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jeudi 8 avril 2010

THE STRANGE BOYS ~ Le Point Ephémère. Paris.











Opening : BEAT MARK




Ce qu’en a pensé Gilles B. :
 
« Lorsque j’ai écouté pour la première fois The Strange Boys, il y a quelques mois, j’ai tout d’abord fait un rapprochement - évident à la première écoute - avec les Black Lips. Mais après de longues écoutes, force a été de constater que The Strange Boys, c’était peut-être plus que cela, sur disque tout du moins. Car passée la première impression, je me suis laissé prendre à leur musique venue d’un autre temps, souvent faite de sonorités désaccordées - comme le sont parfois aussi celles des Black Lips, sauf que, ici, elles prennent un sens plus profond et certainement moins artificiel. Restait à constater ce que ce groupe pouvait bien donner en live, et l’occasion était rêvée de les découvrir ce soir sur la scène du Point FMR, devant une audience ma foi assez nombreuse. Et c’est en compagnie de l’ami Philippe M que je vais vivre ce concert, au premier rang, bien sûr. On se fie à la disposition des amplis pour se placer, ce sera cette fois sur la gauche.

En guise de première partie, c’est le groupe français Beat Mark qui prend possession de la scène, et à la vue de leur jolie claviériste au sourire dévastateur, je les ai reconnus tout de suite. Et il faut bien dire qu’en l’espace de deux mois, le groupe a fait pas mal de progrès. Car d’entrée la différence au niveau du son s’impose d’elle-même, le groupe a trouvé son rythme de croisière. On peut tout de même regretter l’attitude du chanteur qui tire une gueule de dix kilomètres, et qui contraste avec la (jolie, si, si !!) claviériste qui promène son air mutin et sa timidité devant le public de la salle. Musicalement, il y a un parfum de pop bricolée et acidulée, parsemée d’une touche psychédélique, je repense une nouvelle fois aux Vaselines, car c’est à eux que Beat Mark ressemble le plus : il suffit d’écouter d’ailleurs Cool Fur, qui emprunte énormément à Son Of A Gun. Bref, un moment agréable, avec des morceaux comme Breezing, What I Want The Most ou bien encore Purple Glow, sans parler bien sur de Cool Fur. A noter en arrière-plan une seconde présence féminine, elle aussi convaincante à la batterie. Le set aura duré en tout et pour tout 29 mn.


Place maintenant aux Strange Boys, et curieusement, on a l’impression que l’on fait aussi dans la discrétion et dans une certaine forme de minimalisme avec les Texans. Si l’on imaginait - comme c’était mon cas à la première écoute - une resucée des Black Lips, eh bien ce n’est pas du tout le cas. On sent bien que le groupe n’est pas là pour déconner, ils jouent même plutôt avec application et sérieux, un peu trop d’ailleurs lorsqu’il s’agit de se ré-accorder après presque chaque morceau, le défaut récurent du groupe ou plutôt de son guitariste. Sinon, on écoute tout d’abord sagement ce qui parait une copie du disque, puis comme par enchantement, on entre dans la danse avec I See, joué assez tôt dans le set. Ce sera ensuite alternance entre des morceaux rapides qui provoqueront quelques poussées du public, et d’autres plus roots, le tout servi par la voix tout de même assez étrange de Ryan Symbol, nasillarde avec un accent traînant : sur disque, on croirait presque à une mystification, mais non, c’est bien sa véritable voix. A noter un son superbe une fois de plus au Point Ephémère… Quand on regarde le groupe, et particulièrement Ryan Symbol et l’autre guitariste Greg Enlow, on a vraiment l’impression d’avoir devant nous une bande de péquenots descendus de leur Texas natal, il y a beaucoup d’authenticité dans leur allure, et bien sûr dans leur musique… Et en les voyant tous les deux, je pensais aux frères Bishops : quelque chose les rapproche, le physique et certainement un certain amour de la musique vraie, même si elle est bien différente pour les deux groupes. Et ce côté très terre à terre, affirmé avec force par le groupe, force presque l’admiration… Nous ne sommes pas devant une pâle copie des Black Lips, non, ces jeunes gens sont dans leur truc, et ils nous le font partager avec un certain bonheur. Par deux fois, Ryan ira lorgner du coté de Dylan, voire de Neil Young en s’accompagnant à l’harmonica. Voilà un concert au final assez étrange de mon point de vue, je ne m’attendais à vrai dire pas vraiment à cela, et leur rock déglingué aux parfums de country rock m’a au final séduit. A une remarque d’un spectateur concernant la durée du set, lorsque Ryan annonça que c’était le dernier morceau pour ce soir, il répondit assez sérieusement qu’aux USA, leur set ne dépassait guère la demi-heure. Mais on va aussi constater combien le groupe, et particulièrement son leader, ont été surpris de l’ovation du public lors de leur sortie de scène : Ryan, indécis, restera pendant de longues secondes près de son ampli, puis devant la jolie bronca du public reviendra devant son micro, rejoint quelques dizaines de secondes plus tard par le reste du groupe, puis, après s’être concertés, ils nous offrirons un dernier morceau, non prévu à mon avis dans leur set list (une set list qu’ils avaient dans la tête d’ailleurs).

