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samedi 17 octobre 2009

ELLIOTT MURPHY And The Normandy All Stars ~ Le Rockhal. Esch sur Alzette. Luxembourg.















Première Partie: THOMAS ROBERT




Ce qu’en a pensé Patricia C. :

« Elliott Murphy nous a donné rendez-vous cette fois à Esch-sur-Alzette, au Luxembourg, un ancien bastion de la sidérurgie. C’est donc dans au milieu des hauts fourneaux que nous nous retrouvons, puisque c’est sur ce site que la salle de concert Rockhal a été construite. Impressionnant, ce paysage et ces cheminées. Il est 19h00 et je suis la 1ère devant la porte.

Mais remontons quelques heures plus tôt. Mon ami et moi avions fait le check-in à l’hôtel Mercure et déposé les valises dans la chambre. Il est 16h30. Je descends demander à l’accueil où se trouve la salle de concert et j’entends la voix de, devinez qui ? Oui Elliott ! Il venait de se présenter à la réception ! Quelle surprise extraordinaire ! Je ne m’attendais pas à le voir dans cet hôtel. Le pur hasard voulait que nous nous retrouvions dans un même hôtel pour la 3ème fois !! Evidemment, embrassades et « papotage » !! Entre temps, Olivier, Alan et Laurent nous rejoignent. Je les laisse s’enregistrer tranquillement et sors me promener en centre ville.

9h00 donc. Il nous faudra attendre une heure dans le froid avant l’ouverture des portes, traverser une immense salle (genre showroom) avant d’atteindre la salle où aura lieu le concert. En entrant, je remarque une barrière placée à environ 1,50m de la scène. Zut, je n’avais pas prévu ça. On fera avec. Il y a déjà le petit groupe de fans d’Elliott, les « happy few » qui assistent à toutes ses répétitions. J’en reconnais certains. On se salue. Je me place légèrement à droite, je serai entre Elliott et Laurent.

A 20h30 un jeune homme avec une guitare entre en scène.  Elliott m’avait dit qu’il commencerait tôt, il a dû oublier qu’il y aurait une 1ère partie ! Ce jeune belge, Thomas Robert, est bien agréable à voir (beau mec, quoi !) et à écouter. Superbe voix, bonnes compos et une présence scénique incontestable. Très à l’aise et très drôle. Vraiment sympa. Il décrit certaines de ses chansons comme étant« atmosphériques » et nous fera une belle reprise des Clash,  I fought the law. Durée de sa prestation : environ 35mn.

La salle continue à  se remplir, mais ce n’est pas la grande foule.


A 21h30, c’est enfin au tour d’Elliott d’entrer en scène, suivi comme d’habitude par Olivier. Ils commencent par leur duo The Valley Below, j’avoue que ce n’est pas la chanson que je préfère. Très douce mais bizarre. Dès le morceau terminé, Alan et Laurent arrivent. The Normandy All Stars sont au complet et attaquent les hostilités avec Continental Kind of Girl. Le son de la salle est parfait. Bien fort et bien clair. Et je pénètre dans le monde merveilleux d’Elliott, comme dans la bulle de Clémentine (vous savez, le dessin animé des années 80). On s’y sent bien, on bouge, on chante, on danse, on vibre à l’unisson. C’est comme dans un rêve. Et on ne s’en lasse pas.

Elliott va nous interpréter ses classiques, A Touch of Mercy, Green River, Sonny (avec l’immuable chorégraphie des oiseaux). Avant de continuer avec Pneumonia Alley, il mentionne une conversation qu’il a eue avec sa maman qui n’arrivait pas à trouver le Luxembourg sur une carte tellement ce pays est petit. « Put on your glasses, Mum ! ». Et rapporte sa réflexion :  « Good things come in small packages ».


Elliott est en verve ce soir ! Il a du mal à ouvrir une bouteille de boisson qui a une pastille protectrice et s’exclame « They put preservatives everywhere ! ».Il nous propose une nouvelle chanson, The Eternal Highway, qu’il a écrite lors de sa dernière tournée en Norvège.

