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mardi 29 juin 2010

GRIZZLY BEAR ~ L'Olympia. Paris.











Opening : Dirty Projectors



Ce qu’en a pensé Gilles B. :

« Pari presque tenu pour Grizzly Bear : l’Olympia sera plus que correctement remplie ce soir, même si la salle n’affiche pas sold out. Ce n’est pas mal pour un groupe dont la musique ne se révèle pas d’un accès particulièrement facile ! Je n’arrive pas particulièrement tôt ce soir, mais l’accès au premier rang m’est ouvert, et comme pour le concert de la Cigale, je me retrouve sur la droite de la scène. Quelques connaissances dans la salle, avec en premier lieu Julie qui voue au groupe une admiration sans limite.

La première partie est assurée par Dirty Projectors, un groupe dont j’avais entendu pas mal de bien et que je vais découvrir ce soir. Autant dire que ce sera pour moi une surprise : une musique que l’on peut qualifier d’expérimentale, avec en premier plan le jeu des voix des trois jeunes femmes présentes sur scène, des voix d’anges aux intonations parfois très aiguës. Le premier morceau me laisse plus que dubitatif, je trouve les voix presque criardes, fatigantes à la longue, et ce sera un peu le reproche que je ferais à Dirty Projectors : on se lasse assez vite de toutes leurs expérimentations qui, sur la longueur, deviennent assez crispantes. On se rapproche parfois de l’univers de Björk pour les voix, mais concernant la musique, souvent saccadée et hachée, assez difficile à appréhender, on pense presque à du Foals première époque. Bref, si quelques morceaux ont retenu mon attention, j’ai eu du mal tout de même à apprécier les 46 minutes de musique déstructurée que le groupe nous a offertes ce soir. C’est vrai que ce style musicale fait école, Grizzly Bear en font partie,  mais pour certains on supporte et on apprécie, pour d’autres, cela passe moins bien. Le groupe recueille tout de même un joli succès d’estime.

Après leur concert assez homérique de la Cigale, j’attendais pas mal de choses de Grizzly Bear, en tout cas qu’ils viennent enfoncer le clou et mettent l’Olympia dans leur poche. Ce ne fut malheureusement pas le cas. Oh, bien sûr le show de ce soir fut bon, mais malheureusement sans surprises. Déjà, lorsque j’ai vu le groupe entrer sur scène vers les 21h15, au lieu des 21h traditionnelles, je me suis dis en moi-même que le show ne serait pas si long que cela. Et effectivement, nous aurons droit à un show d’une longueur approximativement égale à celui de la Cigale, avec l’urgence en moins. Ce soir, c’était bien, mais en roue libre. Grizzly Bear est heureux de jouer dans cette salle prestigieuse qu’est l’Olympia, la bonne humeur est de mise, mais il manque l’étincelle qui ferait passer le show dans une autre dimension. Les voix sont toujours superbes, la mise en scène est identique à celle du show précédent, avec ces bouteilles lumineuses suspendues un peu partout sur scène. J’ai aimé, mais je n’ai pas vibré. En guise de rappel, nous aurons droit à un morceau du 1er album il me semble, et puis, après 1h20 de show, Grizzly Bear s’éclipse, me laissant tout de même un peu dubitatif. Kata me donne une set list, je rejoins Julie qui, elle, est aux anges. Ah oui, une petite chose que je n’avais pas notée jusque là, me focalisant sur les deux têtes pensantes du groupe, Grizzly Bear possède un batteur particulièrement efficace et performant.

Voila, c’était la chronique d’un concert ordinaire… »






photos de gilles b


Grizzly Bear est un groupe américain jouant un rock expérimental teinté de folk. Il fait partie des quelques groupes non électroniques signés sur le label Warp. Le groupe a fait la première partie de groupes aussi prestigieux que TV on the Radio ou Radiohead.


(http://www.myspace.com/grizzlybear)
 





     •    Horn of Plenty (Kanine Records, novembre 2004)
    •    Yellow House (Warp Records, septembre 2006)
    •    Sorry For The Delay (2006)
    •    Veckatimest (Warp Records, mai 2009)







Chris Bear : drums
Daniel Rossen : Vocal and Guitar
Chris Taylor : Bass, Clarinet, Flute, Saxophone, Accordion.
Edward Droste : Vocal, Guitar, Keyboards











La Setlist du Concert
GRIZZLY BEAR



Southern Point (Veckatimist - 2009)
Cheerleader (Veckatimist - 2009)
Little Brother  (Yellow House - 2006)
Lullabye (Yellow House - 2006)
Knife (Yellow House - 2006)
Fine For Now (Veckatimist - 2009)
Two Weeks (Veckatimist - 2009) (with Feist)
Ready, Able (Veckatimist - 2009)
Deep Blue Sea (Friend EP - 2007)
I Live With You (Veckatimist - 2009)
Foreground (Veckatimist - 2009)
While You Wait For The Others (Veckatimist - 2009)
On A Neck, On A Spit (Yellow House - 2006)
Fix It (Horn Of Plenty - 2004)

Encore


All We Ask (Veckatimist - 2009)






La durée du concert : 1h20


AFFICHE / PROMO / FLYER








CHRIS ISAAK ~ El Palacio Municipal de Congresos. Madrid, Spain.













Opening: Arizona Baby





Ce qu’en a pensé Eric :
  
« “I never dreamed that I'd meet somebody like you /And I never dreamed that I knew somebody like you / No, I don't want to fall in love. (This world is only gonna break your heart) / With you. With you. / What a wicked game to play, to make me feel this way.”

Quand les paroles de Wicked Game (à mon avis l’une des plus belles chansons jamais écrites) résonnent au sein du silence absolu qui règne dans le Palacio de Congresos de Madrid, quand la voix intacte de Chris Isaak s’élève, avec cette pureté qui évoque celle de Roy Orbison (bon, pas tout à fait, mais fermez seulement les yeux, et ça le fait…), je sens tout mon corps trembler d’émotion. J’ai les larmes aux yeux, je tends les bras vers la lumière blanche, éblouissante, qui nimbe l’éternel crooner… Je… Et pourtant, tout avait plutôt mal commencé ce soir…

Aucun Palais des Congrès n’est une salle digne d’accueillir un concert de rock (… ‘n’roll au demeurant, ce soir !), et celui de Madrid ne fait pas exception : sièges trop confortables qui noient toute velléité de bouger, ambiance recueillie de circonstance, scène trop large  au milieu de laquelle le matériel et les musiciens semblent perdus, acoustique totalement inappropriée… Et en plus, ce mardi voit le concert de Chris Isaak entrer en collision avec un match de 8ème de finale de la Coupe du Monde, retransmis sur écrans géants au Stade Bernabeu, juste en face ! L’ambiance de folie qui règne dans la rue n'incite évidemment pas à rentrer dans la salle… Ce qui fait que la première partie commencera à jouer devant des sièges vides…

La première partie, c’est Arizona Baby, un trio espagnol (deux guitares acoustiques, une batterie rudimentaire) qui a sans doute trop rêvé d'être né dans le Sud profond des USA, et qui joue un country blues un peu trop orthodoxe, dans un esprit assez seventies.. Oui, c’est quand même bien joué, avec suffisamment d’énergie pour éviter l’exercice de style stérile, mais on n'en arrive pas vraiment à l'intensité « country punk » qui paraît parfois visée. Bref, le mètre étalon Jeffrey Lee Pierce est encore loin, tout cela est un peu studieux et gentil (voir les discours trop longs du leader entre les morceaux d'un set écourté, de 25 minutes environ). Pas sûr que je me souvienne de ce groupe dans deux jours…

20 h 35 : la salle n’est pas encore pleine que Chris Isaak et son éternel groupe (25 ans qu’ils sont ensemble, il y a une incroyable complicité entre les musiciens, forcément !) démarrent poussivement leur set… On ne peut pas s’empêcher de trouver ça un peu inquiétant, tant sur les 4 premiers titres, le son est caverneux et trop faible, la voix paraît terne, rien ne se passe vraiment, le public est complètement avachi dans les sièges… J’en profite pour me glisser au milieu des photographes professionnels devant la scène et prendre quelques photos, juste devant, avant de retourner rejoindre mon pote Yannick sur nos sièges numérotés, chassé par le service d'ordre. Mais Chris, vieux routier de la scène, à qui on ne la fait pas, réagit rapidement : il lance une ou deux blagues dont il a le secret (toujours le même bagout, et cet éternel sens de l’humour élégant) et fait se lever tout le monde. Il entame un Love me Tender beau à pleurer, se frayant un chemin au milieu de la salle : la glace est brisée, et c’est seulement dommage que l’émotion intense de la chanson soit brisée par les plaisanteries de Chris qui joue au bateleur pour rameuter son public. Remonté sur scène, Chris incite tout le monde à se mettre debout devant (« c’est un concert de rock, ça va bouger, et puis venez nous prendre en photo, allez rapprochez-vous ! ») : le service d'ordre, débordé, panique gentiment, et le concert a enfin démarré, pour ne quasiment plus baisser d'intensité... Yannick et moi sommes désormais bien placés, au premier rang sur la gauche de la scène : c'est ce qu'il faut pour réellement "vivre" un concert de Chris Isaak, qui a, comme ses musiciens, l'habitude étonnante de chercher et de tenir le "contact visuel", de manière individuelle, avec ses spectateurs, ce qui est assez troublant, et "personnalise" fortement l'expérience live. Chacun d'entre nous a l'impression que le concert est joué pour lui seul, et c'est indiscutablement assez fort.

