



A partir de là, la soirée va aller de mal en pis. On commence par se regarder, puis littéralement à

Dès la première chanson, "Pumpkin Soup", il y a un malaise : le son est tout simplement déplorable, avec une batterie éléphantesque qui couvre TOUS les autres instruments, y compris le piano et la voix de Kate ! Au bout de deux chansons, cela va s'ameliorer au niveau de la voix, mais pas au niveau du batteur, qui va s'employer à détruire systématiquement chaque morceau

Le concert va donc se dérouler sans grand changement, dans un laminage insensé des chansons par cette rythmique de la mort et cette exagération systématique, qui fait que très rapidement, elles se ressemblent toutes : sous les coups assénés par le groupe, qui semble presque ricaner du fond de la scène (j'ai ressenti un drôle de malaise sur cette scène, une vague indifférence arrogante chez les musiciens, bien loin de l'esprit d'un groupe de rock), la minceur du talent de compositrice de Kate Nash semble comme mise à nu, et il ne reste plus que des squelettes de chansons peu gracieuses. A propos de squelette, justement, l'un de mes morceaux favoris sur l'album, "Skeleton Song" devient une véritable souffrance tant il est hâché, accéléré, sa mélodie détruite, dans une sorte de course dérisoire vers l'excitation du public (qui là encore, réagit, donc Kate a peut-être raison...).
Les meilleurs moments de ce triste concert seront quand Kate prend sa guitare, acoustique ou électrique, et qu'elle nous interprète quelques morceaux en quasi solo - enfin sans sa rythmique de l'enfer : on peut alors juger de la qualité de sa voix, comme du jeu assez plaisant de son guitariste, dans un style que nous qualifierons généreusement de "Johnny Marrien"... "Birds", "Nicest Thing" et une nouvelle chanson, "Seagulls", au texte facile (j'aime / j'aime pas) mais amusant, s'enchaînent ainsi avec une certaine grâce, montrant ce que ce concert aurait pu être, avec plus d'intelligence et de sensibilité. Mais quand Kate retourne au piano, le psychodrame reprend, jusqu'à un "Mariella" - une chanson que j'aime beaucoup - durant laquelle j'essaierai de secouer un peu l'abattement qui s'est emparé de moi, avec un peu de succès quand même.
Un rappel longuement attendu (encore une fois, Kate Nash se la joue "rock star", ridicule !), qui débute bien avec une bonne version électrique et à la batterie légère (ouf !) de ce qui me paraît une nouvelle chanson, mais qui est vite massacré par une nouvelle interprétation au marteau-piqueur de "Merry Happy", dont il ne reste pas grand chose après le traitement qu'on lui aura infligé ! Kate hurle, frappe les touches de son piano hystériquement, les gens sont contents, le concert se termine après une heure dix environ : je sors de là passablement irrité par le contre-sens absolu de ce concert, aussi loin de l'esprit "rock" que de la lettre de l'album aventureux et parfois passionnant de Kate Nash.
En y réfléchissant en rentrant chez moi - froid, métro au trafic interrompu pour cause d'alerte à la bombe, j'ai eu droit à tout ce soir ! -, je me dis que ce que nous avons vu ce soir, c'est ni plus ni moins qu'un spectacle de.. "variétés", à la française : une construction de faux semblants sans âme, une confusion totale entre énergie et niveau sonore, une "artiste" qui s'imagine pourvue d'un talent bien supérieur à la réalité, des petits effets "spectaculaires" pour plaire à un public aussi peu regardant sur la qualité musicale que sur l'honnêteté des musiciens, qui en veut pour son argent et a décidé d'aimer. Enfin, j'espère me tromper, et que nous n'aurons pas été les seuls à sortir de la Cigale l'âme en berne... »

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