Puis il nous explique comment il a composé une chanson d’après un rêve qu’il avait fait (un
cauchemar en fait puisqu’il rêvait qu’il avait raté un concert des Rolling Stones suite à une panne de voiture alors qu’il avait payé le billet une fortune). Dans ce rêve, Mick Jagger chantait une chanson. Elliott s’en est souvenu à son réveil et c’est devenu Mick’s Dream. 

Une chanson non habituelle non plus, From Room 102, écrite il y a 10 ans à Ferrara, en Italie. Elliott nous la chante ce soir car le hasard a voulu qu’il soit à nouveau dans une chambre d’hôtel n° 102 (je confirme, j’étais là quand on lui a donné la clé !!). Ce qui n’était jamais plus arrivé.

Olivier et Elliott font leurs joutes à la guitare, ils s’éclatent vraiment sur scène. Il y a une vraie complicité entre eux, y compris avec Alan et Laurent. Le plaisir qu’ils ont à jouer est communicatif. Les concerts d’Elliott sont jubilatoires. Et les solos d’Olivier toujours impressionnants. Quel talent (petite pensée pour Sylvie…).

Nous aurons aussi le bonheur d’écouter You Never Know What You're in For, Last of the Rock Stars, On Elvis Presley’s birthday, bien sûr et le magnifique  Diamonds by the Yard... Un bijou..

23h20 : premier break. Elliott revient, il a ôté chapeau et chemise, mais gardé le bandana et le gilet. Tradition oblige !!



D’abord Rio Grande revisited, puis Come on Louann, avant de passer en mode unplugged avec les Normandy All Stars qui rejoignent Elliott sur le devant de la scène pour faire les chœurs sur Anastasia, suivi de Sicily, en version incomplète car Elliott a oublié les paroles à la fin !

23h48 : fin du concert. On est loin des 4 heures de Verviers, mais c’était un excellent concert. Elliott attendra ses fans à la sortie de la salle, assis sur une table. J’en profiterai pour lui faire dédicacer son livre « Poetic Justice », lui refaire la bise et échanger encore quelques mots. Je suis impressionnée par sa gentillesse. J’ai vraiment beaucoup d’admiration pour cet artiste, d’affection aussi. Bon, je l’avoue, je suis une vraie fan ! Mais très respectueuse.

Le mot de la fin reviendra à un membre de la sécurité qui, en évoquant le public pas très nombreux de cette petite salle (je découvrirai qu’il y a une salle contenant 6000 personnes à côté), me dira « il mérite beaucoup mieux ». »  




photos de patrick




Elliott Murphy est un auteur-compositeur-interprète, musicien et écrivain américain. Lorsque "Aquashow", le tout premier album d'Elliott, sort en novembre 1973 sur le label Polydor, les critiques unanimes lui réservent un accueil triomphal. On voit fleurir des articles dans des journaux aussi prestigieux que Rolling Stone, Newsweek, The New Yorker... Radios et télévisions enfoncent le clou et consacrent ELLIOTT comme le nouveau Dylan, le nouveau Lou Reed ou le F. Scott Fitzgerald du Rock'n'roll. Musicien talentueux et humble. Depuis la fin des années 80, Elliott Murphy vit en parfait 'Américain à Paris' et parcourt l’Europe, enchaînant un nombre impressionnant de concerts. Il s'est affirmé comme un formidable artiste de scène sur lesquelles il a l'habitude de se donner sans compter. C'est une imagerie , un temps déjà vécu , qui inspirent ces chansons où on relève des noms, voire même des phrases, un style. Toujours nostalgiques, jamais franchement rétro... Bruce Springsteen l'appelle son 'frère de sang' et Garland Jeffries ou Iain Matthews pourraient en dire autant. Il s'impose désormais en figure légendaire du folk rock américain. Un concert d'Elliot Murphy, c'est toujours un moment d'une rare intensité.

(www.myspace.com/elliottmurphy) (http://www.myspace.com/olivierdurand)




 1. Aquashow (Polydor 1973)
2. Lost Generation (Rca 1975) Version Cd En 1990
3. Night Lights (Rca 1976) Version Cd En 1990
4. Just A Story From America (Columbia 1977) Version Cd En 1990
5. Affairs (Courtisane 1980) Version Cd En 1990 (New Rose) Et 1996 (Musidisc)
6. Murph The Surf (Courtisane 1982)Version Cd En 1988 (New Rose) Et 1996 (Musidisc)
7. Milwaukee (New Rose 1986) Version Cd En 1990
8. Change Will Come (New Rose 1987)
9. Party Girls And Broken Poets (Wea 1984) Version Cd En 1984 (Déjàdisc)
10. Live Hot Point (New Rose 1991) Version Cd En 1991 Et 1996 (Musidisc)
11. Apres Le Deluge (New Rose 1987) Version Cd En 1996
12. "12" (New Rose 1990)
13. If Poets Were King (New Rose 1992) Version Cd En 1996 (Musidisc)
14. Diamonds By The Yard (Razor & Tie 1992)
15. Unreal City (Razor & Tie 1993)
16. Paris/New York (New Rose 1993)
17. Selling The Gold (Musidisc 1995)
18. Going Through Something (Déjàdisc 1996)
19. Beauregard (Last Call 1998)
20. April - Live - (Last Call 1999)
21. Rainy Season (2000)
22. La Terre Commune - With Ian Mathews - (Last Call 2001)
23. Last Of The Rock Stars... And Me And You With The Rainy Season Band (Last Call 2001)
24. Live In Solingen - With Ian Mathews - (Last Call 2001)
25. Soul Surfing/ Rainy Season (Last Call 2002)
26. Soul Surfing/ The Next Wave (Last Call 2002)
27. Murph The Surf (2002 Nouvelle Version De L'album De 1982 Avec Nouvelle Jaquette Et 1 Morceau Suppl.))
28. Live In Wredenhagen (Last Call 2003)
29. Vintage Series Vol.1 (Last Call 2003)
30. Lost Generation + Night Lights + Double Album Nouvelle Version Des Disques De 75-76 Avec 11 Bonus (Last Call 2003)
31. Vintage Series Vol. 2 (Last Call 2003)
32. Strings Of The Storm - Double Cd (Last Call 2003)
33. Vintage Series Vol. 3 (Last Call 2004)
34. Vintage Series Vol. 4 (Last Call 2004)
35. Vintage Series Vol. 5 (Last Call 2004)
36. Vintage Series Vol. 6 (Last Call 2005)
37. Vintage Series Vol. 7 (Last Call 2005)
38. Vintage Series Vol. 8 (Last Call 2005)
39. Never Say Never - The Best Of 1995-2005... And More (Last Call 2005)
40. Murphy Gets Muddy (Last Call 2006)
41. Coming Home Again (Last Call 2007)
42. Notes From the Underground (Last Call 2008)
43.  Alive In Paris (Last Call 2009)- CD/DVD










Elliott Murphy: Vocal & Guitar
Olivier Durand: Lead Guitar & Vocals
Alan Fatras: Drums, Percussions & Vocals (ex-Moon Martin)
Laurent Pardo: Bass, Cello & Vocals
(ex-Kid Pharaon)





 1. The Valley Below (Elliott & Olivier)(Notes From The Underground - 2008)
2. Continental Kind Of Girl (Murph the Surf - 1982)
3. A Touch of Mercy (Lost Generation - 1975)
4. Green River (Strings Of The Storm – 2003)
5- Sonny (Beauregard - 1998)
6. Pneumonia Alley (Coming Home Again – 2007)
7. The Eternal Highway (New Song)
8. Mick's Dream (Strings On The Storm - 2003)
9. Rain Rain Rain (New Song)
10. You Never Know What You're In For (Live Hot Point – 1989)
11. Last Of The Rock Stars (Aquashow – 1973)
> Shout (Cover The Isley Brothers) > Last Of The Rock Stars (Aquashow – 1973)
12. From Room 102 (Strings On The Storm - 2003)
13. The Day After Valentine's Day  (Rainy Season - 2002)
14. On Elvis Presley's Birthday (12 – 1990)
15. A Touch Of Kindness (Coming Home Again – 2007)
16. And General Robert E.Lee (Notes From The Underground - 2008)
17. Diamonds By The Yard (Night Lights - 1976)

Encores

18. Rio Grande Revisited (If Poets Were King - 1991)
19. Come On Louann (Soul Surfing – 2002)
20. Anastasia (Unplugged) (Just A Story From America - 1977)
21. Sicily (Unplugged) (12 -1990)


La durée du concert : 2h19


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FLEETWOOD MAC ~ Le Zénith. Paris.


















Ce qu’en a pensé Vik :

« Fleetwood Mac : un nom géant, mythique, qui a marqué la musique britannique et américaine pendant deux périodes fondamentales entre les 60 et 70s… Fleetwood Mac donne un concert ce soir au Zénith dans le cadre de sa tournée 2009, baptisée "Unleashed" (titre bien étrange pour une tournée). Un retour à Paris inespéré, sans nouvel album (le groupe reste silencieux depuis 2003), mais avec tous ses classiques… Cela fait très longtemps… le dernier grand concert date du « Tusk Tour 1979 – 1980 », le 14 juin 1980 au Palais des Sports ! Sans aucun doute l’événement rock pour les nostalgiques de cette période, et pour tous ceux qui étaient au concert magique du 18 Avril 1997 au Pavillion de Paris. Il est impossible ne pas avoir dans sa discothèque “Rumours” (“A soap opera in vinyl” comme le décrivait le guitariste Buckingham), un disque sorti en 1977 (mais réédité et remastered, avec des bonus en 2004), alors qu’en Angleterre, on était en pleine explosion punk, un disque qui reste même aujourd'hui un modèle de pop fraiche et mélodique, arrosée de country soft-rock ciselée sur la côte Ouest. Un disque hors du temps et actuel. Malgré cette formule gagnante et malgré la consécration commerciale (plus de 27 millions de copies vendues, un record battu seulement par « Thriller » et « Saturday Night Fever »), ce changement pop ne plaît pas à une critique de merde qui sous-estime systématiquement le groupe et n'hésite pas à le cataloguer comme variété commerciale (« popular music », oui !). C'est précisément cet éclairage, cette absence d’une étiquette indie, qui exclura le groupe du panthéon des "Grands”. Et pourtant, l’alchimie des styles, des personnalités et le traitement des ses trois voix a fait le succès de Fleetwood Mac. A défaut de "reconnaissance critique", Fleetwood Mac (et c’est, à mon avis, le plus important), reste à un niveau d'excellence absolue ! Leur légende s’est construite sur quatre albums essentiels : Then Play On  (1969), Fleetwood Mac (1975), Rumours (1977) et Tusk (1979). Oui, le groupe,  aujourd'hui aux cheveux blancs ou gris, a perdu trois guitaristes (dont le grand Peter Green) et deux couples (Nicks et McVie) se sont déchirées (Christine McVie, aux claviers et vocaux, n’est plus là, et la belle chanteuse Stevie Nicks est présente seulement pour ce Tour renouvelé) : pourtant, le batteur géant Mick Fleetwood (67 ans aujourd’hui) emmène toujours le groupe avec enthousiasme, accompagné de son complice de jeunesse, le bassiste John McVie (64 ans).

