Support Act: DIRTY DEEP - HANA BRENECKY & KATE ALEXANDER

« J’ai eu du mal à me décider pour le concert de Jim
Jones & the Righteous Mind ce soir au Jardin Moderne. En cause, le fait
qu’il n’y ait aucun bus pour rentrer entre grosso modo 22h30 et… 1h10 ! En
apprenant les horaires précis, soit un final à 23h50 pour Jim et sa bande, je
pèse le pour et le contre. Pour : l’assurance d’une bonne soirée, dans une
petite salle qui sur le papier a l’air bien sympa. Mais contre et pas des
moindres, une possible attente de plus d’une heure, de nuit, en plein milieu
d’une zone industrielle (enfin, commerciale, mais avec des commerces qui ne
sont pas ouverts la nuit), dans un endroit que je ne connais pas. Et puis Jim,
je l’ai déjà vu 12 fois (4 avec cette formation). Et même si tout se passe
bien, ça fait quand même une soirée bien chargée, de 19h à 2h en comptant le
transport (pour une seule heure de concert du groupe pour lequel je fais le
déplacement). N’importe qui aurait sûrement laissé tomber. Donc bien sûr, j’y
suis allée :D
Je ne me suis pas trop perdue, c’est un miracle
avec moi, surtout pour une première visite. Bon, même si j’ai géré le bus
correctement, j’ai quand même appelé Guillaume en arrivant, brusquement plus
très sûre de la direction à prendre (parfois j’essaye de trouver seule, mais là
de nuit dans un quartier où il passe au mieux une voiture toutes les 5 minutes,
j’ai préféré faire au plus simple). Je tiens quand même à préciser que je sais
(vaguement :D) lire un plan, mais comme je n’ai pas de smartphone… Ce qui
est top, c’est que l’arrêt de bus pour le retour est pile devant la salle. En
revanche, le bâtiment manque cruellement d’éclairage… Je suis un peu en avance,
et côté « public », il n’y a personne, même si côté
« artistes » au fond, j’aperçois des gens. Heureusement, quelques
personnes finiront par arriver, et l’ouverture des portes aura lieu à l’heure
dite. La salle (qui doit avoir une capacité de 200 personnes), est bien sûr
petite, mais aussi… compacte. En me plaçant au premier rang (que je suis la
seule à vouloir pour l’instant…), plein centre of course, j’ai accès en
quelques mètres à la billetterie où je viens de prendre ma place (aucune
prévente ce soir), au bar, à la console son, au merchandising et aux WC :D
Ça a son côté pratique. Le personnel est sympa, et les horaires relativement
respectés (même si moi ce soir je prie pour que ça finisse en retard…) avec
pour commencer un duo d’Australiennes, Hana Brenecky et Kate Alexander,
respectivement à la guitare acoustique et électrique. Ce dernier instrument
évite l’ennui que pourrait susciter le genre abordé (du folk tout ce qu’il y a
de plus classique) ainsi d’ailleurs que les capacités vocales des demoiselles
(surtout Hana). Cette dernière lit des phrases en français sur un bout de
papier, une tentative louable, et finalement bien accueillie par le public,
même si celui-ci est un peu bavard pendant les morceaux. C’était du genre « On aime les
bières et les galettes », puis « Kenavo ! » pour conclure,
du coup forcément elles étaient bienvenues :D Peut-être pas très en
adéquation musicalement avec le reste de la soirée, mais heureuses d’être là,
et avec un bon niveau, on ne leur en demandait pas plus.
On passe aux choses plus sérieuses avec le trio
strasbourgeois de Dirty Deep. J’avais de vagues souvenirs, plaisants mais pas
renversants, d’une précédente première partie de JJ&RM ; soit j’avais
été un peu sévère avec eux (derrière il y avait non seulement Jim, mais aussi
Daddy Long Legs, donc la concurrence était rude), soit ils ont bien progressé
depuis (c’était il y a 3 ans ½ déjà…). Je me rappelais surtout de blagues sur
des saucisses alsaciennes, alors que là, franchement, c’était une sacrée
claque. Le guitariste et harmoniciste Victor est souvent assis mais ça ne
l’empêche pas d’être énergique, Geoffroy envoie du lourd à la batterie, et Adam
alterne basse et… contrebasse, que je croyais destinée à Gavin Jay alors que ce
soir il ne la touchera pas. Musicalement, ça touche un peu à tout, avec une
bonne base southern rock et blues (l’harmonica…) mais un sacré déluge de
décibels qu’on ne retrouve que rarement dans ces genres. Je m’attendais à
passer un simple bon moment, mais finalement pas du tout : j’ai littéralement
adoré et headbangué avec grand plaisir. Si je les recroise (et il y a des
chances, ce sont a priori des protégés de Jim), je m’attendrais à un grand
moment cette fois, pas à des blagues gastronomiques (mais de l’humour dans le
set il y en avait toujours ce soir, et ça c’est très bien).
Et Jim Jones and The Righteous Mind à présent donc. Le groupe
arbore des tenues uniformément noires, ce qui a toujours plus ou moins été le
cas, mais surtout un même collier à l’effigie de la pochette du deuxième album,
ColleçtiV, une sorte d’œil avec des
rayons, provenant d’un très joli collage du bassiste Gavin Jay. Ça fait un peu
sectaire (dans le bon sens du terme, rassurez-vous, le groupe a fait financer
son album par les fans et cherche à montrer ce que l’on peut réussir
collectivement plutôt qu’individuellement). Un peu paradoxal quand on pense que
Jim a (encore !) foutu son nom dans le groupe, mais ça fait son petit
effet sur le public, j’entends ça et là des « c’est à vendre au stand de
merch ? »). Bande de matérialistes, va, me suis-je immédiatement dit.
Non je déconne, j’ai été très déçue que ce ne soit pas le cas :D Mais
parlons du concert, tout de même. À ma gauche, Malcolm Troon, excellent
guitariste qui viendra casser une corde devant moi au cours de la soirée et qui
officie aussi à la lap steel, instrument qu’on entendra très clairement ce
soir, ce qui n’a pas toujours été le cas lors de mes expériences précédentes. À
ma droite, Matt Millership aux claviers, malheureusement peu audibles ce soir,
sauf pendant un solo. C’est dommage, car si Matt n’a pas la flamboyance d’un
Henri Herbert, il n’en reste pas moins un excellent musicien dans un genre
différent. Au centre, j’ai donc face à moi le bassiste Gavin, le batteur Andy Marvell, et
Mr Jim que l’on ne présente plus. Celui-ci a fait le pitre devant les
photographes pendant l’installation des instruments, prenant un air pensif qui
m’a fait éclater de rire. Pas que Jim ne soit pas du genre à réfléchir, loin de
là (c’est un artiste assez engagé sur le plan politique, qui nous abreuve
régulièrement de « Fuck the fascists » à tous ses concerts, ce qui le
rend (malheureusement) déjà plus réfléchi que pas mal de gens…). Mais enfin, ce
n’est pas une facette de Jim que l’on voit d’habitude :D Rassurez-vous,
Jim sera bien Jim ce soir, éructant dans le micro, se tenant parfois
l’entrejambe de façon subjective, se roulant par terre (tout comme Malcolm
d’ailleurs), traversant la salle pour aller jouer grimpé sur le bar (là aussi
Malcolm sera de la partie)…
La (semi) surprise pour moi (oui, j’ai regardé la
setlist par terre…) qui suis une habituée des décibels et extravagances
jonesiennes, viendra d’une cover de Helter Skelter, pendant laquelle j’espère
n’avoir pas montré une joie trop intense, car ce serait vexant pour le groupe
par rapport à leurs propres compositions, mais bon, Helter Skelter quoi !
J’ai envie de crier « I’ve got blisters on my fingers » à la fin,
mais j’ai l’impression que les gens ne comprendraient pas, alors je me tais.
