Blogger Template by Blogcrowds

jeudi 12 juin 2008

Supergrass ~ L'Elysée Montmartre. Paris.








Premiere Partie : Medi and the Medicine Show



Ce qu’en a pensé Eric :

«Terrible déception en arrivant devant l'Elysée Montmartre : en première partie de Supergrass ce soir, ce sera... Medi and the Medicine Show ! Raaaaahhhhh !!!! Et nous qui sommes venus seulement - ou presque - pour un hypothétique set de SixNationState, annoncé sur le net ! Je sais bien qu'il ne faut jamais rêver, mais quand même ! Bon, à défaut de pogoter comme des fous sur le gypsy punk de l'un de mes groupes préférés de ces 12 derniers mois, nous voilà donc à écouter, pépères, du blues rock millésimé 1969. L'impression de voyage dans le temps est saisissante : cheveux longs et look décontracté, Mehdi et ses acolytes ne se sont jamais remis du british blues boom et du flower power, ce qui finalement est d'une fraîcheur étonnante. Medi chante bien, le groupe groove et swingue avec une certaine élégance derrière, et surtout, il y a un indéniable plaisir à réentendre un genre de musique aussi largement oublié, enfoui dans les sables du temps. Dommage que les chansons soient pour la plupart trop insignifiantes pour permettre au groupe de transcender une première impression de groupe sympathique et un peu studieux.

Supergrass, groupe quasiment majeur en Angleterre (et au Japon, visiblement, si l'on tient compte du nombre de nippons et -ponnes dans la salle), est venu avec un matériel impressionnant : superbe rack de guitares sur la gauche, écran lumineux géant (pour l'Elysée Montmartre) dans le fond, un peu de paillettes partout pour le glamour... 21 h 00 : Gaz Coombes apparaît en scène avec ses trois acolytes... qui sont, surprise, quatre, puisque un nouveau venu, présenté plus tard comme Charly, truste le devant de la scène (J'apprendrai sur le net qu'il s'agirait d'un troisième frère Coombes, décidément, c'est une affaire de famille, Supergrass !). Gaz, il me fait penser physiquement à un mélange de Philippe Katerine (mais sans la lubricité) et de Denis Lavant (mais sans le passage sous les ponts de Paris avec Carax), habillé ce soir en droogie d'Orange Mécanique (mais sans la méchanceté violente). Juste en face de nous, il est plutôt sympa, intéressant à regarder et tout et tout. Derrière moi, une adolescente nippone de 130 centimètres de haut hurle à pleins poumons, m'enfonce ses petits coudes pointus dans les côtes et nous assourdit, Gilles B et moi, de ses cris hystériques, en tentant de survivre dans la mêlée : la vie rock'n'roll quoi ! Le concert commence par deux excellents morceaux du dernier album - décrié et visiblement peu connu et apprécié du public de fans qui nous entoure -, mais que nous, nous avons la faiblesse de bien aimer : c'est un peu lourd et gras du bide, sans prétentions (très Supergrass, ça, la simplicité, la modestie), ça ne fait pas progresser le monde d'un iota mais ça fait du bien par où ça passe... donc "Diamond Hoo Ha Man" et "Bad Blood" inaugurent bien du concert, malgré un son un peu insuffisant, tant au niveau du volume que de la clarté (problème habituel de l'Elysée, rappelons-le, d'ailleurs le sound check s'est éternisé, du fait de difficultés de balance, nous avait confié un videur à l'entrée...). Et l'heure et vingt-cinq minutes du set sera largement consacrée à cet album, ce qui frustrera légèrement, je pense, la foule des fans... mais pas nous, donc : d'ailleurs je me rends compte que j'ai complètement oublié les titres des deux premiers albums du groupe, datant quand même de plus de dix ans, et que la mémoire me reviendra (partiellement) lors du rappel... on y reviendra.



Ce qui est bien, quand on ne vient pas voir un groupe ou un artiste qu'on apprécie particulièrement, c'est qu'on est finalement moins critique, plus ouvert, et finalement plus satisfait à la fin (si je compare par exemple à la demi-frustration ressentie hier à Manu Chao). Supergrass, c'est gai, sans grande prétention, professionnel (dans le bon sens du terme) à l'anglaise, et finalement, il n'y a rien à y redire : jolie utilisation de l'écran lumineux sur certains morceaux, énergie et spontanéité, complicité entre les musiciens (particulièrement entre le trio de base, mais les frères rajoutés ne détonnent pas), public enthousiaste qui danse et bouge comme il faut, voilà un joli petit concert de rock qui ne peut que nous réjouir. J'apprécie particulièrement la belle version de "Butterfly", déjà excellent sur le disque, mais, là encore, Gilles B et moi sommes un peu seuls, on sent que les fans attendent les extraits des deux premiers albums. A un moment - tragique - je repousse d'un coup de rein la groupie nippone collée à moi, et j'ai la surprise de l'entendre se mettre à sangloter derrière moi, comme si elle venait de perdre son père et sa mère dans un tremblement de terre particulièrement dévastateur à Tokyo : c'est la honte pour moi, indéniablement, me voilà clairement identifié au premier rang comme le méchant bourreau sans coeur qui persécute les naines japonaises. Que les âmes sensibles se rassurent, ma victime se remettra vite, et réapparaîtra un morceau plus tard, toujours aussi vociférante, hululante (avec des "l" à la place des "r") pour nous labourer le dos et nous destroyer les oreilles !

On arrive au rappel, unique malheureusement, et c'est la folie générale quand Gaz enchaîne le méga-tube "Alright", puis une reprise saignante d'un early-Police, "Next To You" (rappelez-vous, avant de remplir les stades, Police était un groupe punk, si si !), et pour finir, l'imparable "Caught by the Fuzz"... Là, la mémoire m'est revenue, et je suis tout gai tout gai ! Les slammers sont déchaînés, et une fille manque de se fracasser le crâne dans un spectaculaire crash landing dans la fosse entre les barrières et la scène (ce soir, les videurs l'auront sauvée de la quadriplégie en arrêtant sa nuque à vingt centimètres du béton, oufff !). Voilà, c'est fini, et je dois dire que Gilles B et moi sommes bien contents de tout ça. Bonne soirée rock'n'roll donc, qui donne envie de réécouter un peu ce groupe á côté duquel nous sommes largement passés au cours de ces dix dernières années.»




photos de eric






Aucun commentaire: