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jeudi 4 juin 2009

Neil Young ~ Le Zénith. Paris.









Première Partie: LAURA MARLING






Ce qu’en a pensé Gilles B.:

« Qui aurait cru l'année dernière que Neil Young reviendrait si vite pour une nouvelle tournée ? Pas moi en tout cas ! Et quand je pense qu'il y a 16 mois on se posait la question de savoir si le vieux lion tiendrait encore debout, s’il n'était pas devenu tout simplement un légume, ou tout du moins un vieillard incapable de nous faire revivre sur scène les fresques magnifiques qu'il avait pu créer tout au long des décennies passées. Donc ce fut une divine surprise que l'annonce de ce nouveau concert parisien ! Ce qui le fut beaucoup moins, c'est une fois de plus le prix exorbitant des billets : encore une fois, c'est Live Nation, l'ogre, qui organise ce concert, mais on peut raisonnablement penser que l'artiste a toujours son mot à dire sur le prix des billets : 58 euros la fosse, ce n'est pas donné, mais pas loin de 100 euros dans les gradins, c'est du vol. Il faut le dire, tous ces "grands" artistes, aussi prestigieux qu'ils soient, sont aussi pour la plupart des voleurs. J'ai la chance de pouvoir me payer un billet, mais combien d'autres aurait voulu venir et n'ont pas pu à cause du prix ?? Je sais que c'est un sujet qui revient assez souvent, mais je crois qu'il fallait une nouvelle fois le dire.

En tout cas le Zénith a fait le plein, in-extremis, deux jours avant la date du concert, je prévois donc d'arriver tôt pour assurer nos places au premier rang. C’est chose faite quelques heures plus tard, Gilles P, Eric, JP et moi, nous nous retrouvons très bien placés, devant, sur les barrières, pendant que le reste de la bande a préféré la tranquillité des gradins. Public hétéroclite ce soir; des jeunes qui découvrent le loner en concert, d'autres qui doivent le suivre - comme nous - depuis pas mal de temps (40 ans en gros), bref il y a de tout ce soir, mais surtout un public fervent admirateur de Neil Young. Après des embrouilles - malheureusement presque systématiques lors des concerts (« je suis petite, laissez-moi passer devant, je vous dérangerai pas... ») - qui finissent comme toujours par des insultes (c'est terrible de voir des gens qui arrivent tard et veulent bien entendu être au premier rang), le calme reprend le dessus, et la question se pose maintenant de savoir quelle sera la première partie.

Eh bien c'est une vieille (enfin pas vraiment) connaissance en la personne de Laura Marling, plus habituée à jouer dans des salles comme le Café de la Danse que dans un Zénith bourré à craquer. On sent donc la jeune femme quelque peu impressionnée par ce contexte, mais elle va tout de même faire un set ultra court, sans fausse note, entourée de trois musiciens. Bon, je ne suis pas ultra fan de la demoiselle, mais ce n'était pas pire que Pegi Young au Grand Rex, je dirais même mieux c'était plutôt sympa, surtout le dernier morceau qu'elle a joué, bien enlevé et entrainant.

