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jeudi 1 novembre 2007

STEPHAN EICHER & BAND ~ L'Olympia. Paris.




 







Première partie : Finn

Ce qu’en a pensé ViK :

« Ce matin, j’ai rêvé et je m’en souviens, car ça m’a réveillé. C’était très très étrange : un bout de terre au bout du monde avec le soleil en cascade, une forêt de yuccas géants avec des branches velues, surmontées de petites têtes hirsutes, à la frontière de trois déserts, des collines arides, un portail ouvert… une maison et, sur la fenêtre, une citrouille qui scintille encore... la nuit s'est étirée, s'est étendue longuement… et le vent sur le chemin, et le vent sur le chemin, ne me dis rien, ne me dis rien… Halloween, la nuit des masques est passée, et l’Eldorado d’hier soir a enchanté le reste de la nuit !... J'ai Stephan Eicher en tête depuis mon réveil. « Que faut-il qu’on fasse, Faut-il qu’on casse, Pour être en face D’Eldorado ? » Cet album me trotte dans la tête. Voilà, le premier concert de l’Olympia est passé... je suis un peu mélancolique parce que c’est fini, mais c’était très bon, cette soirée magique avec Stephan ne m’a vraiment pas déçu !!! Il a su "décoincer" le public avec cette invitation au voyage au delà de l’Atlantique, c'était assez fabuleux !!! Aah ! Vérification immédiate… oui, mon billet pour ce soir est toujours là !
 
19h15, la nuit, me voici reparti direction le boulevard des Capucines pour cette deuxième soirée, après la soirée d'Halloween, et pour profiter encore de ces instants privilégiés. Le nom de Stephan s'affiche en rouge sur la façade de la salle qui a vu tellement de mythes vivants (bon, ok, la salle a été déplacée, reconstruite, remodelée à l’ancienne, mais bon...), et je ne doute pas que le concert sera à la hauteur, comme à chaque fois qu’il est sur scène. Ticket d'entrée déchiré, petite fouille, salle obscure, et une gentille hôtesse pour m’accompagner à la mezzanine, au 1er rang… largement le temps de m'installer et d’observer… pas de people ce soir, peut-être un concert différent de celui de hier soir ? Le public constitué en bonne partie de quadragénaires, est sagement, ou plutôt forcément, aligné en rang mais les fans sont là...

20h08 : Première partie : l’ami de Stephan, Finn : il ouvre le rideau rouge, toujours à la guitare acoustique… pas beaucoup de lumière, peut-être pour cacher sa timidité… on a vraiment du mal à le voir, il a la même voix – très belle - de femme que la veille, une apparence fragile malgré une présence surprenante. C'est assez space, psychédélique. Le projecteur envoie quelques images sommaires d’oiseaux sur le chanteur. Son ami qui l’accompagne au mix fait voler des ballons de baudruche, en nombre limité, dans la salle, que les gens se font passer (bof bof). Il enregistre des sons qu’il rediffuse ensuite, afin de créer un écho (similaire au « loop » utilisé par Stephan). C'est typiquement le genre de musique qu’on peut écouter en pensant à autre chose, les chansons se répètent pas mal et la setlist est limitée. Enfin une dernière chanson, que tout le monde connaît, et dédiée à Stephan, une très belle reprise du Moon River d’Henry Mancini (composée pour Audrey Hepburn dans le film "Breakfast at Tiffany’s" de Blake Edwards). Il faut reconnaître la chanson est belle, et que Finn la chante avec émotion… Une partie du public, du coup, applaudit. Ensuite "L'Olympia [nous] offre vingt minutes d'entracte".

