Première Partie : Dj
photos de eric
« Haunts en panne de van et en rade à 300 kms de Paris, et nous voilà privés d'une première partie que nous attendions avec impatience, après leur belle prestation à la Maro ! Pas de quoi regretter ma place achetée au noir devant la Bataclan à 18 h 15 (je m'étais décidé trop tard et le concert de Eagles of Death Metal était déjà complet, à ma grande surprise...), mais quand même...! On espère une bonne soirée rock'n'roll, bien crade et forte, une belle manière de terminer une semaine de boulot pas folichonne, alors que l'hiver s'éternise sur Paris la grise.
L'attente est forcément plus longue sans première partie, mais le DJ du Bataclan nous régale d'une excellente sélection de "classiques" très rock'n'roll, à un niveau sonre plus qu'acceptable, histoire de nous faire patienter : de Gen X à Hendrix, de AC/DC à Presidents of the USA, de Thin Lizzy à Aerosmith, il y en a pour tous les goûts, mais c'est du lourd... prélude à ce qui nous attend...
Toute le monde ou presque sait aujourd'hui que Eagles of Death Metal, ce n'est ni un groupe de covers des Eagles, ni du Death Metal, mais un projet parallèle du prolifique Josh Homme, une sorte de retour à un rock'n'roll plus basique, mais finalement assez indéfinissable. Sur scène, on sait bien que Josh Homme ne sera pas là, mais pour cette tournée, il s'est fait remplacer par le titanesque Joey Castillo à la batterie (lui aussi de QOTSA), ce qui va nous garantir, pendant une heure et demi durant, une turbo-propulsion infernale. Bon, commençons par décrire la troupe qui s'agite sur scène devant nous : un guitariste improbable qui ressemble à un personnage de Chris Ware, sorte de vieux poupon képon à l'âge indiscernable ; un bassiste effrayant qui semble échappé directement de l'âge de pierre ; Joey Castillo qui ramone à l'arrière, clairement en vacances par rapport à la complexité de son travail chez QOTSA, mais visiblement très concerné ; et puis Jesse Hughes au chant et au jeu de lunettes, sorte de rescapé du village d'Astérix qui n'en revient pas d'être là, et peut-être même d'être toujours vivant vu son addiction "au porno et à la crystal meth" (je ne mentionnerai qu'en passant une copine dont nous n'avons pas retenu le nom qui viendra chanter en montrant ses formes sur un morceau !). Gilles B, fan ultime de EODM, m'a expliqué que Jesse Hughes a été naguère un politicien (tendance républicain sudiste, pro-armes et anti-avortement...), ce que je veux bien croire quand je constate la manière dont il retourne et séduit son public, roulant tout son petit monde dans la farine à force de mots gentils et d'oeillades amoureuses !
Mais trève de cynisme, le fait est que Jesse est content, vraiment content de l'accueil exceptionnel que EODM reçoivent ce soir, à Paris. Il en est même étonné, après une tournée en Espagne a priori beaucoup moins chaleureuse (d'après ce qu'il raconte). Et quand il répète à plusieurs reprises : "Man, believe me, we really needed that !", on sent une vraie sincérité dans sa voix : pas trop difficile d'imaginer la galère d'une tournée européenne pour un tel groupe, pas vraiment connu, de ville grise en bourgade anonyme... et puis, le miracle : Paris, et un public littéralement déchaîné. Car ce soir, c'est l'exact antithèse du concert de Franz Ferdinand la semaine dernière : voici un groupe fondamentalement moyen, littéralement porté vers les cîmes par un public en adoration... soit la recette d'un très bon concert, même quand la musique jouée n'a clairement rien de génial. Oui, au risque de froisser mon ami Gilles B., je ne trouve rien de bien transcendant dans les disques de EODM, juste quelques riffs bien troussés, avec un esprit bon enfant qui flirte parfois avec le second degré. Mais sur scène, surtout devant un tel public (et devant nous, écrasés et piétinés au premier rang...), c'est autre chose, une sorte de symbole parfait de la beauté du rock'n'roll, quand il ne recherche que l'excitation et le plaisir. Du coup, même si j'ai un peu de mal à "décoller" au début, impossible de résister à tant d'énergie, de bonne volonté et de fun. Le Bataclan est donc en ébullition : les slammers et stage divers se succèdent à un rythme de plus en plus rapprochés, Gilles B et moi sommes piétinés, frappés, puis Gilles doit se défendre contre une furie hystérique qui le cogne, qui le mord à l'épaule et qui me griffera les mains alors que j'essaye de retenir ses coups... Rock'n'Roll !
Juste avant le rappel, Boys Bad News me paraît tout à fait excellent... Mais c'est au rappel que ça va "se passer pour moi" : une intro solo de Hughes, jusqu'à un premier couplet du Brown Sugar des Stones, avant que Castillo ne lance la machine, à fond la caisse... Un tube imparable, Cherry Cola, puis on s'écarte de la set list, avec une reprise démentiellement accélérée du New Rose des Damned, et un Castillo surnaturel au milieu d'un halo de sueur ! Superbe final - Speaking in Tongues - qui prouve bien que, quand les morceaux sont bons, les EODM peuvent être extraordinaires. Et puis c'est fini !
