Première Partie : MODEY LEMON
Ce qu’en a pensé Christophe :
« ... 21H45, Williamsburgh Hall, quatre heures plus tard.
!!! et MGMT ont au moins deux choses en commun : ils viennent tous les deux de Brooklyn (avec des styles très différents) et ont fait évoluer leurs noms depuis leurs débuts (Chk Chk Chk et Management). Faut-il y voir là un signe, une coïncidence ?
A peine remis de la folie MGMT, nous voilà replongés dans une tout autre folie musicale, portant le nom de !!!. Éric m'avait prévenu, !!! est avant tout un groupe de scène. En piste depuis 1995, ce groupe passe son temps en tournée et n'a finalement qu'une production studio assez maigre (3 albums en 13 ans, le premier en 2000) mais de bonne facture. C'est vrai que musicalement, à l'écoute, on accroche vite mais on décroche assez rapidement, tant les compositions finissent par lasser car certains morceaux sont assez longs et répétitifs. Sur scène, c'est une autre histoire...
Pour digérer notre précédent concert, nous voilà partis à la découverte de ce quartier de Brooklyn, histoire de comprendre aussi l'ambiance et le terrain sur lequel évoluent nos deux groupes de la journée. Accompagnés par une joyeuse équipe de Belges (3 personnes dont une résidente sur site), nous découvrons dans un quartier assez désuet une multitude de bars et restaurants où là aussi l'originalité prime sur la gastronomie. Mais quelle ambiance ! On sent les gens détendus, ayant envie de faire la fête et on y trouve un vrai sens de l'accueil, bien loin des standards français (il faut dire que la rémunération des serveurs et personnels de table est décidée par le client, c'est le fameux « tip »). On atterrit finalement dans un resto couleur surf où l'on marche sur du sable à l'intérieur et à l'extérieur. Avec la chaleur moite qui règne sur NY, on se croirait presque aux Antilles. Le mojito et la caipirinia sont très bons, et nous requinquent avant la seconde partie de soirée.
L'arrivée au Hall of Williamsburgh nous replonge tout de suite dans une ambiance rock ; la salle, minuscule par rapport au McCarren Pool, contient 250 personnes maximum, serrées comme des sardines dans la fosse, celle-ci entourée par un balcon en forme de fer à cheval où nous trouverons une place de choix à l'extrémité droite, en contact avec la scène. Cette salle, récemment ouverte, favorise la proximité avec les artistes, et on va s'en prendre plein les oreilles (ici pas de limitateurs de dB !). L'endroit est original : un bar au sous-sol avec écran de retransmission, la salle au rez-de-chaussée et un resto au premier. De quoi passer une bonne soirée, en tout cas se donner l'impression de ne plus être des touristes de passage, mais de vraiment rentrer dans la vie locale.
Le public semble super chaud, déjà mis en jambes par 2 DJ's que nous avions totalement zappé pour aller plutôt nous restaurer. Du coup, à peine arrivés, le show démarre sur les chapeaux de roue. Ils sont 7 sur scène, et ce qui surprend avant tout, ce sont leurs tenues vestimentaires : pas de chi chi, on les croirait juste rentrés de la plage. Le chanteur, Nick Offer, en short, T shirt et espadrilles (?) par exemple. Elle, une chanteuse black dont je n'arrive pas identifier le nom, pareil. Mais l'important, c'est quand même la musique... et la prestance, et de ce point de vue là, on va être servi. Un premier morceau, Yadnus, met tout de suite le feu aux fans. Nick, sur scène, vit sa musique. Proche des premiers rangs, il va chercher le contact avec la foule. La fosse bouge en rythme, très fort, personne ne reste indifférent à ce rock funk très puissant, qui emporte. Il faut dire que la formation donne du rythme. Deux batteurs et un bon bassiste (Justin Van der Volgen) jouent une ligne rythmique très entraînante. Le guitariste envoie du gimmick acidulé qui colle pile au style, et la chanteuse (multi instrumentiste, elle me rappelle Régine d'Arcade Fire) termine de mettre le feu à tout cela. Et d'ailleurs, quelle voix pour un si petit gabarit ! Elle pousse dans les aigües, déchire les tympans, envoie du rythme à faire bouger les pierres.
Après le premier morceau, on était déjà tous à bloc. Le second ne va que faire amplifier les choses. Sans attendre, ils envoient Must be the Moon, et nous avons du mal à tenir en place et surtout debout. Toute la salle remue, s'agite, dix minutes et c'est déjà la folie. !!! prend tout son sens à ce moment du concert et nous révèle la puissance de leurs compositions sur scène, bien loin des morceaux studio. C'est peut-être Myth takes qui suivra (à vrai dire, j'ai du mal me souvenir de l'ordre des chansons, mais toutes y passeront, sauf peut-être les morceaux les plus lents comme There's no fucking rules, dude et Infini hold), et le show ne baissera pas d'intensité pendant 1h05. Je regarde Elisabeth qui découvre le groupe au fil de l'eau, et qui me confirme ce que je pensais avant d'arriver : pas besoin de connaitre !!! pour rentrer dans la musique. La musique et les deux chanteurs suffisent à eux seuls pour vous faire bouger irrésistiblement pendant toute la durée de la prestation. !!! est un groupe de scène, c'est sûr, et c'est du lourd ; je sais déjà que j'irai les revoir à Paris.
A new name, Heart of hearts, Break in case of anything chantés par elle, lui descend dans la foule pour traverser seul la salle, danser avec son public, mettre encore un peu plus de folie et de proximité dans cette salle déjà très intimiste. On en finit pas de danser, de sauter, cela devient presque orgasmique (désolé Éric de te plagier). Les morceaux sont enchaînés rapidement, le rythme est fort, !!! nous fait courir un 1500m à fonds. Le concert va se terminer, je crois, sur Bend over Beethoven, sans rappel, nous laissant dans un état de frustration total. En on reveut, c'est trop bon, ne nous laissez pas tomber comme ça. Sur scène, tout le monde s'efface, la lumière se rallume. Merde, c'est vraiment fini, on a pas vu le temps passer.
Quelle folie pendant un peu plus d'une heure. On est en sueur, encore traversés par des sursautements rythmiques convulsifs, et là il va falloir retourner dehors, quitter les lieux. Quand tout à coup sur ma droite, une porte s'ouvre. C'est elle, du haut de ses 1,55 m : elle vient chercher des fans pour une after je ne sais où. Son regard croise le nôtre, j'ai bien cru qu'on allait y aller. Mais où ? Je me rappelle ce qu'avait écrit Éric au sujet de sa conquête parisienne à qui elle avait roulé un pelle pendant le show et qu'elle avait emmené backstage après. Mais là ils sont une dizaine à partir avec elle !
23h, nous voilà de retour dans la rue à la recherche de nos amis belges abandonnés au Surf Restaurant. Quelle journée, et surtout quelle chance d'avoir pu boucler en quelques heures deux concerts aussi bons et si différents sur un périmètre aussi restreint. Elisabeth et moi partageons le même avis : c'était énorme, un raz de marée, un tsunami. Du funk hardcore pur et dur. Un groupe à revoir et vite. D'ailleurs, ils seront le 27/9/08 à Lille et je n'ai qu'un conseil : ALLEZ-Y !!! »
!!! et MGMT ont au moins deux choses en commun : ils viennent tous les deux de Brooklyn (avec des styles très différents) et ont fait évoluer leurs noms depuis leurs débuts (Chk Chk Chk et Management). Faut-il y voir là un signe, une coïncidence ?
A peine remis de la folie MGMT, nous voilà replongés dans une tout autre folie musicale, portant le nom de !!!. Éric m'avait prévenu, !!! est avant tout un groupe de scène. En piste depuis 1995, ce groupe passe son temps en tournée et n'a finalement qu'une production studio assez maigre (3 albums en 13 ans, le premier en 2000) mais de bonne facture. C'est vrai que musicalement, à l'écoute, on accroche vite mais on décroche assez rapidement, tant les compositions finissent par lasser car certains morceaux sont assez longs et répétitifs. Sur scène, c'est une autre histoire...
Pour digérer notre précédent concert, nous voilà partis à la découverte de ce quartier de Brooklyn, histoire de comprendre aussi l'ambiance et le terrain sur lequel évoluent nos deux groupes de la journée. Accompagnés par une joyeuse équipe de Belges (3 personnes dont une résidente sur site), nous découvrons dans un quartier assez désuet une multitude de bars et restaurants où là aussi l'originalité prime sur la gastronomie. Mais quelle ambiance ! On sent les gens détendus, ayant envie de faire la fête et on y trouve un vrai sens de l'accueil, bien loin des standards français (il faut dire que la rémunération des serveurs et personnels de table est décidée par le client, c'est le fameux « tip »). On atterrit finalement dans un resto couleur surf où l'on marche sur du sable à l'intérieur et à l'extérieur. Avec la chaleur moite qui règne sur NY, on se croirait presque aux Antilles. Le mojito et la caipirinia sont très bons, et nous requinquent avant la seconde partie de soirée.
L'arrivée au Hall of Williamsburgh nous replonge tout de suite dans une ambiance rock ; la salle, minuscule par rapport au McCarren Pool, contient 250 personnes maximum, serrées comme des sardines dans la fosse, celle-ci entourée par un balcon en forme de fer à cheval où nous trouverons une place de choix à l'extrémité droite, en contact avec la scène. Cette salle, récemment ouverte, favorise la proximité avec les artistes, et on va s'en prendre plein les oreilles (ici pas de limitateurs de dB !). L'endroit est original : un bar au sous-sol avec écran de retransmission, la salle au rez-de-chaussée et un resto au premier. De quoi passer une bonne soirée, en tout cas se donner l'impression de ne plus être des touristes de passage, mais de vraiment rentrer dans la vie locale.
Le public semble super chaud, déjà mis en jambes par 2 DJ's que nous avions totalement zappé pour aller plutôt nous restaurer. Du coup, à peine arrivés, le show démarre sur les chapeaux de roue. Ils sont 7 sur scène, et ce qui surprend avant tout, ce sont leurs tenues vestimentaires : pas de chi chi, on les croirait juste rentrés de la plage. Le chanteur, Nick Offer, en short, T shirt et espadrilles (?) par exemple. Elle, une chanteuse black dont je n'arrive pas identifier le nom, pareil. Mais l'important, c'est quand même la musique... et la prestance, et de ce point de vue là, on va être servi. Un premier morceau, Yadnus, met tout de suite le feu aux fans. Nick, sur scène, vit sa musique. Proche des premiers rangs, il va chercher le contact avec la foule. La fosse bouge en rythme, très fort, personne ne reste indifférent à ce rock funk très puissant, qui emporte. Il faut dire que la formation donne du rythme. Deux batteurs et un bon bassiste (Justin Van der Volgen) jouent une ligne rythmique très entraînante. Le guitariste envoie du gimmick acidulé qui colle pile au style, et la chanteuse (multi instrumentiste, elle me rappelle Régine d'Arcade Fire) termine de mettre le feu à tout cela. Et d'ailleurs, quelle voix pour un si petit gabarit ! Elle pousse dans les aigües, déchire les tympans, envoie du rythme à faire bouger les pierres.
Après le premier morceau, on était déjà tous à bloc. Le second ne va que faire amplifier les choses. Sans attendre, ils envoient Must be the Moon, et nous avons du mal à tenir en place et surtout debout. Toute la salle remue, s'agite, dix minutes et c'est déjà la folie. !!! prend tout son sens à ce moment du concert et nous révèle la puissance de leurs compositions sur scène, bien loin des morceaux studio. C'est peut-être Myth takes qui suivra (à vrai dire, j'ai du mal me souvenir de l'ordre des chansons, mais toutes y passeront, sauf peut-être les morceaux les plus lents comme There's no fucking rules, dude et Infini hold), et le show ne baissera pas d'intensité pendant 1h05. Je regarde Elisabeth qui découvre le groupe au fil de l'eau, et qui me confirme ce que je pensais avant d'arriver : pas besoin de connaitre !!! pour rentrer dans la musique. La musique et les deux chanteurs suffisent à eux seuls pour vous faire bouger irrésistiblement pendant toute la durée de la prestation. !!! est un groupe de scène, c'est sûr, et c'est du lourd ; je sais déjà que j'irai les revoir à Paris.