Contrairement à beaucoup de gens qui viennent assister à un concert, je ne suis plus du tout impressionné, ou plutôt je n'ai plus cette fébrilité que je ressentais lorsque j'attendais l'arrivée de mes artistes préférés. Les années ont gommé cet état d'excitation, parfois je le regrette car c'était bon, ce sentiment qui nous envahissait à l'approche du début d'un concert. Non, c'est serein et sans espérance ni ferveur particulière que j'attends que les lumières s'éteignent. Je sais que cet état que l'on pourrait qualifier d'émerveillement, je le ressens uniquement quand l'artiste me fait décoller et me surprend. Sur scène, c'est comme d'habitude une sorte de foutoir organisé, une multitude de petits amplis Fender qui doivent avoir plusieurs décennies de concerts derrière eux, vu leur piteux état, le traditionnel téléphone rouge, et puis des instruments disposés de manière assez hétéroclite : Neil Young sur scène, c'est ça... Les musiciens sont les même qu'au Grand Rex, et Neil apparaît enfin, toujours avec un certain embonpoint, le cheveu long mais qui se fait rare. Peu importe, car dès qu'il prend sa Gibson, la magie commence à renaître. Quel sera le répertoire ce soir ? Question cruciale tout de même. Premier morceau : Love & Only Love, l’un des tout meilleurs de « Ragged Glory », et déjà le loner semble en forme, ça démarre tout électrique, et j'observe attentivement, je me coule dans l'ambiance. Mince, c'est l'intro de Hey Hey My My !!! Dire qu'il ne l'avait pas joué l'année dernière, et cela m'avait manqué. Ouais, la version est bonne ce soir, bonne mais pas extraordinaire. La raison est simple : Le son tout simplement. Ok, c'est compact et c'est clair, on distingue parfaitement tous les instruments, mais hélas c'est une fois de plus sous amplifié. L'intro de Hey Hey My My, elle aurait du me péter les oreilles avec ce fameux son saturé et tellement prenant que seul Neil Young sait tirer de sa guitare. Petite déception donc, mais cela ne m'empêche pas de chanter à l'unisson "Rock'n'roll Can Never Die". Mais paradoxalement, c'est à partir de cette légère déception que pour moi le concert s'est enfin ouvert à mes yeux et à mes oreilles. La set list d'abord, on la découvre au fur et à mesure, et ce n'est que du bonheur. Et puis Neil est tout simplement en forme, il tient la baraque, il nous éclabousse de son talent et surtout c'est là, dans son élément, le live qu'il est tout simplement grand. Le bonheur prend maintenant place progressivement, crescendo. Dorénavant l'excitation me gagne, plus que de l'excitation d'ailleurs c'est simplement le plaisir de recevoir ce que l'on n’osait pas trop espérer, ou tout du moins qu'on ne pensait plus pouvoir ressentir avec le vieux briscard en face de nous, une sorte de jouissance intime : car ce que Neil Young nous donne ce soir, on le prend pour soi, presque égoïstement… Quand je ferme les yeux, Neil joue uniquement pour moi ce soir. Fascination pourrait être une bonne définition de ce que procure Neil Young quand il attaque l’une de ses grandes fresques, et non des moindres, Cortez The Killer. Gilles P, d'habitude si réservé, me donne un petit coup de coude dès l'intro, et me balance un petit sourire, et à partir de ce moment là, le concert basculera dans une sorte de rêve onirique. Neil Young, c'est bien sur un son de guitare inimitable, mais c'est aussi une voix, unique qui, malgré l'outrage des années, reste reconnaissable entre toutes. Et Cortez va me bercer pendant de longues minutes, tant par la guitare que par la voix. Les yeux fermés une fois de plus, rien ne me distrait, juste la musique et cette énorme fresque qui une fois de plus me bouleverse. Et la version de Cinnamon Girl qui suit enfonce tout simplement le clou, grandiose comme la chanson, l’une de mes quatre ou cinq préférées de Neil. Comme d'habitude, le backing band est impeccable de précision. Oh bien sûr, il ne faut pas compter sur eux pour être démonstratifs, mais en avons-nous vraiment besoin ? Non, car ils tissent méthodiquement et avec précision les trames des chansons sur lesquelles Neil vient poser sa touche musicale, reconnaissable entre toutes.

Et, après une heure de musique incandescente, le groupe quitte la scène : séance acoustique en perspective. Je ne vais pas dire que c'est ma hantise, mais j'ai toujours préféré - et de loin - Neil Young électrique. Mais décidemment, nous somme bénis par les dieux ce soir, car cet intermède va se révéler presque parfait. On est loin des longueurs du set acoustique du Grand Rex. Ce soir, c'est tout d'abord seulement cinq morceaux, et rien que du bon. Avec une petite préférence pour Comes A Time que j'ai été heureux de réécouter. A noter aussi Neil Young à l'orgue sur Goin' Back je crois. Ce qui est toujours saisissant avec lui, c'est qu'il accorde très peu, voire aucune attention au public. Pas de merci ni même quelques mots envers la foule, rien de tout cela. C'est toujours l'air renfrogné et bourru qu'il aborde chaque morceau ou presque, et lorsque j'ai réussi à le photographier, Gibson en bandoulière avec un bras passé négligemment autour du pied de micro, et surtout un grand et véritable sourire destiné à je ne sais pas trop qui backstage, une autre façade de Neil Young est apparue.

