Abe Vigoda ~ Le Point Ephémère. Paris.

Première Partie : TEAM GHOST

Ce qu’en a pensé Gilles B. :

« Déjà le nom, ça fait peur. Abe Vigoda ? Inconnu au bataillon, pour la grande majorité des gens. Par hasard sur le net, je suis tombé sur la chronique de « Skeleton », leur dernier album, je l'ai acheté, je l'ai écouté et je n'ai pas tout compris... mais le fait est que l’on sent quelque chose d'original. Une farandole clownesque et psychédélique, voilà comment je décrirais le disque. Et ne cherchez pas à savoir pourquoi, moi-même je cherche encore. Une date libre en décembre alors que le Point Ephémère programme les Américains, je prends ma place tout de suite. Et je l'ai presque regretté. Car d'une part, ce devait être une nouvelle fois mon quatrième concert d'affilée je crois, donc j'étais bien fatigué en arrivant sur les berges du canal St Martin ; d'autre part, passer 1h30 à marcher aux alentours autant pour me réchauffer que pour échapper à l'ennui d'une attente mortelle par cette température avoisinant les 0 degrés...

Et c'est à plus de 20h30 que me voilà dans l'antre du Point Ephémère, je me doute tout de suite qu'il n'y aura pas foule ce soir, je n'hésite pas et je vais m'affaler dans l’un des fauteuils complètement défoncés qui se trouvent sur un côté de la salle... Je sens quelqu'un qui me frappe l'épaule, j'ouvre les yeux, encore embrumés de sommeil et de fatigue, pour apercevoir le contour d’un visage joliment féminin, c'est Stéphanie qui vient de me réveiller ! Encore au radar, direction le bar, et un verre de vin blanc plus tard, je suis de nouveau en pleine forme... Si l'on enlève les invitations, on doit être au moins vingt à avoir acheté notre place, car ce soir s’il y a 50 personnes, c'est un maximum. On ne se bouscule pas pour être au premier rang au moins !

Dans un anonymat presque total, le premier groupe monte sur scène, ils s'appellent Team Ghost et ce n'est pas mal du tout. De la musique assez sonique et noisy : j'ai bien aimé, a priori le groupe n'a pas de encore sorti de CD. Petite demi heure bien agréable, et donc un groupe à suivre (il suffit d'aller sur Myspace pour se donner une idée).

Me voilà complètement réveillé et un peu réchauffé, je retourne discuter avec Stéphanie et ses amis. Toujours dans une sorte d'anonymat complet et au milieu d’un brouhaha perpétuel, les membres de Abe Vigoda montent sur scène et règlent les derniers détails, avant de se lancer toutes guitares en avant dans un set de... 30 minutes chrono. Les mecs ne paient pas vraiment de mine, on sent bien le groupe qui rame. Quand on ne connait pas Abe Vigoda, on peut être surpris : c'est rapide, les mélodies sont presque inexistantes, ou plutôt il faut savoir aller les chercher. Je suis en face de l’un des deux guitaristes, il chante ou plutôt éructe ses paroles les yeux levés au ciel. C'est sec et court, des morceaux ne dépassant guère les 2 minutes. Une chose frappante, comme j'en discutais avec Stéphanie : la ressemblance avec Vampire Weekend. Et là vous me dites : « il est fou Gilles, il faut qu'il fasse gaffe avec l'alcool, il raconte que des conneries, faudrait qu'il prenne sa retraite des concerts, il devient trop vieux ». Et je dis : « non !!! ». Et je maintiens, vous prenez Vampire Weekend, le style et la texture des chansons, musicalement parlant bien sûr, puis vous désaccordez le tout, vous l'accélérez, vous mixez cela de manière à avoir l'impression que c'est une musique qui vient d'ailleurs, de derrière !! Vous rajoutez une dose d'hallucinogène, et vous obtiendrez Abe Vigoda. Alors c'est vrai qu'en les regardant, je me pose des questions, puis au bout du sixième ou septième morceau, je me rends compte que je suis pris par la musique, par cette sorte de folie que les quatre musiciens semblent afficher quand ils jouent (surtout le batteur et le guitariste qui me fait face). Ils sont dans leur truc, ils ne cherchent pas particulièrement à vous le faire partager, vous plaire ou pas. Moi j'ai dit « oui », et j'ai compris - seulement au bout du sixième titre... Et toujours dans un autre univers, mais, tout en restant gentil, le guitariste (toujours celui qui se trouve en face de moi) annonce que le concert est fini, ils n'ont plus de morceaux à jouer. Mais on leur pardonne, une partie du public (que je soupçonne être venue là juste par du fait d'invitations) quitte la salle pour boire et fumer, quant à moi je reste encore quelques minutes pour prendre la température en cette fin de concert.

J'aurais bien pris un tee shirt, mais il n’y avait pas beaucoup de tailles de disponible. Je ne sais pas si je reverrai ce groupe, un peu hors du commun sans essayer de faire du sensationnel. Il restera toujours ce concert et un CD, « Skeleton » (leur troisième d'ailleurs). Une soirée assez bizarre, mais que je ne regrette pas du tout. »

photos de gilles b

Abe Vigoda fait partie de la florissante scène du Smell, un repère de la coolitude rock de Los Angeles, depuis 2005. Le nom du groupe a été emprunté à un obscur acteur américain, célèbre pour avoir été annoncé mort par la presse tabloïd, à tort... Ils jouent un post-punk tropical, répétitif, saccadé, mais assez mélodique. Skeleton est leur troisième album.

(http://www.myspace.com/abevigoda)

Michael Vidal : Vocal & Guitar
Juan Velazquez : Vocal & Guitar
Gerardo "Reggie" Guerrero : Drums
David Reichardt : Bass

TEAM GHOST

La durée du concert : 0h25



La durée du concert : 0h30

AFFICHE / PROMO / FLYER

Abe Vigoda - "All Night and Day"

Abe Vigoda - "Skeleton"