El Camino Ocho Tour

J’essai le coup du pouce pour faire de l’auto-stop, comme dans le clip, mais ça ne marche pas… Peut-être parce que je n’ai ni belle barbe, ni chapeau noir et lunettes de soleil. La route m’attend jusqu’à cette prairie lointaine où se trouve, isolée, la salle de spectacle. J’arrive vers 18h00, pas de pluie, pas de vraie foule, pour faire la queue avec un authentique public de nostalgiques... Je ne vois pas de filles aux formes généreuses, seulement quelque bikers, en gilets de cuir mais sans tenue extravagante. Au parking, pas de Cadillacs ni de voiture de collection, seulement quelques Harley D. Pas de jeune génération non plus... L’attente est agréable, avec les fans qui resortent leurs souvenirs du groupe, et, surtout, la présence de deux clones ZZT de Billy et Dusty. Ah, ce n’est pas tout jeune ! 19h00, ouvertures des grilles, je rentre en premier, je cours et je suis à la barrière, en plein milieu, face aux micros pour garder une place pour Gilles. Pas de première partie, et ça ne me manquera pas. Une soirée « Hell raisers and beer drinkers », dans une ambiance saloon, qui s’annonce bien tranquille, avec la bière pression qui coule à flot, mais sans cactus à l’horizon, dans cette prairie.
20 h 40 : les lumières de la salle ne sont pas encore éteintes qu’une intro étrange et assourdissante de musique électro, avec de grosses nappes de synthés, annonce l’arrivée imminente du groupe. La salle plonge enfin dans le noir et les projecteurs illuminent comme en plein jour la scène minimaliste. En plein centre, une énorme batterie qui brille comme une flamme ; à droite (en regardant la scène) une caisse de bières Corona Extra ; à droite et à gauche une bonne bouteille de whisky Jack Daniels ; un mur d’amplis disposés symétriquement (six amplis de chaque côté), basse et guitare, pour nos barbus bien-aimés ; un immense écran géant de leds au fond, pour les clips vidéo (on imagine toujours) ; en face, deux pieds de micro (en forme de pots d’échappement de camion). Pas de cactus ce soir : le vrai décor sera la musique. Côté lumières, c’est simple également : des projecteurs de couleurs bleu, rouge, orange et blanc, l’essentiel. Le bruit d’une Harley qui démarre, nous voici sur la route et c’est le cérémonial d’entrée de ZZ Top : ils sont bien devant nous, Billy, à droite, Dusty, à gauche, face à leur pieds de micro, et enfin Frank sur son siège. En tenue noire de motards, lunettes de soleil, casquettes à l’envers. Deux chiffres porte-bonheur,

C'est l'ovation à la fin de chaque morceau, immédiatement reconnu dès les premières notes. Une masse compacte de riffs bluesy rock destructeurs et bien gras, métalliques comme on les aime, un ton incomparable et des vagues récurrentes de e chair de poule. Le trio est dans une forme éblouissante, avec un Dusty entièrement rétabli de son hépatite C, et l’ambiance est bien calme. Une guitare crie sauvagement, et on poursuit avec Pincushion et un solo formidable, riche mais suffisamment clair, entre le rythme puissant de Dusty et les coups de masse de Frank. Encore un « Merci »

On continue avec la guitare slide Gibson Les Paul Pearly Gates, sur l’incontournable classique Just Got Paid de 1972 (extrait de leur deuxième album et sans clip à l’époque !), c’est du lourd ! C’est l’osmose avec la basse de Dusty ! La voix grave et écorchée de Billy (« It’s Blues time ! ») nous emmène dans un beau voyage dans le blues : I Need You Tonight, joué d’une façon inattendue, avec un solo de guitare lancinant, plein de feeling qui ravi le public. C’est une incroyable exposition de blues authentique. Après cette excellente leçon, s'enchaînent Cheap Sunglasses et Planet of Women qui écrasent tout sur leur passage avec un tonnerre de basse et batterie... On en redemande, et suit une l’avalanche de hits de « Eliminator », 25 ans déjà,… une intro simple et efficace de Frank... « I got to have a shot of what you got is oh so sweet. You got to make it hot, like a boomerang I need a repeat, Gimme all your lovin »… magnifique version joué avec énergie,

