Opening : PEGGY SUE
« La circulation est curieusement fluide sur Paris ce soir, et du coup j’arrive une fois de plus bien tôt à la Maroquinerie : et si c’était une excuse pour passer un petit moment au bar ? Il commence à faire beau, j’ai mon verre de vin blanc à la main, et je suis à ma salle de concert préféré, que demande le peuple ? Surtout que mon plaisir c’est encore accru quand j’ai vu le nom de la première partie affiché au dessus du guichet : Peggy Sue, un groupe que j’avais vu il y a deux ans, ouvrant pour Blood Red Shoes au Trabendo, et qui m’avais alors assez séduit par sa naïveté touchante. Alors que je finis un deuxième verre, en compagnie cette fois de Robert Gil, une personne de la salle m’avertit que les portes sont ouvertes : ni une ni deux, je quitte le bar pour m’engouffrer dans le sous-sol de la Maro… Pas la peine de courir, je suis quand même le premier à faire irruption dans la salle. Ce soir je décide de me placer à gauche, vraiment par pur hasard.
Peggy Sue & The Pirates (ou plutôt Peggy Sue tout simplement maintenant), c’est un trio composé de deux jeunes femmes multi-instrumentistes (…bien que la guitare soit leur instrument de prédilection) et un batteur. Pourquoi avais-je remarqué ce groupe il y a deux ans ? Je n’en sais rien, sûrement comme aujourd’hui, une certaine alchimie qui se dégage d’eux au bout d’un ou deux morceaux. Car avec Peggy Sue, c’est insidieux, les jeunes femmes ne sont pas particulièrement belles (même si moi je leur trouve du charme), non, c’est ce mélange des genres et l’alliance des deux voix qui fait que la magie opère… Et cela à partir du morceau Yo Mamma. Peggy Sue, ce n’est pas vraiment du folk, plutôt du blues teinté de folk, avec des accents gaéliques ou celtiques, en tout cas ce n’est pas traditionnel, un mélange des genres tout simplement. Et oui, il se dégage quelque chose de ces deux jeunes femmes, les voix sont légèrement cassées mais justes, et sans faire de bruit, tout en douceur, elles arrivent à hypnotiser l’audience (…ou tout au moins ma personne !). L’usage parcimonieux d’instruments tel que l’accordéon ne fait que renforcer cette impression de justesse et aussi de diversité dans leur musique. Moi, j’aime ce que font ces deux jeunes femmes qui, sans esbroufe aucune, réussissent à faire naître en moi tout un tas de sentiments. Et bonne surprise, leur set aura tout de même duré 40 minutes, ce qui est plutôt rare de nos temps pour une première partie, le tout avec un joli succès - mérité - auprès du public de la Maro.
Changement complet de style, et aussi de matériel car la scène est dorénavant jonchée de nombreuses pédales d’effets. Le dernier album d’Archie Bronson Outfit est bon, il est seulement dommage que la tension soit décroissante au fur et à mesure que l’on progresse à l’intérieur de cette galette. La scène est plongée dans le noir, un personnage apparait et va se placer directement derrière les claviers situés à l’extrême droite de la scène. Il attaque seul un morceau atmosphérique aux claviers, on pense tous que le groupe va suivre… mais non, pendant 5 minutes c’est un peu la surprise, voir un sentiment de malaise et d’énervement qui s’installe. Enfin les membres du groupe font leur apparition, tous vêtus de tuniques aux couleurs africaines, qui leur donnent un aspect j’allais dire clérical, surtout pour Sam Windett, cheveux en brosse très courts et longue barbe. Pas de présentations, et sans un mot le groupe attaque avec Mountain Life, l’un des morceaux du dernier opus en date, suivi de Magnetic Warrior, un brûlot incandescent marqué par la voix complètement déformée de Sam Windett, et le son très agressif de l’ensemble. J’aime, mais le problème, c’est que j’ai l’impression que le groupe joue en roue libre, sans presque s’apercevoir qu’ils sont devant 400 personnes. Du coup, cet aspect très froid gâche quelque peu la fête, car la communication est presque entièrement absente, Sam répétera juste à plusieurs reprises : « Merci d’être venus ce soir ». Mais il faut tout de même bien avouer qu’Archie Bronson Outfit est un groupe innovant en matière de musique, je qualifie leur style de « rock mutant ». Car nous sommes en permanence à la frontière de l’étrange, qui a commencé avec Magnetic Warrior, puis s’est poursuivi sur, au hasard, Wild Strawberries ou Cherry Lips (deux de mes morceaux favoris) entre autres. Un son ultra compact, un batteur impressionnant, et de mon côté un organiste à l’air menaçant qui prendra à plusieurs reprises la guitare. Un son étrange teinté de psychédélisme, on évolue dans l’univers bizarre des Londoniens, complètement scotchés par la puissance de feu du groupe. On a souvent collé l’étiquette « blues » à ce groupe, c’est bien trop réducteur à mon avis, ils évoluent dans des sphères beaucoup plus élevées. Une bizarrerie en plein milieu de concert avec Chunk et son rythme funky, j’esquisse quelques pas de danses avec Céline qui se trouve à mes cotés… C’est un morceau anachronique mais qui ne choque pas du tout dans ce contexte. Les autres points forts du concert seront Dart For My Sweeteart et Kink. Un seul et unique rappel qui se conclut avec le dispensable Run Gospel Singer : à peine plus d’une heure de concert, ce n’est tout de même pas beaucoup, surtout si l’on tient compte d’une part de la discographie suffisamment importante du groupe, et d’autre part du prix relativement élevé du billet pour un concert à la Maroquinerie (26,40 Euros tout de même !).
