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mercredi 20 juin 2007

ART BRUT ~ Le Trabendo. Paris.












 Première partie : Sexual Earthquake in Kobe


 


Ce qu’en a pensé Eric :


« Sur la future liste des noms de groupe les plus débiles / amusants - l'un des projets les ambitieux de notre ami Gilles P. - gageons que "Sexual Earthquake in Kobe" figurera en bonne place. Les 3 Lillois - fans de Takeshi Kitano et de The Rapture (on l'aurait deviné en écoutant leur... euh musique) - qui ont donc choisi cet amusant pseudonyme sans se rendre compte qu'ils seraient condamnés à le répéter 10 fois à tous ceux qui, éberlués, leur demanderaient leur nom - ouvrent donc ce soir pour Art Brut devant un Trabendo vide. Les 12 personnes 1/2 dans la salle (je compte 1/2 pour le débile léger, ami de Patrick Eudeline qui viendra nous gonfler - mais j'y reviendrai...) ont quand même du mal à s'exciter sur cette electro post-punk qui sonne terriblement faux. 

Moi, je dois dire que, grand fan devant l'éternel de The Rapture, j'essaie vaguement de prendre du plaisir dans ces mini-déchaînements de boucles électroniques, mais il faut bien dire que pour eux, ce n'est pas gagné (pour reprendre l'expression favorite de Gilles B) : si l'imitation de Robert Smith qui sert d'unique expression vocale chez Charly le chanteur (?) est convaincante, elle est aussi assez irritante à la longue, et le pauvre garçon est tellement ridicule dans sa gestuelle scénique qu'on finit par les applaudir par pure pitié. Les Gilles sont consternés, je me sens d'humeur généreuse, ce soir, je dodeline donc de la tête pendant les 30 minutes de leur "show", quand même interrompu de manière très impolie au plein milieu d'une chanson par l'organisation de la salle.

La pause sera l'occasion d'un grand moment de souffrance, quand le déchet sous-humain mentionné plus haut, grand dadais de 25 ans et 6 d'âge mental, viendra nous demander à Gilles B et à moi si nous "faisons partie du business" !!! Il aura du mal à me croire quand je nierai mon appartenance au monde merveilleux de la musique, mais je lui darderai l'un de mes regards méchants qui font ma réputation, et il me laissera tranquille, pour se rabattre sur Gilles P., avec lequel il aura 15 minutes de conversation surréaliste sur Patrick Eudeline, l'un de ses amis donc, qu'il considère comme un shaman, un enfant, etc etc. La bêtise humaine n'a pas de fond, et nous nous débarrasserons du mongolien en lui refusant les 10 centimes d'Euro qui lui manquaient pour aller s'acheter une bière. L'abruti tient apparemment un fanzine, je regrette de ne pas en savoir le titre pour pouvoir connaître mieux ses brillantes théories sur les chemises à jabot, Brian Jones et ce que signifie "être Rock"...

La salle s'est maintenant un peu remplie quand Art Brut entrent en scène, nous offrant immédiatement la représentation visuelle du paradoxe hilarant de leur musique : d'un côté un groupe "Rock" déclinant les stéréotypes de la Rock Attitude, avec deux guitaristes "élégants et racés" tous droit sortis des pages magazines de la presse anglaise, une bassiste au look gothique et un batteur nerd souriant, de l'autre un front man surprenant, Eddie Argos, sorte de nounours gras en chaussettes dépareillées (sans chaussures je veux dire), la bedaine émergeant de sa chemise mal rentrée dans le pantalon, qui ressemble soit au comptable d'une PME de Castelnaudary en redressement judiciaire, soit au lointain cousin de Lisieux qui essayait de vous montrer sa bite chaque fois qu'il le pouvait. Disons donc que Art Brut sont à la fois brutaux et hilarants, ce qui est un mélange aussi détonnant que original. Les textes grandioses d'humour et d'esprit d'Eddie Argos sont déclamés, récités (l'homme n'a rien d'un chanteur, ni de Rock ni d'autre chose) sur un mur sonore - deux guitares à donf' - particulièrement réjouissant.

Art Brut suscite déjà une vraie passion chez ses spectateurs, qui ont inventé des rituels (on les acclame en criant "Top of the Pops, Top of the Pops !", on leur jette des chaussettes roses à rayures qu'Eddie se fera un plaisir d'enfiler pour le rappel), bref on s'amuse beaucoup dans la salle comme sur scène. Les écouter est un bonheur pour tous ceux qui aiment qu'on leur explose les neurones avec des rythmes keupons, voire skinheads, et même vaguement "metal". Les regarder est un délice : les 2 guitaristes, tout en restant incroyablement efficaces, font un concours de se toucher les tétons et les fesses tout en continuant à jouer, le batteur joue debout et porte un sourire illuminé du début à la fin. Quant à Eddie, ne sachant pas quoi faire de sa grande carcasse molle, il raconte des conneries (un long speech au milieu du merveilleux "Emily Kane", ode poignant à son 1er amour perdu, pour nous expliquer qu'il ne faut surtout pas croire les paroles des groupes de rock, et qu'il ne faut pas hésiter à épouser son premier amour !), se jette dans la (petite) foule, et a surtout l'air de jubiler d'avoir son groupe de malades qui ramonent à fond la caisse derrière lui.

A la fin, Ian Catskilkin réalise son rêve d'enfant et imite Jimmy Page sur une guitare double manche, et Mickey B dirige - comme chez les Fleshtones, pour les connaisseurs - la cérémonie d'adieu au public... "My Little Brother" (les larmes aux yeux tellement c'est bon !), "Nag Nag Nag" (metal !) et "Good Week-end" ("J'ai vu ma nouvelle girlfriend nue... 2 fois !") auront été les sommets furieux de ce grand petit concert très électrique et très excentrique. Nous sortirons donc ravis d'avoir autant ri et vibré. Bon délire, mon pote! »






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