Ce qu’en a pensé Eric :
« Florence, elle est bien allumée, elle saute sur place comme un gros bébé, elle fait de grands gestes symboliques très bêtes, elle se couche par terre, elle hurle (tres vilain, ça !), elle se marre toute seule avec sa Heineken chaude qui déborde et ses pieds nus. Derrière, le batteur est mauvais et à côté, le guitarriste est inconsistent. La musique qu'ils euh... jouent est aussi informe que leur style néo-bab : ni fait ni à faire, mi-happening mi-transe, au final d'une parfaite insignifiance, voire frôlant la laideur. On oubliera vite Florence & the Machine, qui nous aura quand même fait sourire, voire rire quelques minutes sur une petite demi-heure.
Le Bataclan est déjà une étuve, comme d'habitude, bien avant que le concert ait commencé, ce qui veut dire que nous allons tous souffrir, nous comme MGMT : la rançon de la gloire (concert sold out ce soir, et depuis longtemps) pour nos deux gandins psyché-pop, dont je dois dire que j'attends avec une vraie impatience la traduction sur scène de leur très bel album. Une bonne impression déjà en regardant les roadies s'affairer sur scène : ce soir, MGMT n'est pas un duo de nerds sur leurs machines, touchés par la grâce pop, mais un vrai groupe de rock, avec guitares et amplis, et tout et tout.
Et de fait, ce à quoi nous allons assister n'a pas grand chose à voir avec la pop légère et inspirée de l'album : non, la première demi-heure de la soirée voit des interprétations très rock 70's, psychédéliques en diable - voire lysergiques, dirait Gilles P s'il était là - des chansons, rendues presque méconaissables, d'autant que la voix, malheureusement en retrait restera quasi inaudible toute la soirée durant. Une fois passée "Week end Wars" en ouverture, c'est une plongée en apnée dans le passé auquel MGMT nous convie : toutes les chansons sont étirées, distordues, percées de part en part de longues interventions à la wah wah ou à la slide du guitariste solo. Difficile de rentrer dans la musique, même si l'on est forcément admiratif devant la métamorphose pour le moins audacieuse ! Alors on s'accroche surtout au spectacle du chanteur assez craquant (est-ce lui, Ben ou bien est-ce Andrew ? j'aimerais bien qu'on me le dise...), dans sa robe tunique très féminine, qui fait visiblement fondre les trois quart du public féminin. Il fait déjà une chaleur infernale, les musiciens ruissellent, et la musique, pourtant relativement forte d'où nous sommes placés, Gilles B, Cécile, Alice et moi au premier rang, est régulièrement couverte par les hurlements hystériques des filles.
Et, encore une fois, tout change : les musiciens quittent la scène, Andrew et Ben restent seuls avec "des bandes", et c'est le monstrueux et divin "Kids". Andrew et Ben chantent et bougent comme des rappers, on est dans un monde différent, on a fait un bond de 30 ans en avant dans l'histoire de la musique,... et le public bascule à nouveau dans l'hystérie ! Mes lunettes volent, je les rattrape à temps... L'appareil de Gilles part aussi en vrille alors qu'il filme. X (qui a enlevé sa robe et est torse nu - Alice trouve qu'il a grossi depuis les clips...) et Y, l'un à la suite de l'autre, effectuent un impeccable stage diving. Pendant qu'ils voguent sur le public en furie, le guitariste revient nous livrer un dernier solo incendiaire. Et c'est fini !
Entre les filles qui pleurnichent d'avoir pris des coups et perdu des objets dans la mêlée, et quelques tarés qui voudraient encore que tout cela dégénère alors que la salle se vide, on a l'impression que quelque chose de bizarre s'est passé : nous avons vu à la fois un concert frustrant, bancal, inachevé, et pourtant indiscutablement fort et original. Une rencontre à demi réussie entre un public fanatique et un groupe qui se cherche ? Nous n'avons pas trop envie de retourner tout de suite dans la réalité, il faut que la pression retombe.
Alors, MGMT ? ça reste une énigme. Et c'est finalement très bien comme ça ! »
Le Bataclan est déjà une étuve, comme d'habitude, bien avant que le concert ait commencé, ce qui veut dire que nous allons tous souffrir, nous comme MGMT : la rançon de la gloire (concert sold out ce soir, et depuis longtemps) pour nos deux gandins psyché-pop, dont je dois dire que j'attends avec une vraie impatience la traduction sur scène de leur très bel album. Une bonne impression déjà en regardant les roadies s'affairer sur scène : ce soir, MGMT n'est pas un duo de nerds sur leurs machines, touchés par la grâce pop, mais un vrai groupe de rock, avec guitares et amplis, et tout et tout.
