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jeudi 8 octobre 2009

WIRE ~ La Joy Eslava. Madrid. Espagne.













Ce qu’en a pensé Eric :

« Mauvaise surprise pour moi en arrivant à peu près à l'heure (20 heures) devant le Ramdall, la 4ème salle madrilène prévue dans mon jeu de l'oie des concerts : Wire est reprogrammé à la Joy Eslava ! Je file à ma voiture, me retape des bouchons, mais arrive en courant une demi-heure plus tard exactement (30 minutes pour faire 3 kms !) devant la belle salle baroque que j'aime déjà, pour y découvrir que les portes ne sont pas ouvertes, et qu'il y a deux (2 !) personnes qui font la queue ! Ah ! Madrid !

Voir Wire, groupe séminal et fondateur du post-punk voici plus de 30 ans, mais aussi groupe que j'ai peu écouté, est surtout une idée un peu désespérée que j'ai eue quand j'ai découvert l'annulation du passage de Twisted Wheel prévu pour le 10 octobre ! Si mes souvenirs sont bons, je n'ai vu Wire qu'une fois sur scène, à l'occasion de leur (première ?) reformation en 1987 et n'en garde pas un souvenir impérissable, loin de là. J'ai bien essayé de me procurer le dernier album, datant de l'année dernière, "Object 47" (bonnes critiques) mais même Amazon m'a laissé tomber ! Pas bon signe, ça ! Quand au changement de salle, je ne sais pas si cela signifie un afflux de locations inespérées, mais j'en doute encore un peu, vu que je reste complètement seul dans la salle pendant un bon moment... Décidément, j'ai tout de l'alien ici, je n'ai pas encore saisi que les concerts de rock, à Madrid, c'est coooooooool !Je me suis placé à droite cette fois, devant les deux amplis des guitares, une position a priori plus stratégique pour atteindre les objectifs de jouissance, que devant le bassiste ! Mais alors que, une heure plus tard, à 21 h 30 pile, Wire monte sur scène (Wire ne plaisante pas avec les règles, visiblement...), c'est la deuxième mauvaise surprise de la soirée pour moi : la batterie de mon Lumix a rendu l'âme, impossible de le faire démarrer, je vais devoir me contenter de quelques clichés pris avec mon téléphone portable ! La honte ! Ceci dit, rapidement je m'en moque un peu, parce qui se passe "soniquement" sur scène m'accapare totalement. Imaginez quatre bons anglais ordinaires - petite bedaine, bonne tonsure et lunettes de vue pour les hommes, formes confortables de ménagère pour elle -, sauf qu'ils sont tout en noir, et assènent une musique redoutablement intransigeante : une suite ininterrompue de mitraillages, de cris d'exhortation, d'accélérations dignes des Ramones - mais des Ramones congelés -, et de plongées noires dans des gouffres sombres. Wire n'est plus un groupe minimaliste, mais ils appliquent désormais leur traitement austère à tout un panorama de musiques extrêmes ou simplement dures : tantôt errant du côté de la mécanique emballée du Wedding Present des 90's, tantôt réussissant là où les Pixies de "Trompe le Monde" avaient échoué, créer une sorte de métal léger, hystérique mais élégant, et au final, nous proposant leur propre version, sèche et rêche du punk hardcore dont ils auront été les principaux inspirateurs, bouclant ainsi la boucle. Au bout d'une petite dizaine de minutes, le temps de s'échauffer sur les premiers morceaux, la musique de Wire s'est déployée dans toute sa puissance : le mieux est de s'abandonner au plaisir de ces rafales de riffs sur-accélérés, puis de ses longues et belles dérives sonores, pendant lesquelles on a l'impression de poursuivre un voyage en chemin de fer toutes vitres ouvertes, avec ces deux guitares qui tricotent des fils d'acier tendu (wire ?) et grincent et tonnent. Oui, je me fais la réflexion que, par rapport à mes souvenirs, Wire a bel et bien abandonné ce minimalisme crispé et agressif qui était sa marque de fabrique pour devenir un groupe de rock plus "normal" (enfin, je suis sûr que la plupart des gens ne trouveraient pas cette musique "normale", mais vous m'avez compris !), ou en tout cas plus tourné vers le plaisir que vers la souffrance.

Devant moi, je me régale littéralement devant le spectacle offert par Margaret Fielder McGinnis à la guitare (elle n'est pas officiellement membre de Wire, elle remplace Bruce Gilbert sur scène à la seconde guitare) : elle me fait penser à Hugo Santiago à la grande époque des Pixies, tirant de sa Fender hululante des sons redoutables, balançant des solos d'une note avec un doigt qui vous vrillent le cerveau, un vrai bonheur. Au centre de la scène, Colin Newman est semblable à mes souvenirs, absolument anti-charismatique, d'une sobriété scénique frôlant l'arrogance, avant de se laisser au fil du concert à quelques pogos, pas de danse et postures réjouissantes : il a une drôle de guitare vert pomme qu'il cisaille sans merci, et sa voix, qui n'a jamais été extraordinaire, n'a quasiment pas changé. Et puis, au final, notre ami Colin se révèlera plein d’humour, comme lorsqu’une fan des premières heures du groupe lui criera à plusieurs reprises : « I am the Fly » (… pour réclamer la chanson ainsi intitulée…), et qu’il répondra, pince-sans-rire (ah ! cet humour anglais !) : « C’est intéressant, et je comprends que c’est un problème, mais nous ne pouvons rien faire pour vous ! »… A droite de Colin, Graham Lewis à la basse et au chant de hooligan, représente l'Angleterre prolétaire dans toute sa brutalité : son chant ressemble plus à des éructations de supporter ivre, et il ne manque pas une occasion pour provoquer - gentiment quand même - les spectateurs (le foot est un sujet occasionnel, certes, mais inévitable !) ; quant au son de sa basse, on le qualifiera de "tellurique", histoire de sacrifier aux clichés, bien utiles en l'occurrence. Au fond, le musicien que j'ai trouvé le plus impressionnant techniquement, Robert Gotobed (hi hi !) à la frappe mécanique, sèche et rapide : sur certains morceaux, le claquement terrible qu'il tirait de sa caisse claire (enfin je crois, je ne suis pas un spécialiste) devenait absolument obsédant... Pas besoin de boîte à rythme chez Wire pour simuler la froideur électronique. Je vous préciserai encore que le son était superbe, clair et tranchant, mais qu'il aurait évidemment supporté d'être plus fort (quasiment pas d'acouphènes en sortant, qu'est-ce que c'est que ça ?).

Plus le concert avance, plus la mécanique Wire est impressionnante et belle, si l'on excepte quelques morceaux - sans doute récents - plus mélodiques (mais la mélodie ne leur va pas !) ou plus lyriques (et le lyrisme est à mon avis une hérésie chez un groupe dont le talent est de créer des machines froides). Curieusement, c'est sur un morceau quasi garage, I Don't Understand, formidablement excitant (d'ailleurs, c'est à ce moment-là que la salle, bien remplie mais assez sage jusque là, bascule dans l'enthousiasme, presque à la limite de l'hystérie si je regarde le visage de certains - et je suis sûr que le mien traduit le même genre de bouleversements), que se clôt le set, après une heure seulement ! J'ai peur un instant qu'ils ne reviennent pas, fidèle à leur image "incorruptible", mais non, nous aurons droit à deux longs rappels, quinze minutes au total, qui, après une introduction planante et psychédélique ("C'est le moment où on lit de la poésie", plaisante Colin), seront une succession de brûlots éructés la bave aux lèvres, et qui nous laisseront heureux... mais pas épuisés ! De la musique comme ça, j'en prendrai bien une double dose, quant à moi !

Je me demande un moment, en faisant la queue pour acheter un DVD live au stand de merchandising, pourquoi je n'ai pas suivi plus fidèlement la carrière d'un groupe aussi clairement extraordinaire (on fait tous des erreurs), et surtout pourquoi la jeune génération, qui vénère pourtant aujourd'hui la période magique des années punks, ne semble pas avoir retrouvé le même niveau d'intransigeance, que je qualifierais presque d'éthique, de leurs aînés. C'est sur cette question profonde que je vous laisserai cette fois, mes amis ! »







photos de eric




Wire est un groupe de rock britannique formé en 1976. Sa musique peut être rattachée à divers courants, notamment punk rock, post-punk et art rock, avec parfois un penchant marqué pour l'expérimentation musicale. Wire est souvent considéré comme un élément décisif du courant post-punk, en particulier en raison de leur son richement travaillé et atmosphérique, de leurs thèmes lyriques assez obscurs et, à un moindre degré, de leur position politique situationniste. Le groupe continue à fonctionner de manière intermittente.

(http://www.myspace.com/wirehq)


Pink Flag (1977)
Chairs Missing (1978)
154 (1979)
The Ideal Copy (87)
A Bell Is a Cup...Until It Is Struck (1988)
Manscape (1990)
The Drill (1991)
The First Letter (1991)
Send (2003)
Object 47 (2008)





Colin Newman (guitare, voix)
Graham Lewis (guitare basse, voix)
Robert Gotobed (percussions)
+
Margaret Fiedler McGinnis (guitare)










