Première Partie: KISSOGRAM
« Le niveau d'attente vis à vis du concert (sold out en quelques minutes lors de la mise en vente des billets sur le net) de Franz Ferdinand ce soir est immense : après le set court mais dévastateur de la Cigale aux Inrocks l'année dernière, après un troisième album qu'on a appris à adorer autant que les deux précédents (peut-être plus même, tant il témoigne d'une exaltante volonté d'émacipation des codes du rock indie...), on est à l'Olympia pour accueillir un nouveau miracle, par un groupe que personnellement je considère comme l'un des trois plus importants de la décennie (et je ne vous répèterai pas qui sont les deux autres, à mon avis, ça me donnerait trop l'impression de rabâcher...). Pour être là, j'ai quitté une réunion importante en milieu d'après-mid à Madrid, pris un avion en catastrophe, traversé Paris en taxi-moto à fond la caisse, et... ouf, j'ai réussi à rejoindre Gilles B et Sophie au premier rang de l'Olympia...
On commence à 20 h 00 pétantes par Kissogram, un trio allemand... pas tout à fait convaincant... mais quand même, qui nous amuse pendant une bonne quarantaine de minutes avec sa musique assez inclassable, tour à tour accrocheuse (petites ritournelles au synthé que l'on pourraient qualifier de kurtweiliennes, déchirures électriques de guitare, voix emphatique qui rameute les souvenirs des grands crooners froids) et insignifiantes (quand on quitte le registre psycho-velvetien répétitif pour une pop plus dansante). Bref, il y a un peu de tout ce qu'on aime là-dedans, mais sur un mode mineur, pas complèrement réalisé. Difficile de dire s'il s'agit d'un groupe débutant avec un vrai potentiel, ou au contraire une formation de seconde zone et qui y restera.
Bon, commeçons tout de suite par les choses qui fâchent, ce soir, Alex Kapranos et sa bande n'ont pas donné un concert exceptionnel, comme celui de la Cigale. Quelque chose n'a pas pris, l'alchimie entre groupe et public n'a pas fonctionné complètement, la salle n'a jamais basculé dans l'hystérie. Dommage ! Car, honnêtement, le show a été impeccable, terrassant même parfois, et nous avons chanté en choeur pendant 75 minutes d'un enchaînement de chansons parfaites, délivrées par un groupe musicalement mature, à la fois festif et imparable. A la fin, des amis ont pu déplorer l'aspect "mécanique" de Franz Ferdinand, ce que je leur accorde : c'est même cet aspect "machine irrésistible" qui distingue à mon avis FF de la grande majorité des groupes de rock indie, sans parler du fait qu'ils aient eu l'idée de génie d'appliquer (et de mettre en danger aussi) leur formule sur le "dance-floor", ce qui leur permet de transcender désormais l'aspect vaguement "pavlovien" de leur musique (je veux dire : ils jouent, on bave, on crie... sans que cela passe le moins du monde par le cerveau !). Moi, même si j'ai regretté de ne pas revivre la folie d'il y a quelques mois, j'ai passé une soirée passionnante à "écouter Franz Ferdinand" jouer une musique plus complexe, plus ambitieuse qu'auparavant. Et du coup, je dois dire que j'ai moins apprécié les tubes monstrueux d'hier (Matinée, Take Me Out, Do You Want To) que les expérimentations dance du dernier album (moment de pur génie, l'enchaînement Outsiders avec percussions dechaînées, et Lucid Dreams, titre immense qui voit Franz Ferdinand perdre de son immediateté pour élever ses ambitions, avant de distendre littéralement le temps et l'espace dans un moment de folie électro). Mais bon, je mentirais si je ne parlais pas des moments forts de pur jouissance qu'on été What She Came For et son hallucinant solo psychédélico-hystérique à la fin, Michael et son riffs haché qui m'a paru plus tranchant encore ce soir, This Fire en conclusion impeccable (duel de guitares comme clou du spectacle), et surtout Ulysses, le plus beau moment de la soirée pour moi, une grande, grande et irrésistible chanson, qui semble nous redonner notre coeur et nos jambes de 20 ans.
A la sortie, même si on a tous mis un bémol à notre enthousiasme par rapport à ce concert, on ne peut guère s'empêcher de se demander si cela ne vaudrait pas le coup de revenir demain... juste au cas où... »
On commence à 20 h 00 pétantes par Kissogram, un trio allemand... pas tout à fait convaincant... mais quand même, qui nous amuse pendant une bonne quarantaine de minutes avec sa musique assez inclassable, tour à tour accrocheuse (petites ritournelles au synthé que l'on pourraient qualifier de kurtweiliennes, déchirures électriques de guitare, voix emphatique qui rameute les souvenirs des grands crooners froids) et insignifiantes (quand on quitte le registre psycho-velvetien répétitif pour une pop plus dansante). Bref, il y a un peu de tout ce qu'on aime là-dedans, mais sur un mode mineur, pas complèrement réalisé. Difficile de dire s'il s'agit d'un groupe débutant avec un vrai potentiel, ou au contraire une formation de seconde zone et qui y restera.
Bon, commeçons tout de suite par les choses qui fâchent, ce soir, Alex Kapranos et sa bande n'ont pas donné un concert exceptionnel, comme celui de la Cigale. Quelque chose n'a pas pris, l'alchimie entre groupe et public n'a pas fonctionné complètement, la salle n'a jamais basculé dans l'hystérie. Dommage ! Car, honnêtement, le show a été impeccable, terrassant même parfois, et nous avons chanté en choeur pendant 75 minutes d'un enchaînement de chansons parfaites, délivrées par un groupe musicalement mature, à la fois festif et imparable. A la fin, des amis ont pu déplorer l'aspect "mécanique" de Franz Ferdinand, ce que je leur accorde : c'est même cet aspect "machine irrésistible" qui distingue à mon avis FF de la grande majorité des groupes de rock indie, sans parler du fait qu'ils aient eu l'idée de génie d'appliquer (et de mettre en danger aussi) leur formule sur le "dance-floor", ce qui leur permet de transcender désormais l'aspect vaguement "pavlovien" de leur musique (je veux dire : ils jouent, on bave, on crie... sans que cela passe le moins du monde par le cerveau !). Moi, même si j'ai regretté de ne pas revivre la folie d'il y a quelques mois, j'ai passé une soirée passionnante à "écouter Franz Ferdinand" jouer une musique plus complexe, plus ambitieuse qu'auparavant. Et du coup, je dois dire que j'ai moins apprécié les tubes monstrueux d'hier (Matinée, Take Me Out, Do You Want To) que les expérimentations dance du dernier album (moment de pur génie, l'enchaînement Outsiders avec percussions dechaînées, et Lucid Dreams, titre immense qui voit Franz Ferdinand perdre de son immediateté pour élever ses ambitions, avant de distendre littéralement le temps et l'espace dans un moment de folie électro). Mais bon, je mentirais si je ne parlais pas des moments forts de pur jouissance qu'on été What She Came For et son hallucinant solo psychédélico-hystérique à la fin, Michael et son riffs haché qui m'a paru plus tranchant encore ce soir, This Fire en conclusion impeccable (duel de guitares comme clou du spectacle), et surtout Ulysses, le plus beau moment de la soirée pour moi, une grande, grande et irrésistible chanson, qui semble nous redonner notre coeur et nos jambes de 20 ans.
A la sortie, même si on a tous mis un bémol à notre enthousiasme par rapport à ce concert, on ne peut guère s'empêcher de se demander si cela ne vaudrait pas le coup de revenir demain... juste au cas où... »
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