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mercredi 22 juin 2022

PIXIES ~ Le 106. Rouen.




*** CONCERT DAY 1 # 2 -- JUNE 22 - 23, 2022 ***
 
~ TOUR 2022 # 6 ~
 

Support Act: KLANGSTOF
 
Ce qu'en a pensé Emilie:

« En 2018, mon 200 ème concert, c’était les Pixies au Liberté à Rennes en octobre. En novembre, je suis allée voir Mark Lanegan au 106 à Rouen. Et puis 2020 et 2021, zéro concert. Ça ne m’était pas arrivé depuis 2005. En cause, le Covid bien sûr. Deux années difficiles à bien des égards au-delà de la pandémie, et, alors qu’on reprenait l’espoir du retour à une vie normale, alors que je me serais bien vue reprendre par un concert de Mark Lanegan, pour le symbole, la nouvelle tombe en février. Ce n’est qu’un de mes chanteurs préférés, pourrait-on se dire. Les gens qui me connaissent savent que j’en ai beaucoup. Mais je n’étais pas prête, pas pour Mark, qui avait supporté tellement d’épreuves, et semblait arriver à une période plus stable dans sa vie. Je l’ai vu 11 fois en concert entre 2010 et 2018. À ce moment vraiment, avec cette accumulation de merdes de toutes sortes, des plus insignifiantes aux plus tragiques et irrémédiables, je me suis demandée si j’avais vraiment envie de reprendre les concerts. Mais nous avions pris, bien longtemps avant, des places pour les Pixies… au 106, ironie du sort. Alors nous y allons, et même s’il y a la peur avec cette pandémie pas vraiment terminée, même s’il y a la tristesse de retourner dans ce lieu où Mark m’a dédicacé ma place il y a bientôt trois ans avec son habituel air grognon qui me manque tellement, il y a aussi l’envie de retourner en concert, d’autant plus pour les Pixies, que je vois ce soir pour la 8 ème fois.
 
Ouverture des portes prévue à 19h30, lorsque j’arrive à 19h, il y a étonnamment encore peu de monde, c’est vrai qu’on est en semaine. J’ai l’agréable surprise de voir Gilles, que je n’ai pas vu depuis tellement longtemps, et qui a fait le déplacement. Gwladys et Agnès sont là aussi pour ce premier des deux soirs (moi je fais les deux, comme pour le Zénith en 2009 et l’Olympia en 2013, incorrigible que je suis). Guillaume ne fera que le 2 ème , parce qu’il est moins fou que moi. À ma décharge, les Pixies ayant joué 54 morceaux différents les deux soirs de l’Olympia, l’idée de faire le doublé peut quand même se défendre… on verra dans l’autre compte-rendu si j’avais raison ! Je gère sans problème le premier rang sur la gauche, sur ma sacro-sainte barrière, et devant ce guitariste hors pair qu’est Joey Santiago. Pour l’instant, c’est Klangstof qui ouvre les festivités, à 20h30. Le groupe est hollandais, et son nom signifie « réverbe de poussière » dans un mélange de hollandais et de norvégien, la Norvège étant le pays où a grandi Koen van de Wardt, chanteur de la formation. Musicalement, ça oscille entre morceaux post punk mélancoliques et envolées rock mâtinées d’électro à la Foals. Enfin, ça n’oscillera qu’une fois réglé un problème d’alimentation électrique qui surviendra dès le deuxième morceau. Koen semble gêné par ce contretemps, mais garde sa bonne humeur communicative, comme les autres membres du groupe : tout ce petit monde est visiblement super fier d’ouvrir pour les Pixies. Et ils n’auront pas à rougir : le problème technique une fois réglé, le set (bien que pas forcément toujours dans mes goûts musicaux) est carré, efficace, et très bien accueilli par un public qui arrive tardivement. Une petite demi-heure plus tard, c’est déjà fini, place aux Pixies !

C’est à 21h30 que le quatuor bostonien fait son entrée, sous les acclamations d’un public conquis d’avance. Je reconnais d’emblée les premières notes de Gouge Away, je vois sur le visage de Black Francis un sourire que je n’avais jamais vu lors de mes sept concerts précédents… et je pleure, bêtement. Je pense qu’ils avaient autant besoin de ce concert, premier d’une longue tournée, que j’en avais besoin moi. Avec une telle entrée en matière, et en sachant que je vénère en gros les deux tiers de leur discographie (et que j’aime bien le dernier tiers :D), le concert ne pouvait qu’être magnifique, et il le sera. Le son n’est pas idéal, trop fort (Gilles je pense me contredira sur ce point), avec la voix de Frank Black sous-mixée, surtout au début (bon c’est Frank Black et son coffre exceptionnel donc ça va on l’entend quand même), mais l’enchaînement de morceaux parfaits remporte l’adhésion. La capacité du groupe à aligner une trentaine de titres sans setlists devant eux, sans pause de plus de 15 secondes entre les morceaux, et sans communiquer à part quelques signes (je pense avoir vu Frank Black esquisser un V avec ses doigts au début de Velouria, il doit y en avoir d’autres dans le même genre) impressionne, je pense, la quasi-totalité du public. De l’EP Come On Pilgrim à There’s a Moon On, petite nouvelle extraite du futur album Doggerel à paraître en septembre, presque tout y passe, avec quand même une nette prédilection pour les débuts du groupe (ce qui je pense ne gênera personne). À titre personnel, j’ai regretté l’absence de morceaux d’Indie Cindy, génial album de la reformation, trop souvent sous-estimé. Mais ce serait vraiment faire la fine bouche que de critiquer ce set exemplaire, qui atteindra son apogée pour une bonne partie du public sur les hits Where is My Mind ou Debaser, et pour ma part, à d’autres moments comme sur Cactus (dès le deuxième morceau, du coup !), Tame, Caribou, Break My Body, River Euphrates, Nimrod’s Son, Planet of Sound… J’arrête là, sinon on va quasiment toutes les énumérer. Mention spéciale à l’inattendue Gigantic, je ne m’attendais pas à ce que Paz Lenchantin ose marcher autant dans les pas de Kim Deal, mais sa voix délicieusement fausse a fait le job sans problème. Après l’interim de la regrettée Kim Shattuck, que j’avais beaucoup appréciée, Paz est maintenant officiellement une Pixie, et ça semble lui faire bien plaisir, ainsi qu’à tout le public, d’ailleurs.
 
Nous n’obtiendrons rien de plus de notre frontman adoré que quelques signes de la main, et pas un mot non plus des trois autres membres du groupe, Joey Santiago étant d’ailleurs plutôt taciturne ce soir. Mais est-ce nécessaire ? La joie immense que j’ai ressentie pendant tout le concert prouve à mon avis que non. Reste l’inconnue de la setlist du lendemain. La qualité de ce premier concert incroyable, qui n’était perfectible qu’au niveau du son, tant la performance des musiciens était parfaite, fait que je pourrais faire, même si j’aurais bien sûr quelques regrets, avec un ordre totalement identique. Mais j’ai quand même pointé mes préférées à tout hasard. Il m’en manque 25, c’est jouable. »
 


photos de Gwladys





Black Francis — lead vocals, rhythm guitar (1986–1993, 2004–present)
David Lovering — drums, percussion (1986–1993, 2004–present)
Joey Santiago — lead guitar, keyboards (1986–1993, 2004–present)
Paz Lenchantin (ex Entrance, A Perfect Circle, Zwan, and Queens of the Stone Age) — bass, violin, backing vocals (2014–present)





 Time Set : 1h50

AFFICHE / PROMO / FLYER
 
 
 
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