Au final, un concert qui aura duré 65 minutes, et ils promettront de revenir en juin, et si je peux, je retournerai les voir dans problèmes. Beaucoup de monde au merchandising, signe - comme je le dis toujours - que les spectateurs ont apprécié le concert. J’achète leur tout premier album (je ne savais d’ailleurs pas que « Be Brave » était déjà leur second). Que peut-on souhaiter lors de leur prochain passage ? Qu’ils se débrident un peu si possible, et qu’il y ait aussi moins de temps morts entre chaque morceau, car j’avoue qu’au début du concert, j’ai trouvé cela un peu pénible… »





photos de gilles b


The Strange Boys est un groupe de garage rock/punk basé a Austin, Usa, et formé en 2001.

(http://www.myspace.com/thestrangeboys)






•    States Newest Noisemakers EP (2004)
    •    Nothing EP (2007)
    •    The Strange Boys Will Now Forever Be Known As The Martin Luther Kings EP (2008)
    •    Isn't It Pretty To Think So EP (2008)
    •    The Strange Boys and Girls Club (2009)
    •    Be Brave EP (2010)
    •    Be Brave LP (2010)





Ryan Sambol [guitar and vocals]
Philip Sambol [bass]
Greg Elow [guitar]
Mike La Franchi [drums]
+
Jenna E. Thornhill de Witt [vocals and sax]
Tim Presley [vocals and laughs]








 BEAT MARK


La durée du concert : 0h36

THE STRANGE BOYS 

NON DISPONIBLE

La durée du concert : 1h05

AFFICHE / PROMO / FLYER







REVEREND HORTON HEAT ~ La Sala Penelope. Madrid. Espagne.

















Ce qu’en a pensé Eric :

 « Ce soir, double plaisir : une nouvelle salle à découvrir, la Sala Penelope dans le quartier de Moncloa, et la perspective d'une soirée à écouter de la vraie musique de sauvage, rockabilly et psychobilly à gogo, avec une pointe de country "rural" au mieux (la dernière tendance du Reverend Horton Heat). Le public qui attend avec moi devant l'entrée est inhabituel et ravissant : cheveux colorés, cuirs cloutés, t-shirts gore, tatouages style jailbait, rouflaquettes rockab', la faune dérangée, les vrais punk rockers de Madrid sont de sortie, et c'est réjouissant !

La Sala Penelope est une salle de taille raisonnable, disons un tout petit peu plus grande que le Trabendo à Paris, avec une scène relativement haute (à la bonne hauteur pour s'appuyer en fait, mais n'oublions pas que je suis un nain !), mais curieusement agencée en largeur : je veux dire que cette scène, très longue et assez profonde, est placée dans la longueur de la salle. Bref, du confort pour les musiciens, et surtout un trio comme celui du RHH !

La soirée commence néanmoins assez mal, car il n'y a plus trace de Supersuckers, apparaissant pourtant en première partie sur le billet... Ce qui nous vaudra une longue attente de deux heures assez mortelles, jusqu'à ce que Reverend Horton Heat monte sur scène, à 22 h 00 précises. Je me suis placé à gauche, devant un petit ampli que je suppose être celui de Jim Heath, le Reverend, même s'il est curieusement invisible, caché (pour des raisons de son ?) derrière son étui ouvert, étui que le Reverend utilisera d'ailleurs comme porte-manteau durant toute une partie du set.

Le trio sur scène a un look à première vue anodin, tranchant avec l’apparence bien "déchirée" d'une partie des spectateurs (déjà torses nus, piercés, tatoués, et formant rapidement un "mosh pit" au centre de la salle maintenant bien remplie) : à droite, le contrebassiste, Jimbo Wallace, a tout du voyou « cuir et chaînes » tout droit sorti de "Graine de violence", mais avec trente ans de plus, et passera le concert à nous faire sourire, rire même, tout en assurant diablement bien à la contrebasse. Devant moi, Jim ressemble à mon tonton polonais avec trente ans de moins : pur redneck texan au look traditionnellement rockab', tout de noir vêtu avec des pantalons larges très 50's et une superbe veste noire bordée de flammes rouges (comme la contrebasse de Jimbo). Derrière, le batteur - originaire, lui, du Tennessee, nous l'apprendrons par la suite - ressemble à n-importe quel american boy nourri aux hamburgers, cheveux longs blond filasse, casquette de baseball à l'envers, mais se révélera un cogneur redoutable.

Beaucoup de puristes (ce que je ne suis pas) prétendent que la formule "d'or" du rock, c'est le power trio : guitare + chant, basse, batterie... Et je ne suis pas loin de partager cet avis... sauf qu'il faut assurer techniquement pour enchaîner sans failles rythmique et solos à la guitare, sans arrêter de chanter en plus ! Mais croyez-moi, Jim Heath "assure", et ce soir sera l'une des démonstrations techniques les plus impressionnantes que j'aie vues depuis très, très longtemps : à quelques dizaines de centimètres de sa superbe Gretsch orange (une pensée pour mon ami Vik...), je n'en perds pas une miette, tant le Reverend déroule un jeu d'une fluidité et d'une (véritable) grâce impeccable. Le son est excellent, très, très fort, et malgré la petite taille de l'ampli de guitare, j'aurai à la fin des 1 h 40 du set les oreilles déchirées par les attaques incisives du Reverend. Il n'y a guère que la voix, retransmise par la sono un peu trop loin sur ma gauche (du fait de la largeur de la scène) qui ne sera pas toujours parfaitement audible.

L'une des étrangetés du concert du Reverend, c'est son découpage en quatre parties musicalement un peu différentes, séparées par des "entractes" de quelques minutes durant lesquelles le trio ne quitte pas la scène plongée dans l'obscurité, bien que sur la sono redémarre (à faible volume) la musique d'ambiance : est-ce pour reprendre ses esprits et récupérer un peu tant le set est intense ? C'est possible, et pas forcément désagréable, sauf que la tension retombe inévitablement, obligeant à mon avis le groupe à retrouver à chaque fois un nouvel élan...

Bon, quatre sets distincts donc, le meilleur ayant été à mon avis le troisième, le plus "dur", ouvert par la seule chanson lente de la soirée, le menaçant Dark Day avec son "twang" hypnotique (reéverb’ à fond !), et conclu par un morceau tellurique (d'après mon ami Gilles B, il s'agirait de Calling In Twisted, mais je ne saurais vous le certifier, la setlist ne semblant que globalement indicative...), moment presque heavy metal et pure extase sensorielle, l'une des émotions musicales les plus fortes que j'aies ressenties ces derniers mois ! Avant cela, la première partie a été "garage punk / psychobilly" et particulièrement féroce, un uppercut en plein estomac du public ; la seconde, consacrée à 5 titres de l'hilarant dernier album country du Reverend, drôle et décontractée : Jim nous a donc fait un cours très docte sur les cactus du Texas, pendant que l'impayable Jimbo mimait la forme des dits cactus (Ain’t No saguaro in Texas), et nous avons aussi appris que c'était Jimbo qui était l'auteur du texte désopilant de Please Don't Take the Baby to the Liquor Store (les reproches timides d'un mari à sa femme qui aime trop la picole et néglige ses enfants), le tout se clôturant par l'épique mise en boîte des Death Metal Guys, accusés à demi sérieusement de toutes les perversions possibles... La quatrième partie du set a été la plus rockabilly, et a sérieusement déchaîné la belle bande de demeurés qui s'agitait en hurlant au milieu de la salle : c'est le moment où j'ai été copieusement arrosé de bière par mes voisins qui battaient le rythme en martelant leurs bouteilles sur la scène... mais le tout dans une atmosphère assez bon enfant quand même...!

Un rappel que j'ai trouvé longuet et un peu décevant, avec étalage des prouesses techniques du trio (le solo de batterie ? Noooooon ! Si !), mais qui exprimait surtout la difficulté qu'ont ces musiciens passionnés à se séparer de leur public - amoureux, fou d'eux, littéralement - à la fin d'un concert. D'ailleurs, la dernière note jouée, le trio n'a pas quitté la scène pendant que les roadies rangeaient le matériel, restant au contact de la foule à serrer les mains, à distribuer mediators et baguettes, ou tout simplement à s'imprégner de cet amour insensé des fans. Je dis insensé car les regards hallucinés des tarés qui m'entouraient, dont certains semblaient sortis directement des égouts madrilènes, tenant des propos hébétés dans un halo alcoolisé, aurait de quoi rebuter n'importe qui : mais pas un Texan ! Non, Jim a tenu de longues minutes les mains tendues de tous ces maniaques, plongeant son regard clair de cowboy au plus profond du vôtre en vous serrant les doigts pour faire passer une sorte de passion furieuse, à la fois inquiétante et terriblement humaine.

