Ce qu’en a pensé Gilles :
"My friends all died in a plane crash"... si il n'y avait pas eu « Neon Bible » d'Arcade Fire, l'album
de Cocoon aurait presque mérité la mention "meilleure album de l'a«nnée 2007". Et pour un groupe français en plus ! Depuis plusieurs mois, je suis bercé presque quotidiennement par la magie émanant de ce splendide premier album. Quoi de mieux que
La première partie a pour nom Soy Un Caballo, duo venant de Belgique, lui (Thomas Van Cottom) arrivant sur scène affublé d'un masque de cheval qu'il enlèvera aussitôt, elle (Aurélie Muller) affichant une troublante ressemblance avec la charmante Kirsteen Dunst... Se plaçant derrière son xylophone, une guitare basse en bandoulière, Aurélie alternera tout au long du concert entre les 2 instruments. Le chant est assuré principalement par Thomas. La musique, très intimiste, oscille entre des rythmes feutrés et délicats, et par moments des atmosphères de Bossa Nova lascive. Pop minimaliste et douce, les deux jeunes gens nous ont fait partager leur univers de douceur, tout cela éclairé par le charme discret d'Aurélie et la bonne humeur de Thomas (qui tout au long du spectacle dialoguera avec le public avec son humour et son accent qui fait que décidemment oui, nous les aimons beaucoup nos amis belges !). Voilà donc 35mn pas désagréables, même si je pense que cette musique et plutôt faite pour être écoutée assis que debout devant la scène. A suivre donc, car s’il y a un point faible, c'est comme souvent au niveau des compositions qui, au premier abord, paraissent assez semblables les unes aux autres... mais je ne connais pas suffisamment pour porter un jugement définitif. En tout cas cela reste un groupe fort sympathique et plein de fraîcheur.
La fraicheur, justement, il convient d'en parler. C'est vraiment agréable de voir toute cette vague de nouveaux groupes ou artistes, je pense à Brisa Roché, The Do et bien sur Cocoon, conquérir en douceur notre hexagone. Cocoon, je les avais déjà vus dans cette même Maroquinerie au mois de mai dernier, et leur set ne m'avait pas laissé indifférent. Cette fois-ci ils reviennent en tête d'affiche, pour un concert sold out depuis longtemps (un second concert est prévu dans quelques mois au Point Éphémère et tout aussi complet). Le décor est simple, le clavier et le laptop de Morgane en face de moi sur la gauche, quant à Mark, il occupe bien évidemment la droite de la scène. Un écran est tendu derrière eux pour permettre la projection de diapositives. Arrivée du groupe sur scène sous une ovation, c'est clair qu'ils découvrent vraiment maintenant ce qu'est le succès, Mark nous annonce d'ailleurs que c'est leur premier concert sold out à Paris. Sur le clavier de Morgane, plein de petits pandas en peluche, un lapin aussi si je me rappelle bien. L'univers de Cocoon fait souvent référence aux animaux, le concert débute d'ailleurs avec la projection sur écran de la très belle photo de Morgane embrassant un chaton (que vous retrouvez sur la splendide édition limitée de l'album). On commence comme sur l'album d'ailleurs par Take Off...
Ah oui, une des particularités de Cocoon, c'est d'avoir des textes exclusivement en Anglais, et moi, j'aime ça, j'ai toujours eu du mal avec des textes chantés en Français. Ce qui me surprend toujours chez Cocoon, c'est que la voix principale est assurée par Mark, une voix que l'on pourrait croire féminine... mais pas du tout ! On My Way arrive avec ses splendides harmonies, tout d'abord la voix de Mark puis celle de Morgane qui se superpose pour m'emmener dans leur monde assez bizarre, mélanges d'animaux, de mélancolie, de couleurs chaudes, de pureté et de beauté, mais aussi de beaucoup de mélancolie.Tout cela me touche, et c'est vrai que je suis tombé amoureux de Cocoon : toutes leurs chansons me touchent, rencontre parfaite entre la musique et les textes, une chose que je trouve rarement chez un artiste. Mais Morgane et Mark ne sont pas deux personnages tristes et mélancoliques, loin de la !! Le spectacle est jalonné de dialogues avec le public, de moments de connivence, ponctués de sourires et de douces moqueries, montrant bien que Cocoon a encore cette fraîcheur et cette candeur que l'on ne retrouve guère que dans le regard ou l'attitude d'un jeune enfant. Quelqu'un dans la salle jette un rat en peluche sur la scène, Morgane va la ramasser pour le mettre sur son clavier.
