Ce qu’en a pensé Gilles B. :
« Drôle de lieu pour un drôle de concert. L'église St Eustache accueille dans le cadre du festival Paris Quartier d'Eté le couple américain Dean Wareham & Britta Phillips, accessoirement anciens membres du groupe Luna, et menant aujourd'hui une carrière discrète mais fructueuse. Me voilà donc en route pour ce lieu inhabituel, je décide de laisser ma voiture du côté de la Madeleine et de faire le reste du chemin à pied, découvrant ainsi certains quartiers de Paris que je ne connaissais pas. Me voici arrivé devant l'imposante église St Eustache, où je retrouve Gilles P. Une petite ruelle nous mène devant ce qui servira d'entrée pour ce concert. Bien évidemment, il n’y a pas de service d'ordre, plutôt de jeunes volontaires et bénévoles qui s'occupent des spectateurs.
21h, nous voilà à l'intérieur du cadre prestigieux de l'église, la question est de savoir où nous installer : soit sur les chaises disposées en face de la scène (qui elle-même doit se trouver devant l'autel), soit par terre sur des tapis, dans l'espace séparant la scène des premiers sièges. Ce sera cette dernière solution que nous adopterons. On s'installe plutôt confortablement en s'adossant aux grilles d'un petit monument.
L'atmosphère est étrange ce soir, non seulement du fait du lieu, mais aussi du public qui remplit l'église. Ce public, on ne l'imagine pas dans un concert de rock. A l'entrée, nous avions à nos côtés une personne âgée - certainement de près de 70 ans -, handicapée de surcroît… une vieille fan du Velvet ? Bizarre, et en même temps réconfortant, ce public hétéroclite.
La scène est sobre : une batterie et quelques amplis, il est manifeste que ce soir c'est un groupe au complet qui viendra jouer. Il est 22 heures lorsque les protagonistes apparaissent, Britta Philipps est tout simplement ravissante en mini robe, elle me fait furieusement penser à Jane Fonda : même genre de beauté, mêmes traits de visage. Le thème est simple ce soir, 13 figures incontournables de la Factory ont été filmées par Andy Warhol lors de séances de Screen Tests. Presque chaque personnage a droit à une biographie sommaire, couvrant surtout bien sûr la période Factory, et aussi, malheureusement, pour la plupart d'entre eux, le récit de la fin de leur vie (le mot speed reviendra souvent dans la bouche de Dean ou de Britta). Car plus que Warhol, les héros de ce soir sont bien ces treize personnages qui semblent nous regarder : certains sont célèbres, d'autres beaucoup moins, mais on est touchés par leur regard ! Celui d'Edie Sedgwick en particulier m'a marqué, par son innocence et sa fraîcheur… mais aussi quelque part une grande impression de détresse. Et ce qu'il y a de magique ce soir, c'est que la musique de Dean & Britta ne vient jamais rompre le charme - ou la méditation pour certains. Cette musique onirique n'est pas sans rappeler bien sûr l'univers musical du Velvet Underground. Elle est l'appoint nécessaire pour pouvoir entrer dans l'univers particulier de chaque personnage : pour Billy Name, par exemple, elle se fait psychédélique, et je me laisse bercer par le son de la guitare de Dean et du tambourin de Britta. Parmi tous ces personnages, le seul qui me paraît aujourd'hui encore vivant, c'est Dennis Hopper que l'on découvre sur son screen test en jeune premier, presque un sosie de "notre" Christophe national : une simple ligne de guitare répétitive et hypnotique une fois de plus vient marquer ce screen test, oui, Dennis a l'air d'un jeune premier, mais on voit au fond de ses yeux qu'il a déjà perdu toute son innocence. Contrairement à Edie Sedgwick, Nico m'apparait froide et quelque part calculatrice sur ce screen test, je ne ressens pas beaucoup d'émotions en la voyant, malgré sa beauté de femme fatale… par contre, quel plaisir d'entendre Britta chanter I'll Keep It With Mine de Bob Dylan, cette fois ci la musique - de mon point de vue - a pris le dessus sur l'image. Et puis Lou Reed bien sûr, fidèle à son image énigmatique, lunettes noires et foulard noir autour du cou, look de junkie, le tout servi par un morceau du Velvet comme il se le doit (Not A Young Man Anymore). Le dernier portrait est lui très beau, c’est celui de Baby Jane Holzer, et il est accompagné d'un superbe Knives From Bavaria (tiré de « l'Avventura », le premier CD du couple) chanté une nouvelle fois par Britta Philipps. D'autres screen tests m'ont aussi touchés, celui de Richard Rheem et son visage énigmatique, mais il me reste au final la vision quelque peu désespérée de la belle Edie Sedgwick qui pendant 4 minutes laisse transparaître tout son désarroi et son désespoir… so beautiful, so young ....
