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lundi 6 octobre 2008

Razorlight ~ La Maroquinerie. Paris.








Ce qu’en a pensé Eric :


« L'histoire de ce concert (exceptionnel, car à la Maroquinerie, écrin minuscule pour l'ego de Razorlight) a commencé il y a 3 semaines, lorsqu'il a fallu trouver quelqu'un pour aller faire la queue Rue Boyer à 14 h 00 acheter des places que l'on imaginait fort disputées. C'est Françoise qui s'y est collée, qu'elle en soit remerciée, surtout qu'au final, elle n'aura pas pu y assister, à ce concert !

L'histoire a ensuite rebondi avec l'annonce par Clément qu'il devait bel et bien interviewer et photographier Johnny Borrell et Razorlight à l'hôtel Renaissance, ce même lundi après-midi. D'où un week-end studieux à écouter une copie watermarkée du futur album, "Slipway Fires", que la maison de disque nous avait remise, et à préparer des questions que Sophie et Clem voulaient le plus pertinentes possibles. Comme Johnny nous fait son petit Springsteen en long et en large de ce nouvel album, assez réussi, il y en avait, des questions pertinentes, rassurez-vous !

14 h 30, Clem et Sophie font leur interview, et, apparemment, ça "clique" tout de suite avec Johnny (comme quoi, la préparation, et un véritable intérêt pour la musique d'un artiste, ça fait la différence !). A la fin, le beau Johnny fait la bise à Sophie, qui jure qu'elle ne se lavera plus la figure pendant 15 jours...

Finalement, peu de gens dans notre petite bande aiment vraiment Razorlight : trop commerciaux (le second album, tentative éhontée - et réussie - de gagner les charts), trop américains pour un groupe anglais, trop indiscernables dans leur capacité à parcourir un spectre musical finalement assez varié. Mais nul ne peut nier que Johnny Borrell et sa bande sont un formidable groupe de scène, conjuguant parfaitement le charisme juvénile d'une star "populaire" (les toutes jeunes filles se pâment, veulent toucher) avec une énergie étonnante. Et ce soir va encore confirmer ce sentiment d'excellence que donne Razorlight en live. Dans une Maroquinerie sold out mais pas bondée (trop d'invités qui ne sont pas venus ?), dans laquelle flotte une excitation légère, Razorlight attaque très fort d'emblée avec "Golden Touch" : le son est clair, sec et puissant, la voix de Borrell à peu près toujours audible (sauf lorsque le batteur, Andy Burrows, dont je ne me souvenais plus qu'il était aussi impressionnant, se déchaîne sur ses fûts, juste en face de nous), "Golden Touch" est réinterprété au rasoir, légèrement accéléré, durci : s'agissant de mon morceau préféré de Razorlight - et de l'un de mes 5 morceaux préférés de la décennie (midinette que je suis !) -, l'émotion me submerge, je sens que je suis parti pour un beau concert.

Razorlight est là ce soir pour faire découvrir à son public parisien le nouvel album (celui du "back to basics", d'après Johnny, qui a cherché encore une fois à réinventer sa musique, au plus près d'une vérité qui est forcément pour lui du côté d'une tradition "américaine" du songwriting). Ils nous en interpréteront donc l'intégralité des chansons, à l'exception de "60 thompson", une exception notable puisque Johnny avait déclaré à Sophie et Clem, l'après-midi même, que c'était sa chanson favorite de l'album ! Ce qui est intéressant, c'est que ces nouvelles chansons, qui sonnent relativement différentes sur l'album, plus mûres, plus posées, s'intègrent ici logiquement dans la continuité des autres, portées par l'émotion tangible dans la voix de Johnny, très convaicant et concentré ce soir, et par les explosions rageuses du groupe qui joue avec une énergie qu'on n'ose plus attendre d'un groupe ayant déjà atteint la consécration... Oui, c'est bien un groupe rajeuni, régénéré qui est devant nous, ce sera particulièrement sensible sur une version lourde, menaçante, noisy presque, de "Stinger", blues primaire qui chante la difficulté douloureuse des amours de Johnny (une constante dans ses textes). Mais toutes les nouvelles chansons passent remarquablement bien, de "Hostage of Love", sans doute un prochain single, à "The House", moment poignant qui voit Johnny seul au piano tenter l'exercice périlleux de l'introspection en public.

Mais la (bonne) surprise de ce soir, c'est que, là où nous attendions un show promotionnel / service minimum, Razorlight nous gratifie d'un vrai concert (1 h 30), revisitant largement ses deux albums précédents : comme il l'avait promis l'après-midi, Johnny n'ôtera pas sa chemise ("ce sont maintenant des temps différents"), mais, à part cela, l'offrande au public sera absolument généreuse. Johnny va et vient, trouvant sans doute la scène de la Maro un peu étroite pour lui, escaladera la sono comme toujours, et chaque chanson sera revisitée avec une rage positive qui la dépouillera sans doute de ses derniers oripeaux pop, mais cimentera au final le set dans ce sentiment gratifiant que Razorlight délivre ce soir un show "unique", soutenu par la joie de retrouver l'ambiance radicalement différente d'une toute petite salle.

Les sommets du concert seront, sans surprise cette fois (hormis "Stinger" déjà mentionné), "In the city" (frénétique et absolument jouissif), "L.A. Waltz" (Johnny nous esquissera, radieux, deux ou trois pas de valse...) et un "Rip it up" tonitruant en final survitaminé et électrifié, laissant tout le monde K.O. et ravi. Morale de l'affaire : pas besoin de retourner dans la fournaise du Bataclan le 30 novembre prochain pour la tournée "officielle" de Razorlight, nous avons vu ce soir le groupe dans ce qu’il pouvait offrir de meilleur. »



photos de eric


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Yeah ! Bon, c'était bien alors !!! Et vous ne vous êtes pas fait étriper par des minettes en folie... Bravo ! Et l'interview de Sophie, on la lit où ??? (message pour Sophie : waouh, la classe totale).
Bises à tous.

Cécile