21h15 : Obscurité totale, trouée d'un disque de lumière lunaire, un tonnerre d'applaudissements, la salle frémit, et enfin le rideau rouge s’ouvre. Stephan Eicher apparaît, seul avec sa guitare Yamaha. Fraîchement débarqué à l'Olympia (la veille), il entre en scène comme pour un rendez-vous avec son public : follement classe, tout de noir et blanc vêtu, le "Suisse errant" de la génération punk de la fin des années 70, le rocker solitaire nous sourit, avant de nous faire partager son spleen et sa mélancolie. Le studio de photographe riche en ombres noires et blanches, les draps blancs tendus vers le fond, les ombrelles noires et dorées et lampes-réflecteurs, la multitude d’instruments sur la scène, le portable I-Mac,… tout est là, rien ne semble manquer… tout a été rangé… de nouveau pour cette soirée. Lorsqu’il débute avec Two people in a room, on a l'impression d'être en tête à tête avec lui… on sent déjà le pari gagné… on s’en rend encore un peu plus compte lorsque, toujours seul, il entonne Pas d’ami comme toi et… On est d'abord surpris par son accent, mi rocailleux mi chantant. Ce timbre si particulier qui colore sa musique… "Je peux encore en faire un ?"… Venez danser comme clôture de cette trilogie acoustique, avec ce procédé d'enregistrement puis de rediffusion qui fait un magnifique écho.

Stephan est rejoint par ses trois musiciens, l’un après l’autre, pour faire décoller la salle. Tous trois multi instrumentistes insensés : piano, guitares, cuivres, programmation, deux batteries, loops et instruments en tous genres. On va les voir passer d'un instrument à l'autre en traversant la scène en courant, sautant par-dessus des câbles, comme dans un jeu. Grâce au procédé d'enregistrement, on pourrait croire à un véritable orchestre. C'est là une des principales originalités de cette mise en scène : chaque morceau se construit au fur et à mesure, à partir de l'enregistrement en direct des différentes parties assurées par chaque musicien. Pour faire court, alors que le morceau est lancé, on a sur scène Stephan et ses 3 musiciens qui assurent une partition qui devrait être jouée par pas moins de 20 personnes !

Eldorado : plus de cinq minutes de ballade, la première démonstration de talent à l'état pur : des arrangements de folie, une mise en scène sobre mais hyper classe (le jeu des lampes et des couleurs). Les mélodies de Stéphan s'accrochent toujours dans un coin de ma tête et ne se décrochent pas si facilement. Manteau de gloire nous plonge dans ses arrangements cuivrés, I tell this night est magique, et Tu ne me dois rien est totalement revisité. Car c'est l'autre énorme talent de l'artiste : d'un concert à l'autre, il ne propose jamais deux versions identiques d'une même chanson. 

Hemmige : comme à son habitude, il s’amuse et met tout le monde à l’aise avec cet humour dont il a le secret "Chacun choisit une note au hasard et la chante quand je fais signe"... S'ensuit alors un joyeux moment de musique dans l’air, puis c’est l’harmonie en dialecte bernois… « Eis singe um käi prys nei bhuetis nei Wil si Hemmige hei... »... encore plus survolté que d'ordinaire, avec Martin au tuba sur une atmosphère de corrida / feria, rythmée par le bruit d'un coucou suisse, et par celui de la foule que Stephan a enregistré quelques minutes auparavant avec son I-Mac. De la spontanéité, des instruments qui se mélangent, des sons électriques oubliés pour plus d’intimité, un Toby furieux sur sa grosse caisse tout en manipulant des instruments très étranges.

Les chansons s'enchaînent, pour notre plaisir, avec toujours un petit mot, un échange, entre chacune d'elle. I tell this night, accompagnée tout en douceur par Reyn au piano et par des chœurs, puis Tu ne me dois rien dans une version tout à fait déconcertante, mais bienvenue. Le spectacle est total, pas de temps mort, tout à l’air naturel... mais à y réfléchir, tout ou presque, est réglé comme du papier à musique. Les Confettis sont de la fête… avec un banjo ensoleillé… sous la plume de Philippe Djian… « Il est tout à fait impensable, Il est tout à fait hors de question, Que tu viennes t'asseoir à ma table, Que tu me fasses la conversation… ». J'aime sa voix, un peu rauque et pourtant très douce. Trois coups de baguette de Toby et on lance Combien de temps, avec des éclairages violemment stroboscopiques. Le public applaudit et crie à la fin. I cry at commercials jazzy, soutenu par une trompette sublime, ramène un peu de calme. On nous a donné, toujours accompagné de claquements de mains quand Stephan suspend son chant le temps d'une respiration, et d’une boucle dans laquelle fusionne Ce peu d'amour - et son texte simple et poétique - : un enchaînement génial… « Ce peu d'amour que tu me donnes, Ce peu d'égards que je reçois, Sont-ils de trop pour un seul homme ?, Sont-ils de trop venant de toi ?... »