Un rappel plus tard, le concert, ou plutôt cette séance de projection se termine au bout d'une heure et quart… Je demande la set list à Britta Philipps, set list qu'elle me remet courtoisement avec un sourire, puis on quitte silencieusement l'église, encore marqués par les images projetées ce soir. Je vais faire dédicacer le DVD "13 Most Beautiful" par les deux protagonistes, avant de ressortir, dans un état d'esprit différent de celui qui nous anime lors de « véritables » concerts. Nous sommes apaisés et tranquilles, c’est sûrement la combinaison du son, de l'image et de ce lieu quelque peu solennel. Ce soir, c'était tout simplement une belle expérience, qui nous change des concerts de rock traditionnels. Un saut vers le passé, un passé où le fantôme de la Factory est venu, en compagnie de ses illustres locataires, nous faire rêver. »
21h, nous voilà à l'intérieur du cadre prestigieux de l'église, la question est de savoir où nous installer : soit sur les chaises disposées en face de la scène (qui elle-même doit se trouver devant l'autel), soit par terre sur des tapis, dans l'espace séparant la scène des premiers sièges. Ce sera cette dernière solution que nous adopterons. On s'installe plutôt confortablement en s'adossant aux grilles d'un petit monument.
L'atmosphère est étrange ce soir, non seulement du fait du lieu, mais aussi du public qui remplit l'église. Ce public, on ne l'imagine pas dans un concert de rock. A l'entrée, nous avions à nos côtés une personne âgée - certainement de près de 70 ans -, handicapée de surcroît… une vieille fan du Velvet ? Bizarre, et en même temps réconfortant, ce public hétéroclite.
La scène est sobre : une batterie et quelques amplis, il est manifeste que ce soir c'est un groupe au complet qui viendra jouer. Il est 22 heures lorsque les protagonistes apparaissent, Britta Philipps est tout simplement ravissante en mini robe, elle me fait furieusement penser à Jane Fonda : même genre de beauté, mêmes traits de visage. Le thème est simple ce soir, 13 figures incontournables de la Factory ont été filmées par Andy Warhol lors de séances de Screen Tests. Presque chaque personnage a droit à une biographie sommaire, couvrant surtout bien sûr la période Factory, et aussi, malheureusement, pour la plupart d'entre eux, le récit de la fin de leur vie (le mot speed reviendra souvent dans la bouche de Dean ou de Britta). Car plus que Warhol, les héros de ce soir sont bien ces treize personnages qui semblent nous regarder : certains sont célèbres, d'autres beaucoup moins, mais on est touchés par leur regard ! Celui d'Edie Sedgwick en particulier m'a marqué, par son innocence et sa fraîcheur… mais aussi quelque part une grande impression de détresse. Et ce qu'il y a de magique ce soir, c'est que la musique de Dean & Britta ne vient jamais rompre le charme - ou la méditation pour certains. Cette musique onirique n'est pas sans rappeler bien sûr l'univers musical du Velvet Underground. Elle est l'appoint nécessaire pour pouvoir entrer dans l'univers particulier de chaque personnage : pour Billy Name, par exemple, elle se fait psychédélique, et je me laisse bercer par le son de la guitare de Dean et du tambourin de Britta. Parmi tous ces personnages, le seul qui me paraît aujourd'hui encore vivant, c'est Dennis Hopper que l'on découvre sur son screen test en jeune premier, presque un sosie de "notre" Christophe national : une simple ligne de guitare répétitive et hypnotique une fois de plus vient marquer ce screen test, oui, Dennis a l'air d'un jeune premier, mais on voit au fond de ses yeux qu'il a déjà perdu toute son innocence. Contrairement à Edie Sedgwick, Nico m'apparait froide et quelque part calculatrice sur ce screen test, je ne ressens pas beaucoup d'émotions en la voyant, malgré sa beauté de femme fatale… par contre, quel plaisir d'entendre Britta chanter I'll Keep It With Mine de Bob Dylan, cette fois ci la musique - de mon point de vue - a pris le dessus sur l'image. Et puis Lou Reed bien sûr, fidèle à son image énigmatique, lunettes noires et foulard noir autour du cou, look de junkie, le tout servi par un morceau du Velvet comme il se le doit (Not A Young Man Anymore). Le dernier portrait est lui très beau, c’est celui de Baby Jane Holzer, et il est accompagné d'un superbe Knives From Bavaria (tiré de « l'Avventura », le premier CD du couple) chanté une nouvelle fois par Britta Philipps. D'autres screen tests m'ont aussi touchés, celui de Richard Rheem et son visage énigmatique, mais il me reste au final la vision quelque peu désespérée de la belle Edie Sedgwick qui pendant 4 minutes laisse transparaître tout son désarroi et son désespoir… so beautiful, so young ....
