

Manquer ces deux concerts dans un Zénith complet serait tout simplement un crime. Pas de promo énorme pour cette tournée, car leur cinquième album, « Heligoland », ne devrait sortir que le 8 février 2010 (après sept ans d’attente), avec un artwork signé 3D. Il n’y a qu’un petit EP, « Splitting the Atom », qui a été mis sous format digital en téléchargement sur le net (je l’ai écouté et je suis rassuré quant à son contenu), mais rien n’empêche d’écouter ou de réécouter en plus leurs trois chefs-d’oeuvre essentiels : « Blue Lines » (1991), « Protection » (1994) et « Mezzanine » (1998). J’ai aussi pris le temps de voir ce qu’ils proposaient sur cette tournée, et j’ai découvert avec plaisir qu’il aurait sept nouvelles chansons, qu’ils vont tester en live, mais que nous n’aurions pas droit à la présence de Damon Albarn, en invité, comme on pouvait l’espérer. Le climat de la soirée est parfait : un temps très gris, une atmosphère dark, idéale pour un concert de Massive Attack, l’un des derniers groupes encore capables d’inventer un son puissant, sombre et électronique tout en restant chaud et humain. Quelques mots encore : mon premier concert de Massive Attack, c’était le 28 Novembre 1992 au MC93 de Bobigny (avec Neney Cherry en ouverture) alors que « Blue Lines » venait de sortir, et le dernier, c’était à l’Olympia de Paris, le 28 Aout 2006. Voilà, c’est dit… on peut poursuivre !


L'entracte musical passe tout en légèreté pendant que j’observe la phase finale de la préparation de la scène, avec une multitude de techniciens, rapides, méticuleux, de véritables fourmis, aux prises avec les câbles, le matériel divers et tous les outils du groupe.
21h14 :... Les lumières s’éteignent brusquement, sans bruit. On est dans le noir,... un rugissement monte de la fosse et des gradins. Il est assez difficile de décrire ce que je vois en face de moi : deux batteries, une blanche et l’autre noire transparente, aux deux extrémités, au centre un tas des machines, un ordinateur, des keyboards, à gauche une basse, à droite une guitare. Malgré la disposition particulière des instruments, les deux batteries (dont une électronique) effacent tous les concepts traditionnels d’une “scène” finalement relativement simple, sans structure particulière, si ce n’est... la beauté des cinq microphones qui trônent sur l'imposant plateau.




Teardrop arrive : c’est la chanson qui reste la plus grande œuvre de Massive, et elle sera jouée ce soir dans une version alternative (mais qui sera reconnue par le public seulement après quelques notes), avec la voix de Martina (sa prestation est néanmoins inférieure à celle de sa prédécesseur Elizabeth Fraser). On peut parler d'une réelle trouée de lumière dans l'obscurité : par-dessus une rythmique minimale, presque un battement de cœur, et un arpège de guitare céleste, s’élève la voix angélique de Martine, accompagnée de sonorités dub, et dans une atmosphère sombre qui atteint la perfection. Ça a un impact émotionnel à la fois subtil et puissant, avec ces faisceaux de lumière blanche lancés dans la salle. Martine est vêtue d'une sorte de kimono fleuri, dans lequel elle chantera aussi le morceau suivant : Psyche, une chanson rêveuse et légère comme une plume, extraite du dernier EP.
Sinueuse, avec son contraste entre un fond rythmique très fort et une voix douce et chaude, Mezzanine ouvre enfin la route aux inestimables classiques : une incroyable version de Angel, « You are my angel, Come from way above, To bring me love...», un morceau magnifique d’une redoutable efficacité, qui avance sur une inexorable progression de la basse dub, puissante et sombre, sur un rythme percutant de batterie, qui grandit lentement jusqu’à la déflagration de la guitare de rock dur d’Angelo Bruschini (ex The Blue Aeroplanes)... Le public jubile, entraîné par le Jamaïcain Andy, le visage souriant, qui est debout sur le devant de la scène mais se déplace en douceur d'un côté à l’autre au rythme de la musique, avec cette voix inimitable et hypnotique, jusqu'à la fin... La guitare est alors à plein volume, et la foule littéralement en délire. Et ça continue avec le légendaire Safe From Harm, extrait du premier album « Blue Lines », datant quand même de 1991, mais déjà un chef d'œuvre, chanté par la voix soul de Deborah Miller, qui séduit dès les premières notes « Midnight ronkers, City slickers, Gunmen and maniacs... ». La première partie du concert se termine par une version puissante de Inertia Creeps, l’un des plus beaux morceaux de l’album « Mezzanine », avec le public du Zénith ébloui, qui saute et qui crie. C'est toute la carrière du groupe de Bristol qui se rematérialise devant nous et pénètre en force. C’est un grand moment, comme le souligne 3D « Thanks. We've been treading these boards a long, long time ».
Le premier rappel s’ouvre sur le 15ème morceau et l’electro/hip-hop de Splitting The Atom, extrait du EP homonyme, avec la voix sombre de Daddy G, et celle envoûtante et douce de Martina, sur des pulsions dub et reggae, avec des rythmes hypnotiques noyés par les claviers. Un retour aux racines, un son familier mais inquiétant, des amalgames de rythmes qui rassurent, mais en même temps impressionnent. Suit Unfinished Sympathy, un autre extrait de l’album « Blue Lines », toujours chanté par la belle Deborah : il est impossible de rester insensible à son écoute. Marakesh, un autre splendide inédit, sera une véritable apothéose de psychédélisme paranoïaque, avec son riff épique très années 70 qui s'imprime dans votre tête sans vouloir en ressortir. Excitant, pendant dix longues minutes. Un salut, et le groupe s’en va dans le noir de la scène, regagnant les loges pour quelques minutes.