A new name, Heart of hearts, Break in case of anything chantés par elle, lui descend dans la foule pour traverser seul la salle, danser avec son public, mettre encore un peu plus de folie et de proximité dans cette salle déjà très intimiste. On en finit pas de danser, de sauter, cela devient presque orgasmique (désolé Éric de te plagier). Les morceaux sont enchaînés rapidement, le rythme est fort, !!! nous fait courir un 1500m à fonds. Le concert va se terminer, je crois, sur Bend over Beethoven, sans rappel, nous laissant dans un état de frustration total. En on reveut, c'est trop bon, ne nous laissez pas tomber comme ça. Sur scène, tout le monde s'efface, la lumière se rallume. Merde, c'est vraiment fini, on a pas vu le temps passer.
Quelle folie pendant un peu plus d'une heure. On est en sueur, encore traversés par des sursautements rythmiques convulsifs, et là il va falloir retourner dehors, quitter les lieux. Quand tout à coup sur ma droite, une porte s'ouvre. C'est elle, du haut de ses 1,55 m : elle vient chercher des fans pour une after je ne sais où. Son regard croise le nôtre, j'ai bien cru qu'on allait y aller. Mais où ? Je me rappelle ce qu'avait écrit Éric au sujet de sa conquête parisienne à qui elle avait roulé un pelle pendant le show et qu'elle avait emmené backstage après. Mais là ils sont une dizaine à partir avec elle !
23h, nous voilà de retour dans la rue à la recherche de nos amis belges abandonnés au Surf Restaurant. Quelle journée, et surtout quelle chance d'avoir pu boucler en quelques heures deux concerts aussi bons et si différents sur un périmètre aussi restreint. Elisabeth et moi partageons le même avis : c'était énorme, un raz de marée, un tsunami. Du funk hardcore pur et dur. Un groupe à revoir et vite. D'ailleurs, ils seront le 27/9/08 à Lille et je n'ai qu'un conseil : ALLEZ-Y !!! »
!!! est un groupe américain qui s'est formé pendant l'été 1995 de la fusion d'une partie des deux groupes Black Liquorice et Popesmashers. Après une tournée ensemble réussie, ces deux groupes ont décidé de mélanger le disco-funk avec des sonorités plus agressives, et après l'intégration du chanteur Nic Offer venant du groupe de hardcore Yah Mos, !!! est né.
Ce nom de groupe à but anti-conformiste a l'inconvénient d'être « le plus dur des noms de groupe pour Google », et bien que leur label ait tenté de leur faire adopter chk chk chk sans succès, les recherches via Internet sont plus fructueuses en utilisant cette dernière écriture.
Mario Andreoni (guitar, percussion)
Tyler Pope (guitar, electronics)
Allan Wilson (percussion, sax, drums, keys)
Nic Offer (vox)
Dan Gorman (percussion, keys, trumpet)
Jerry Fuchs (drums)
Justin Van Der Volgen (bass)
Shannon Funchness(vox)
Tyler Pope (guitar, electronics)
Allan Wilson (percussion, sax, drums, keys)
Nic Offer (vox)
Dan Gorman (percussion, keys, trumpet)
Jerry Fuchs (drums)
Justin Van Der Volgen (bass)
Shannon Funchness(vox)
!!! (Chk Chk Chk) - Must Be The Moon (taken from Myth Takes)
!!! (Chk Chk Chk) - Live Pukkelpop 2007
!!! (Chk Chk Chk) - Hello? Is this thing on?
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