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lundi 22 juin 2009

Silversun Pickups ~ Le Point Ephémère. Paris.






Première Partie : TEMPER TRAP




Ce qu’en a pensé Gilles B. :

« Ma vie a pris une nouvelle tournure depuis quelques jours, et ce concert tombe presque à point nommé pour me replonger dans le bain des concerts, et essayer de retrouver l'ivresse des salles. Et l'affiche proposée ce soir est plutôt intéressante, car, outre Silversun Pickups en tête d'affiche, je retrouve les Australiens de Temper Trap qui nous avaient tant séduits quelques mois plus tôt au Nouveau Casino. En compagnie de Philippe M, nous squattons tranquillement le premier rang côté droit pour une fois ; il y a beaucoup de monde pour cette soirée, l'ambiance sera donc au rendez-vous.

J'ai l'impression qu'en l'espace de quelques mois, le combo australien commence à avoir une bonne réputation, vu l'accueil qui lui est réservé. Cette fois nous sommes en face du bassiste, casquette vissée sur la tête, guitare basse portée haute, et surtout un son et un groove impressionnant. Car oui, le son est pratiquement parfait dans cette salle qui n'est pourtant pas un modèle du genre. Mais outre cette basse qui claque délicieusement dans mes oreilles, c'est encore une fois la voix de Dougy Mandagi, placée très haut, qui peut surprendre au début. Mais on est vite conquis, et on se laisse entraîner dans une sorte de frénésie contagieuse. Car si groove il y a, les guitares ne sont pas pour autant oubliées, et forment par moments un mini mur se son. Et on aime ce contraste évident entre la voix haut perchée, qui aurait plus vocation dans un groupe de pop-variétés et le côté « rentre dedans » bien affirmé de leur musique. Au final, le groupe recueille un véritable plébiscite de la part d’un public tombé sous le charme. Beau début de soirée donc, et l’un des membres de Temper Trap nous annoncera un peu plus tard la sortie imminente de leur album (au mois d'aout)…

… La sortie du dernier album de Silversun Pickups, elle, elle n'est plus imminente, elle est déjà effective… contrairement à ce qu'annonce leur leader et chanteur Brian Aubert un peu perdu dans les dates pour l'Europe ! Silversun Pickups n'est pas vraiment connu dans nos contrées, mais est un groupe typiquement représentatif du « rock collège indé » américain. En gros, ce n'est pas génial, mais à l'écoute, cela s'avère agréable. De là à ce que ce soit un excellent groupe de scène, je n'aurais sûrement pas parié un euro la dessus avant le début du concert. Erreur pourtant, car on s'est vite aperçus que le groupe était non seulement excellent en live, mais arrivait à donner à leurs morceaux une saveur bien jouissive, que l'on ne retrouve pas forcément tout le temps sur les enregistrements studio. Philippe m'avait prévenu de me placer sur la droite, et effectivement le spectacle était là, devant nous, avec une Nikki Monninger qui joue de la basse en prenant manifestement beaucoup de plaisir. Cette grande jeune femme brune, pas véritablement jolie, mais qui dégage un charme certain, m'a fait plaisir tout au long du concert, car j'ai senti qu'elle s'éclatait, tout simplement ! Sourires, petits sauts tout en jouant de la basse, et surtout le simple fait qu'elle s'éclate à jouer. Dès Twinkles, joué en second, le show prend tournure, les morceaux sont animés d'une puissance soudaine, et d'une rage qui n'existe pas tout à fait sur le disque. Brian Aubert n'est pas ce que l'on pourrait communément appeler un chanteur charismatique, il n'en a pas l'élégance ni le physique, avec son look ou plutôt son absence totale de look : il ressemble presque à Robin Williams, ou bien pire encore, Phil Collins. Et pourtant le personnage est sympathique. Mieux que cela, car on oublie vite l'aspect visuel du personnage, tant Brian Aubert sait faire le show. C'est lui et lui seul qui mène la barque. Et plus le concert avance, plus je sens que la musique se durcit. Si l'on pouvait rapprocher Silversun Pickups d'un groupe comme Smashing Pumpkins, surtout lors de leur premier EP, ils se sont démarqués peu à peu, en introduisant un côté mélodique assez intéressant sur leurs deux derniers albums. Ce soir, c'est le mélange des deux genres qui fait mouche, le côté mélodique est sublimé par des moments de violence musicale. Une fusion qui hisse le groupe au rang des très bons, de ceux qui en live arrivent à se dépasser. Et le fait est que l'on ne sait pas trop où donner de la tête, entre une bassiste qui manifestement s'extériorise et prend son pied, tout en décochant des lignes de basses précises et puissantes, et un Brian qui prend plaisir à aller sur le devant de la scène et déchaîner l'enthousiasme d'un public ravi. Les nouveaux morceaux joués ce soir semblent tous d'excellente facture, mais le concert atteindra son paroxysme avec Lazy Eye qui viendra conclure de belle manière ce set plus que brillant des Californiens. J'avoue que je n'en attendais pas autant de leur part, et c'est pour moi une (agréable) surprise d'avoir vu ce groupe dans toute sa plénitude et sa joie de jouer, tout simplement.