Je ressors de ce concert à la fois impressionné, mais aussi quelque peu frustré. Les compositions du groupe sont impressionnantes, on a évolué dans un univers qui n’est pas le nôtre, pas celui des terriens, mais cela a été quelque peu gâché par le côté autiste du groupe, et ca c’est bien dommage…
Set list en poche, je file au merchandising où j’achète un t-shirt de Peggy Sue et un CD de Archie Bronson Outfit, cette fois-ci à un prix raisonnable, 10 Euros. Ce fut tout de même une excellente soirée avec deux groupes que j’apprécie : l’un a joué à sa juste mesure, l’autre avait un peu l’air absent, malheureusement. Un petit mot pour mes amis qui aiment le bruit : Archie Bronson Outfit est fait pour vous… »
Peggy Sue & The Pirates (ou plutôt Peggy Sue tout simplement maintenant), c’est un trio composé de deux jeunes femmes multi-instrumentistes (…bien que la guitare soit leur instrument de prédilection) et un batteur. Pourquoi avais-je remarqué ce groupe il y a deux ans ? Je n’en sais rien, sûrement comme aujourd’hui, une certaine alchimie qui se dégage d’eux au bout d’un ou deux morceaux. Car avec Peggy Sue, c’est insidieux, les jeunes femmes ne sont pas particulièrement belles (même si moi je leur trouve du charme), non, c’est ce mélange des genres et l’alliance des deux voix qui fait que la magie opère… Et cela à partir du morceau Yo Mamma. Peggy Sue, ce n’est pas vraiment du folk, plutôt du blues teinté de folk, avec des accents gaéliques ou celtiques, en tout cas ce n’est pas traditionnel, un mélange des genres tout simplement. Et oui, il se dégage quelque chose de ces deux jeunes femmes, les voix sont légèrement cassées mais justes, et sans faire de bruit, tout en douceur, elles arrivent à hypnotiser l’audience (…ou tout au moins ma personne !). L’usage parcimonieux d’instruments tel que l’accordéon ne fait que renforcer cette impression de justesse et aussi de diversité dans leur musique. Moi, j’aime ce que font ces deux jeunes femmes qui, sans esbroufe aucune, réussissent à faire naître en moi tout un tas de sentiments. Et bonne surprise, leur set aura tout de même duré 40 minutes, ce qui est plutôt rare de nos temps pour une première partie, le tout avec un joli succès - mérité - auprès du public de la Maro.
Changement complet de style, et aussi de matériel car la scène est dorénavant jonchée de nombreuses pédales d’effets. Le dernier album d’Archie Bronson Outfit est bon, il est seulement dommage que la tension soit décroissante au fur et à mesure que l’on progresse à l’intérieur de cette galette. La scène est plongée dans le noir, un personnage apparait et va se placer directement derrière les claviers situés à l’extrême droite de la scène. Il attaque seul un morceau atmosphérique aux claviers, on pense tous que le groupe va suivre… mais non, pendant 5 minutes c’est un peu la surprise, voir un sentiment de malaise et d’énervement qui s’installe. Enfin les membres du groupe font leur apparition, tous vêtus de tuniques aux couleurs africaines, qui leur donnent un aspect j’allais dire clérical, surtout pour Sam Windett, cheveux en brosse très courts et longue barbe. Pas de présentations, et sans un mot le groupe attaque avec Mountain Life, l’un des morceaux du dernier opus en date, suivi de Magnetic Warrior, un brûlot incandescent marqué par la voix complètement déformée de Sam Windett, et le son très agressif de l’ensemble. J’aime, mais le problème, c’est que j’ai l’impression que le groupe joue en roue libre, sans presque s’apercevoir qu’ils sont devant 400 personnes. Du coup, cet aspect très froid gâche quelque peu la fête, car la communication est presque entièrement absente, Sam répétera juste à plusieurs reprises : « Merci d’être venus ce soir ». Mais il faut tout de même bien avouer qu’Archie Bronson Outfit est un groupe innovant en matière de musique, je qualifie leur style de « rock mutant ». Car nous sommes en permanence à la frontière de l’étrange, qui a commencé avec Magnetic Warrior, puis s’est poursuivi sur, au hasard, Wild Strawberries ou Cherry Lips (deux de mes morceaux favoris) entre autres. Un son ultra compact, un batteur impressionnant, et de mon côté un organiste à l’air menaçant qui prendra à plusieurs reprises la guitare. Un son étrange teinté de psychédélisme, on évolue dans l’univers bizarre des Londoniens, complètement scotchés par la puissance de feu du groupe. On a souvent collé l’étiquette « blues » à ce groupe, c’est bien trop réducteur à mon avis, ils évoluent dans des sphères beaucoup plus élevées. Une bizarrerie en plein milieu de concert avec Chunk et son rythme funky, j’esquisse quelques pas de danses avec Céline qui se trouve à mes cotés… C’est un morceau anachronique mais qui ne choque pas du tout dans ce contexte. Les autres points forts du concert seront Dart For My Sweeteart et Kink. Un seul et unique rappel qui se conclut avec le dispensable Run Gospel Singer : à peine plus d’une heure de concert, ce n’est tout de même pas beaucoup, surtout si l’on tient compte d’une part de la discographie suffisamment importante du groupe, et d’autre part du prix relativement élevé du billet pour un concert à la Maroquinerie (26,40 Euros tout de même !).
Je ressors de ce concert à la fois impressionné, mais aussi quelque peu frustré. Les compositions du groupe sont impressionnantes, on a évolué dans un univers qui n’est pas le nôtre, pas celui des terriens, mais cela a été quelque peu gâché par le côté autiste du groupe, et ca c’est bien dommage…
Set list en poche, je file au merchandising où j’achète un t-shirt de Peggy Sue et un CD de Archie Bronson Outfit, cette fois-ci à un prix raisonnable, 10 Euros. Ce fut tout de même une excellente soirée avec deux groupes que j’apprécie : l’un a joué à sa juste mesure, l’autre avait un peu l’air absent, malheureusement. Un petit mot pour mes amis qui aiment le bruit : Archie Bronson Outfit est fait pour vous… »
Les Archie Bronson Outfit sont un groupe de Blues-rock londonien. Les cantonner dans le blues ne serait guère flatteur, compte tenu que ces trois barbus aiment à revisiter le psyché-rock des 60's, et à teinter leur blues de nuances folk.
(http://www.myspace.com/archiebronsonoutfit)
• Fur (2004)
• Derdang Derdang (2006)
• Coconut (2010)
• Derdang Derdang (2006)
• Coconut (2010)
- Sam Windett – vocals, guitar
- Dorian Hobday – bass, guitar
- Mark (aka Arp) Cleveland – drums
PEGGY SUE
You Have A Right To A Mountain Life/One Up On Yourself (Coconut - 2010)
Magnetic Warrior (Coconut - 2010)
Hoola (Coconut - 2010)
Shark's Tooth (Coconut - 2010)
Bite It & Believe It (Coconut - 2010)
Wild Strawberries (Coconut - 2010)
Cherry Lips (Derdang Derdang - 2006)
Kink (Derdang Derdang - 2006)
Chunk (Coconut - 2010)
Chunk (Coconut - 2010)
Dart For My Sweetheart
Harness (Bliss) (Coconut - 2010)
Encore
Cuckoo (Derdang Derdang - 2006)
Run Gospel Singe (Coconut - 2010)
Run Gospel Singe (Coconut - 2010)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire