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vendredi 27 mars 2009

Eagles Of Death Metal ~ Le Bataclan. Paris.









Première Partie :




Ce qu’en a pensé Gilles B. :

« Avant toutes choses, il est bon de stopper tout de suite cette fameuse polémique concernant EODM : au choix « C'est moins bien que Queens Of The Stone Age », ou alors « Il joue pas, Josh Homme, ce soir ??? »... Qu'on se le dise une fois pour toute, Eagles Of Death Métal ce n'est pas QOTSA (et inversement). Je ne vais pas refaire l'historique du groupe depuis ses débuts, mais il faut bien que les gens comprennent cela. Car moi, j'ai tout de suite flashé sur ce groupe atypique, et cela dès le premier album. Des chansons courtes, rock'n'roll only, des paroles simples, et surtout une énergie folle la dedans qui vous donnent envie de danser, de danser et encore de danser. Moi, je cherche pas à faire des comparaisons avec d'autres groupes, j'aime un point c'est tout.

Et d'ailleurs, le public ne s'y trompe pas non plus, car cette date du Bataclan est sold out depuis plusieurs semaines, et comme il est hors de question de ne pas être devant au premier rang, j'arrive sur place aux alentours de 17h : il y a juste trois ou quatre fans qui attendent et Charlotte !!! Elle m'apprend la mauvaise surprise, les musiciens de Haunts, qui devait assurer la première partie, sont bloqués en panne avec leur véhicule à 300km de Paris. Exit donc Hauntsm et c'est bien dommage car le combo anglais m'avait fait forte impression il y a quelques semaines à la Maroquinerie. Ce soir Gilles P et Eric m'accompagnent. Ouverture des portes de bonne heure, sprint vers le premier rang, entre les micros de Dave Catching et de Jesse.

Il faut bien avouer qu'attendre plus de deux heures sans rien faire n'a rien d'enchanteur, heureusement qu’un DJ a décidé de passer de la bonne musique toutes périodes confondues, cela nous calme un peu et cela fait passer le temps.

20h40 environ, les EODM montent sur scène, et moi j'ai des frissons, et surtout beaucoup d'excitation. Car j'ai vu la set list, et le premier morceau va faire mal et gravement. Jesse Hughes s'avance vers le public, énorme sourire au visage, il laisse monter la salle en ébullition et d'un coup les deux guitares partent en même temps et c'est bon !!! Je saute de joie et de plaisir dès I Only Want You. C'est basique et primaire, ultra speed et compact, chanté comme il se doit avec sa voix de fausset, et, comme il y a trois ans, je me reprends une claque. Oui, j'aime car je ne réfléchis pas, la musique va directement au cerveau en évitant toutes les étapes de la réflexion, c'est du courant continu qui m'agite en permanence. Mais Eagles Of Death Metal, ce n'est pas seulement Jesse Hughes. Moi j'avoue que je suis fasciné par Brian O'Connor, bassiste impressionnant tant par son physique que par son attitude purement rock'n'roll, d'ailleurs je n'ai pas pu m'empêcher de lui serrer la main lorsque le groupe quittera la scène. Dave Catching, lui, c'est l'élément placide du groupe, placide mais avant tout efficace. Car c'est quand même un bombardier, EODM quand ils se mettent en marche, c'est surpuissant, pas de synthés, pas de piano, juste des instruments basiques, et quand ils envoient la sauce, eh ben ça fait mal. En plus, pour cette tournée, on bénéficie de l'apport de Joey Castillo. Et moi le Joey, en 6 ans de concert avec QOTSA, je n'ai pratiquement jamais pu voir sa tronche, ou même tout simplement le voir jouer. Ce soir c'est différent : petit kit de batterie avec une grosse caisse ornée de soutiens gorges de toutes les couleurs, position basse, Joey presque en face de nous... Un régal tout au long du concert et particulièrement lors de l'intro de Cherry Cola, dévastatrice avec en plus les jeux de lumières sur Joey qui feront ressortir toute l'énergie déployée à ce moment. Oui, décidément je me rappelle qu'il avait bien été décrié à ses débuts avec QOTSA, beaucoup se sont trompés à son sujet.