Le Zénith affiche complet (Eh oui ! On est nombreux à avoir des souvenirs !), avec des places sur des gradins numérotés plutôt chères. Ce n’est pas la peine de se presser, il n’y a pas de première partie.  Tout le monde, dans une ambiance très 70s, est calme et, sans cris d’hystérie, attends simplement un spectacle « décent »... et peut-être plus… Mais de toute manière, il y aura de superbes chansons classiques pour nos oreilles !




20h30 : dans la pénombre, les six musiciens et les trois choristes de Fleetwood Mac entrent sur scène, décontractés, en toute simplicité, accueillis (naturellement) par l’ovation de 6500 fans. Stevie Nicks (61 ans), ayant des difficultés à marcher (à cause de ses bottes à talons hauts?), enveloppée dans son châle porte-bonheur, se laisse accompagner vers le micro par un roadie. Les deux grands écrans à haute définition s'allument, ainsi que six autres écrans rectangulaires, et les lumières de différentes couleurs irradient la scène. Mick, le batteur en casquette, portant gilet noir, chemise et barbe blanche, devant son gong Zildjian, en plein centre, sourit… Et, en véritable chef d'orchestre, fait immédiatement un clin d'œil (le premier d’une longue série) au guitariste Lindsey Buckingham (60 ans), placé à sa droite, en tenue sportive, jeans bleus, t-shirt rouge et veste courte de cuir noir. Monday Morning (1975) est le premier morceau, triste et inattendu, chanté par Lindsey qui pousse sur sa voix dure : c’est l’ouverture du show, sur des lumières qui rebondissent. C'est à couper le souffle. Stevie, avec ses longs cheveux blonds et lisses,  avec ses bracelets de strass brillant à chaque poignet, souriante, un foulard pendu au pied de son micro, fait tourner son châle, entame quelques pas de danse sur une rythmique impeccable, supportée par le bassiste imperturbable John (habillé comme le batteur). La voix est envoûtante, et avec ce morceau impressionnant et touchant, c’est déjà le plaisir de cette soirée de nostalgie qui s’éveille : c’est cela qu’on veut, et le bonheur est dans tous les regards ! On constate rapidement que, puisque le groupe n’a rien à promouvoir, ils jouent juste pour s'amuser, prenant autant de plaisir que les fans présents. Le son est clair et presque parfait (assez fort quand même pour ce genre de pop-rock, mais pas assez pour qu’on ait à se boucher les oreilles…). 


Le groupe est bien soutenu aussi par deux autres musiciens, aux claviers et à la guitare, et par trois choristes (dont Laura Nicks, la sœur de Stevie).  Suivent The Chain (« Rumours » est à l’honneur) avec la magie de ses harmonies… Impossible de ne pas chanter son refrain « Run in the shadows, Damn your love, Damn your lies » avec Buckingham-Nicks, deux voix tout à fait uniques qui se fondent ensemble dans cette version passionnée, qui met en vedette chaque membre du groupe. Puis c’est Dreams : avec une joie de pervers et un regard maléfique, Mick Fleetwood frappe ses fûts avec agressivité (difficile de croire qu’il a cet âge là !), suivi dans sa course par le bassiste John McVie (l’homme qui ne sourit jamais quand il joue). Mick, c’est le plus fou du groupe : des éclats de rire, des changements de voix, « We are Fleetwood Mac », « We hope you have a wonderful time », des regards de feu follet, à droite puis à gauche, adressés aux deux chanteurs… Et les chansons suivent... Gypsy, Rhiannon, Second Hand News Tusk, Sara,... que des classiques pour notre plaisir ! Lindsey Buckingham avec sa voix intacte, est surtout un guitariste talentueux, et un showman qui conduit le set de ses "Yeah!", avec une vitesse prodigieuse. Ses doigts sur le manche de sa guitare dynamitent littéralement les notes et déchargent des quantités massives d'adrénaline au long de ses solos. La voix inhabituelle de Stevie Nicks, chaude et rauque, nasale, a légèrement changé avec les années (l’alcool y a été pour quelque chose), sa tonalité est plus basse, les notes hautes sont oubliées, mais les choristes sont là pour compenser les lacunes. Tous les regards sont encore sur elle, avec sa beauté chimérique… car, malgré son âge, elle est encore belle. Elle n’aime d'ailleurs plus se définir comme une icône sexuelle de la jeunesse de 70s, mais elle conserve son charisme… tout en restant un peu à l’écart, car la scène est dominée par Lindsey et son extraordinaire présence.  Stevie,  pendant de longs moments, n'a même pas été présente sur scène, mais à chacun de ses retours, elle tourbillonne lentement, avec son look 70s, souriante, avec une joie communicative, Difficile d'imaginer qu’elle a parcouru un page de vie tumultueuse accro à la drogue et l'alcool ! Aujourd’hui, elle affiche sa différence et elle offre un nouveau souffle au groupe. Oui, l’ancien couple Nicks-Buckingham donne encore sa magie à Fleetwood Mac, et reste toujours « la vedette », même s’ils ne sont plus main dans la main : leur image est immortalisée par tous les appareils photo numériques ou les téléphones cellulaires du public, un public qui semble tranquillement apprécier la soirée, mais sans se déchaîner pour autant dans une ambiance folle. On se laisse porter par ces mélodies, comme à la maison dans son salon, un verre dans la main, en pleine relaxation, les yeux tournés vers les robes à paillettes, les tissus vaporeux et les différents châles de Stevie.

