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dimanche 6 avril 2008

The Bishops - La Maroquinerie. Paris.











Première Partie: CRIPPED BLACK PHOENIX + EIGHT LEGS




Ce qu’en a pensé Gilles :

Il y a un an jour pour jour, nous étions, Eric et moi, en train d'attendre au soleil devant La Cigale, pour un concert des Stranglers, qui se révélera assez extraordinaire. Mais ce soir, le beau temps n'est pas au rendez-vous, la température a brusquement chuté, heureusement nous pouvons nous abriter sous le porche de la Maroquinerie. Plus d'un mois que je n'y étais pas retourné, cela me manquait sérieusement ! Ce soir c'est au tour des Bishops de nous rendre visite. Outre Eric, Gilles P est là, suite à l'annulation du concert de Klaus Schultze. C'est aussi l'occasion ce soir de faire plus ample connaissance avec une jeune femme et sa fille que je vois régulièrement aux concerts, et qui, je l'espère, apprécient notre blog. Il s'agit de Cécile et Alice, fans entre autre de Brit pop… on les remarque aisément, elles sont souvent devant et elles dansent comme des folles (dans le bon sens du terme !)… Rencontre bien sympathique donc. Le billet indique une ouverture à 20h, mais c'est en fait beaucoup plus tôt que l'on pénètre dans la salle, direction le devant de la scène, légèrement sur la gauche. La surprise ce soir, c'est l'ajout d'un troisième groupe au programme, Eight Legs. Très peu de monde pour cette soirée, c'est assez navrant car The Bishops proposent une musique rock de qualité, mais pas véritablement dans l'air du temps, vraiment dommage ! J'aperçois Kathy, la chanteuse des Plastiscines dans la salle, marrant !

20h 00, arrivée de Eight Legs sur la scène de la Maro. C'est un jeune quatuor Londonien qui pratique une brit-pop relativement traditionnelle. Si pendant les premiers morceaux, je me pose des questions sur l'originalité du groupe, je dois quand même dire que la suite du concert m'a bien plu, avec quelques bons morceaux bien enlevés. Et la coupe mohican du très jeune chanteur / guitariste, hommage à Joe Strummer ? En tout cas, même si l'on ne peut pas parler de sensation, Eight Legs aura donné ce soir un set sympathique, qui laisse éventuellement augurer d'un avenir qui pourrait être prometteur.

La salle ne s'est guère remplie entre temps, et c'est maintenant au tour de Crippled Black Phoenix d'investir l'étroite scène de la Maroquinerie. Je dis étroite scène car ce combo, originaire du Royaume Uni ne compte pas moins de huit musiciens. En face de nous, le fils de Charles Manson - comme me le fait remarquer Gilles -, accessoirement guitariste principal du groupe, jouant sur une guitare Gordon Smith ressemblant à la Gibson SG. Derrière lui, un gros double corps Hiwatt surmonté d'un ampli Marshall. Le reste du groupe se compose de deux claviers - celui de gauche s'avérera bien allumé pendant tout le concert -, une guitariste qui n'aurait pas dépareillé chez My Bloody Valentine, une violoncelliste que l'on n'entendait pas, et enfin la basse, la batterie et le chant. Franchement, on ne savait pas trop à quoi s'attendre, j'avais juste lu quelques allusions à Mogwaï (pour situer le style). On se regarde dès l'intro du premier morceau, c'est une copie presque conforme du One Of This Day de Pink Floyd. Et c'est vrai que la musique du groupe oscillera dans cet univers, mais avec des fulgurances sonores, des assauts soniques provoqués par Justin Greaves, le guitariste soliste, principal moteur du groupe, tout s'articulant autour de lui. Une musique tantôt progressive et hypnotique, tantôt ultra sonique, les oreilles dégustent pas mal, je suis en plein dans l'axe des baffles. Ce concert m’a laissé une impression bizarre, j'ai bien aimé certaines grandes fresques qui allaient crescendo, des boucles sonores montant en puissance, grâce à la justesse du guitariste, qui alliait la clarté du son à la puissance. Finalement j'ai bien aimé, même s’il était assez incongru de programmer ce type de groupe lors de cette soirée. J'ai par la suite acheté leur CD à la sortie.

Dernier entracte, malheureusement toujours aussi peu de monde, s’il y a 100 personnes, c'est un miracle. La scène est maintenant ultra dépouillée, les gros Marshall et Hiwatt ont fait place à deux minuscules Fender de Luxe et Fender de Ville (ces noms me feront toujours marrer). Les deux frères Bishop font leur apparition, toujours vêtus de leurs costumes noirs très années 60. Et c'est parti pour Higher Now, avec une petite déception : le son est loin d'être aussi fort que l'année dernière au Nouveau Casino… Mais les frangins sont toujours aussi complices et virevoltants sur scène, surtout Mike le chanteur qui, à chaque solo, prend d'assaut le devant de la scène, arc-bouté sur sa Gretsch pour lui soutirer un son plein de distorsion (voir le solo de Life In A Hole).Les Bishops sont sympas, ils prennent du plaisir à jouer, c'est évident, et c'est vraiment malheureux que le public ne réponde pas massivement à l'appel. Mais on s'en fout, les absents ont toujours tort, comme on dit...

Moi je prends du plaisir en chantant So High, et j'en profite au passage pour dire que je ne suis pas d'accord avec ceux qui prétendent que les compos des Bishops sont seulement moyennes. Non, je suis de ceux qui pensent que ce sont des petites pépites pop, avec des refrains qui accrochent, des mélodies qui vous restent dans la tête. Il suffit d'écouter Carousel ou alors Lies + Indictments enchaîné à Sun's Going down, c'est véritablement une perle, ce morceau, guitare accrocheuse, mélodie imparable me faisant incroyablement penser à The Coral, un autre groupe injustement sous-estimé (écouter I Can't Stand It Anymore)… Et moi je chante “I Wish Today Would Never End, Cause Tomorrow, Tomorrow You'll Be Gone ». C'est superbe, tout simplement, mais c'est dommage encore une fois que le son n'ait pas été à la hauteur. L'album est presque entièrement passé en revue, et nous avons droit aussi à 2 ou 3 nouveaux morceaux, qui figureront sur le prochain album. Le concert durera une heure, que du bon rock'n'roll sous influences sixties, mais incroyablement jouissif ! Et surtout le plaisir de jouer, cela se voit clairement sur leurs visages.

Mais il semble que, malheureusement, il y ait peu de gens pour partager mon opinion, c’est dommage car je trouve les Bishops beaucoup plus intéressants que de nombreux groupes actuels… mais leur musique n'est malheureusement pas à la mode, trop basique,trop évidente, trop bonne peut être ? Je m'en fous, je vais me remettre So High en boucle à la maison. Quant aux comparaisons avec Dr Feelgood ou The Godfathers, mes amis, réécoutez les albums car, à part la tenue vestimentaire et l'attitude scénique du guitariste, la musique des Bishops est sensiblement différente des groupes pré-cités. Qu'on les mette dans la catégorie pub-rock, je veux bien (et encore), moi je qualifie leur musique de rock sixties héroïque et inspiré (l'alliance des voix et des guitares). Bon, vous l'aurez compris, j'aime bien ce groupe et je les défendrai quoiqu'il advienne.

Gilles P ramasse la set list, la salle se vide rapidement, je traîne au stand merchanding, j'en profite pour acheter l'album de Crippled Black Phoenix (10 euros, prix abordable), et bien entendu un tee shirt des Bishops, pour que je puisse porter haut et fort la bonne parole du ROCK'N'ROLL !!! Dehors Eric m'attend, frigorifié, il faut dire que la température s'est considérablement refroidie, le 0 degré n'est pas loin, la neige non plus.... YEAH YEAH !! (Higher Now) !!!



photos de gilles

The Bishops sont un trio band de London, UK. Formé autour des deux frangins jumeaux Bishop, Mike et Pete. Ce trio avec ses costards-cravate et ce look petite frappe mod, fait irrémédiablement penser aux Jam, ayant un petit air des frères Gallagher d'Oasis, mais les influences des Bishops va cependant crêcher plus du côté des sixties. Le premier album intitulé tout simplement The Bishops est sorti au printemps 2007.









Mike Bishop : guitar + vocal
Pete Bishop :- bass + vocal
Chris McConville : drums








Eight Legs




Wear That Shirt
Vicious
Freaking Out The Neighbours
Tell Me What Went Wrong
Eight Legs
Pass the Bucket
Blood.Sweat.Tears.
Simple Life
Resistance
Staring At The Sea
These Grey Days








CRIPPED BLACK PHOENIX

Rise Up And Fight
Goodnight, Europe
Whissendine
444
Human Nature
Burnt Reynolds
Paranoid Arm




Higher Now
Life In A Hole
So High
House In The Desert/Raindance
Breakaway
Wondering By
Carousel
Travelling Our Way Home
The Only Place I Can Look Is Down
Back And Forth
Free To Do What You Want
Lies And Indictmrnts/Sun's Going Down
In The Night
I Can't Stand It Anymore
If You Leave Today
Menace About Town

ENCORE

Will You Ever Come Back Again?
For Now
She Said Bye Bye


La durée du concert : 1h00

AFFICHE / PROMO / FLYER




The Bishops - Breakaway




The Bishops - Higher Now



KLAUS SCHULZE ~ La Cigale. Paris.















Ce qu’en a pensé Vik :





Le concert de Schulze est annulé.
Klaus étant hospitalisé.

Triste nouvelle pour les fans du maître des machines... en espérant le voir ultérieurement au meilleur de sa forme, pour une nouvelle envolée de synthétiseurs, qui s'annoncent toujours sur un beat voilé mais magique!


Both KLAUS SCHULZE concerts are cancelled.
Unexpected for everybody, Klaus Schulze's doctor told Klaus today
that it is impossible for him to travel and give concerts.
Klaus' condition at the moment is not good,
but please don't be afraid: it's not as dangerous as some of you seem to fear.




 
Klaus Schulze est un musicien allemand de Berlin. passionné par Wagner. Percussionniste, puis compositeur, producteur et interprète pionnier de musique électronique, il participe aux débuts de Tangerine Dream et d'Ash Ra Tempel avant de devenir en solo un des plus grands compositeurs de musique électronique. Précurseur puis moteur du space rock allemand, il est au début des années 1970 l'un des premiers musiciens à expérimenter le nouvel instrument qu'est le synthétiseur dont il utilise plusieurs modèles avec brio et une imagination absolument débordante. Marqué par Wagner, le rock psychédélique, la musique répétitive et d'avant-garde, et notamment la musique stochastique de Xenakis. Son parcours en musique rock allemande, puis française et internationale, est totalement hors-norme tant dans la multiplicité des styles que dans le nombre extraordinaire d'albums produits (120...).,

Dans les années 1990, un culte de son œuvre se développe parmi les musiciens de techno, de trance, et de toutes les musiques ambient en vogue. Klaus Schulze peut être considéré comme l'un des pionniers de la musique électronique allemande des 70's, avec ses compatriotes de Tangerine Dream , sa musique, un rock électro-planant, cosmique, hypnotique, aux longues compositions répétitives, qui utilise une panoplie impressionnante de synthétiseurs, une référence dans la genre !!!

(http://www.klaus-schulze.com/)
(http://www.myspace.com/klausschulze)
(http://www.facebook.com/pages/klaus-schulze/7843868794)














































Klaus Schulze: Synthesizers & Recording Studio & Computers &
Strings and Percussion





La durée du concert : 0h00

AFFICHE / PROMO / FLYER






Klaus Schulze. A Classical Move





Klaus Schulze - Floating


The Bishops - La Maroquinerie. Paris.










Première Partie: CRIPPED BLACK PHOENIX + EIGHT LEGS


Ce qu’en a pensé Eric :


« Il neige un 6 avril sur Paris, la température vient de chuter d'une petite dizaine de degrés en deux heures, et le porche de la Maroquinerie est un désert glacé que nulle foule ne vient réchauffer en ce triste dimanche soir. Heureusement que nous sommes quelques amis - nous faisons ce soir officiellement la connaissance de Cécile et de sa fille Alice, que j'avais déjà croisées aux Wombats - et que parler de nos dernières découvertes, illusions et désillusions musicales entretient un semblant de chaleur !

Lorsque Eight Legs monte sur scène à 20 h 05, je ne crois pas que nous soyons plus d'une quinzaine dans la salle, ce qui est quand même un peu triste, d'autant que ce petit groupe anglais nous arrive précédé d'un petit buzz sur MySpace. Et de fait, sans trop se formaliser de la salle vide, les voilà en train d'essayer de nous faire revivre 77 - ou tout au moins leur version de la chose : t-shirts faits à la main, énergie bondissante (le guitariste rythmique en face de moi est bien étourdissant à regarder, avec ses sauts de cabri), riffs de télécaster cinglants, coupe de cheveux ad hoc (iroquoise courte pour le chanteur), etc. Leur musique a aussi quelque chose qui peut évoquer les compositions de Mick Jones - ne serait-ce que l'accent Londonien pur jus du chanteur - ou de Madness, mais, malheureusement, au bout d'une demi heure, on semble un peu avoir fait le tour de la question : Eight Legs n'échappe pas pour l'instant à la banalité, et ne se distingue que par son énergie farouche, ce qui, ce soir, devant une salle quasiment vide, ne suffisait pas.

