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dimanche 28 février 2010

VAMPIRE WEEKEND ~ El Teatro Circo Price. Madrid.
















Ce qu’en a pensé Eric :

 « Drôle d'idée d'accueillir un groupe aussi "à la mode" que Vampire Weekend dans un théâtre "traditionnel" de Madrid, d'une taille a priori moyenne. La frustration, la panique et la fureur des fans privés de ce fait de la possibilité d'assister au concert du groupe-sensation du moment (enfin, depuis 2008, quand même) déborde sur le net, j'ai donc décidé d'arriver plus tôt que coutume (pour Madrid), au moins une heure avant l'ouverture des portes. De fait, il y a déjà une bonne trentaine d'ados et de jeunes gens amassés devant les portes du théâtre, sans que nul ne sache bien quelle porte ouvrira : bref, la glorieuse incertitude de ce sport extrême qu'est la fréquentation des concerts de rock !!

Vampire Weekend, malgré un concert que j'avais trouvé décevant au Trabendo suite à la sortie de leur merveilleux album éponyme, est tout en haut de mon top personnel des groupes qui comptent, et leur deuxième album, "Contra", a attisé de nouveau la flamme : moins facile d'accès, il semble recéler à terme encore plus de beauté. Je suis donc partagé ce soir entre circonspection - la mauvaise expérience de la dernière fois - et espoir.

20 h pile, très professionnellement, les portes s'ouvrent... Juste en face de moi ! Je pénètre le 4ème dans la jolie salle qui a plus ou moins le format d'un cirque - d'où le nom, mais c'est bien sûr... crétin que je suis ! Je me place un peu à droite, les claviers de Rostam Batmanglij (à vos souhaits !) obstruant la vue sur la gauche. La scène est prête pour VW, il n'y aura pas a priori de première partie. Outre les claviers qui sont donc placés au premier plan, face au public, l'autre bizarrerie de la scène, ce sont ces 5 lustres de cristal, semblables à ceux de la pochette du premier album, qui sont accrochés au plafond (eh ! pauvre pomme, où voudrais-tu que des lustres soient accrochés, hein ?). Derrière les crash barriers, les videurs sont joviaux comme toujours... mais nous expliquent qu'ils ont reçu des consignes, pas de photos ce soir ! Seuls les téléphones portables sont autorisés ! Zut, ils ont déjà la grosse tête les VW ? Ou bien c'est une politique de la salle ? En tous cas, on en sera réduits aux clichés-souvenirs de mon Blackberry, dommage...

21 h 15, Vampire Weekend monte sur scène, le rideau derrière eux se lève, et apparaît une splendide reproduction de la photo de la pochette du second album (avec - surprise - les yeux qui s'illumineront de couleurs diverses sur certaines chansons : effet garanti !). Je ne peux pas m'empêcher de penser que l'image est très habile : les deux pochettes des deux albums sont représentées sur scène, annonçant qu'on aura un mix "naturel" de ces deux albums. Et c'est bien ce qui va se passer, avec quand même une nette préférence pour le second, qui, de fait, va fournir la matière la plus conséquente, en quantité (il aura été, je crois, joué en entier, à l'exception de Contra... malheureusement) et en qualité (eh oui ! Qui l'eût cru ?), pour le set de ce soir. Tout de suite, dés le premier morceau, White Sky, je suis frappé par la métamorphose de Vampire Weekend : fini les post-ados appliqués qui essayaient de reproduire parfaitement sur scène leurs chansons, VW est maintenant un vrai groupe de rock, une superbe machine de scène, faite pour danser et chanter en chœur. Et Madrid va danser et chanter en chœur pendant 1 h 15, comme toujours, mais un peu plus encore (J'arriverai même à être bousculé lorsque le pogo s'emparera de la quasi totalité de la fosse...!). Au bout de trois morceaux, les gradins sont debout et dansent aussi, et autour de moi comme sur scène, tout le monde sourit. C'est évidemment Ezra qui focalise l'attention : s'il a toujours son look de lycéen new-yorkais bon chic bon genre, il est maintenant parfaitement à l'aise derrière son micro, passe son temps à danser quand il ne chante pas, et à balancer des plaisanteries, un petit sourire en coin ("C'est une très vieille chanson de Vampire Weekend, elle est triste, elle parle de quand l'amour de votre vie part pour s'installer dans le Massachussets. Comme c'est un truc qui vous arrive tous les jours à Madrid, on s'est dit qu'il fallait partager !", en introduction de Boston)... A noter par contre que Rostman, à la différence de ses collègues qui  font le spectacle, s'agitent comme des petits pois mexicains, et galvanisent le public, ressemble toujours à un gros nounours empoté (il faut le voir agiter les bras à contre temps, il a alors l'air d'une poule qui a trouvé un couteau), malgré son t-shirt "hype" (the XX).

Côté technique, on reste admiratif devant la splendeur et l'intelligence des lumières (encore une raison de regretter l'interdiction des photos) qui combinent brillamment les effets des lustres et de la toile de fond aux couleurs changeantes. Le son est lui, correct, mais aurait certainement pu être plus fort (ce qui est en général le cas en Espagne), sauf qu'on perçoit bien les limites de l'acoustique d'une telle salle, ronde... On pourra aussi reprocher à Vampire Weekend que la voix d'Ezra n'est pas toujours aussi claire que sur le disque, mais cette imperfection - qui fait la différence avec le concert de 2008 - va finalement bien mieux au groupe tel qu'il est aujourd'hui sur scène, volontaire et décidé, certainement plus "rock" que ce à quoi je m'attendais. Non, à propos d'Ezra, je serai seulement réservé quand à sa tendance à abuser un peu de l'auto-tune... sur California English bien sûr (c’est la "signature" de la chanson), mais aussi sur deux ou trois morceaux du concert.

Mais ces réserves sont bien mineures quand on réalise que, en 2010, Vampire Weekend est désormais un groupe capable d'aligner un set de 75 minutes composé en quasi intégralité de chansons parfaites, que tout le monde chante - intégralement - en chœur, sans baisse de régime. Pour moi, ce soir, les sommets auront été : Cousins, avec une véritable explosion rythmique et joyeuse au milieu, Taxi Cab parce qu'il aura été le seul moment de repos (contrebasse électrique, batteur sur un petit clavier électronique), Giving Up The Gun, une chanson que j'adore pour son côté "New Order rencontre les Strokes à Johanesburg", puis, surtout, le rappel : 3 titres parfaits, avec cerise sur le gâteau, une version frénétique et percutante, prolongée pour le plaisir, de Walcot... Enfin le grand frisson que l'on recherche - la plupart du temps vainement - à chaque concert, enfin les larmes aux yeux, enfin le bonheur...

Eh oui, nous ne sommes que fin février, mais voici une soirée qui risque bien de finir classée très haut dans le top des meilleurs concerts de mon année. Vampire Weekend ! Vampire Weekend ! »







photos de eric

Vampire Weekend est un groupe de New York formé en 2006. Avec ce groupe, nul doute que l’inspiration vient plus des Talking Heads que des Ramones. Un mélange subtil de rock, de pop anglaise, de sonorités africaines, îliennes, propre à une ville comme New York ou le brassage culturel y est fort.