Le temps passe, le plaisir reste… Le set acoustique, qui permet aux autres musiciens du groupe de se reposer, n’est pas oublié : Lindsey est en solo, sous le feu des projecteurs, dégageant une émotion brute avec Big Love… puis en duo, en grande forme, avec Stevie pour Landslide et Never Going Back Again. C’est calme, c’est doux et c’est beau, et Lindsey nous éblouit à la guitare, en finger-piking et médiator dans la poche. Le meilleur moment électrique, ce sera la reprise de Oh Well, une chanson épique et incroyablement innovatrice datant de l'époque Peter Green (Lindsey ne faisait pas alors encore partie du groupe), un vrai morceau blues électrique, brillant comme un diamant, sans doute l’un des morceaux les plus imités dans le rock moderne, un morceau qui permet à un guitariste de laisser libre cours à son originalité, son inventivité, et son intensité, mais sans faire oublier le grand Peter. Puis suit I’m So Afraid sur lequel Lindsey, comme l’étonnant Guitar Hero qu’il est, fait littéralement vibrer son outil de travail avec un solo d’une vitesse vertigineuse, dépassant les huit minutes avec un torrent de notes scintillantes. Quel incroyable guitariste, sous-estimé par les critiques, toujours fidèle à sa guitare Rick Turner ! Ses notes sont pleines d’émotion, il joue d’une manière très technique et très rapide, offrant toute son énergie et son talent au groupe, à ce groupe dont il est actuellement le maître.  Le public le regarde, captivé, et l’écoute, électrisé... un public qui accélère d’instinct la montée du plaisir en l’incitant, tout doucement : « Don't Stop Lindsey !».




Mais la qualité de Fleetwood Mac, c’est aussi sa section rythmique : le bassiste John et le batteur Mick, avec Lindsey en guise de colonne vertébrale... C’est alors Stand Back, morceau toujours puissant - extrait d’un album solo de Stevie de 1984 -, et enfin Go Your Own Way, le tube planétaire de « Rumours », le rock mélodique et mémorable de notre jeunesse, avec la déesse Stevie en dentelles noires et chapeau haut de forme, qui, avec pas moins de sept voix, hante de sa magie noire le public qui lève ses mains joyeusement... C’est la pause... pour les musiciens…