Car le public, s’il est globalement poli et attentif, ne décolle pas plus que
ça, même sur le classique de Liverpool. La moyenne d’âge est élevée, mais il
semblerait aussi que Jim, en s’orientant un temps vers des morceaux plus
calmes, ait perdu une partie de son public le plus énervé. Ça a ses bons côtés
(je n’ai jamais, il me semble, osé le premier rang plein centre pour JJR) mais
être entouré de davantage de photographes que de « vrais » fans
limite quand même un peu l’ambiance. A priori cependant, mon enthousiasme
personnel était visible, car mes voisins à la fin m’ont dit que je connaissais
tous les morceaux du groupe par cœur. Ce qui… est faux en fait, car avec une
trentaine de groupes que je suis de très près, j’ai quand même du mal à suivre
niveau discographie. Mais j’ai une philosophie : l’artiste que tu as sur
scène en face de toi s’est souvent déplacé de plus loin que toi pour donner ce
concert, et il doit faire ça un paquet de jours par an, donc toi en face, tu
montres que ça te fait plaisir, y compris pendant les premières parties, et
même si parfois tu mens un peu. Pas de mensonges pour moi avec JJ&RM ce
soir, mais définitivement un peu de playback de ma part sur les textes :D
La politesse n’est par contre pas tout à fait de mise avec un des membres du
public, qui réclame la Revue à cor et à cri. Je peux comprendre, mais après
plus de cinq ans, ça me paraîtrait quand même plus sain de passer à autre
chose… Surtout qu’avec des titres comme Boil Yer Blood ou Shazam, JJ&RM ne
sont plus si éloignés de JJR comme ils ont pu l’être à une certaine époque. En
témoigne notamment l’absence de la très calme 1000 Miles from the Sure.
Il me semble que l’on n’a pas beaucoup dépassé la
petite heure prévue, 12 morceaux et 2 en rappel, un peu court mais intense. Je
fais mon plus beau sourire à Jim pour récupérer la setlist près de la batterie
que je ne peux pas atteindre, et aidée par le fait que je suivais deux autres
personnes, je l’ai faite dédicacer (ainsi que mon vinyle rose édition limitée
du nouveau single Get Down Get With It) par tout le groupe à l’exception du
batteur (je ne sais pas ce que j’ai foutu d’ailleurs car mes voisins l’ont eu,
j’ai dû bayer aux corneilles :D). Le tout avec un joli marqueur doré prêté
par un sympathique monsieur que je remercie. Jim m’a sorti le grand jeu, fait
deux fois la bise, j’ai eu une tape amicale dans le dos par Malcolm, j’étais
aux anges, toute fière, « c’est mon 13ème ! ». Ce qui
les place d’ailleurs maintenant devant les Bishops, en trichant un peu, puisque
techniquement les deux groupes Revue et Righteous Mind sont distincts et ne
jouent pas les mêmes morceaux. Groupie, moi ? Je crois bien que oui, et ça
ne va sûrement pas s’arranger dans deux jours, car les Pixies viennent fêter
avec moi mon 200ème concert ! Je parie que Frank Black ne
parlera pas, et que je lui trouverai toutes les excuses du monde. Parce que la
musique et les artistes, finalement, c’est quand même indissociable, et que
quand tu adores des albums, tu détestes rarement les interprètes… »
The Jim Jones and the Righteous Mind est un groupe londonien aux tendances rock 'n' roll et garage, dans la continuité de Jim Jones dans un registre plus émotionnel.
(http://www.righteousmind.co.uk/)
(https://www.facebook.com/jjatrm/)
(https://twitter.com/jjandtherm?lang=fr)
(https://www.instagram.com/jjandtherm/)
JIM JONES AND THE RIGHTEOUS MIND (Band)
Jim Jones — vocals, piano, guitar (2015 present)
Gavin Jay: — bass, back vocals (2015 present)
Phil Martini — drums,back vocals (2015 present)
Matt Millership — keyboards, back vocals (2015 present)
Malcolm Troon — guitar, pedal steel, back vocals (2015 present)
The Setlist
JIM JONES AND THE RIGHTEOUS MIND
Boil Yer Blood (Super Natural - 2017)
Till It’s All Gone (Super Natural - 2017)
Heavy Lounge #1 (Super Natural - 2017)
Shazam (ColleçtiV - 2018)
Satan’s Got His Heart Set on You (ColleçtiV - 2018)
Get Down Get With It (Single - 2019)
Attack Of the Killer Brainz (ColleçtiV - 2018)
Helter Skelter (The Beatles cover - White Album - 1968)
Walk It Out (Till It's All Gone - 2016)
Out Align (ColleçtiV - 2018)
I Found A Love (ColleçtiV - 2018)
Base is Loaded (Super Natural - 2017)
Encore
Hold Up (Boil Yer Blood EP - 2015)
Alpha Shit (Aldelcide B Side - 2016)
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