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mercredi 19 mars 2008

Alela Diane - La Cigale. Paris.








Première Partie : Mariee Sioux




Ce qu’en a pensé Gilles :

« Vous ne connaissez pas Alela Diane ? Courez vite acheter « The Pirate's Gospel », c'est un disque merveilleux, plein d'émotions, irréel presque à force de beauté. Alela Diane, je l'ai découverte par l'intermédiaire de France 4 et de Ray Cocks, lors de la retransmission des Transmusicales de Rennes 2007, Alela avait alors interprété The Riffle en live, toute seule avec sa guitare, et j'ai été scotché, impressionné car en une seule chanson, j'ai été envahi par un flot d'émotions difficilement transcriptibles. N'ayant malheureusement pas pu la voir lors de son passage au Point Ephémère en décembre dernier (même soir que Of Montreal je crois), j'ai pris tout de suite mon billet, dès la mise en vente des places pour le concert de La Cigale. Un concert qui s'avère complet depuis quelques semaines, preuve qu'un artiste peut encore émerger sans le support de beaucoup de publicité. Là, seul le talent compte, et le public ne s’y trompe pas. Il était prévu que j'aille seul à ce concert, mais Vincent, lui aussi touché par la grâce d'Alela, a réussi à avoir une place in-extremis.

J'arrive tôt aux abords de la Cigale, mais dehors il tombe de la grêle, je reste une dizaine de minutes dans la voiture avant de prendre la direction la salle. Il est 18h, il n'y a pour l'instant que quatre personnes qui attendent. Maintenant il ne reste plus qu'à prendre son mal en patience. Il est un peu plus de 19h lorsque les portes ouvrent enfin, pas de cohue, le public est cool ce soir, un public de tout âge, la magie de la musique y est pour beaucoup. Dans un premier temps je vais devant, je m'assois et puis je me ravise, Vincent doit arriver en retard, je cours donc pour trouver une bonne place à la mezzanine. La salle se remplit très vite, tout d'abord le haut, puis ensuite la fosse. A 19h30, l'ami Vincent fait son apparition, il vient d'assister au Showcase de Raphael au Virgin Mégastore...

J'attends avec impatience la première partie, il s'agit de Mariee Sioux, une copine d'Alela qui elle aussi a sorti un album dont on dit le plus grand bien. 20h00, le spectacle commence, dans une ambiance feutrée malgré les 1300 personnes qui garnissent la Cigale. Mariee fait son apparition sous des applaudissements nourris. Elle est seule, toute frêle et presque timide, juchée sur une sorte de grand tabouret qu’elle a recouvert d'un châle rouge. Mariee ne jouera que 5 ou 6 morceaux ce soir, mais certains très longs ont réussis à me faire planer (Bundles). Avec une voix certainement plus conventionnelle que celle de son amie, Mariee arrive à nous subjuguer, ce sera le cas pour moi pendant une partie du concert. La voix pure, l'innocence et la complexité cachée de chaque chanson font que Mariee Sioux se détache de nombres de folkeuses dont l'écoute me laisse de marbre la plupart du temps. Set assez court, 35 minutes environ, mais beau succès vu la réaction du public.

A noter que ce soir, l'audience a été particulièrement respectueuse des artistes et aussi des autres spectateurs, pas de gens qui arrivent en cours de concert, pas de bavardages intempestifs (la plaie de nombreux concerts), pas d'allers et venues au bar pendant le set des deux jeunes artistes, bravo !! Il n'y a pas beaucoup de choses à mettre en place sur la scène, le décor est plutôt dépouillé : une grosse caisse, trois micros et c'est pratiquement tout.

Il doit être 21h 00 lorsque Alela Diane fait son apparition, et même moi qui suis (non pas blasé) mais dirons-nous « habitué », ce soir j'ai des frissons : sur la scène, c'est une sorte de tableau intemporel et diaphane, on est dans un autre temps. Alela n'a pas ses deux grandes couettes qui la faisait ressembler à une squaw. Ce soir elle est devant nous, longue jupe, des bottes ou santiags, terriblement roots et tellement séduisante... déjà !! Et là, je le dis et c'est la pure vérité, les premiers accords de Clickity Clack et la voix d'Alela me font pratiquement pleurer. Oui, pleurer, je ne sais pas pourquoi, mais il y a trop d'émotions qui remontent, c'est extraordinaire et difficilement racontable. Nous sommes tous en suspens devant cette jeune femme à la voix incroyable, qui véhicule tant de choses.Tant d'artistes n'arrivent pas à reproduire sur scène ce qu'ils expriment sur CD ou autres supports, mais Alela c'est tout le contraire : non seulement la voix est là, puissante et unique, mais sa présence physique nous irradie. Après deux morceaux en solo qui m'ont laissé tétanisé de bonheur (un superbe Pieces Of String), Alela nous présente les deux musiciens qui viennent de faire leur apparition. Tout d'abord à la guitare et mandoline, son père, cheveux longs et longue moustache, on ne croirait vraiment pas que c'est son père, cela fait une drôle d'impression. Et enfin sur sa droite au banjo, Matt Bauer, une sorte de colosse chauve avec une longue barbe. Un tableau typiquement américain, mais l'Amérique que l'on aime, une invitation aux voyages dans les grandes plaines du Far West, une sorte d'image du passé qui ressort tout d'un coup. Avec Tired Feet, c'est reparti pour le trop plein d'émotions, c'est fou et c'est trop beau...

Alela, un drôle de nom qui lui fut donné par son frère ainé, alors que celui-ci était juché sur les épaules de son père qui lui demanda alors : Je suis ton cheval, quel nom me donnes-tu ? Alela répondit le jeune frère alors âgé de 3 ans... Et c'est ainsi que que quelques jours plus tard naissait ALELA, pendant le printemps 1983. Mariee Sioux fait son apparition lors du 4ème morceau, il faut dire que ce sont des amies d'enfance (Alela a habité pendant un certain temps dans une cabane sur la propriété de la famille de Mariee Sioux). Le concert s'écoule tel un fleuve tranquille, moi je suis tout simplement émerveillé et chaque fin de morceau est récompensée par des applaudissement plus que nourris. Si Alela chante la nostalgie, elle est sur scène extrêmement souriante et enjouée, on sent qu'il y a le plaisir de jouer ce soir, le professionnalisme (dans le mauvais sens du terme bien sur) n'est pas de rigueur ce soir, place à la spontanéité (par exemple quand elle stoppera un morceau car il était joué too high, tout cela dit avec un petit rire). Ce qui m'a fait aussi plaisir, c'est que le concert ne s'est pas cantonné à une simple interprétation de « The Pirate's Gospel », nous avons eu droit à pas mal de morceaux qui ne sont pas sur l'album, certains sont disponibles sur Myspace, d'autres sont issus du folklore américain. Nous aurons droit même à une reprise d'une chanson figurant sur l'album de Matt Bauer, l'homme au banjo. Beaucoup de diversité donc tout au long du concert.

Petit discours d'introduction du morceau My Brambles, en effet Bramble Rose est le nom du chat d'Alela mais comme elle le dit, la chanson n'a aucun rapport avec son chat !! Et quand démarre l'intro de The Pirate's Gospel, la salle se met à applaudir et moi les larmes une fois de plus me montent aux yeux. C'est beau, c'est hanté, c'est magnifique, les superlatifs n'existent pas pour traduire ce que j'ai ressenti. Et le final, mon dieu !! The Rifle, la chanson qui m'a fait découvrir Alela, encore une fois exceptionnelle de pureté, de sensibilité, voilà j'aurai épuisé tous les qualificatifs !

Je quitte précipitamment la mezzanine pour descendre dans la salle, je me dirige sur un des cotés vers le devant. Retour d'Alela pour un magnifique et poignant Oh! My Mama (je ne sais pas si cette chanson a un rapport avec le divorce de ses parents en 2003, juste avant qu'elle écrive la majorité des textes de « The Pirate's Gospel » pendant un voyage sur les routes du sud de la France en 2004). Un dernier morceau (Lady Divine) et la divine et sublime Alela Diane quitte la scène. La petite troupe reviendra après quelques minutes d'ovations nourries pour nous saluer une dernière fois.

Bravo, mille fois bravo et merci beaucoup pour ces instants tellement rares. Alela est repartie avec sa set list dans la main, je demande quand même à un roadie s’ il y en a une autre, et, par chance, il m'en donne une. Voila la soirée est finie, 1h20 de bonheur, je rejoins Vincent, un petit tour au stand merchandising, j'achète un tee shirt, l'air est froid dehors mais je m'en fous, j'ai le cœur bien au chaud ce soir... »




photos de gilles
photo de oliver. peel


En invitée spéciale, Mariée Sioux, copine d'Alela Diane et artiste issue de la riche scène folk de Nevada City, fera ses premiers pas en Europe, en amont de la sortie de son disque. Mariée Sioux est aussi l'artiste qui chante toutes les harmonies sur le disque d'Alela Diane.



Alela Diane Menig est une chanteuse et une compositrice américaine, dont les chansons sont imprégnées d'un style psyché folk. Les chansons de la jeune californienne, fille de hippies mélomanes, sont apparemment conventionnelles (une guitare, une voix), mais elles semblent venir d’un temps très ancien, très dur et très pur. Dans le folk féminin, on n’avait rien entendu d’aussi essentiel, élégiaque et bien chanté depuis Karen Dalton ou Catpower – pas moins. Et maintenant qu’Alela est là, on se demande comment on a pu vivre sans elle.
Son album, The Pirate’s Gospel (le 23 octobre 2007), plus de trois ans après sa réalisation, est sortie chez Fargo, un label qui n’en finit pas nous enchanter. Ça valait le coup d'attendre !
Du folk/gospel, par une Américaine en état de grâce... Une voix gorgée d'âme, une guitare antique et... c'est tout. Pas la peine d'en rajouter.






























(Sur le Mix)-------------(Sur la Scène)

Clickity Clack (The Pirate's Gospel - 2007)
Pieces Of String (The Pirate's Gospel - 2007)
Tired Feet (The Pirate's Gospel - 2007)
The Cuckoo
Sister Self (The Pirate's Gospel - 2007)
The Red Tail Hawk
Tatted Lace
Sea Lion
Can You Blame The Sky? (The Pirate's Gospel - 2007)
My Brambles
The Pirate's Gospel (The Pirate's Gospel - 2007)
Dry Grass
White As Diamonds
To Be Still
The Rifle (The Pirate's Gospel - 2007)
ENCORE
Oh! My Mama (The Pirate's Gospel - 2007)
Lady Divine

La durée du concert : 1h20

AFFICHE / PROMO / FLYER




Alela Diane - The Pirate's Gospel



Alela Diane - The Rifle



Alela Diane - Tired Feet

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