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vendredi 26 février 2010

LA ROUX ~ Le Bataclan. Paris.












Opening : ADAM KESHER





Ce qu’en a pensé Vik :

« C’est une déferlante rousse qui arrive, cette fois, avec Bulletproof (voté Best New Acts of 2009). Une chanson pour le dancefloor, à laquelle il est difficile de ne pas succomber, une chanson que j’aime. Voilà le point de départ. Les critiques de la presse spécialisée, dix fois par mois, annoncent la découverte d’un nouveau génie musical, et c'est normal parce qu'ils doivent bien écrire quelque chose d’excitant, tout va tellement vite... tout doit toujours être nouveau. La Roux (un nom qui semble avoir été inspiré par un livre français trouvé par hasard), alias Elly (Eleanor) Jackson, ex-modèle, est une lolita pop avec une voix rauque et nasale (pas extraordinaire), androgyne, portant une crinière rousse avec une banane (inspiration A Flock of Seagulls ?) pleine de gel… avec un bon compositeur et producteur derrière elle. Les qualités de La Roux ?  Une bonne collection de singles, énergiques et électro, qui nous transportent au milieu de la période 80’s, celle de Blancmange, Yazoo  et Erasure, le tout sur un tapis musical de synthpop/New Wave... D’accord, ce n’est pas original, mais comparé à la plupart de la pop qu’on entend aujourd'hui, ça nous donne une bonne bouffée d'air frais. Juste une ruse de producteur ? A la première écoute de l’album éponyme, je répondrais : “oui”… Mais après quelque passage en boucle, on réalise que c’est impossible de rester à l'écart de cet album kitsch, plein de paillettes et de brillantine. La raison d'un tel succès, alors? Ce disque a été publié au bon moment, au plus fort de la résurgence du mouvement « Back to the 80s ». La Roux, récemment surnommée « The Rude » par Frankmusik (NME magazine), ne passe inaperçue, et l’ayant ratée le 7 novembre 2009 dans le cadre du Festival des Inrocks Tck Tck Tck (elle avait déclaré forfait), je me précipite au Bataclan, complet ce soir (rempli de jeunes filles), pour le premier concert parisienne de l’étoile des dancefloors anglais.

19h50 : Adam Kesher, un groupe français de Bordeaux, est chargé de la première partie. Deux guitares, une basse, deux synthés, et une batterie… et beaucoup d’énergie. Des notes qui virevoltent, des morceaux, qui sont pas trop mal, destinés à emballer le public, une rythmique frénétique qui ne change pas beaucoup, pour un rock post punk, dansant, presque new-wave, qui me rappelle néanmoins un certain nombre de références trop encombrantes, de Gang Of Four à Klaxons en passant par The Rapture. Les fans y trouvent sûrement quelques minutes de bonheur, moi je trouve ce groupe, malgré ma passion musicale envers la scène de la ville de Bordeaux, peu attachant. Un set de 40 minutes.

21h04 : Let's go ! Le revival 80s commence ! Dès que les lumières de la salle se sont éteintes, il était clair que le public était là pour danser. Des LED se mettent à clignoter au fond de la scène. Considérant l'immense succès commercial que l’album a reçu, il n’est pas surprenant de voir cette foule qui bourdonne et les pré-adolescents qui attendent impatiemment de sauter devant cette représentation audio et visuelle. C'est sous les accords de deux puissants synthés et d’une batterie électronique que La Roux balance Tigerlily, époque Supertramp, comme première chanson. Flottant entre l'éther et le sensuel, Elly Jackson, la moitié du duo electro-pop (Ben Langmaid, l’autre moitié ne joue pas sur scène, comme par exemple Will Gregory de Godfrapp), sort de la nuit en sautillant : elle a un air de Spirou, avec sa veste de twirling rouge et sa tunique brodée de sequins argentés, son pantalon noir à paillettes d'or, avec chaussures assorties.  La salle s’enflamme aussitôt, devant des panneaux massifs des LED d’un éclairage artificiel, jaune et rouge, un éclairage tamisé et bien contrôlé. Les synthétiseurs parviennent à percer la chaude atmosphère. Le public est jeune (très jeune), en majorité féminin, et désireux de voir de près cette figure androgyne (avec un visage typiquement britannique) et sa mèche en flamme, cette vague rousse qui a déjà conquis l'Angleterre et se prépare à envahir le monde, et naturellement, d’écouter la voix en vrai. Dés son apparition et les mots « Tonight out on the streets, I'm gonna follow you...», on est frappé par le naturel avec lequel elle prend possession de la scène en dansant, avec de nombreux déhanchements : elle recherche en permanence les regards de ses groupies. La voix ne semble pas au top au départ, avec un manque d’aigus (dû à un mal de gorge ?) et se trouve un peu trop couverte par la musique... la chanteuse dégage un sentiment d’appréhension nerveuse.

Un « Bonsoir Paris » et on enclenche sur un tiède Saviour (le bonus anglais de l'édition limitée de l’album), et à partir de là, l'auditeur est agréablement piégé dans ce tourbillon de sons électroniques qui arrive à toucher, de justesse, les cordes sensibles de l'émotion... I'm Not Your Toy (le quatrième single), Quicksand (le premier single) et As If By Magic… En direct, les sonorités sont très semblables à celles sur le disque, à la fois en ce qui concerne la performance vocale d’Elly et les arrangements, pour des parties électroniques qui présentent l'inconvénient de perdre en qualité si le groupe décidait d’apporter un peu de vie analogique, avec une vraie guitare et peut-être une batterie... Les sons électroniques, les rythmes rétro et la voix aliénante transforment l’atmosphère de l'album, mais captent l'attention presque de manière hypnotique. Les groupies crient fort à chaque refrain, ainsi que pour les accélérations de rythme, les mouvements d’Elly, et à chaque fin de chanson. Un phénomène télépathique un peu énervant, pour un spectacle qui ne mérite pas une telle dévotion… mais il faut se rendre à l'évidence : c’est la nouvelle jeunesse en cherche d'icône.  Arrive une surprise : en guise de sucrerie, une reprise « intéressante » de The Rolling Stones, le classique Under My Thumb, totalement ré-imaginé sur une rythmique électro sautillante et entêtante… pour le plaisir des jeunes qui ne connaissent pas la version originale (sur l’album “Aftermath” de 1966), mais une reprise horrible et pathétique pour les nostalgiques. Mauvais présage, car les reprises (non officielles) servent à rallonger un concert, et en plus, celle-ci est jouée en plein milieu du set...

Les chansons se succèdent : Cover My Eyes, Colourless Color, I’m not your Toy et son refrain intrigant : « This isn't another girl meets boy », In For The Kill (le quatrième single), et Fascination qui maintient vive la dimension surréaliste et onirique, ce qui est peut-être, la véritable force de La Roux… Elles s’enchaînent sur un fond continu de beats en succession rapide. Avec seulement deux claviers et un percussionniste, soit le strict minimum,  le chant est aussi clair que sur disque, sans playback, et tient l’ensemble du rythme plein d’énergie. À la fin du set, la foule de minettes, qui a encore beaucoup d'énergie à libérer, fait trembler la salle entière… mais est récompensée par le rappel.

Après une courte pause, le groupe (enfin, les 3 musiciens et Elly) est de retour sur scène pour jouer le pièce finale : la mélodie pétillante de Bulletproof, le troisième single, et le hit commercial des radios, une chanson aussi contagieuse que le Just Can't Get Enough de Depeche Mode, avec son rythme à la Yazoo (quand même l’un des mes groupes favoris de l’année 1982). La Roux fait se lever toute la salle et l’oblige à chanter : « This time I'll be Bulletproof, This time I'll be Bulletproof »... Puis, au lieu de poursuivre dans cette effervescence, la tornade rousse, avec son toupet toujours en place, remercie rapidement le public parisien pour son accueil : « Thank you » ! La météorite a éclaté sur la scène, la salle se rallume avec des ados en sueur et les roadies interviennent pour démonter le matériel… car demain, c’est le concert de Cologne !

