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dimanche 22 juillet 2007

ARCADE FIRE ~ ARCTIC MONKEYS ~~ Les Arenes. Nimes.












Première Partie:


Ce qu’en a pensé Eric :

« C'est Gilles B. qui avait eu l'idée et nous avions suivi avec enthousiasme : pourquoi ne pas descendre un week-end à Nîmes pour assister à un concert du meilleur groupe du monde, Arcade Fire... a priori impossible de refuser ! En fait, la descente de Paris fut assez difficile, et je n'avais pas réalisé que le Samedi 21 juillet, deux millions de Hollandais et leurs caravanes chargées jusqu'au toit de provisions achetées au Hard Discount se rueraient aussi vers le Sud. L'arrivée à Nîmes, sinistre bourgade désertée par ses habitants, n'avait rien de folichon non plus, mais nous eûmes tôt fait de retrouver notre joie de vivre avec Gilles, Jean-Pierre et Monique, ainsi que Delphine, à coups de petit vin du coin et de rhum à la banane. Arrivés aux Arènes vers 17 h 30, Gilles prend une photo de Delphine avec William-little brother-Butler, nous nous faufilons parmi les ados fans de Arctic Monkeys pour arriver à entrer - comme d'habitude - les premiers dans l'enceinte : moment de panique pour trouver le chemin qui mène aux gradins côté gauche de la scène, nous courrons dans les couloirs de pierre comme les gladiateurs tentant d'échapper aux lions, Jean-"metal shoulder"-Pierre manque de s'étaler sur les premières marches d'un escalier qui a vu couler tant de sang, je saute par dessus les rambardes tel le kung fu master moyen, ouf ! Nous nous plaçons exactement là où nous avions prévu. L'attente commence sur une musique d'ambiance atroce, le ciel se couvre (Pleuvra ? Pleuvra pas ?).

En toute première partie, Albert Hammond Jr. est en vacances des Strokes, et vient avec deux autres guitaristes nous jouer 30 minutes de bon rock bien pêchu : les meilleurs moments sont quand les guitares hululent à l'unisson, portées par un son assez excellent (niveau sonore acceptable - beaucoup de lâches se précipitant vers leurs bouchons protecteurs - et surtout bien clair), les moins bons quand on l'impression d'assister à du sous-Strokes, ce qui est sans doute inévitable.

21h00 : Arctic Monkeys deviennent de plus en plus professionnels, c'est un fait indéniable, amplifié ce soir par la qualité impressionnante du son. Alex Turner lui-même est plus détendu qu'à l'habitude, et nous gratifiera de quelques mots sur le 'very nice setting' des arènes. Par rapport au Zénith, nous aurons droit à une nouvelle chanson, sur laquelle Alex Turner se fait remplacer à la guitare par un roadie (?), et qui me laissera dubitatif, et à une interprétation raisonnable du plus beau titre du second album, "505" (dont l'atmosphère sentimentale sera toutefois troublée par l'apparition face à la scène d'une slammeuse topless !). Par contre, nous serons privés de rappel, au bout de 70 minutes, sans doute du fait du timing serré de la soirée. Comme au Zénith, mon thermomètre personnel passera la zone critique sur "Brianstorm" et sur "... Dance Floor", toujours aussi efficaces. Ceci dit, on peut s'interroger sur l'évolution future de Arctic Monleys, qui paraissent déjà arrivés au bout de leur formule, et qui doivent aujourd'hui trouver comment passer à la vitesse supérieure, alors que leur énergie juvénile a fait long feu…

La nuit est tombée pendant le set d'Arctic Monkeys, et si nous échapperons à la pluie, le temps est assez frisquet pour la saison, avec le vent qui tourbillonne dans les arènes... La partie la plus jeune du public a quitté les lieux, mais les Arènes restent bien remplies, avec des spectateurs plus mûrs, que l'on espère motivés pour Arcade Fire. Las ! Quand les Canadiens débarquent sur scène à 23 h 00, après une vidéo d'hystérie chrétienne sensée nous alarmer sur l'état de santé mentale des US, on sent tout de suite que les choses ne sont pas à leur optimum. Si le groupe attaque le set avec une énergie impressionnante (d'ailleurs tout au long des 80 minutes, on aura vu Arcade Fire en plein bouillonnement, beaucoup plus déjantés que lors du concert de l'Olympia), le son a sérieusement régressé après Arctic Monkeys (moins fort, plus brouillon) et on sent bien que le public n'embraye pas immédiatement sur "Keep the Car Running". Ce soir, Arcade Fire vont devoir se battre, contre leur son décevant, contre le froid qui gagne la foule de vacanciers fatigués, et sans doute contre leur propre volonté d'emporter le morceau à tout prix, qui amènera les voix de Win Butler et de Régine Chassagne près de leurs limites.

Dans la tourmente, surnagent un "Haiti" à l'arraché, avec la totalité du groupe qui semble atteinte de la danse de Saint-Guy (on ne parle même pas des habituels ludions Tim Kingsbury et Richard Parry, déchaînés du début à la fin), et plus tard une version légère de "Neon Bible" qui confirme leur goût pour l'exploration musicale. Il faudra attendre la dernière demi-heure pour que, enfin, alors que l'on commence un peu à désespérer de voir le show décoller, tout finisse par se mette en place : une version stupéfiante de force de "Power Out", suivi par le toujours terrassant "Rebellion", pour nous rappeler enfin pourquoi et comment Arcade Fire sont le plus grand et le plus beau groupe de Rock en activité. Win Butler sait alors qu'il a gagné, et il est clairement plus détendu (témoin sa boutade mi-figue mi-raisin : "c'est fantastique d'être ensemble à jouer ici ce soir avec Arctic Monkeys, nos albums sont côte à côte dans les bacs : A-R-C !... C'est un peu comme The Cult et Cure, ou Slade et Slayer !").

Déjà le rappel - le set, comme celui de Arctic Monkeys, est un peu écourté ce soir - avec un "Intervention" bouleversant (Gilles, assez accablé une partie du concert, me parait alors rasséréné !), suivi d'une version allongée de "Wake Up" pour faire danser et chanter la foule, enfin réveillée, jusqu'à la fin...

On repartira de Nimes sans avoir vécu le concert de l'année (c'était sans doute celui de l'Olympia le 19 avril), mais, pour ma part, toujours aussi amoureux de la musique extraordinaire d'Arcade Fire. »





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