Et c'est reparti pour un final entièrement électrique, avec tout d'abord Mansion On The Hill (troisième morceau extrait de « Ragged Glory »), puis ce sera Behind The Wheel le seul extrait de « Fork In The Road » (un signe, ça, qu'il ne joue qu'un seul morceau de son dernier album). Et puis... tout simplement LE sommet du concert : dès les premières mesures de Rockin' In The Free World, j'ai su que le morceau serait épique. Et pourtant, il ne fait pas parti de mes préférés. Mais là, le vieux lion nous a carrément bluffés. La version fut tout simplement titanesque, pleine de rage… et si la rage habite encore Neil Young, c'est bon signe. Un final qui durera avec trois fausses fins et donc bien sûr trois nouveaux départs, on aurait dit qu'il ne voulait pas que le morceau s'arrête (nous non plus, d'ailleurs). L'électrochoc tout simplement.

Pas trop le temps de discuter avec les copains, mais les visages en disent long. Retour sur scène et d'un coup je vois deux ailes descendre du ciel, yes ! c'est Like A Hurricane qui s'annonce. Il ne manquait plus que ce morceau pour que la set list soit presque parfaite. Ben Keith se place alors derrière le fameux clavier aux allures d'ange, et encore une fois nous avons droit à une version grandiose de Like A Hurricane, bien supérieure à celle du Grand Rex. Le final, lui, sera traditionnel (tout du moins lors de cette longue tournée), et c'est bien sur A Day In The Life, avec en apothéose un Neil Young plié contre ses amplis en train de casser ses cordes de guitare une par une. Et quand tout le groupe vient saluer, ce sont des grands et francs sourires qui nous font face.

Nous sommes tous encore sous le choc, des étoiles plein la tête, des bribes du concert qui sont encore dans nos esprits, nous avons du mal à quitter tout cela, tant ces deux heures passées ont été belles. Hormis le concert de l'Ile St Germain en 1982, c'est certainement ce soir le plus beau concert de Neil Young auquel j'ai assisté. Et comme j'aime bien apporter une petite dose de critique aux gens et aux concerts qui m'ont plu, je vais tout de même dresser une petite liste des petits plus que j'aurais aimé avoir ce soir. Le son d'abord, pas assez fort, hélas, mais c'est une constante en France (105 DB). La durée du concert, 2h c'est très bien mais j'aurais rêvé d'un Hidden Path d'une bonne vingtaine de minutes, d'un Are You Ready For The Country, d'un petit morceau de « Reactor » (Opera Star, pourquoi pas ?) album que je dois être seul à aimer... ou alors Southern Man, voire Cowgirl In The Sand !!! Oui, là le concert aurait été parfait. Mais franchement, le vieux briscard nous aura une fois de plus surpris et presque comblés par ce magnifique concert.

Pas grand chose à rajouter, les avis autour de moi sont unanimes, que ce soit Eric, Gilles P ou Jean Pierre qui m'a fait plaisir ce soir en prenant son pied. Quant à Vincent, il est tout simplement aux anges. Et malgré le prix une fois de plus exorbitant des t-shirts, je me laisse tenter pour rapporter un dernier souvenir de cette très belle soirée. Y aura-t-il un nouveau come back de Neil Young dans deux ou trois ans ? Qui sait !!!! »





photos de gilles b


Neil Young est auteur-compositeur-interprète et guitariste de folk, country et rock canadien. Il est devenu l'un des musiciens les plus respectés et influents de sa génération. Commercialement, son apogée se situe au début des années 1970 avec les albums After The Gold Rush et Harvest en plus de son rôle dans le très populaire groupe Crosby, Stills, Nash & Young. Figure emblématique de la génération de Woodstock puis de celle de Nirvana, Neil Young a traversé les décennies sans encombres grâce à sa voix unique, sa guitare omniprésente et ses textes très personnels.

(http://www.myspace.com/neilyoung)





















Avec Buffalo Springfield

* Buffalo Springfield, Atco (janvier 1967)
* Buffalo Springfield Again, Atco (février 1967)
* Last Time Around, Atco (août 1968)
* The Best - Retrospective, Atco (1969)

* Buffalo Springfield Box Set, Warner (2001)

Albums studios
* Neil Young (1968)
* Everybody Knows This Is Nowhere (1969)
* After the Gold Rush (1970)
* Harvest (1972)
* On The Beach (1974)
* Tonight's the Night (1975)
* Zuma (1975)

* American Stars 'n Bars (1977)
* Comes a Time (1978)
* Rust Never Sleeps (1979)

* Hawks & Doves (1980)
* Re-ac-tor (1981)