Le spectacle s’est conclu en 48 minutes (faute de chansons et de tenue vocale), plus rapidement qu'il a commencé, avec une setlist ridiculement courte de 11 chansons, alors que tout le monde dansait… Et même si La Roux a livré une bonne performance devant un public emballé, Armour Love et Reflections Are Protection n’ont pas été joués, dommage. Les groupies ont été déçues ? Je ne sais pas, les lesbiennes sont des gens chics. Toutefois, je me demande toujours ce qui plaît tant chez Elly, qui puisse donner envie de crier comme les fans : « We love you La Roux » ? Il est clair qu’Elly Jackson doit encore travailler sa présence scénique un peu maladroite (une maladresse qu’elle essaie de couvrir avec des pas de danse), modifier son image de clone contemporain, travailler son charisme et sa voix accrocheuse. Les questions sur sa propre sexualité n’ont pas de réponse, mais cela peut attendre, ce n’est pas la priorité…

Alors ?  Préparez-vous pour la renaissance des années 80, du disco et du reste, et familiarisez-vous avec ce nom : « La Roux ». « Dansez, Dansez » au son de ces airs certes pas « réinventés », mais seulement relancés… Et peut-être en 2030, on trouvera encore des traces de cette poussière de météorite qui est tombée sur nos têtes ? Mais laissera-t-elle un souvenir aussi durable que le Sweet Dreams d’Eurythmics ?  La soirée a été agréable dans sa brièveté, comme une coupe de champagne un peu léger qui laisse un arrière-goût dans la bouche : un concert qui semble être de routine, un éclair... loin du rock. Séance de rattrapage, pour les absents et les groupies : le 13 mai à l’Olympia.


.. I'm having fun, don't put me down
I'll never let you sweep me off my feet
This time baby
I'll be Bulletproof...
»









La Roux est un duo anglais d'électropop fondé par Elly Jackson (chant et clavier) et Ben Langmaid (co-écrivain et co-producteur). Ils revendiquent des influences parmi les groupes des années 1980 comme Depeche Mode, Yazoo, Erasure, Tears For Fears, The Human League, Heaven 17...  La Roux se classa 5e du sondage de la BBC sur les musiques en 2009. The Guardian présenta en janvier La Roux comme un des meilleur nouveau groupe en 2009. L'album était en nomination pour le Mercury Prize 2009... Le troisième single Bulletproof se classa immédiatement 1er des meilleures ventes de singles.

http://www.myspace.com/larouxuk)


2009 - La Roux








• La Roux (Elly Jackson) (Voix)
•    Michael Norris (synthétiseur et ordinateur)
    •    William Bowerman (percussions)
    •    Mickey O'Brien (clavier et cœurs)














Tigerlily (La Roux - 2009)
Saviour (La Roux UK bonus - 2009)
I'M Not Your Toy (La Roux - 2009)
Quicksand (La Roux - 2009)
As If By Magic (La Roux - 2009)
Under My Thums (The Rolling Stones Cover)
Cover My Eyes (La Roux - 2009)
Colourless Colour (La Roux - 2009)
In For The Kill (La Roux - 2009)
Fascination (La Roux - 2009)

Encore

Bulletproof (La Roux - 2009)












La durée du concert : 0h48


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THE DUSTAPHONICS ~ La Maroquinerie. Paris.

















Opening: ISWHAT?





Ce qu’en a pensé Gilles B. :

« Suite des Nuits de l’Alligator, avec ce soir une affiche intéressante, mais peu connue du public hélas, ce qui va se ressentir sur le nombre d’entrées vendues pour cette soirée. Je dis hélas, car il faut bien dire que les deux groupes présents ce soir en valaient la peine. Pour ma part, c’est grâce au webzine Sounds Of Violence que je suis là, par la magie d’une invitation gagnée lors d’un concours organisé par le site (de l’aveu même d’un membre de ce site, les gens ne ce sont pas bousculés pour s’inscrire au concours !).

Mais peu importe, je suis là avec pour voir le groupe The Dustaphonics, que j’ai découvert donc à l’occasion de leur venue à ce festival, et suite à l’écoute de quelques titres sur leur MySpace qui m’avait suffisamment intrigué pour que je fasse le déplacement. Peu ou pas de gens que je connais lors de cette soirée, quelques étrangers (-ères plutôt) me semble-t-il. Je décide de m’assoir sur le côté gauche de la scène, le dos appuyé sur la colonne de la sono : autant s’installer confortablement…