Et de fait, ce à quoi nous allons assister n'a pas grand chose à voir avec la pop légère et inspirée de l'album : non, la première demi-heure de la soirée voit des interprétations très rock 70's, psychédéliques en diable - voire lysergiques, dirait Gilles P s'il était là - des chansons, rendues presque méconaissables, d'autant que la voix, malheureusement en retrait restera quasi inaudible toute la soirée durant. Une fois passée "Week end Wars" en ouverture, c'est une plongée en apnée dans le passé auquel MGMT nous convie : toutes les chansons sont étirées, distordues, percées de part en part de longues interventions à la wah wah ou à la slide du guitariste solo. Difficile de rentrer dans la musique, même si l'on est forcément admiratif devant la métamorphose pour le moins audacieuse ! Alors on s'accroche surtout au spectacle du chanteur assez craquant (est-ce lui, Ben ou bien est-ce Andrew ? j'aimerais bien qu'on me le dise...), dans sa robe tunique très féminine, qui fait visiblement fondre les trois quart du public féminin. Il fait déjà une chaleur infernale, les musiciens ruissellent, et la musique, pourtant relativement forte d'où nous sommes placés, Gilles B, Cécile, Alice et moi au premier rang, est régulièrement couverte par les hurlements hystériques des filles.
Et puis voici un break funky avec l'irrésistible "Electric Feel", trop lourd, trop massif ce soir pour danser, mais... qui se met d'un seul coup à décoller : ça y est, le groupe a trouvé après 35 minutes son rythme, sa puissance qui déferle sur nous. On comprend alors l'essence de MGMT, cette vague sonore psychédélique... Et on comprend aussi pourquoi d'un coup, Andrew (ou Ben ?) sourit. "Time to Pretend", et c'est la folie absolue dans la salle. Ce n'est pas possible, ce n'est pas le même groupe, ce n'est pas le même public, le même concert ! Les musiciens rayonnent de bonheur, c'est le chaos absolu dans la salle, les slammeurs envahissent la scène, la chaleur est terrible, nous sommes broyés, piétinés, tout le monde hurle : MGMT est grand, à ce moment-là, très grand même... Ensuite, c'est le reflux, on se calme peu à peu, même le final de "The handshake", que j'aime particulièrement ne nous fait plus décoller. Le groupe quitte la scène au bout de 50 minutes... et revient pour un rappel absurde : un long morceau inconnu, qu'on ne peut que qualifier de "progressif"... on se croirait sur un disque de Genesis de la "grande époque", expérimentation, pop baroque, micro-symphonies destructurées, on a droit à tout ! C'est à la fois fascinant, ennuyeux, ambitieux, du n'importe quoi en fait ! La question se pose : MGMT ont-ils du culot, de l'inconscience, du génie ?
Et, encore une fois, tout change : les musiciens quittent la scène, Andrew et Ben restent seuls avec "des bandes", et c'est le monstrueux et divin "Kids". Andrew et Ben chantent et bougent comme des rappers, on est dans un monde différent, on a fait un bond de 30 ans en avant dans l'histoire de la musique,... et le public bascule à nouveau dans l'hystérie ! Mes lunettes volent, je les rattrape à temps... L'appareil de Gilles part aussi en vrille alors qu'il filme. X (qui a enlevé sa robe et est torse nu - Alice trouve qu'il a grossi depuis les clips...) et Y, l'un à la suite de l'autre, effectuent un impeccable stage diving. Pendant qu'ils voguent sur le public en furie, le guitariste revient nous livrer un dernier solo incendiaire. Et c'est fini !
Entre les filles qui pleurnichent d'avoir pris des coups et perdu des objets dans la mêlée, et quelques tarés qui voudraient encore que tout cela dégénère alors que la salle se vide, on a l'impression que quelque chose de bizarre s'est passé : nous avons vu à la fois un concert frustrant, bancal, inachevé, et pourtant indiscutablement fort et original. Une rencontre à demi réussie entre un public fanatique et un groupe qui se cherche ? Nous n'avons pas trop envie de retourner tout de suite dans la réalité, il faut que la pression retombe.
Alors, MGMT ? ça reste une énigme. Et c'est finalement très bien comme ça ! »
2 commentaires:
J'ai détesté ce concert. Le guitariste était insupportable.
Le final avec un Kids en playback a été la cerise sur le gâteau de ce groupe, qui est, tout du moins en live, l'escroquerie de l'année.
le chanteur en robe est Andrew ...
ce concert était tout simplement EXTRAORDINAIRE!
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