Un rappel plus tard, le concert, ou plutôt cette séance de projection se termine au bout d'une heure et quart… Je demande la set list à Britta Philipps, set list qu'elle me remet courtoisement avec un sourire, puis on quitte silencieusement l'église, encore marqués par les images projetées ce soir. Je vais faire dédicacer le DVD "13 Most Beautiful" par les deux protagonistes, avant de ressortir, dans un état d'esprit différent de celui qui nous anime lors de « véritables » concerts. Nous sommes apaisés et tranquilles, c’est sûrement la combinaison du son, de l'image et de ce lieu quelque peu solennel. Ce soir, c'était tout simplement une belle expérience, qui nous change des concerts de rock traditionnels. Un saut vers le passé, un passé où le fantôme de la Factory est venu, en compagnie de ses illustres locataires, nous faire rêver. »
Couple à la ville comme à la scène, Dean Wareham & Britta Phillips cultivent l'élégance, avec une pop fraîche et sentimentale, inspirée par les 70's. Ils sont d'anciens membres du groupe Luna, fondé en 1992. Ils ont réalisé ensemble sept albums. Dean Wareham et Britta Phillips ont composé des morceaux qui complètent des portraits de personnalités telles que Denis Hopper ou Lou Reed, filmés par Andy Warhol. Dans le cadre du festival Paris Quartier d'été, ils accompagnent en live les icônes de Warhol avec un rock planant, inspiré par le Velvet Underground, dans un concert surréaliste dans l’enceinte de l’église St Eustache.
(http://www.myspace.com/deanandbritta)Dean Wareham: Vocals & guitar
Britta Phillips: Vocals, bass, keys
Matt Sumrow: Wurlitzer, keyboards, guitar, vocals
Lee Waters: drums, bass, guitar, vocals
Britta Phillips: Vocals, bass, keys
Matt Sumrow: Wurlitzer, keyboards, guitar, vocals
Lee Waters: drums, bass, guitar, vocals
1. Richard Rheem Theme (Song for Richard Rheem)
2. Singer Sing (Song for Ann Buchanan)
3. Teenage Lightning (Song for Paul America)
4. It Don't Rain in Beverly Hills (Song for Edie Sedgewick)
5. Silver Factory (Song for Billy Name)
6. International Velvet Theme (Song for Susan Bottomly)
7. The Enabler (Song for Dennis Hopper)
8. I Found It Not So (Song for Mary Woronov)
9. I'll Keep It With Mine (Song for Nico)
10. Incandescent Innocent (Song for Freddy Herko)
11. Eyes In My Smoke (Song for Ingrid Superstar)
12. I'm Not a Young Man Anymore (Song for Lou Reed)
13. Knives From Bavaria (Song for Jane Holzer)
2. Singer Sing (Song for Ann Buchanan)
3. Teenage Lightning (Song for Paul America)
4. It Don't Rain in Beverly Hills (Song for Edie Sedgewick)
5. Silver Factory (Song for Billy Name)
6. International Velvet Theme (Song for Susan Bottomly)
7. The Enabler (Song for Dennis Hopper)
8. I Found It Not So (Song for Mary Woronov)
9. I'll Keep It With Mine (Song for Nico)
10. Incandescent Innocent (Song for Freddy Herko)
11. Eyes In My Smoke (Song for Ingrid Superstar)
12. I'm Not a Young Man Anymore (Song for Lou Reed)
13. Knives From Bavaria (Song for Jane Holzer)
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