Première reprise, ce sera Yey Ya! de Outkast, un morceau qu'ils avaient déjà interprété l'année dernière au même endroit : c'est original de reprendre des chansons qui, a priori, n'entrent pas du tout dans le contexte musicale de Cocoon, Mark nous l'expliquera d'ailleurs, pas question pour eux de faire des reprises de chansons folk, ils préfèrent s'aventurer dans d'autres univers musicaux. « Qui aime noël ? » questionne Mark... « Et toi qu'as-tu reçu comme cadeaux ? » demande-t-il à une jeune fille du premier rang. « Rien ! », répond-elle ! « Voici donc une chanson que nous avons écrite car nous détestons noël... ! » Les premières notes cristallines et limpides de Christmas Song arrivent à mes oreilles, je suis aux anges, c'est tout simplement mon morceau préféré, des paroles cinglantes et ironiques, une pure merveille. Et après avoir écouté le non moins splendide Vultures, Cocoon se lance dans l'interprétation d'une seconde reprise, ce sera Rehab, dans une version évidemment complètement différente de l'originale, mais c'est assez drôle de l'entendre. Le concert s'achève par un petit bijou, Mark prends son Ukulélé, le public frappe dans ses mains en communion parfaite, c'est Chupee et c'est tout simplement très beau. A noter la belle ferveur du public ce soir qui applaudit plus que de rigueur entre chaque morceau, les gens connaissant d'ailleurs pratiquement toutes les paroles des chansons par coeur. Les paroles, moi qui généralement ne leur portent pas une grande importance, je dois dire qu'avec Cocoon, c'est différent. Je me surprends souvent que cela soit au travail ou à la maison à chanter des phrases de certaines de leurs compositions qui me trottent dans la tête. « I'm Such A Coward, I Could Win An Award » (On My Way), « Hello Hello I Take You On A Trip » (Chupee), ou encore « She Lost A Treasure There In The Forrest Heart » (Owls), sans parler de « Santa Claus Won't Come Tonight, He Is Never Late » (Christmas Song), que je chante sans arrêt au boulot...
Le groupe revient sur scène pour nous interpréter 2 nouvelles chansons (ils en auront joué 3 nouvelles en tout). Enfin en ultime rappel, ce sera Owls, encore l’un des meilleurs morceaux du groupe, beau, tendre et doux.
Voilà, c'est un beau succès ce soir, 75 minutes de concert, je reste à trainer quelques minutes devant la scène. Comment qualifier la musique de Cocoon ? J'ai beaucoup lu d'allusions au folk... Pas d'accord du tout. Je ne donne pas de nom à leur musique. Tout simplement de la poésie chantée ? Ou alors des rêves qui se transforment en chansons ? Je ne sais pas, mais en tout cas c'est doux, sucré avec quelques touches d'amertume parfois... et comme leur nom l'indique, c'est soyeux comme l'intérieur d'un cocoon... Petit détour au stand de merchandising, j'achète 2 tee shirts. Je suis bien ce soir, des bouts de paroles me trottent dans la tête, je vais pouvoir chanter tout seul dans ma voiture, je n'embêterai personne. Arrivé à la maison, je décide de retourner les voir, ce sera le 16 février à l'Observatoire de Cergy Pontoise. Merci Cocoon, pour ce bijou d'album que vous avez su en plus envelopper dans un si bel écrin. »
Cocoon a su s'imposer, en à peine une année, dans le paysage musical français, en participant à leur manière au revival folk. Le point de départ de leur reconnaissance a été la victoire du très convoité concours CQFD 2007 ancienne formule des Inrockuptibles. Depuis, leurs délicates chansons ont aussi séduit les programmateurs de concerts à Paris comme en province. Cocoon, sur la base d'un clavier et d'une guitare sèche, compose des mélodies folk-pop envoûtantes et délicates, dans une tradition de song-writing épuré et poétique. Leurs deux voix qui s’entremêlent viennent cristalliser leur aisance à repousser les limites de l’harmonie. Glissant avec superbe et discrétion sur folk, noirceur, pop et humour, la musique de Cocoon rappelle les sublimations minimales d’Elliott Smith.
Morgane Morgane Imbeaud (chant, claviers,)
Mark Daumail (chant, guitare, banjo, ukulélé, beatbox)
Take Off (My Friends All Died In A Plane Crash – 2007)
On My Way (My Friends All Died In A Plane Crash – 2007)
Cliffhanger (My Friends All Died In A Plane Crash – 2007)
I Don't Give A Shit (From Panda Mountains EP – 2007)
Hummingbird (My Friends All Died In A Plane Crash – 2007)
Microwave (My Friends All Died In A Plane Crash – 2007)
Hey Ya! (Outkast Cover)
Paper Boat (My Friends All Died In A Plane Crash – 2007)
Christmas Song (My Friends All Died In A Plane Crash – 2007)
Seesaw (My Friends All Died In A Plane Crash – 2007)
Vultures (My Friends All Died In A Plane Crash – 2007)
Superheroe
Rehab (Amy Winehouse Cover)
Tell Me (My Friends All Died In A Plane Crash – 2007)
Chupee (My Friends All Died In A Plane Crash – 2007)
ENCORES 1
Baby Seal
Owls (My Friends All Died In A Plane Crash – 2007)
La durée du concert : 1h15
1 commentaire:
J'y étais aussi, c'était géant !
Seul moment délicat, quand ils nous ont demandés de nous assoir dans la fosse... Très dur avec une chaleur presque étouffante.
La première partie nous a fait découvrir Soy-Un-Caballo (Belges) que nous avons revus un peu plus tard à l'Olympia pour le concert de GIRLS IN HAWAII (très très bon groupe de rock belge).
La blague du concert : "l'année du rat (tatouille)" et une peluche "rat" qui vole vers Marc (chanteur guitariste) :-D
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