On sort donc du Bataclan tôt ce soir, vers les 22 h 10, mais bien rassasiés, en se disant que si EODM n'ont pas inventé la poudre, ils savent bien la faire parler. Putain de Rock'n'Roll ! ».
L'attente est forcément plus longue sans première partie, mais le DJ du Bataclan nous régale d'une excellente sélection de "classiques" très rock'n'roll, à un niveau sonre plus qu'acceptable, histoire de nous faire patienter : de Gen X à Hendrix, de AC/DC à Presidents of the USA, de Thin Lizzy à Aerosmith, il y en a pour tous les goûts, mais c'est du lourd... prélude à ce qui nous attend...
Toute le monde ou presque sait aujourd'hui que Eagles of Death Metal, ce n'est ni un groupe de covers des Eagles, ni du Death Metal, mais un projet parallèle du prolifique Josh Homme, une sorte de retour à un rock'n'roll plus basique, mais finalement assez indéfinissable. Sur scène, on sait bien que Josh Homme ne sera pas là, mais pour cette tournée, il s'est fait remplacer par le titanesque Joey Castillo à la batterie (lui aussi de QOTSA), ce qui va nous garantir, pendant une heure et demi durant, une turbo-propulsion infernale. Bon, commençons par décrire la troupe qui s'agite sur scène devant nous : un guitariste improbable qui ressemble à un personnage de Chris Ware, sorte de vieux poupon képon à l'âge indiscernable ; un bassiste effrayant qui semble échappé directement de l'âge de pierre ; Joey Castillo qui ramone à l'arrière, clairement en vacances par rapport à la complexité de son travail chez QOTSA, mais visiblement très concerné ; et puis Jesse Hughes au chant et au jeu de lunettes, sorte de rescapé du village d'Astérix qui n'en revient pas d'être là, et peut-être même d'être toujours vivant vu son addiction "au porno et à la crystal meth" (je ne mentionnerai qu'en passant une copine dont nous n'avons pas retenu le nom qui viendra chanter en montrant ses formes sur un morceau !). Gilles B, fan ultime de EODM, m'a expliqué que Jesse Hughes a été naguère un politicien (tendance républicain sudiste, pro-armes et anti-avortement...), ce que je veux bien croire quand je constate la manière dont il retourne et séduit son public, roulant tout son petit monde dans la farine à force de mots gentils et d'oeillades amoureuses !
Mais trève de cynisme, le fait est que Jesse est content, vraiment content de l'accueil exceptionnel que EODM reçoivent ce soir, à Paris. Il en est même étonné, après une tournée en Espagne a priori beaucoup moins chaleureuse (d'après ce qu'il raconte). Et quand il répète à plusieurs reprises : "Man, believe me, we really needed that !", on sent une vraie sincérité dans sa voix : pas trop difficile d'imaginer la galère d'une tournée européenne pour un tel groupe, pas vraiment connu, de ville grise en bourgade anonyme... et puis, le miracle : Paris, et un public littéralement déchaîné. Car ce soir, c'est l'exact antithèse du concert de Franz Ferdinand la semaine dernière : voici un groupe fondamentalement moyen, littéralement porté vers les cîmes par un public en adoration... soit la recette d'un très bon concert, même quand la musique jouée n'a clairement rien de génial. Oui, au risque de froisser mon ami Gilles B., je ne trouve rien de bien transcendant dans les disques de EODM, juste quelques riffs bien troussés, avec un esprit bon enfant qui flirte parfois avec le second degré. Mais sur scène, surtout devant un tel public (et devant nous, écrasés et piétinés au premier rang...), c'est autre chose, une sorte de symbole parfait de la beauté du rock'n'roll, quand il ne recherche que l'excitation et le plaisir. Du coup, même si j'ai un peu de mal à "décoller" au début, impossible de résister à tant d'énergie, de bonne volonté et de fun. Le Bataclan est donc en ébullition : les slammers et stage divers se succèdent à un rythme de plus en plus rapprochés, Gilles B et moi sommes piétinés, frappés, puis Gilles doit se défendre contre une furie hystérique qui le cogne, qui le mord à l'épaule et qui me griffera les mains alors que j'essaye de retenir ses coups... Rock'n'Roll !
Juste avant le rappel, Boys Bad News me paraît tout à fait excellent... Mais c'est au rappel que ça va "se passer pour moi" : une intro solo de Hughes, jusqu'à un premier couplet du Brown Sugar des Stones, avant que Castillo ne lance la machine, à fond la caisse... Un tube imparable, Cherry Cola, puis on s'écarte de la set list, avec une reprise démentiellement accélérée du New Rose des Damned, et un Castillo surnaturel au milieu d'un halo de sueur ! Superbe final - Speaking in Tongues - qui prouve bien que, quand les morceaux sont bons, les EODM peuvent être extraordinaires. Et puis c'est fini !
On sort donc du Bataclan tôt ce soir, vers les 22 h 10, mais bien rassasiés, en se disant que si EODM n'ont pas inventé la poudre, ils savent bien la faire parler. Putain de Rock'n'Roll ! ».
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