Set list en poche, nous faisons le détour obligatoire par le stand de merchandising, où j'achète le dernier CD en date. On ressort du Point FMR une nouvelle fois plus que satisfaits : avec ce sentiment, j'allais dire du "devoir accompli", non plutôt cette réjouissance qui nous titille lorsque nous nous remémorons les beaux moments que nous venons de vivre. »





photos de gilles b

Silversun Pickups (aussi appelé SSPU) est un groupe de rock indie originaire de Los Angeles, en Californie (USA). L'influence du groupe Smashing Pumpkins est évidente tant au niveau des compositions et des arrangements mêlant mélodies mélancholiques et acidulées et des riffs de guitares tendus dignes des années grunge que de l'image avec un leader chanteur guitariste aux intonations post-adoslescentes rappelant Billy Corgan, une bassiste fille (brune toutefois..) et un musicien d'origine asiatique (le batteur) à l'instar du groupe de Chicago dont Silversun Pickups s'inspire manifestement.
(http://www.myspace.com/silversunpickups)













* 2005 : Pikul (EP)
* 2006 : Carnavas (Album)
* 2009 : Swoon (Album)









* Brian Aubert (Chant, Guitare)

* Nikki Monninger (Basse, Chant/Chœurs)
* Christopher Guanlao (Batterie)
* Joe Lester (Clavier)









La durée du concert : 0h00

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Fredo Viola ~ Le Café De la Danse. Paris.









Première Partie : REVOLVER



Ce qu’en a pensé Eric :



« Ce soir, je n'ai pas vraiment l'impression d'aller à un concert de rock : d'abord je suis seul, les RnRMF ne considérant visiblement pas Fredo Viola comme faisant partie de la planète rock. A tort ou à raison ? C'est ce que cette soirée au Café de la Danse - une nouvelle salle pour moi - devrait me révéler... Le Café de la Danse - et son public un peu bobo -, parlons-en : bien qu'entré bon 200ème dans la salle, aucun problème pour se placer au premier rang, dans la micro-fosse, vu que tout le monde est assis sur les gradins (déjà pleins). Gilles B m'avait prévenu : tu seras plus au moins obligé de rester assis en tailleur par terre, car les spectateurs sur les sièges ne vont pas te laisser te lever ! Me voici donc prêt à affronter une soirée avec les fesses talées et les genoux douloureux !

Belle surprise en première partie : Revolver... Soit quand même l'un des jeunes groupes français dont on parle le plus en ce moment... et que j'avais déjà vus - et appréciés - en première partie de I'm From Barcelona voici plus de 6 mois. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils ont fait des progrès depuis, même s'il leur reste ce je ne sais quoi de "scolaire" qui les empêche pour l'instant d'accéder à la véritable grandeur : il vont quand même nous offrir 40 minutes pleines de subtilité, de beauté et de précision vocale, avec des chansons à équidistance des premiers Beatles (d'où le nom du groupe) et de CS&N (repris parfaitement lors du rappel). Le trio de Revolver fait maintenant preuve d'une vraie assurance qui permet de prendre tous les risques - comme cette passionnante reprise d'une contine de noel de Benjamin Britten, destinée à des voix d'enfants - tout en nous amusant en permanence : intimiste, voire recroquevillé (voir la disposition inhabituelle des trois chaises, qui permettent aux deux guitaristes et au violoncelliste, regroupés autour d'un seul micro, de créer une sorte bulle de confort, irradiant des sentiments de beauté vers l'extérieur, vers les spectateurs), et décontracté en même temps, Revolver est désormais un groupe très près de l'éclosion. Au delà de la perfection des voix (prouvée sur le Helplessly Hoping de CS&N), il faut saluer la classe des chansons, plus pop que folk, et que le violoncelle élève parfois vers les sommets. A propos de sommet, le meilleur ce soir sera un titre intitulé - je cite de mémoire - Have You Met My New Friends ?... Des nouveaux amis, le trio s'en est fait un paquet ce soir dans le Café de la Danse archi-complet !