(http://www.myspace.com/vampireweekend)


2008 - Vampire Weeked
2010 - Contra








Ezra Koenig : Vocal, Guitar
Rostam Batmanglij : Keyboards, Guitar, Vocal
Christopher Tomson : Drums
Chris Baio : Bass












White Sky (Contra - 2010)
Holiday (Contra - 2010)
Cape Cod Kwassa Kwassa (Vampire Weekend - 2008)
I Stand Corrected (Vampire Weekend - 2008)
M79 (Vampire Weekend - 2008)
California English (Contra - 2010)
Cousins (Contra - 2010)
Taxi Cab (Contra - 2010)
Run (Contra - 2010)
A-Punk (Vampire Weekend - 2008)
One (Blake's Got A New Face) (Vampire Weekend - 2008)
Diplomat's Son (Contra - 2010)
Boston (Ladies of Cambridge) (Mansard Roof EP - 2010)
Giving Up the Gun (Contra - 2010)
Campus (Vampire Weekend - 2008)
Oxford Comma (Vampire Weekend - 2008)

Encore

Horchata (Contra - 2010)
Mansard Roof (Vampire Weekend - 2008)
Walcott (Vampire Weekend - 2008)

La durée du concert : 1h15

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samedi 27 février 2010

CLUES ~ La Maroquinerie. Paris.












Opening : She Keep Bees + James Levy+ Turner Cody et Ya Ya Herman Dune + Jérusalem In My Heart
 




Ce qu’en a pensé Gilles B. :

 « C’est la clôture ce soir du festival les Nuits de l’Alligator, et le programme proposé est assez séduisant, avec en tête d’affiche la nouvelle sensation canadienne, Clues, mais aussi Shee Keeps Bees, un duo fort intéressant, sans oublier la venue de Turner Cody, accompagné de Herman Dune himself. C’est bien sur sold out, mais comme d’habitude à la Maro, il n’y a pas grand monde lorsque j’arrive sur le coup de 18h30 : bonne surprise, Livie est de la partie ce soir, elle me raconte sa Route du Rock et sa nouvelle passion pour Clues.

Ne connaissant pas trop les groupes au programme, on se place tout simplement en plein centre au premier rang. Premier groupe à faire son apparition, c’est le duo She Keep Bees et autant le dire tout de suite, ce sera le concert que j’aurai le plus apprécié ce soir. Les influences sont évidentes dès la première écoute : c’est à Cat Power que je pense, celle de l’album « Free », et ce d’autant plus que la ressemblance physique entre Chan Marshall et Jessica Larrabee est plutôt évidente. Mais cette dernière, en plus d’avoir une voix légèrement éraillée à l’instar de son illustre modèle, joue aussi de la guitare et plutôt de bonne manière, donnant du coup à la musique de Shee Keep Bees un côté plus roots, avec une sensation de blues déjanté mêlé à de brèves mais corrosives fulgurances électriques. Cela me fait penser parfois à un groupe que je désespère de voir un jour sur scène, Mr Airplane Man, avec cette sorte de blues minimaliste envoutant. Quand je dis blues, n’allez surtout pas penser à celui du delta, non la c’est du blues « blanc » avec ce son légèrement déglingué qui parfois bascule même dans une sorte de psychédélisme. Bref, vous l’aurez compris, j’aime ce groupe. Si j’ai parlé de sa chanteuse, il ne faut pas oublier non plus son compagnon Andy LaPlant, qui lui officie à la batterie… Mais l’attraction c’est bien elle, Jessica Larrabee, sexy sans le vouloir : j’aime son aspect troubadour et vaguement hippie, ses plaisanteries plus ou moins nerveuses, on dirais d’ailleurs qu’elle a bu un ou deux verres de trop ce soir ! C’est brillant, et j’ai même parfois pensé à PJ Harvey !! Oui, ce groupe m’a plu, même si je ne pense pas qu’il soit promis à un grand avenir hélas, mais de toute façon, je vais courir acheter leur album.