Ce qui est extraordinaire ce soir, c'est que tous les morceaux (ou presque) de « Heart On », qui à mon avis est l'album le plus faible du groupe (surproduit, pas assez simple et naturel), tous les morceaux donc sont ce soir joués en version survitaminée : pas de doute le live, c'est le terrain de prédilection de EODM. La version de Secret Plans est un bon exemple de ce que le groupe peut faire sur scène. J'émettrai un petit regret cependant, l'absence sur la set list de I'm Your Torpedo, mon morceau préféré du dernier album, dommage ! Mais c'est juste une déception passagère, car le reste est pratiquement un sans faute ! Bon, OK, j'aurais aussi aimé un petit Miss Alissa tout de même ! On sait le groupe - ou plutôt Jesse Hughes - pas mal porté sur gente féminine, d'ailleurs je l'ai presque trouvé soft ce soir notre Jesse, soft mais toujours aussi hilarant avec ses lunettes qu’il ne quitte guère, ses coups de peigne et ses cheveux en arrière, enfin son attitude, quoi ! Même si l'on sait bien que tout cela n'est finalement que du spectacle, on voit bien qu'il prend du plaisir, et surtout qu'il le partage. Hilarant quand il sort son cran d'arrêt de sa poche pour le planter sur son ampli Orange. Le sexe est aussi une part importante du groupe comme tout le monde le sait, d'ailleurs tout au début leurs attitudes sur les pochettes laissait une grande part à l'ambiguïté quand à leurs tendances sexuelles (quoique sur « Heart On », cela ne ce soit pas arrangé...), mais l'apparition en plein milieu du show d'une splendide créature digne de Playboy (bon, je passerai les détails) témoigne des véritables goûts du groupe, c'est à dire Sex & Rock'n'roll !! Et question sexe, la jolie brune qui avait pris place devant le micro de Dave Catching n'en manquait pas !!! C'est pratiquement à ce moment que j'ai été confronté à une spectatrice hystérique et accessoirement étrangère (une Américaine je crois) qui, après avoir tenté à tout prix de forcer le passage pour se mettre devant, s'est ensuite acharnée sur moi, tout d'abord en me griffant, puis en me tapant sur la tête le temps d'un morceau !!! Heureusement qu'elle a disparu aussi rapidement qu'elle était apparue, cette folle !!!

Le final va être aussi jouissif que le début de concert, avec un Boys Bad News terrible, tout simplement. Putain de rock'n'roll !!! J'en suis encore retourné !! Mais la soirée n'est pas finie, car le meilleur reste a venir. La set list en face de nous était déjà alléchante au niveau du rappel, mais Jesse a décidé ce soir de rajouter deux morceaux non prévus, pour notre plus grand plaisir. Tout d'abord, c'est Jesse himself qui attaque tout seul à la guitare l'intro de Brown Sugar, rejoint ensuite par le reste du groupe. Puis cerise sur le gâteau, une suite ininterrompue de morceaux qui commence par le fantastique Cherry Cola, puis c'est Kiss The Devil, et enfin un fabuleux New Rose où j'ai carrément explosé (Castillo encore une fois impressionnant sur ce morceau). Speaking In Tongues va clôturer cette superbe soirée...

Je galère pour choper la set list de Dave, mais c'est tout de même chose faite. Derrière nous, cela se bagarre pour une baguette de batterie !! Je suis carrément lessivé et essoré, mais je suis HEUREUX !! Ouais, certainement l’un des meilleurs concert de ce début d'année. EODM c'est un rouleau compresseur en live, ce soir il n'y avait rien à jeter, presque le show parfait avec une grosse ambiance (oui, j'oubliais de préciser qu'avec Eric, on s'est quand même pris sur la tronche quelques mecs).

Je suis sur un petit nuage ce soir, soirée parfaitement réussie, Eagles Of Death Métal rameute de plus en plus de monde, et ça, c'est un signe qui ne trompe pas. »





Eagles Of Death Metal est l'un des groupe dont a fait parti Josh Homme des Queens of the stone age. Groupe occasionnel monté pour participer à une compilation rock, le side-project à la saveur très kitsch n'avait pas vocation à persister. Jusqu'à ce qu'en 2004 Josh Homme et son ami d'enfance Jesse 'The Devil' Hughes n'aient l'envie de pousser plus avant l'aventure. Flanqués de Tim Van Hamel, ex-dEUS, à la guitare, les deux lascars s'offrent un premier album déjanté à base de rock léger et décalé, 'Peace, Love, Death Metal'. Josh à la batterie, Tim à la guitare et Jess au chant, la tournée qui suit permet de se faire connaître. Le délire continue en 2006 avec une seconde galette, 'Death by Sexy', tout aussi remarquée. Musicalement inventifs, les Eagles of Death Metal continuent de régaler ses amateurs. Leur style n'est pas death metal mais plutot rock stoner des années 70. En 2008, un nouvel album Heart On.
(http://www.myspace.com/eaglesofdeathmetal)







































JESSE "BOOTS ELECTRIC" HUGHES- Vocals / Guitar
JOSHUA "BABYDUCK" HOMME - Drums
DAVE "DAVEY JO" CATCHING - Guitar
BRIAN "B.O.C." O'CONNOR - Bass












+
Kiss The Devil
New Rose (Cover's The Damned)



La durée du concert : 1h30


AFFICHE / PROMO / FLYER






Eagles of Death Metal - "Wanna Be In LA"




Eagles Of Death Metal - Whorehoppin' Shit Goddamn I'm A Man




Eagles Of Death Metal - High Voltage






Eagles Of Death Metal ~ Le Bataclan. Paris.







Première Partie : Dj



Ce qu’en a pensé Eric :

« Haunts en panne de van et en rade à 300 kms de Paris, et nous voilà privés d'une première partie que nous attendions avec impatience, après leur belle prestation à la Maro ! Pas de quoi regretter ma place achetée au noir devant la Bataclan à 18 h 15 (je m'étais décidé trop tard et le concert de Eagles of Death Metal était déjà complet, à ma grande surprise...), mais quand même...! On espère une bonne soirée rock'n'roll, bien crade et forte, une belle manière de terminer une semaine de boulot pas folichonne, alors que l'hiver s'éternise sur Paris la grise.

L'attente est forcément plus longue sans première partie, mais le DJ du Bataclan nous régale d'une excellente sélection de "classiques" très rock'n'roll, à un niveau sonre plus qu'acceptable, histoire de nous faire patienter : de Gen X à Hendrix, de AC/DC à Presidents of the USA, de Thin Lizzy à Aerosmith, il y en a pour tous les goûts, mais c'est du lourd... prélude à ce qui nous attend...

Toute le monde ou presque sait aujourd'hui que Eagles of Death Metal, ce n'est ni un groupe de covers des Eagles, ni du Death Metal, mais un projet parallèle du prolifique Josh Homme, une sorte de retour à un rock'n'roll plus basique, mais finalement assez indéfinissable. Sur scène, on sait bien que Josh Homme ne sera pas là, mais pour cette tournée, il s'est fait remplacer par le titanesque Joey Castillo à la batterie (lui aussi de QOTSA), ce qui va nous garantir, pendant une heure et demi durant, une turbo-propulsion infernale. Bon, commençons par décrire la troupe qui s'agite sur scène devant nous : un guitariste improbable qui ressemble à un personnage de Chris Ware, sorte de vieux poupon képon à l'âge indiscernable ; un bassiste effrayant qui semble échappé directement de l'âge de pierre ; Joey Castillo qui ramone à l'arrière, clairement en vacances par rapport à la complexité de son travail chez QOTSA, mais visiblement très concerné ; et puis Jesse Hughes au chant et au jeu de lunettes, sorte de rescapé du village d'Astérix qui n'en revient pas d'être là, et peut-être même d'être toujours vivant vu son addiction "au porno et à la crystal meth" (je ne mentionnerai qu'en passant une copine dont nous n'avons pas retenu le nom qui viendra chanter en montrant ses formes sur un morceau !). Gilles B, fan ultime de EODM, m'a expliqué que Jesse Hughes a été naguère un politicien (tendance républicain sudiste, pro-armes et anti-avortement...), ce que je veux bien croire quand je constate la manière dont il retourne et séduit son public, roulant tout son petit monde dans la farine à force de mots gentils et d'oeillades amoureuses !

Mais trève de cynisme, le fait est que Jesse est content, vraiment content de l'accueil exceptionnel que EODM reçoivent ce soir, à Paris. Il en est même étonné, après une tournée en Espagne a priori beaucoup moins chaleureuse (d'après ce qu'il raconte). Et quand il répète à plusieurs reprises : "Man, believe me, we really needed that !", on sent une vraie sincérité dans sa voix : pas trop difficile d'imaginer la galère d'une tournée européenne pour un tel groupe, pas vraiment connu, de ville grise en bourgade anonyme... et puis, le miracle : Paris, et un public littéralement déchaîné. Car ce soir, c'est l'exact antithèse du concert de Franz Ferdinand la semaine dernière : voici un groupe fondamentalement moyen, littéralement porté vers les cîmes par un public en adoration... soit la recette d'un très bon concert, même quand la musique jouée n'a clairement rien de génial. Oui, au risque de froisser mon ami Gilles B., je ne trouve rien de bien transcendant dans les disques de EODM, juste quelques riffs bien troussés, avec un esprit bon enfant qui flirte parfois avec le second degré. Mais sur scène, surtout devant un tel public (et devant nous, écrasés et piétinés au premier rang...), c'est autre chose, une sorte de symbole parfait de la beauté du rock'n'roll, quand il ne recherche que l'excitation et le plaisir. Du coup, même si j'ai un peu de mal à "décoller" au début, impossible de résister à tant d'énergie, de bonne volonté et de fun. Le Bataclan est donc en ébullition : les slammers et stage divers se succèdent à un rythme de plus en plus rapprochés, Gilles B et moi sommes piétinés, frappés, puis Gilles doit se défendre contre une furie hystérique qui le cogne, qui le mord à l'épaule et qui me griffera les mains alors que j'essaye de retenir ses coups... Rock'n'Roll !

Juste avant le rappel, Boys Bad News me paraît tout à fait excellent... Mais c'est au rappel que ça va "se passer pour moi" : une intro solo de Hughes, jusqu'à un premier couplet du Brown Sugar des Stones, avant que Castillo ne lance la machine, à fond la caisse... Un tube imparable, Cherry Cola, puis on s'écarte de la set list, avec une reprise démentiellement accélérée du New Rose des Damned, et un Castillo surnaturel au milieu d'un halo de sueur ! Superbe final - Speaking in Tongues - qui prouve bien que, quand les morceaux sont bons, les EODM peuvent être extraordinaires. Et puis c'est fini !

On sort donc du Bataclan tôt ce soir, vers les 22 h 10, mais bien rassasiés, en se disant que si EODM n'ont pas inventé la poudre, ils savent bien la faire parler. Putain de Rock'n'Roll ! ».





photos de eric