A voir l'organisation des micros et de l'amplification (limitée quand même), Fredo Viola n'est donc pas seul sur scène ce soir, et ça, c'est quand même une excellente nouvelle, quand on craint comme moi l'ennui des récitals solos. En plus, la salle étant pleine, on est "obligés" d'être debout ! Je jubile intérieurement, et mes fesses et mes genoux sont soulagés ! Il y a bien quelques protestations du public assis pépère derrière, mais c'est d'un putain de concert de rock qu'il s'agit, non ? Fredo démarre seul avec son Mac, pour un Moon After Berceuse, qui permet tout de suite de confirmer deux choses : d'abord que la voix de Fredo Viola est bien aussi époustouflante - et maîtrisée - que sur le disque, ensuite que si nous avions affaire à un récital solo de ce type, avec empilage de voix synthétiques parfait, le niveau de saturation serait rapidement atteint. Mais, comme prévu, dès le second morceau, on change de dimension : Fredo présente son groupe, un trio anglais de Manchester qui s'appelle I am Your Autopilot, auquel s'est joint un drôle de lascar en salopette et pieds nus, un Français multi-instrumentiste, plutôt du genre baba cool pas trop stressé (il a toujours fallu l'attendre au démarrage de chaque nouveau morceau) ! Et immédiatement, le concert décolle : remplacez les sons préenregistrés par une bonne vieille combinaison guitare-basse-batterie, et les dizaines de Fredo Viola en boucle sur le Mac par deux excellents chanteurs qui soutiennent le vrai Fredo, et vous n'avez d'un coup plus affaire à une musique électronique parfaite mais un peu autiste ! Non, ce soir, on voit l'avenir de Fredo Viola - car il en a un, au delà du coup de force un peu geek de "The Turn" : revenir au bon vieux format rock, et jouer ses compositions de musique savante comme s'il s'agissait de simples pop songs ou de country-folk "normale" ! Car tout le monde y gagne, les spectateurs en premier : ça tangue, ça swingue, ça enfle même parfois d'une belle émotion (The Turn, plus sublime encore que sur l'album, The Sad Song, en dernière place avant le -premier - rappel), mais ça reste vocalement renversant ! Même les morceaux que je trouve plus faibles, comme Red States ou The Original Man, avec ses paroles un peu débiles sur la fascination féminine envers Nicolqs Cage et George Clooney, se mettent à avoir un âme, et même à nous faire danser, frapper dans les mains, sourire. Mais le mieux encore, ce sont les nouveaux morceaux, pas loin d'être les meilleurs de la soirée (Revolutionary Son et Little Guy, qu'ils s'appellent), plus directs, plus simples, plus... jouissifs !

Et c'est le premier rappel, qui voit se succéder un nouveau morceau en solo - dispensable, même si l'idée de chanter en "gibberish" (en yaourt si on veut) est quand même assez sympathique, et surtout, surtout, une sidérante version de Downtown, l'immortel hit de Petula Clark : à mon avis, la version la plus extraordinaire que j'aie jamais entendue de cette chanson reprise, rappelons-le, des dizaines de fois (Sinatra, Parton, mais aussi The B-52's et The Comateens...). Après ce choc, ce grand frisson, impossible de laisser partir Fedo et ses impeccables complices. Fredo, amateur jusqu'au bout des ongles, et c'est tant mieux, vient nous expliquer, tout intimidé, qu'ils ne savent pas jouer d'autres morceaux, vu qu'ils n'ont appris que ceux-là lors de leurs répétitions à Manchester la semaine dernière : tant pis, il décide de nous refaire et Red States, et The Original Man en version "acoustique", c'est-à-dire, dans son jargon, sans aucune électronique, sans l'aide donc du Mac.

Voilà, c'est fini, tout le monde est debout, et ravi, et les musiciens apparemment encore plus que nous : 1 h 20 d'un concert tout-à-fait inattendu, et bien supérieur à ce que j'en attendais. Je chipe la set list, appliquant les techniques sioux inculquées par l'ami Gilles B, et je sors dans la Rue De Lappe très animée à cette heure-là en discutant avec Robert et Brigitte, que j'ai retrouvés à la fin du set. Voilà, la saison tire à sa fin, et il ne me reste plus que 3 soirées rock avant mon départ pour Madrid...»





photos de eric


La sublime musique de Fredo Viola, chanteur multi - media américain, est née d’un mariage inspiré entre la technologie du 21e siècle et le plus ancien des instruments, la voix humaine. Ses chansons dégagent de l’innocence, du romantisme et une dimension presque mystique qui extrait la magie du quotidien. Elles décrivent des paysages de rêveries musicales d’une beauté étrange.

(http://www.myspace.com/fredoviola)



The Turn - 2009









Fredo Viola - Vocals, programming, miscellaneous musical (and non-musical) sounds












La durée du concert : 1h20


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