Le rappel arrive deux minutes plus tard, avec un sacré cocktail bière et tequila : ouverture avec le tube Snake Boogie, suivi de l’énorme et irrésistible La Grange, créé à l’origine sur un riff de John Lee Hooker, rallongé en medley et avec quelques ruptures de temps en plein milieu. On se délecte, on se régale, et l'ambiance décolle de nouveau. C'est la folie furieuse, un voici un morceau mythique qui me rappelle une ancienne publicité vidéo sur Citroën avec mon personnage préféré Linus (« Peanuts » de Charles Schulz), ou un groupe de corbeaux chient sur la voiture : cette musique en était la colonne sonore. Le groupe sait créer un son puissant mais avant tout clair, dans lequel voix et notes ne sont jamais écrasés par les fréquences musicales, mais se trouvent constamment magnifiés. On poursuit avec Tush qui va terminer le rappel. Ilsreviendront de nouveau, pour une ultime chanson, pour le plaisir de la foule : ce sera un incandescent Jailhouse Rock, une reprise d’Elvis Presley qu’on trouve sur l’album « Fandango », un morceau de bonne facture mais pas indispensable, qui clôture c ainsi e concert de manière inattendue. Après une 1h24 de blues rock échappé du fin fond du Texas, poussiéreux, crasseux et électrique, le groupe (Dusty et Billy) nous salue brièvement, un peu étonnés de l’échappé rapide (?) de Frank qu’il se fiche éperdument des merci. Les lumières tardent un peu à se rallumer, l'espoir d’une suite survit… mais c’est terminé, laissant un peu goût d’amertume dans la bouche concernant la brièveté du concert.
Le public est heureux, mais a du mal à garder les yeux ouverts sous l’effet conjugué de la musique et de la bière, il est venu pour les hits et il les a obtenus. Tout le monde se dirige vers la sortie et à ce moment, je dis, un peu perplexe, à Gilles que je viens d’assister pour la nième fois au même concert de ZZ Top, la légende, avec toujours plus au moins la même setlist des années ’80, avec une petite utilisation d’images, malgré la présence d’un grand écran. Un son plus près des racines ’70, c’est la seule légère différence. Des regrets aussi concernant cette setlist courte, ombre du concert où manquent les morceaux de l’album « First » et « Tejas », ainsi que des chansons comme Give it up, Francine, Doubleback, et d’autres encore. Bon, ils sont joué l’essentiel, sans prendre de risques, sans faire retomber l'ambiance générale, avec une douzaine de classiques inoubliables, et surtout sans trop transpirer, oui c’était un bon concert nostalgique, sans plus. Pour les absents, leur DVD live, un fauteuil en cuir et une bonne bière fraiche suffiront pour passer un bon moment : le rock, le vrai, c’est aussi ZZ Top avec le marque rouge de fabrication « Texas » et le label « Official Texas Heroes »… c’est regrettable de les avoir oubliés lors de cette soirée loin du monde.
Dehors, la nuit est claire et la lune est jaune. De loin, j’attends le bruit d’un train qui traverse cette prairie du Texas, et sur la gauche, je passe devant un ranch où sommeille un troupeau de Longhorn. Direction la route 66, pour rentrer chez moi pour un sommeil tranquille sans acouphènes. »
« … And you know what I’m talkin about. Just let me know if you wanna go… »



ZZ Top est un groupe de Blues rock américain originaire du Texas (ville de El Paso), qui a connu le sommet de sa célébrité pendant les années 1970 et 1980. Ancré dans les bases du blues et du rock, le groupe est connu pour avoir un son de guitare tranchant et un chant puissant, mais plus encore pour leur apparence particulière. Le style cowboy texan avec stetson et santiags jusqu'à l'album Tejas laissera la place, après une pause de deux ans, à partir de Deguello au look barbu version prospecteur que l'avènement de l'ère du clip rendra mondialement célèbre au début des années 1980. Gibbons et Hill apparaissent alors toujours avec des lunettes de soleil, un chapeau de cow-boy et une barbe démesurée qui leur arrive à la ceinture. Curieusement, le dernier compère, Franck Beard - « Beard » signifiant « barbe » en anglais - n'en porte justement pas ! Leur plus grand succès est l'album Eliminator en 1983, avec les titres Gimme all your lovin, Legs et Sharp Dressed Man. Très prisé des salles de concert nord-américaines, le groupe effectue lors de sa tournée mondiale 2008 son grand retour sur les scènes européennes.
(http://www.zztop.com/)
(http://www.myspace.com/zztop)
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ZZ Top's First Album (1971)
Rio Grande Mud (1972)
Tres Hombres (1973)
Fandango! (1975)
Tejas (1977)
Degüello (1979)
El Loco (1981)
Eliminator (1983)
Afterburner (1985)
Recycler (1990)
Antenna (1994)
Rhythmeen (1996)
XXX (1999)
Mescalero (2003)


Billy Gibbons : Vocal & Guitar
Dusty Hill : Vocal & Bass
Frank Beard : Drums
Dusty Hill : Vocal & Bass
Frank Beard : Drums


La Setlist du Concert
ZZ TOP
Got Me Under Pressure (Eliminator - 1983)
Waitin for the Bus (Tres Hombres - 1973)
Jesus Just Left Chicago (Tres Hombres - 1973)
Chevrolet (Rio Grande Mud - 1972)
Pincushion (Antenna - 1994)
I'm Bad, I'm Nationwide (Degüello -1979)
Heard It On The X (Fandango! - 1975)
Just Got Paid (Rio Grande Mud - 1972)
I Need You Tonight (Eliminator - 1983)
Cheap Sunglasses (Degüello -1979)
Planet of Women (Afterburner - 1985)
Gimme All Your Lovin (Eliminator - 1983)
Sharp Dressed Man (Eliminator - 1983)
Legs (Eliminator - 1983)
Encores 1
Tube Snake Boogie (El Loco - 1981)
La Grange> (Tres Hombres - 1973)
Sloppy Drunk> (Cover BB King) >
> Bar-B-B Medley (Rio Grande Mud - 1972)
Tush (Fandango! - 1975)
Encores 2
Jailhouse Rock (Cover Elvis Presley) (Fandango! - 1975)



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