 Pendant une heure vingt, Chris va faire défiler devant nous les meilleurs morceaux d’une discographie désormais richissime, dont on se surprend à avoir oublié qu’elle était aussi épatante, tant les moments de grâce alternent avec les morceaux joyeux ou dansant. Oui, je me rends compte que, alors que Chris Isaak a longtemps été l’un de mes artistes préférés, j’ai toujours considéré sa discographie comme un peu mineure : c’est un choc de réaliser aujourd’hui sa cohérence et le nombre de chansons brillantes qu’elle contient. Le set fait quand même la part belle au dernier album, mais les versions des chansons jouées sont toutes largement supérieures aux versions studio : à noter particulièrement une superbe version acoustique et dépouillée de We Lost Our Way, et le swing réjouissant et efficace de Big Wide Wonderful World, une chanson qui rend heureux. A noter aussi une reprise punchy et amusante du classique de James Brown, I’ll Go Crazy… Mais la chanson qui mettra tout le monde d’accord, c’est l’excellentissime Baby Did a Bad Bad Thing, qui nous rappelle aussi que, plus jeune, Chris Isaak était un vrai rocker avant d’être un crooner. Chris et sa bande de déconneurs font monter des filles sur scène pour danser avec eux, c’est la fête, et aussi la fin du set.

Premier rappel fantastique : une très belle version du très attendu Blue Hotel (tout le monde dans la salle chante les paroles), enchaîné avec un San Francisco Days faiblard mais relancé par une séance de percussions à réveiller les morts, une cover absolument parfaite de l’hyper tube de Roy Orbison,  Oh Pretty Woman, plus orbisonien que nature et évidemment irrésistible, avant de finir avec une version magnifiquement tendue et inspirée de Blue Spanish Sky (de circonstance), qui fera encore une fois vibrer le cœur de tout être humain que ne l’a pas perdu (son cœur) dans la salle. Et le groupe se retire, visiblement épuisé (le bassiste, en particulier, qui a été spectaculaire toute la soirée, semble complètement au bout du rouleau).

Deuxième rappel, Chris revient dans un étonnant costume de lumière, fait de petits miroirs, après avoir annoncé la bonne nouvelle de la victoire de l’Espagne contre le Portugal (le match vient juste de se finir), et nous offre un rockabilly classique qui redonne l’occasion de faire la fête et de danser avec plein de filles sur la scène (des jolies, des minces, des grosses, une handicapée, un mec au cheveux longs pris par erreur au milieu des filles, LOL !)… Et c’est plié pour ce soir. Environ 1 h 45 de concert, au moins trois chansons en moins que le concert parisien, d’après ce que j’en sais, mais c’est sans doute le tribut payé à la chaleur qui plombe Madrid. En tout cas, nul dans le Palais des Congrès ne se plaint… si ce n’est de l’absence de setlists sur la scène (visiblement, les musiciens se connaissent si bien qu’ils n’en ont pas besoin…). Un concert généreux, gai, avec des pointes d’émotion intense, bref une sorte d’exemple de ce que la musique devrait toujours être : une partie de pur plaisir, proposée par des musiciens qui songent avant tout à faire partager leur joie de jouer.

Et tandis que Yannick et moi regagnons les rues de Madrid en liesse, je ne peux pas m’empêcher de penser que c’est certainement un peu injuste de classer Chris Isaak comme un artiste « mineur », tant son talent reste lumineux et sa voix impeccable, à 54 ans, après plus de 25 ans de carrière. Mais je me dis aussi que, vu le bonheur (de jouer, de partager) dont nous avons été témoins ce soir, il n’y a sans doute pas que des désavantages à être un artiste mineur !»




photos de eric
 



Christopher Joseph Isaak, dit Chris Isaak, est un auteur-compositeur-interprète et acteur américain. La musique de Chris Isaak peut être décrite comme un mélange de musique country, blues, rock 'n' roll, pop musique et surf rock.

(http://www.myspace.com/chrisisaak)



    •    1985 : Silvertone
    •    1987 : Chris Isaak
    •    1989 : Heart Shaped World
    •    1991 : Wicked Game (compilation)
    •    1993 : San Francisco Days

    •    1995 : Forever Blue
    •    1996 : Baja Sessions
    •    1998 : Speak of the Devil
    •    2002 : Always Got Tonight
    •    2004 : Christmas
    •    2006 : Best of Chris Isaak (compilation)
    •    2008 : Live in Australia (Live enregistré en 2006)

    •    2009 : Mr. Lucky
•    2010 : Live At The Filmore (Live enregistré en 2008)






Chris Isaak: Vocal & Guitar

+ (Band Silvertone)


Rowland Salley : Bass
Kenney Dale Johnson : Drums

+
Hershel Yatovitz : Guitar
+
Scotty Plunkett: Keyboards
Rafael Padilla : Percussions








 La Setlist du Concert
CHRIS ISAAK


NON DISPONIBLE


La durée du concert : 1h45

AFFICHE / PROMO / FLYER