Stephan Eicher donne une impression de facilité tout en choisissant les rythmes les plus surprenants pour interpréter ses chansons que l'on attend jamais ainsi. A chaque fois, une interprétation inconnue, un souffle nouveau, presque de nouvelles chansons. Le public suit toujours, presque recueilli par moments, en particulier lors de la sublime interprétation de Rivière, avec son texte magnifique de Philippe Djian, plus charnelle et vibrante qu'à l'accoutumée. Un moment de plaisir que l'on sait éphémère ? Alors on savoure cette étonnante voix. Les jeux de lumière, bien que simples, sont superbes, et mettent l'accent sur telle ou telle partie de la scène. Weiss Nid Was Es Isch , petite perle qu'il sort de son nouvel album, avec un piano au premier plan qui nous emmène, une voix douce... et ça roule tout seul. Bien qu'il ait refusé de nous jouer Déjeuner en Paix au début "Si vous voulez Déjeuner en paix, je me casse.", c'est sur cette dernière ("…Attachez vos ceintures… "), énergique et méconnaissable, dans une version hard, déjantée (il semble prendre plaisir à maltraiter cette chanson) qu'il termine le concert (avant les rappels). Un "Merci beaucoup", il s’en va, quitte la scène et les applaudissements crépitent.

Le spectacle est superbe, les musiciens frôlent la perfection et la joie des retrouvailles entre Stephan et le public est évidente... comme un vrai Rendez-Vous ! Il revient. Le public est heureux et tous ressentent la beauté du moment. Les «Merci» fusent de partout, Stephan y répond, l’air étonné et ravi. Avec sa guitare, le très beau Voyage, une jolie ballade avec une séquence numérique pleine de charme... pour poursuivre avec un magnifique et moelleux Campari Soda, qui rouille et brouille la voix… (« I nime no a Campari Soda, Wit unger mir ligt ds Wulchemeer, Der Ventilator summet lislig, As isch aus gäbs mi nümme me… ») : un cocktail agréable, les claviers délicats de Reyn, quelques mesures de "Weiss Nid Was Es Isch", un loop, soda et un goutte du Creep de Radiohead. Prêt à servir. Olé, comme dans une arène sans toros, castagnettes et trompettes… on dirait une musique de western, mexicain plus mariachi que jamais, avec Martin de Calexico, mais sans Raphaël, avec Toby et son grand sombrero à la batterie, le single, le tube, qui commence à marquer les esprits, Rendez-vous… : « J'avais dormi quelque part, une nuit ou tu n’étais pas la, j'avais bien bu je crois et j'avais le ciel en moi, Et le vent sur le chemin, et le vent sur le chemin, ne me dis rien, ne me dis rien… ». Une superbe version live, du grand art.

Le public est une nouvelle fois debout pour applaudir, danser devant la scène. Voilà, c'est fini, Stephan présente ses amis les musiciens, apparemment heureux, jette des baisers un peu partout "Merci… Rentrez bien ! " et quitte la scène... Les lumières de la salle se rallument, le public continue d'applaudir... le public en veut encore ! La salle décidément très en forme est debout, applaudit, crie ! Stephan revient "contraint et forcé", joyeux avec sa fine équipe et nous la présente de nouveau... et puis "J’aimerais bien faire une chanson avec un garçon qui m’a beaucoup inspire sur le dernier disque Eldorado et qui a fait la première partie, Madame et Messiers… Finn ! "… Ce dernier arrive, surpris, pour un duo d’une impalpable beauté sur Moon River avec leurs deux voix très complémentaires… 

« Moon River, wider than a mile, I'm crossing you in style some day. Oh, dream maker, you heart breaker… ». Purs instants de grâce et véritable bijoux ! Peu de mots sont prononcés à la fin de la chanson. Stephan Eicher dit encore merci, mais sa gorge est nouée sous les ovations du public. Les Merci et bravo son nombreux et aussi tôt Finn, gêné peut-être, saute de la scène et se précipite vers la sortie de secours. "Merci, Ciao". Cette fois c’est vraiment fini ! Déjà, hélas... 

