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lundi 14 janvier 2008

Babyshambles - L'Olympia. Paris.





Première Partie : Second Sex



Ce qu’en a pensé Gilles :

« J'hésite... Oui, j'hésite vraiment pour donner un titre à cette chronique. Est-ce "Chronique d'un désastre attendu" ou alors "La plus grande escroquerie du rock'n'roll" ?

Mais avant cela, pourquoi suis-je allé à ce concert ? Tout d'abord Babyshambles et moi, c'est 4 années qui vont de déceptions en déceptions. Après la parenthèse Libertines (encore un "grand groupe" ceux-la !) arrive 2004, je découvre le groupe (première mouture) sur scène en Angleterre par le biais de plusieurs vidéos. Un désastre. Et puis l'album, des morceaux écoutés par ci et par la, aucune accroche, pas de talent dans ce groupe. Puis Rock'n'Folk qui nous inflige tous les mois (ou presque) des photos ou des articles. Ou est donc la musique la dedans ? Un ou deux DVD de concerts, dont le Glastonbury 2007, où surnagent péniblement un ou deux morceaux. Enfin un second album péniblement repêché par un Delivery rescapé des années 60. Mais il fallait que je vois de mes yeux, que j'écoute surtout... et quoi de mieux que l'Olympia pour se forger définitivement une opinion ? Dernier argument, la diffusion il y a 3 ou 4 semaines de l'émission Taratata, où Doherty m'est apparu comme un gamin plutôt sympa, paumé certainement, mais drôle (il faut bien l'être devant les questions stupides de Nagui). Bref j'ai eu de la compassion pour le personnage (la prestation live suivant l'interview étant proche du désastre).

Et me voici donc devant le fronton de l'Olympia pour ce premier concert de 2008, j'attends Vincent, j'en profite pour assister à l'ouverture et à la ruée des ados dans le long couloir menant à la salle proprement dite. Des ados formatés, même coupe de cheveux, même jean étroit, la cigarette au bec, se voulant branchés quoi ! Mon Vincent arrive enfin, direction l'Olympia (le café pas la salle) pour se préparer à notre concert. Arrivée 5 minutes après de Philippe Manœuvre, chaperonnant les membres du groupe Second Sex, ca promet... 19h30, on rentre dans l'Olympia, non sans avoir préalablement pris la traditionnelle photo du fronton illuminé en lettres sang et or. Mezzanine, légèrement sur la gauche, troisième rang, les places sont bonnes, la fosse commence à se remplir... par contre, le balcon est aux 3/4 vide. Sylvie nous rejoint, elle sera légèrement derrière nous.

20H09, apparition a la fois sous les applaudissements (les premiers rangs) et les sifflets (les derniers rangs) de Second Sex. On aimerait avoir de la sympathie pour ces jeunes gens mais franchement c'est impossible : la musique, l'attitude, tout est formaté. On veut nous faire croire que c'est cela le renouveau du rock, allons donc ! 29 minutes chrono, des morceaux qui s'enchaînent sans que l'on puisse les différencier, une attitude frime, quoi dire d'autre, assez consternant, suis pas vraiment fier de cette nouvelle scène française, malheureusement à mille années lumières de la scène anglaise ou US. Second Sex et compagnie, c'est la Star Académie du rock'n'roll, malheureusement ! Avec dans le rôle du directeur un Philippe Manœuvre pitoyable et malheureusement de plus en plus à coté de la plaque. Les 200 fans des premiers rang sont contents, le reste de la salle s'en fout complètement, de toute façon la majorité des gens sont juste venus pour voir le phénomène de foire Pete Doherty, le reste n'étant qu'un prétexte.

Ah Doherty, depuis Taratata, j'éprouve de la tendresse envers ce gamin, juste lui, pas sa musique, un mec un peu paumé, sourire enfantin, un môme quoi, un môme frondeur mais touchant quand même. On verra ce que donnera le concert, pourquoi pas un miracle, le déclic, le concert qui vous prends aux tripes, qui vous donne l'envie de hurler, on verra bien... Les gens autour de nous arrivent en dilettante, cela m'énerve toujours, ils s'en foutent de manquer la première partie, je n'aime pas cette attitude, ce n’est pas respectueux envers les artistes : même si c'est Second Sex aujourd'hui, il faut les respecter... Même si on n'aime pas, au moins il faut voir pour pouvoir juger. Bref, vous l'aurez compris, le public de la mezzanine est tout sauf un public rock, juste des gens pour qui ce concert est une occasion de sortir, rien de plus, ils se moquent bien de manquer le début, ils préfèrent aller chercher leur bière, souvent plusieurs fois pendant le concert, comme cela ils nous emmerdent à passer devant nous, nous forçant à nous lever, ou à discuter sans arrêt (et généralement pas du concert).

Bon, mon coup de gueule est fini, restons calme en attendant les Babyshambles. Vincent descend 3 rang plus bas pour mieux capter le concert, il est 21h10 environ et l'ambiance monte d'un cran sous les hurlements des ados en folie (beaucoup de garçons cette fois par rapport à certains concerts). On se lève, Pete est habillé traditionnellement d'un grand manteau et porte bien sûr son chapeau, qu'il enlèvera d'ailleurs assez rapidement. La scène est assez dépouillée, juste les amplis et l'estrade où est juchée la batterie. Premiers riffs, hurlements, et puis Pete regarde les techniciens, fait signe au groupe de s'arrêter : faux départ, que se passe-t-il ? On ne sait pas, en tout cas Pete réamorce le concert... mais cette fois-ci, ce n'est pas le même morceau, c'est l'intro caractéristique de Delivery que l'on entend et... mais non, cela s'arrête une fois de plus, c'est quoi ce boxon ? Je commence à me poser des questions... cela repart pour s'arrêter quelques secondes plus tard. Bref, le morceau commencera seulement à la 5ème tentative. Sans que l'on sache ce qui s'est véritablement passé, mais je pense très sincèrement qu'ils n'ont pas répété, qu'ils ne savent pas vraiment ce qu'ils vont jouer, bref ils sont là en touristes quoi ! Et hélas le plus inquiétant, reflétant malheureusement ce que j'avais déjà vu plusieurs fois auparavant, c'est tout simplement l'interprétation catastrophique de cette chanson : bâclée, on dirait que la version est ralentie, comme un 45 tours joué en vitesse 33 tours. Et puis le reste sera du même tonneau, un groupe insignifiant sauvé seulement par l'aura de Doherty et encore... Le gros problème de Babyshambles, c'est que les morceaux, pratiquement TOUS les morceaux sont faibles, très faibles : il n’y a pas de compositions qui ressortent, on ressent une monotonie, puis une véritable irritation due au fait que l'on a l'impression d'entendre un orchestre bastringue, désaccordé, qui plombe toutes les interprétations. Le son est très moyen, voire pas terrible pour l'Olympia, sûrement le plus mauvais depuis que la nouvelle salle existe (je n'ose pas imaginer ce que cela aurait donné à l'Elysée Montmartre...).

Bon, Doherty gesticule bien un peu, mais il n’y a pas d'émotions, c’est la routine, il doit se demander ce qu'il fout là, à la limite. Moi j'étais venu pour subir un choc musical, il n'a pas eu lieu. Pas grave, Pete va bien nous faire un truc bien rock, bien branché, bien Eudelinien, une petite ligne de coke sur scène ? Même pas !! C'est quoi, ce bordel ?! C'est zéro musicalement, et on n'a même pas droit à un petit scandale ou quelque chose de bien trash ? Merde je suis déçu, moi ! Je passe quand même le temps on regardant une partie de la fosse onduler (toujours la partie gauche), évidemment beaucoup d'évacuations par le service d'ordre (quelques adolescentes sont même sorties évanouies). Petit baston au centre de la salle qui passe inaperçu aux yeux du service d'ordre. Ah oui le service d'ordre, parlons en !! Edifiant de connerie ! Le sport ce soir, c'est la chasse aux photographes amateurs, armés de leurs petits appareils compact !! N'importe quoi ! Et lorsque l'on pense que ça doit venir du management du groupe, ce n’est pas brillant... Bon, je m'ennuie toujours ferme, mais il y a enfin un truc qui me fait sourire. Cela fait 3/4 d'heure que le groupe joue, et Pete décide de s'en griller une petite. Et ce que je n'avais jamais vu et qui relève de l'exploit, c'est de voir un mec la cigarette aux lèvres et chantant en même temps !! Du jamais vu !! C'est vrai que cela m'a fait sourire car c'est le seul moment ou j'ai trouvé Doherty cocasse et original, essayez donc vous de faire la même chose, vous verrez ! Le concert se poursuit dans la même routine, autour de nous ce n'est pas vraiment le délire, l'ambiance au balcon est plutôt tiède. Le groupe, lui, continue dans sa lancée, il se concerte souvent avant chaque morceau, dos au public : « on joue quoi maintenant ? » « Ben je sais pas ... » « Delivery ? » « Ben non Pete, rappelle toi, on l'a déjà joué tout à l'heure. » « Ah oui, t'as raison ! Choisis donc, toi ! » « Un morceau des Libertines ? » « Ah oui, bonne idée !! »... Et cela repart, toujours sur le même tempo lancinant et fatiguant. L'exception viendra quand même de la fin du concert, des 2 derniers morceaux pour être plus exact. Pete a délaissé sa guitare (et tout compte fait, j'ai trouvé cela mieux) et j'ai pu enfin entendre quelque chose, non pas de cohérent, je ne suis pas venu pour cela, mais quelque chose qui me faisait enfin vibrer (enfin un petit peu). Oui, ce fut un assez bon final, avec ce que j'ai cru être Killamangiro mais qui était en faite Pipedown, et surtout un bon Fuck Forever pour clôturer le concert (Pete cassera entre temps un micro et le balancera à la foule). Il remet son chapeau, enfile son manteau et disparaît de la scène, on attend le retour du groupe, mais Sylvie me donne un coup de coude, et me dit qu'ils ont rallumé la salle, je lève les yeux et effectivement, les lumières sont bien là, signe que l'on va maintenant rentrer à la maison. Avec un drôle de sentiment, celui de n'avoir rien vu, en cherchant à comprendre ce qu'il y a d'intéressant dans ce groupe, hormis les frasques personnelles de son leader.