Pour le rappel, ils reviennent sur scène en souriant, Lindsey et Stevie se tenant la main avant de se diriger vers leurs micros respectifs.  World Turning (encore 1975) offre à Mick Fleetwood, à la fin du morceau, un numéro solo de folie. « Are you still with me? », un petit rire et des yeux qui brillent, et il attaque la batterie avec enthousiasme, d’une frappe puissante à la Bonham. Joli solo ! On poursuit avec Don't Stop… dans une version malheureusement médiocre et avec des problèmes de son aux keyboards. Incroyable ! On nous gâche le plaisir, j'ai envie de monter sur la scène, de prendre un micro et de crier « Faites revenir Christine McVie !!! ». Le morceau terminé, Mick Fleetwood, présente les musiciens et quitte la scène en dansant, après avoir déclaré « We're thrilled to be here tonight » sous une ovation méritée. Les lumières restent éteintes, car la soirée n’est pas complètement terminée. Silver Springs, morceau triste mais qui plaît toujours au public sera le dernier interprété par Stevie. Cette chanson, améliorée par la guitare plus fine de Lindsey, est toujours magnifique à chaque fois que vous l'entendez, elle est très romantique et on comprend mal qu’elle ne figurait pas sur l’album « Rumours », mais seulement en face B d’un single. Le refrain « You’ll never get away from the sound of the woman that loves you », les yeux fermés, est touchant. Un final émouvant et juste pour clôturer le concert sous de nombreux et chaleureux remerciements d’un public fervent. Le groupe parcourt la scène pour un dernier salut et s’en va heureux de l'accueil des fans parisiens.

Ce soir, Fleetwood Mac a secoué le Zénith avec un grand concert qui a comporté leurs plus grands hits. Un rêve qui est devenu une réalité en cette soirée d'automne, en dépit des apparences, avec un groupe certes bien ridé, mais qui nous a raconté l'histoire d'une génération nostalgique avec toute une gamme d’émotions grandissantes. Pendant 2h35, dès la première note, et en 23 titres, le public est redevenu adolescent face à un vrai groupe de pop-rock,  applaudissant au rythme de sa musique. Lindsey, qui a beaucoup parlé, à dit « The Mac is back, see you next time » en nous donnant rendez-vous pour un prochain concert… Mais je n’y crois pas ! Une excellente soirée, malgré l’absence remarquée de l’irremplaçable de Christine McVie (que Sheryl Crow a failli remplacer), une Christine McVie actuellement dans une retraite annoncée comme définitive (à 66 ans) en Angleterre.

On sort de la salle, après ce show inoubliable qui a permis à un grand groupe de prouver qu’il résiste à l’épreuve du temps… on laisse derrière nous la nostalgie FM avec encore une puissante impression dans la tête, mais on emmène avec nous les bons souvenirs, ravis de les faire revivre dans la nuit. »

... Another lonely day
You can go your own way
Go your own way...


photos de stephanie k, shake f
 



Fleetwood Mac est un groupe de rock dont on peut diviser l'existence en deux parties bien distinctes, même si on retrouve des membres communs à chacune de ses périodes. Le Fleetwood Mac britannique est un des plus célèbres groupes ayant participé au British Blues Boom à la fin des années 1960. Il s'est constitué en 1967 autour de trois anciens membres des Bluesbreakers de John Mayall. Il s'agit du bassiste John McVie, du batteur Mick Fleetwood et du guitariste et chanteur Peter Green. Ces trois hommes sont rejoints par le slide guitariste Jeremy Spencer. Le groupe s'appelle alors officiellement le Peter Green's Fleetwood Mac. À partir de 1969, le Fleetwood Mac est rejoint par un troisième guitariste, en la personne de Danny Kirwan. Le groupe est à son apogée commerciale et artistique, comme en témoigne l'excellent album Then Play On. Peter Green quitte brutalement le groupe au mois de mai 1970. En proie à des crises de plus en plus aiguës, il finira par se faire interner dans un hôpital psychiatrique. Privé de son leader emblématique, le Fleetwood Mac tente malgré tout de survivre et enregistre l'arrivée de la chanteuse Christine McVie ex-chanteuse du groupe de blues Chicken Shack, qui n'est autre que l'épouse du bassiste John McVie. Après une certaine période de flottement, le groupe se fixe aux États-Unis où Mick Fleetwood fait la rencontre du couple composé de Lindsay Buckingham (guitariste et chanteur) et Stevie Nicks (chanteuse) . Le premier album de cette nouvelle formation, (Fleetwood Mac en 1975) est un succès, mais sans comparaison avec le raz-de-marée qu'est Rumours en 1977, véritable usine à tubes qui  consacrera Fleetwood Mac comme l'un des plus grands groupes de sa génération. Après un troisième album en 1979 (Tusk), le groupe, sans se dissoudre officiellement, rentre dans une certaine période d'inactivité, ses membres se laissant tenter par diverses aventures en solo. C'est un coup d'éclat lors de l'élection présidentielle américaine de 1992 où Bill Clinton utilise Don't Stop pour sa campagne électorale, l'un des succès de Fleetwood Mac. Le groupe, se reforme face à cette médiatisation et enchaîne les nouveaux albums et les tournées. La dernière tournée en date (qui suit Say you Will en 2003) est un véritable succès.