Un concert à la fois sobre et plaisant, solide et romantique. J'ai trouvé absolument génial qu'il change ainsi ses chansons, ces mélodies ciselées avec finesse, en y ajoutant une touche expérimentale : une ballade qui s'emballe sur des rythmes rock, une musique lente qui se voit accélérée, des instruments différents de ceux des albums pour donner une envie de mieux découvrir cette rivière musicale. C'est un vrai régal. Un grand concert par un grand artiste. Stephan a réussit l’impensable avec son florilège musical, atteindre les sommets dans ce concert plein de délicatesse. 

La promesse est tenue, la foule s’en va peu à peu, avec des étoiles dans la tête, à la recherche de l’Eldorado, vers les sorties, avec l'impression d'avoir assisté à un concert qui lui échappe déjà : il devient un souvenir que l'on ne pourra plus revivre. Le temps est venu pour moi aussi de quitter la salle… de nouveau, mais cette fois sans nouveau rendez-vous ! » 

Je surveille le chemin
Je n'ai rien d'autre faire


Mais rien ne vient



photos de 


Finn, incarné par le seul Patrick Zimmer, a été repéré par la presse allemande grâce à un premier album (Expose Yourself To Lower Education) et un maxi (Expose Yourself To Disco Education).

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Stephan Eicher est un artiste au croisement d'origines tsiganes et suisses allemandes essentiellement connu en tant qu'auteur, chanteur et compositeur. Plus à l'aise avec les instruments de musique et les ordinateurs qu'avec les gens, c'est paradoxalement accompagné qu'il fait ses premiers pas sur scène. La chanson 'Combien de temps', en 1987, s'impose comme le premier classique de son répertoire. Fruits de sa collaboration avec l'écrivain Philippe Djian, la consécration vient en 1991 avec l'album 'Engelberg' et les singles 'Déjeuner en paix' ou 'Pas d'amis comme toi'. Si les tournées attirent toujours, les albums suivants passent un peu inaperçus. Malgré sa popularité et un public fidèle et divers, Stephan Eicher reste assez peu médiatisé, en retrait du show bizz, relativement discret. En 2007, il signe son nouvel album 'Eldorado'.

(http://www.myspace.com/stephaneicher)
(http://suisse.myspace.com/laaal)
(http://www.stephaneicher.com/)
(http://fr-fr.facebook.com/pages/Stephan-Eicher/40048282480?v=info


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1980 : Spielt Noise Boys
1982 : Souvenir
1983 : Les Chansons bleues
1984 : Les Filles de Limmatquai
1985 : I Tell This Night
1987 : Silence
1989 : My Place
1991 : Engelberg
1993 : Carcassonne
1994 : Non ci badar, guarda e passa (Live + vidéocassette "Guarda e passa")
1996 : 1000 vies
1999 : Louanges
2001 : Hotel's (Compilation)
2002 : Monsieur N. - Bande originale du film d'Antoine de Caunes
2003 : Taxi Europa
2004 : Tour Taxi Europa (Live)
2007 : Eldorado





Stephan Eicher (Vocal, guitar)
Reyn (Piano, bass, keyboard, drums)
Toby Dammit (Drums, Percussions, Vibes, backing vocals)
Martin Wenk (From
Calexico)
(trompet, guitar, ukulélé, mandolin, vibraphon, bass, drums, programming, Rhodes, backing vocal)




La Setlist du Concert
STEPHAN EICHER


 
Two people in a room (I tell this night – 1985)
Pas d'ami (comme toi) (Engelberg – 1991)
Venez danser (Eldorado – 2007)
Eldorado (Eldorado – 2007)

Manteau de Gloire (Carcassone – 1993)
Hemmige (Engelberg – 1991)
I tell this night (I tell this night – 1985)
Tu ne me dois rien (Engelberg – 1991)
Confettis (Eldorado – 2007)
Combien de temps (Silence – 1990)
(I cry at) Commercials (Eldorado – 2007)
Weiss Nid Was Es Isch (Eldorado – 2007)

On nous a donné (Taxi Europa – 2003)
Ce peu d’amour (Louanges – 1999)
Riviere (Carcassone – 1993)
Déjeuner en paix (Engelberg – 1991)


Encores 1

Voyage( Eldorado – 2007)
Campari soda (Louanges – 1999)
Rendez-vous (Eldorado – 2007)


Encores 2

Moon River (With Guest Finn – Cover A. Hepburn)


La durée du concert : 1h52


AFFICHE / PROMO / FLYER








































Stephane Eicher "Confettis"


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