Vincent nous rejoint, furieux et exalté, je n'arrive pas à en placer une, il est véritablement en colère et c'est rare ! Mais je le comprends. Moi, franchement je ne m'attendais pas à un miracle, j'aurais bien aimé, mais il ne faut pas rêver. Le balcon est déjà presque vide, la salle ne proteste même pas énormément à cette fin plutôt tronquée. Babyshambles, c'est bien quand on a 15 ans, à 18 on passe déjà à autre chose, ce groupe n'est juste qu'une image éphémère. Voila, c'est un concert qui ne restera guère dans nos mémoires, mais je suis certain que dans quelques semaines, un certain magazine de rock nous en dira le plus grand bien en nous affirmant avoir vu l'un des meilleurs groupe du moment, et les mômes de 15 ans y croiront pendant quelques temps, avant de se réveiller et de découvrir, je l'espère, l'immense richesse musicale que la scène rock dans sa globalité nous offre à tout les instants.

Ce soir, je repars même pas déçu. J'ai vu et voila tout. »



Babyshambles est un groupe de Indie Rock, Acoustique et Garage Rock britannique fondé en 2003 par Pete Doherty, ancien leader de The Libertines. Babyshambles et l'idole de la génération, Pete Doherty, la rock star la plus sulfureuse du moment, s'impose maintenant comme l'un des plus grands phénomènes du rock. Ils reviennent avec un deuxième album, solide et convaincant : Shotter's Nation.



Pete Doherty (Singer/Guitar)
Mick Whitnall (Guitar)
Drew McConnell (Bass)
Adam Ficek (Drums)





Carry On Up The Morning (Shotter's Nation – 2007)
(interrompu pour problèmes de son... ?,Time 1.10, et non terminé)
Delivery (Shotter's Nation – 2007)
(également interrompu 4 fois... !!!, puis repris)
Beg, Steal Or Borrow (The Blinding Ep – 2006)
Pretty Sue (* New Song)
Baddies Boogie (Shotter's Nation – 2007)
Unstookie Titled (Shotter's Nation – 2007)
Side Of The Road (Shotter's Nation – 2007)
Unbilo Titled (Shotter's Nation – 2007)
Boy David (* New Song)
Babyshambles Instrumental (* New Song)
Killamangiro (Down in Albion – 2005)
There She Goes (Shotter's Nation – 2007)
You Talk (Shotter's Nation – 2007)
Albion (Down in Albion – 2005)
Back From The Dead (Down in Albion – 2005)
I Wish (The Blinding Ep – 2006)
What Katie Did (The Libertines – 2004)
Pipedown (Down in Albion – 2005)
Fuck Forever (Down in Albion – 2005)




La durée du concert : 1h21

AFFICHE / PROMO / FLYER


















BabyShambles - Delivery

mardi 1 janvier 2008

Flyers ~ RNRM ~


L'Artwork de Vik :






























jeudi 20 décembre 2007

The Young Knives - Maroquinerie. Paris.








Première Partie : Jeffrey Lewis / Poney Poney



Ce qu’en a pensé Gilles :


« Nous voici donc au dernier concert de 2007, toujours à la Maroquinerie, ma salle fétiche (vous avez dû le deviner). Pour clore l'année, ce sera la 23ème édition des Inrocks Indie Club, avec ce soir en tête d'affiche les Anglais de The Young Knives, mais aussi l'Américain Jeffrey Lewis ainsi que le groupe français Poney Poney. Il fait légèrement moins froid que la veille, j'arrive tranquillement aux alentours de 19h00, il y a peu de monde. Les Anglais de Late Of The Pier ont annulé leur participation à cette édition, du coup il n'y aura que trois groupes ce soir. Ouverture tranquille vers 19h30, direction le premier rang à gauche de la scène. Pas de Robert Gil ce soir malheureusement, mais par contre pas mal d'autres photographes, ce qui est assez étonnant car il ne me semble pas que la réputation des Young Knives soit vraiment importante en France. Ce soir la salle sera à moitié pleine seulement.