Il est un peu plus de 21 h 00 - dix minutes de retard sur l'horaire affiché à l'entrée - quand la troupe (8 musiciens !) de Crippled Black Phoenix se case tant bien que mieux sur la scène trop étroite pour eux de la Maroquinerie. En face de moi, il y a le fils de Charles Manson, sous la casquette du Che : il a aussi une guitare, un ampli Marshall des familles derrière lui, et un nombre impressionnant de pédales d'effet (un petit rigolo (?) m'aura fait remarqué pendant l'installation du matériel qu'une des pédales porte la marque AC-DC, ce qui d'après lui laissait présager du metal !!), bref tout pour faire mal, très mal. Et, de fait, c'est de cette guitare - bien amplifiée, merci - que naîtront nos quelques instants de bonheur pendant les 3/4 d'heures qui suivront. De ses riffs lourds et de ses solos qui vont venir ajouter sur quelques morceaux une vraie puissance aux ambiantes quasi planantes, en tout cas assez contemplatives d'une musique qui évoque fortement le Pink Floyd des années 70. Car Crippled Black Phoenix nous propose un post rock mi-envoûtant, mi-ennuyeux, qui hésite entre revival progressiste 70's et expérimentation lourde très 90's. C'est, en ce qui me concerne, cet aspect, malheureusement limité à 2 ou 3 morceaux maximum (dont celui d'ouverture du set, sur un riff qui rappelle le "One of The Days" du Floyd, comme me le fera remarquer Gilles P, et le final, superbe bourrasque sonique), qui m'a séduit. Pour le reste, j'ai quand même trouvé cette musique un tantinet lugubre (attitude et vocaux du chanteur, très Roger Waters !) et engourdissante.

Pour les Bishops, après la montagne de matériel de Crippled Black Phoenix - quel nom quand même ! -, la scène parait presque vide, entre l'ampli riquiqui de Mike (un "mini-Fender", rigole Gilles B), la batterie assez minimale de Chris (le "mad scottish drummer" blond, souriant et enthousiaste, au point de quelques plantages qui ne perturberont pas la bonne humeur des jumeaux Bishops) et, à l'autre bout de la scène, l'ampli de basse du frérot Pete : tant mieux, Mike va avoir de la place pour bouger, sauter, bref, faire toutes ces choses qu'il adore visiblement faire pour s'amuser. Car une heure de concert des Bishops, c'est avant tout une heure de pur plaisir, et en tant que telle, difficile à décrire. Car tout ici est "simple", clair (dans un sens "ligne claire", pour les amateurs de BD qui me comprendront - quelque part, je me dis que voilà un groupe dont le génial Serge Clerc aurait parfaitement narré l'histoire sans histoires à la grande époque de Metal Hurlant...) : la musique revisite une sorte d'époque bénie du début des sixties, quand Mick, Brian et Keith inventaient la pop anglaise à frange sur les bases de la musique nègre, et prolonge avec une élégance certaine les tentatives - pour la plupart plus lourdes - des Dr Feelgood, Inmates et autres Godfathers des décennies précédentes. Ajoutez les costumes noirs, cravates noires et fines, pompes pointues et bien cirées, chemises blanches, ainsi que le jeu de scène électrique et les chansons électrocutées en deux minutes trente, et vous obtenez un sorte de précipité de rock intemporel, d'une classe folle... mais qui, visiblement, ne passionne pas le public, vu la maigre assistance ce soir. Sans doute manque-t-il aux jumeaux Bishops une sorte de profondeur, un contexte, presque une "réalité", qui stimule l'imagination et excite autrement que physiquement : c'est cette perfection "à plat" - une fois de plus, je pense à la BD en Noir & Blanc des grands stylistes comme meilleure manière d'illustrer The Bishops - qui fait à la fois le charme (pas de prise de tête, juste de l'élégance et du plaisir) et les limites ("so what...?") du groupe. Je suis incapable, même si j'ai pas mal écouté le premier album des frères, de citer aucun des titres joués ce soir, et pourtant je connais chacun des riffs, chacun des refrains entraînants, comme si je les avait toujours connus : nous sommes ici dans l'univers des "standards", à la fois immortels et détachés de tout affect. Nous sommes ce soir dans le pur et simple bonheur de jouer et d'écouter du rock... Mike dégage une gentillesse et une joie communicatives, et c'est un délice chaque fois qu'il esquisse quelques pas de danse, quelques mimiques complices envers son public avant de prendre un solo ou d'envoyer une nouvelle rafale de riffs. Mais c'est encore plus savoureux de regarder ces deux jumeaux, chacun à une extrémité de la scène, qui, peut-être sans s'en rendre compte, adoptent au même moment la même attitude, la même gestuelle, bougent au même rythme, créant ainsi un effet chorégraphique d'autant plus touchant qu'il paraît naturel, spontané...

Vous me direz qu'une heure plus tard, au moment de ressortir dans la nuit glacée, nous me sommes pas forcément beaucoup plus avancés - je réalise qu'aucune chanson ne m'est restée dans la tête, qu'il n'y a d'ailleurs eu aucun moment vraiment intense durant le concert des Bishops, peut-être faute au son qui aurait pu, qui aurait dû être plus fort -, je vous répondrait que, oui, "It's Only Rock'n'Roll, but I Like It".

Yes I do ! »



photos de eric