for me!». Ovation obligée ! Après cela, le groupe quitte rapidement de la scène, Les lumières se rallument. Voilà c'est fini... vraiment !
Ce soir on a choisi de remonter le temps, « Are we not men ? We are Devo »... bien sûr, ce n’est pas de la nostalgie, mais c’est le retour de Devo dans un couloir temporel de couleur jaune, absurde, rigolo et charismatique : une légende qui réunit jeunes et plus anciens,… après 19 ans d’attente ! Espérons qu’un album pourra voir le jour en 2009… et tant pis si Devo a pris 19 ans de plus, comme nous tous. Certes, ils ont vieillis, mais ce soir, c’était une débauche d'énergie et une bonne ambiance, que voulez-vous de plus ? 30 ans après avoir mangé leur hamburger « tonus de vitalité », ils pètent encore le feu. On a fait ensemble une chevauchée fantastique de la Devo-lution pour ce show sobre mais intense ! Encore sous le coup de l'émotion mais avec un peu de recul, je dis que ce fut une bonne soirée, que c’était LE concert à ne pas louper ! La légende a encore frappé. Eloise, très souriante mais pas trop causante me dit « bye bye » et s’en va heureuse, donnant la main à sa maman, pour récupérer son papa dans la fosse… la salle se vide.
Alors,…prolongez cette soirée, bougez, décoincez-vous un peu, dansez, sautez comme des kangourous, hurlez comme des ados, mettez-vous les chapeaux rouges dômes sur la tête, récupérez votre énergie sexuelle et criez comme des malades : « When a problem comes along / You must whip it / Before the cream sits out too long / You must whip it / When somethings going wrong / You must whip it ! »





photos de
 
Marvin, précédé d’une réputation de groupe de scène redoutable, ce combo de Montpellier a grandi aux sons post-punk et noise-rock les plus échevelés. Voix vocodées, riffs de guitares endiablés, synthétiseurs véloces, batterie épileptique...



Fondé sur le concept de "dévolution", soit une régression de l’homme au fur et à mesure qu’il est censé évoluer, Devo, originaire d'Akron en Ohio, bâtit depuis 1972 un univers musical absurde, kitsch et coloré, pastichant le totalitarisme technologique et l’abrutissement de la société industrielle. Leur musique, post-krautrock et pré-new-wave, très en avance sur son temps, doit autant à Can et Neu ! qu’à Zappa et Captain Beefheart : des titres comme Mongoloïd, Satisfaction (reprise irrespectueuse des Rolling Stones) ou, plus tardivement, Whip It, avec ses rythmes affolés et ses synthétiseurs dissonnants, sont des sommets de punk électronique loufoque. Devo signe chez Warner Bros et enregistre avec Brian Eno son premier album Q: are we not men? A: we are Devo! qui devient un hit underground. Suit Duty now for the future en 1979. Devo se fait connaître du grand public grâce à l'album Freedom of choice. Soucieux de leur imagerie conceptuelle, le groupe peaufine un look de savant fou (combinaison jaune, chapeau ’pot de fleur’), devenu aussi célèbre que celui de Kraftwerk ou des Residents. Plus que jamais d’actualité, ce monde déréalisé n’a jamais été autant en phase avec la réalité du monde.Au cours des années 90, Devo se produit sporadiquement mais a entamé l’année dernière une tournée des plus beaux festivals européens (tête d’affiche des derniers Sonar et Benicàssim en Espagne, Meltdown pour Jarvis Cocker à Londres) et donnera à Villette Sonique son premier concert en France depuis 25 ans. Un évènement !

(http://www.clubdevo.com/)
(http://www.myspace.com/devo)
(http://www.facebook.com/ClubDEVO)








































Q: Are We Not Men? A: We Are Devo! (1978)
Duty Now for the Future (1979)
Freedom of Choice (1980)
New Traditionalists (1981)
Oh, No! It's Devo (1982)
Shout (1984)
Total Devo (1988)
Smooth Noodle Maps (1990)


 
MARVIN







Emilie - keyboard
Fred - guitar
Greg – Drums
















Gerald Casale - Bass Guitar, Bass Synthesizer,
Vocals
Mark Mothersbaugh - Synthesizers,
Vocals
Bob Mothersbaugh ("Bob 1") - Guitar, Vocals,
Bob Casale ("Bob 2") - Guitar, Keyboards,
Vocals, Engineer,
Josh Freese - Drums.










La Setlist du Concert
DEVO




That's Good (Oh, No! It's Devo - 1982)
Going Under (New Traditionalists - 1981)
Peek-A-Boo ! (Oh, No! It's Devo - 1982)
Girl U Want (Freedom Of Choice - 1980)
Whip It ! (Freedom Of Choice - 1980)
Secret Agent Man (Duty Now For The Future - 1979)
(I Can't Get No) Satisfaction (Cover The Rolling Stones) (Q. Are We Not Men? A. Wa Are Devo! - 1978)
Uncontrollable Urge (Q. Are We Not Men? A. Wa Are Devo! - 1978)
Mongoloïd (Q. Are We Not Men? A. Wa Are Devo! - 1978)
Blockhead (Duty Now For The Future - 1979)
Jocko Homo (Q. Are We Not Men? A. Wa Are Devo! - 1978)
Smart Patrol / Mr. Dna (Duty Now For The Future - 1979)
Gates Of Steel (Freedom Of Choice - 1980)

Encores

Freedom Of Choice (Freedom Of Choice - 1980)
Gut Feeling Bon feeling (Q. Are We Not Men? A. Wa Are Devo! - 1978)
Beautiful World (New Traditionalists - 1981)



La durée du concert : 1h15


AFFICHE / PROMO / FLYER