Le premier rappel s’ouvre sur le 15ème morceau et l’electro/hip-hop de Splitting The Atom, extrait du EP homonyme, avec la voix sombre de Daddy G, et celle envoûtante et douce de Martina, sur des pulsions dub et reggae, avec des rythmes hypnotiques noyés par les claviers. Un retour aux racines, un son familier mais inquiétant, des amalgames de rythmes qui rassurent, mais en même temps impressionnent. Suit Unfinished Sympathy, un autre extrait de l’album « Blue Lines », toujours chanté par la belle Deborah : il est impossible de rester insensible à son écoute. Marakesh, un autre splendide inédit, sera une véritable apothéose de psychédélisme paranoïaque, avec son riff épique très années 70 qui s'imprime dans votre tête sans vouloir en ressortir. Excitant, pendant dix longues minutes. Un salut, et le groupe s’en va dans le noir de la scène, regagnant les loges pour quelques minutes.


Oui, rien à dire : un concert qui a illuminé la soirée, tant par la musique que par les graphismes. Une remarque quand même : celui qui était venu pour sauter, crier ou se déchirer dans un pogo frénétique... sans doute s’était-il trompé de concert, car les spectateurs étaient très calmes ce soit. Ceci dit, ça a été un concert qui a fait frissonner son public, un public qui, secoué par les rythmes puissants, ébloui par la perfection du show, a été bercé pendant 1h45 par des mélodies imparables. Beaucoup de nouveaux morceaux, un peu au détriment des classiques : c’était un choix, un défi, un cadeau en avant première et en live, comme pour montrer l’évolution du groupe. Une confirmation en fait que Massive Attack, qui a émergé du long silence de ces dernières années, s'est resserré, s’est retrouvé, et montre qu'il est encore bien vivant, et, plus important encore, qu’il a toujours avec quelque chose à dire, qu’il est toujours grand et en grande forme. À ce stade, l'arrivée du nouveau disque devient urgente, pour nous offrir des émotions nouvelles et de nouveaux concerts. De toute façon, mon premier choix est fait : je reviens demain, c’est obligatoire, pour le Day Two... et une deuxième dose d'adrénaline. Ce soir, en rentrant, je vais réécouter « Mezzanine » (après avoir pressé la touche « repeat »), en douceur du début à la fin, dans la pénombre avant de glisser dans le sommeil… même si quelque cauchemar n’est pas à exclure.
... I found to do something
I found to do something
Dream on
Dream on...»