Je suis ressorti de ce concert littéralement exceptionnel, hors du commun (1 h 40 de morceaux joués entre 150 et 200 km/h, ce n'est pas une chose qu'on voit tous les jours, croyez-moi, même quand on est un rock'n'roll motherf***r !) les jambes flageolantes, le cerveau explosé et le cœur en joie. Ce matin, juste avant d'écrire ces lignes, j'ai lu dans El Pais un article qui déplorait la mort du rock, soit disant tué par MySpace et Facebook, par les dérives des "stars" étalant leur intimité devant des millions de "faux" amis voyeurs : moi, je n'ai pas peur, car tous ces millions de décérébrés qui s'ébaubissent devant les clips de lady Gaga ou la dernière cure de désintox de Britney Spears n'ont jamais rien eu avoir avec le rock. Nous n'étions que quelques centaines à entremêler nos doigts hier soir avec le Reverend, mais je peux vous certifier que le rock étant bien vivant encore, hier soir à Madrid. »




photos de eric


Reverend Horton Heat est un groupe de rock américain, formé en 1985 par Jim Heath. C'est un héritier d'un style ayant obtenu ses lettres de noblesses grâce aux Cramps ou aux Meteors. Le groupe compose du fin fond du Texas un rock qui tient autant du psychobilly que du rockabilly en y injectant une ferveur toute particulière. Leur musique est un mélange de country, punk, swing big band et rockabilly.

(http://www.myspace.com/reverendhortonheat)



    •    1991 : Smoke 'em if You Got 'em (Sub Pop Records)
    •    1993 : The Full-Custom Gospel Sounds Of The Reverend Horton Heat (Sub Pop Records)
    •    1994 : Liquor In The Front (Sub Pop Records / Interscope Records)
    •    1996 : It's Martini Time (Interscope Records)
    •    1998 : Space Heater (Interscope Records)
    •    1999 : Holy Roller compilation (Sub Pop Records)
    •    2000 : Spend A Night In The Box (Time Bomb Recordings)
    •    2002 : Lucky 7 (Artemis Records)
    •    2003 : Live and In Color DVD (Image Entertainment)
    •    2004 : Revival (Yep Roc Records)
    •    2005 : We Three Kings / Christmas Favorites (Yep Roc Records)
    •    2006 : 20th Century Masters - The Millennium Collection compilation (Interscope Records)
    •    2009 : Laughin' and Cryin' with Reverend Horton Heat (Yep Roc Records)









Jim Heath : Vocals, Guitar
Jimbo Wallace : Big Mouth Bass, Backing Vocals
Paul Simmons : Drums/Percussion, Backing Vocals











   
1.    Reverend Horton Heat's Big Blue Car (Lucky 7 - 2002)
    2.    Now Right Now (It’s Martini Time - 1996)
    3.    I'm Mad (Smoke ‘Em If You Got ‘Em - 1990)
    4.    Callin In Twisted (Revival -2004
    5.    Indigo Friends (Revival -2004)
    6.    Galaxy 500 (Lucky 7 - 2002)
    7.    Bales of Cocaine (The Full Custom Gospel Sounds of RHH - 1993)
    8.    Its Martini Time (It’s Martini Time - 1996)
    9.    Big Little Baby (The Full Custom Gospel Sounds of RHH - 1993)
    10.    Psychobilly Freakout (Smoke ‘Em If You Got ‘Em - 1990)
    11.    No Saguaro In Texas (Laughin’ and Crying with RHH - 2009
    12.    Drinking And Smoking (Laughin’ and Crying with RHH - 2009)
    13.    Rural Point of View (Laughin’ and Crying with RHH - 2009)
    14.     Please Don't Take the Baby To The Liquor Store (Laughin’ and Crying with RHH - 2009)
    15.    Death Metal Guys (Laughin’ and Crying with RHH - 2009)
    16.    The Girl in Blue (Spend A Night In The Box - 2000)
    17.    Big Sky (Liquor In The Front - 1994)
    18.    Baddest Of The Bad (Liquor In The Front - 1994)
    19.    Five-O Ford (Liquor In The Front - 1994)
    20.    I Can't Surf (Liquor In The Front - 1994)
    21.    Wiggle Stick (The Full Custom Gospel Sounds of RHH - 1993)

        Encore

    23.    400 Bucks (The Full Custom Gospel Sounds of RHH - 1993)
    24.    The Jimbo Song / The Devil's Chasing Me  (Space Heater - 1998)
    25.    Big Red Rocket Of Love (It’s Martini Time - 1996)



 La durée du concert : 1h40

AFFICHE / PROMO / FLYER