(http://www.myspace.com/fleetwoodmacunleashed)










    •    Fleetwood Mac (1968)
    •    Mr. Wonderful (1968)
    •    English Rose (1969)
    •    Then Play On (1969)
    •    Live in Boston
    •    Blues Jam in Chicago
    •    Kiln House (1970)
    •    Future Games (album) (1971)
    •    Bare Trees (1972)
    •    Penguin (1973)
    •    Mystery to Me (1973)
    •    Heroes Are Hard to Find (1974)
    •    Fleetwood Mac (1975)
    •    Rumours (1977)
    •    Tusk (1979)
    •    Fleetwood Mac Live (1980)
    •    Mirage (1982)
    •    Tango in the Night (1987)
    •    Greatest Hits (1988)
    •    Behind the Mask (1990)
    •    25 Years : The Chain (1992)
    •    Time (1995)
    •    The Dance (1997)
    •    The Very Best of Fleetwood Mac (2002)
    •    Say You Will (2003)
    •    Rumours (2004)




•    Stevie Nicks - vocals
    •    Lindsey Buckingham - guitar, vocals
    •    John McVie - bass
    •    Mick Fleetwood - drums, percussion

+
1 Guitar & Vocal
1 Keyboards & Vocal
+
3 Choir Members




1. Monday Morning (Fleetwood Mac - 1975)
2. The Chain (Rumours - 1977)

3. Dreams (Rumours  - 1977)
4. I Know I'm Not Wrong
 (Tusk - 1979)
5. Gypsy (Mirage - 1982)
6. Go Insane (Lindsey Buckingham - Go Insane - 1985)

7. Rhiannon (Fleetwood Mac - 1975)

8. Second Hand News (Rumours - 1977)

9. Tusk (Tusk - 1979)
10. Sara (Tusk - 1979)

11. Big Love (Lindsay Buckingham solo) (Tango In The Night - 1987)
12. Landslide (Stevie Nicks and Lindsay Buckingham) (Fleetwood Mac - 1975)
13. Never Going Back Again (Stevie Nicks and Lindsay Buckingham) (Rumours - 1977)

14. Storms (Tusk - 1979)

15. Say You Love Me (Fleetwood Mac - 1975)

16. Gold Dust Woman (Rumours - 1977)
17. Oh Well (Then Play On - 1969)

18. I'm So Afraid (The Dance - 1997)

19. Stand Back (Stevie Nicks - The Wild Heart - 2003)
20. Go Your Own Way (Rumours - 1977)

Encore 1

21. World Turning (Fleetwood Mac - 1975)
22. Don't Stop (Rumours - 1977)

Encore 2

Silver Springs (B Side Sigle Go Your Own Way)



La durée du concert : 2h35


AFFICHE / PROMO / FLYER