Massive Attack est un groupe britannique originaire de Bristol et précurseur de la musique Trip hop. Il se compose à l'origine de Robert Del Naja (3D), Grant Marshall (Daddy G) et Andrew Vowles (Mushroom). Le style du groupe, toujours en avance sur son temps, va évoluer : d'abord proche du Hip-hop, du Groove voire de la Soul, il se rapprochera de la musique électronique à la fin des années 1990. Le groupe a également eu une grande collaboration avec le musicien Adrian Thaws (Tricky) mais ce dernier quitte le groupe en 1994, après la sortie de l'album Protection. Selon ses dires, il ne se voyait pas faire partie du groupe. En désaccord avec l'évolution du style musical, Mushroom a quitté le groupe à la sortie de l'album Mezzanine, en 1998.
(http://www.myspace.com/massiveattack)
1991 : Blue Lines
1994 : Protection
1995 : No Protection
(album de remixes dub de Protection par Neil Frazer/Mad Professor)
1998 : Mezzanine
1998 : The singles collection 90/98 (Delabel/ Virgin)
2003 : 100th Window
2005 : Danny The Dog
(bande originale du film éponyme)
2006 : Collected
2009 : Spitting The Atom - EP
1994 : Protection
1995 : No Protection
(album de remixes dub de Protection par Neil Frazer/Mad Professor)
1998 : Mezzanine
1998 : The singles collection 90/98 (Delabel/ Virgin)
2003 : 100th Window
2005 : Danny The Dog
(bande originale du film éponyme)
2006 : Collected
2009 : Spitting The Atom - EP


Robert "3D" Del Naja ("D") : Vocat, Keyboards, Programmation
Grant "Daddy G" Marshall ("G") : Vocal
+
Guest:
Horace Andy : Vocals
Martina Topley- Bird : Vocals
Debra Miller : Vocals
+ Band
Reece Damon : Drums
Angelo Bruschini : Guitar
John Baggott : Keyboards
Winston Blissett : Bass
Julien Brown : Drums
Grant "Daddy G" Marshall ("G") : Vocal
+
Guest:
Horace Andy : Vocals
Martina Topley- Bird : Vocals
Debra Miller : Vocals
+ Band
Reece Damon : Drums
Angelo Bruschini : Guitar
John Baggott : Keyboards
Winston Blissett : Bass
Julien Brown : Drums
1. Bulletproof Love (Splitting The Atom - 2009)
2. Hartcliffe Star (New Song)
3. Babel (New Song)
4. 16 Seeter (Cover Horace Andy -Skylarking - 1974)
5. Risingson (Mezzanine - 1994)
6. Red Light (New Song)
7. Future Proof (100th Window - 2003)
8. Teardrop (Mezzanine -1998)
9. Psyche (Splitting The Atom - 2009)
10. Mezzanine (Mezzanine - 1998)
11. Angel (Mezzanine - 1998)
12. Safe From Harm (Blue Lines - 1991)
13. Inertia Creeps (Mezzanine - 1998)
Encore 1
14. Splitting The Atom (Splitting The Atom - 2009)
15. Unfinished Sympathy (Blue Lines - 1991)
16. Atlas Air (New Song)
Encore 2
17. Karmacoma (Protection - 1994)
La durée du concert : 1h45
2. Hartcliffe Star (New Song)
3. Babel (New Song)
4. 16 Seeter (Cover Horace Andy -Skylarking - 1974)
5. Risingson (Mezzanine - 1994)
6. Red Light (New Song)
7. Future Proof (100th Window - 2003)
8. Teardrop (Mezzanine -1998)
9. Psyche (Splitting The Atom - 2009)
10. Mezzanine (Mezzanine - 1998)
11. Angel (Mezzanine - 1998)
12. Safe From Harm (Blue Lines - 1991)
13. Inertia Creeps (Mezzanine - 1998)
Encore 1
14. Splitting The Atom (Splitting The Atom - 2009)
15. Unfinished Sympathy (Blue Lines - 1991)
16. Atlas Air (New Song)
Encore 2
17. Karmacoma (Protection - 1994)
La durée du concert : 1h45
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