Robert (Gil), qui est généralement plutôt bien informé, m’annonce qu’il y a un artiste intercalé avant Turner Cody… et de fait c’est un dénommé James Levy qui s’y colle pour 5 ou 6 chansons et une quinzaine de minutes de concert que j’ai trouvé inutile. Trois groupes, c’est ok, pas la peine de rajouter un autre artiste ! Bref, une prestation qui va se dérouler dans l’anonymat total…

Au tour maintenant de Turner Cody, accompagné de Ya Ya Herman Dune, de monter sur scène. Musicalement, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé, trop folk rock, mais sans la touche géniale d’un Jeffrey Lewis. Beaucoup trop monocorde et sans saveur à mon goût, on s’ennuie presque, heureusement qu’il y aura quelques petites chevauchées électriques grâce notamment à Ya Ya, mais je ne retire absolument rien de ce concert.

Et, alors que j’espérais enfin voir les hommes de Clues investir la scène, ce sont deux personnes répondant au doux nom de Jérusalem In My Heart qui s’installent dans le noir le plus complet et s’engagent sur un long morceau qui me laisse tout d’abord pantois, car il s’agit d’une longue mélopée lugubre et répétitive, une sorte de prière de je ne sais quelle obédience religieuse : la salle est complètement abasourdie et silencieuse, on croit à un gag mais ce n’en est pas un. La fin du morceau sera agrémentée d’une sorte de solo de flûte ou de pipeau, je ne sais pas trop bien… Et d’un coup, sans un mot, les deux hommes quittent la scène après 10 minutes venues d’un autre monde. Pas de photos, j’étais dans le noir !!

Clues maintenant, que tout le monde attend de pied ferme, surtout Livie qui ne cache pas son impatience. Le décor d’abord, deux batteries (ça, j’aime bien !), puis de chaque côté de la scène, deux claviers, et enfin au centre Alden Penner, le guitariste chanteur. Autant le dire tout de suite, je n’ai pas été convaincu par le set des Canadiens. La relève d’Arcade Fire ?  (ça, je le lis un peu partout…). Ce n’est pas gagné, les gars ! Il en faudrait plus que cela à mon avis. Tout d’abord, j’ai été surpris par le manque de charisme du groupe qui m’a semblé plutôt froid, voire même énervé ce soir. Et puis la mayonnaise ne prend pas, tout simplement. C’est bien gentil de faire de la musique un tantinet baroque, mais encore faut-il en avoir le talent. Et là, il me semble tout de même que les compositions soient plutôt faibles. Impossible de m’enthousiasmer à l’écoute de ce concert. A la limite, en réécoutant quelques morceaux sur leur MySpace je préfère nettement. Alors quoi ? Clues ne serait-il pas à l’aise sur scène ? On aura bien droit à quelques sursauts, où j’ai pu enfin délirer tranquillement (le duel des deux batteries avec le sosie de Rachid Taha), mais malheureusement, à chaque fois les morceaux concernés se terminaient de façon presque trop abrupte. Et même le final, avec le beau You Have My Eyes Now m’a laissé sur ma faim Finalement, je ne sais pas trop quoi penser de Clues : une semi-déception ce soir, c’est sûr et tout ce que l’on rapporte sur ce groupe me parait bien excessif, comme dirais l’un de mes amis. Mais je crois qu’il faudra les revoir pour se faire une opinion plus précise, d’autant plus que ce soir, c’était la dernière date de leur tournée me semble-t-il, et ils m’ont paru bien fatigués.

En tout cas, je ne regrette pas du tout cette soirée que j’ai passé en bonne compagnie, rendez-vous l’année prochaine pour la prochaine édition des Nuits de l’Alligator. »








(http://www.myspace.com/shekeepsbees)


 
Clues , c’est le nouveau projet derrière lequel se cachent Brendan Reed (ex- Arcade Fire ), Alden Penner (ex- Unicorn ) et quelques amis du vivier montréalais (Ben Borden, Lisa Gamble ou encore Nick Scribner) .

(http://www.myspace.com/cclluueess)

Clues - 2009







Alden Penner
Brendan Reed
Ben Borden
Lisa Gamble
Nick Scribner












NON DISPONIBLE

La durée du concert : 0h45

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