* Trans (1982)
* Everybody's Rockin (1983)
* Old Ways (1985)

* Landing On Water (1986)
* Life (1987)
* This Note's For You (1988)
* Eldorado (EP, 5 titres Japon et Australie) (1989)

* Freedom (1989)

* Ragged Glory (1990)
* Harvest Moon (1992)
* Sleeps with Angels (1994)
* Broken Arrow (1996)
* Silver & Gold (2000)

* Are You Passionate? (2001)

* Greendale (2003)

* Prairie Wind (2005)

* Living with War et Living with War: In the Beginning (2006)
* Chrome Dreams II (2007)
* Fork in the Road (2009)


Bandes originales de films

* Journey Through The Past (1972)
* Made In Heaven (1985)

* Dead Man (1995)
* Year of the Horse (1997)


Enregistrements en public

* Time Fades Away (1973)
* Live Rust (1979)
* Weld (1991)

* Arc (1991)
* Unplugged (1993)
* Road Rock V 1 - Friends & Relatives (2000)

* Live in San Francisco, 1978 (Sorti en 2008, uniquement sous format vinyl ou DVD).


Neil Young Archives Performance Series (NYAPS)

* Live at Fillmore East - 1970 (2006)
* Live at Massey Hall - 1971 (2007)
* Sugar Mountain - Live at Canterbury House 1968 (2008)

Avec Stephen Stills

* Long May You Run, Reprise (1976)


Au sein de Crosby, Stills, Nash & Young

* Déjà vu, Atlantic (mars 1970);
* 4 Way Street, Atlantic (avril 1971);
* So Far, Atlantic (juillet 1974), compilation;

* American Dream, Atlantic (novembre 1988);
* CSN Box 4cd Set, Atlantic (décembre 1991), anthologie;
* Looking Forward, Reprise (octobre 1999).
* Déjà Vu Live (juillet 2008)

Avec Pearl Jam

* Mirror Ball (1995)
* Merkin Ball (1995)


Compilations
* Decade - Reprise (1977); 37 titres dont 6 inédits.
* Lucky Thirteen - Geffen (1993); 13 titres dont 5 inédits.

* Mystery Train - Polydor (2001)
* Greatest Hits - Reprise (2004)


Projets abandonnés

* Homegrown - (1975);

* Chrome Dreams - (1977);

* Titres inédits : War song.


Participations
* 1971 : She Used To Wanna Be A Ballerina de Buffy Sainte-Marie (Vanguard) avec Ry Cooder, Crazy Horse... produit par Jack Nitzsche.
* 1971 : If I Could Only Remember My Name de David Crosby
* 1978 : Crazy Moon de Crazy Horse.
* 1996 : Wrecking Ball de Emmylou Harris.

* 2005 : Man Alive! de Stephen Stills.
* 2007 : Pegi Young de Pegi Young.





Neil Young - guitar, guitjo, harmonica, piano, vocals

Ben Keith - pedal steel, lap steel, guitar, organ, background vocals

Rick Rosas - bass, background vocals

Ralph Molina - drums, background vocals

Pegi Young - background vocals, vibraphone

Anthony Crawford - background
vocals, piano






1. Love And Only Love (Ragged Glory - 1990)
2. Hey Hey, My My (Into The Black) (Rust Never Sleeps - 1979)
3. Everybody Knows This Is Nowhere (Everybody Knows This Is Nowhere – 1969)
4. Pocahontas (Rust Never Sleeps - 1979)
5. Spirit Road (Chrome Dreams II - 2007)
6. Cortez The Killer (Zuma - 1975)
7. Cinnamon Girl (Everybody Knows This Is Nowhere – 1969)
8. Oh Mother Earth (Ragged Glory - 1990)
9. Don't Let It Bring You Down (After The Goldrush - 1970)
10. Goin' Back (Comes A Time - 1978)
11. Comes A Time (Comes A Time - 1978)
12. Heart Of Gold (Harvest – 1972)
13. Old Man (Harvest – 1972)
14. Mansion On The Hill (Ragged Glory - 1990)
15. Behind The Wheel (Fork In The Road - 2009)
16. Rockin' In The Free World (Freedom – 1989)

Encore

17. Like A Hurricane (American Stars 'N Bars - 1977)
18. A Day In The Life (The Beatles Cover)La durée du concert : 2h00

AFFICHE / PROMO / FLYER







via The Insider




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