Et c’est presque dans un anonymat total que le groupe de première partie fait son apparition, nous devons être au bas mot une cinquantaine dans la salle lorsque IsWhat ?! fait son apparition. Formation intrigante, composée d’un saxophoniste, un bassiste, un batteur et un chanteur. Le début de ce concert est une sorte de long solo de la part du saxo dans un style très Free Jazz. Et puis, au bout de cinq minutes c’est enfin au tour du chanteur d’entrer sur scène… et à ma grande désillusion, je constate que le show dévie maintenant vers le rap. Déception tout d’abord… et puis, je tends peu à peu l’oreille, ce n’est pas si mal que cela tout compte fait, car si le phrasé ne porte guère à confusion, musicalement, c’est autre chose, car IsWhat ?! est vraiment dans un univers ou le groove est omniprésent, et où l’on sent surtout une chaleur communicative entre les musiciens, une complicité qui fait que chaque morceau semble être un électron libre où l’improvisation devient une nécessité. La musique vit véritablement, et à partir de ce moment-là, on ne fait plus attention à ce caractère Hip Hop/Rap qui avait tout d’abord attiré mon attention. Le public en vient de plus en plus à participer, et le concert prend alors une autre dimension, avec beaucoup de chaleur qui se transmet partout dans la salle, où les sourires sont apparus désormais sur les visages. Pari gagné et de belle manière pour ce groupe quelque peu atypique, ils reviennent même pour un rappel ! Bravo tout simplement, car ils ont su, à la force de leur talent, retourner la salle.

On passe maintenant complètement à autre chose avec The Dustaphonics. J’avoue que je ne savais pas trop à quoi m’attendre, ne connaissant en tout et pour tout que ce que j’avais écouté sur le MySpace du groupe. En vérité, le groupe se présente en formation ultra classique, avec à sa tête Yvan Serrano Fontova - alias DJ Healer Selecta un français d’origine. Outre la musique elle-même, l’attraction principale du groupe, c’est bien entendu sa chanteuse Aina Westlye que l’on pourrait décrire comme un savant mélange de Tina Turner et de Lisa Kekaula (des Bellrays). C’est parti pour un  peu plus d’une heure de rock « old school », qui va de la soul au rockabilly, en passant par des purs moments de rock’n’roll. C’est anglais, mais on pourrait vraiment penser à un groupe américain. Un peu dommage que le public soit un peu frileux, surtout en début de concert, car le groupe tout entier se démène, avec beaucoup de bonne humeur, le tout attisé par le sex appeal de la chanteuse Aina Westlye, très attirante dans sa courte robe à paillettes. Le fantôme de Boo Diddley est présent sur scène, mais personnellement c’est véritablement aux Bellrays auxquels j’ai pensé, plus pur rock’n’roll sûrement mais tout aussi festif. Les clichés au années 60 sont bien là ce soir, mais ce n’est jamais ennuyeux. Sans être véritablement géniaux, les Dustaphonics nous redonnent le goût des choses simples, avec une musique que certains qualifient « d’un autre âge », mais en tout cas une musique jouée avec beaucoup de sincérité et de passion. Parler des morceaux joués serait présomptueux de ma part, puisque je connaissais pratiquement aucun morceau avant le concert, mais je retiendrai (merci la set list !) Burlesque Queen, entre autres.

Voilà, c’était un concert un peu atypique, hors des modes et des hypes incessantes, mais aussi le genre de concert dont peuvent être fiers les organisateurs des Nuits de l’Alligator. »






photos de gilles b

(http://www.myspace.com/iswhatsince1997)



The Dustaphonics Rockin'band (Healer Selecta), groupe anglais, est la nouvelle bande Healer Selecta (AKA Fontova Yvan Serrano), Dj, producteur, musicien et fondateur du légendaire groupe londinenese Raison d'être, un groupe qui a été exploitée à Londres plus de 10 années parrainé par des figures légendaires de r & b, yr'n'r âme comme Bo Diddley, Spanky Wilson, Wanda Jackson ou le très Tura Satana.

(http://www.myspace.com/thedustaphonics)







Yvan" Showman" Serrano Fontova aka Healer Selecta Twangy Guitar/prod,
 Aina Vocal/Lyrics
 Dave Koor, Piano,
Jonny Drop drums,
Simon Lovelock, Bas













La durée du concert : 0h52

AFFICHE / PROMO / FLYER