Première partie, les Français de Poney Poney.Bon, j'ai trouvé cela assez laborieux même si ont émergé un ou deux bonnes compositions. Et, sorti du guitariste / chanteur, pas grand chose à dire. Applaudissements polis du public.


Maintenant je suis assez inquiet pour le groupe suivant, ou plutôt l'artiste suivant : Jeffrey Lewis. Même si je n'ai jamais rien entendu de lui, je m'imagine un set folk, quelque chose que je n'apprécie pas vraiment. Et à voir la guitare acoustique entièrement bricolée, je me prépare au pire ! Arrivée de Jeffrey Lewis ou plutôt du Jeffrey Lewis Band, car le lascar est accompagné, outre d'un batteur, de son frère à la basse et d'une organiste officiant sur un mini clavier (moog ?). Premier morceau et première excellente surprise, ça déménage, je veux dire par là que, premièrement, la guitare acoustique jouée en électrique, ça jette, surtout quand c'est le son est bien crade. Et deuxièmement, c'est musicalement magnifique.Oui, tout simplement ! Je me prends une bonne claque dans la tronche, j'accroche tout de suite à cette univers baltringue que nous propose Jeffrey Lewis. Devant lui, un laptop est posé sur un pupitre. Projection de diapos illustrant ses chansons minimalistes. Et l'évidence me vient vite à l'esprit, cela me rappelle tout simplement Violent Femmes, un groupe malheureusement trop méconnu. Au mini clavier, la dénommée Helen Schreiner assure un maximum. Parfois je retrouve aussi l'esprit d'un autre allumé trop injustement méconnu,Chris Knox. Bref ce furent 45 minutes de pur plaisir, une découverte pour moi, je me promets après le concert d'aller acheter les CD qui seront en vente au merchandising. Beau succès auprès du public.


Dernière ligne droite maintenant pour clôturer cette année de concerts bien chargée, The Young Knives. Je connais déjà le groupe par l'intermédiaire de leur mini LP et de leur premier album, pas géniaux mais avec quelques morceaux pas mal et beaucoup d'énergie. On va voir cela. Le trio - composé des 2 frères Dartnall (guitare et basse) ainsi que d’Oliver Askew - fait son entrée sur scène, on est loin des clichés des groupes de brit pop anglaise, ici pas de chanteur mignon et de fringant guitariste, non c'est plutôt du côté de chez les beaufs qu'il faudrait aller chercher leur look, leurs costards étriqués et fatigués : c'est clair qu'ils jouent surtout sur la dérision, leur physique n'étant pas leur atout majeur !


Autant le dire tout de suite, j'ai été relativement déçu par le concert... Le groupe développe une bonne image sympa, pas de problème... Mais là où le bât blesse, c'est tout simplement au niveau des compositions, que je trouve très faibles et pas vraiment enthousiasmantes, même si leur « post punk rock » dégage une certaine énergie.


A noter aussi le fait qu'une grosse partie du concert sera consacrée aux morceaux du futur album, qui ne m'ont pas semblé d'un grand niveau. Même en ce qui concerne les anciens morceaux (Rumour Mill - She's Attracted To), je n'ai pas vraiment décollé, je ne suis pas arrivé à prendre du plaisir. Rien à reprocher au niveau du son, c'était correct. Autre problème, trop de temps morts entre chaque morceaux, c'est bien gentil les blagues avec le public ou entre les deux frères, mais cela coupe le rythme.


Pas un grand concert, c'est sûr, pas foncièrement mauvais non plus, tout simplement quelconque. Voilà, je ne suis pas certain de retourner les voir, mais je vais quand même essayer d'écouter le prochain album. Je demande la set list, puis je ressors en n'oubliant pas d'aller acheter des cd de Jeffrey Lewis (qu'il me vendra lui-même d'ailleurs). Je suis un peu nostalgique, c'était mon dernier concert de 2007, je vais décrocher pendant quelques semaines avant de repartir pour une nouvelle année qui sera, j'en suis sur, riche en nouvelles émotions rock'n'rollienne !! »





The Young Knives, anglais, sont un indie rock et post punk band de Leicestershire, Le nom est basé sur un malentendu de «young knaves", qui a été retrouvé par la bande en fouillant à travers un livre. En juillet 2007, ils ont été en nomination pour le Nationwide Mercury Prize.




Henry Dartnall - vocals, guitar
Thomas "House of Lords" Dartnall - vocals, bass guitar

Oliver Askew - drums, backing vocals




THE YOUNG KNIVES
JEFFREY LEWIS




















La durée du concert : 1h00

AFFICHE / PROMO / FLYER



The Young Knives 'Walking on the Autobahn'