Our Time (EP - 2007)
Mr Marx's Table (Send - 2003)
Comet (Send - 2003)
Being Sucked In Again (Chairs Missing - 1978)
Perspex Icon (Object 47 - 2008)
Mekon Headman (Object 47 - 2008)
The Agfers of Kodak (Send - 2003)
Silk Skin Paws (Single - 1988)
All Fours (Object 47 - 2008)
One of Us (Object 47 - 2008)
Boiling Boy (A Bell is a Cup… - 1988)
The 15th (154 - 1979)
Catherine
106 Beats That (Pink Flag - 1977)
I don't Understand (Metro, Chicago, 14th September 2002 - 2003)

Encore 1

He Knows
Patient Flees (Object 47 - 2008

Encore 2

Lowdown (Pink Flag - 1977)
Underwater Experiences (Document and Eyewitness - 1981)

La durée du concert : 1h15


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mercredi 7 octobre 2009

COMING SOON ~ Le Cafe De La Danse. Paris.









Première Partie:






Ce qu’en a pensé Gilles B. :





« Il y a parfois des moments ou l'on se sent vraiment fiers de la production musicale française… C'est assez rare, je l'avoue, mais avec Coming Soon, ce sentiment vient tout de suite à l'esprit. Voilà un groupe qui, avec deux albums à son actif, prouve que la production hexagonale peut rivaliser avec celle de nos amis anglo-saxons. Je retrouve le Café de la Danse où j'avais laissé Noah et sa baleine quelques semaines plus tôt. Bonne nouvelle, Livie est là ce soir. Petite hésitation pour le placement, mais on opte finalement pour les gradins, juste en dessous de la table de mixage, comme d'habitude ici j'ai peur que nous soyons obligés de rester assis par terre si l'on se place dans la fosse, et que le concert ne soit pas complet, ce qui est le cas ce soir.

N'était-ce pas optimiste d'ailleurs de programmer le groupe deux jours au même endroit ? On peut se poser la question…
La première partie, c’est une ancienne connaissance : Dorothée, avec son nouveau projet, The Rodeo que j'avais eu l'occasion d'apprécier par deux fois, une première partie à l'Olympia – convaincante - puis un passage en tête d'affiche, que j'avais trouvé moins réussi, à l'Européen. Ce soir The Rodeo est en configuration duo, avec une Dorothée qui attaque le set d'une voix assez enrouée, mais qui, au fur et à mesure que le set avancera, deviendra de plus en plus claire. Et cette fois, The Rodeo a été convaincant. La durée du concert (35mn) n'y est peut-être pas étrangère, car la majorité des meilleurs morceaux sont interprétés, laissant ainsi de côté d'autres chansons plus dispensables. Le meilleur ce soir, ce sera People Know et Your Love Is Huge. A noter aussi la reprise de If I Had A Hammer, un morceau immortalisé pour le pire par Claude François, mais écrit - ce que je ne savais pas d'ailleurs - par Pete Seeger.


Après ce probant set de The Rodeo, place aux héros du jour, Coming Soon. Et dès que les lumières s'éteignent, les personnes placées aux premiers rangs des gradins investissent la fosse. Au moins, le concert sera plus festif avec des gens debout ! Ce soir, c'est pour Coming Soon l'occasion de présenter leur second et excellent album "Ghost Train Tragedy" au public parisien. Malheureusement, j'ai du déchanter assez rapidement… Et pourtant, cela partait assez bien avec un Howard Hughes toujours aussi impressionnant, non seulement du fait de sa stature et de son allure « d'undertaker » qui dénote au milieu de ses petits camarades, mais surtout grâce à sa puissante et très belle voix (qui n'est pas sans me rappeler celle de Tom Verlaine, avec - je pense - plus de possibilités). Mais pourquoi ai-je vite ressenti comme une espèce de malaise à ce concert ? Difficile à expliquer, mais je trouve que le show, au lieu d'aller crescendo, s'est plutôt ramolli au fur et à mesure de son déroulement. Pourtant, oui c’était bien parti avec des morceaux comme Back Seat ou Manners & Educations, pour ne citer qu'eux… mais on arrive en plein milieu de concert à une grosse baisse de régime, et ce ne sont pas les deux jeunes filles au premier rang qui depuis le début dansaient entre elles la gigue qui allaient y changer quelque chose. J'ai eu l'impression que Coming Soon n'arrivait pas à faire passer leur énergie, que la communication n'était pas parfaite, d’un décalage évident entre le groupe et le public (un public assez mollasson d'ailleurs). La salle en est peut-être la cause, avec ses gradins qui n'incitent pas vraiment à se défouler. Et Howard Hughes - encore lui - aura beau faire un tour dans les gradins le temps d'un morceau, rien n'y fera. Un concert en demi-teinte donc, et c'est bien dommage, car le groupe a énormément de talent. Plus d'une heure trente de concert tout de même, ce qui est appréciable de nos jours.

Je ressors un peu dubitatif de la salle, avec le EP de The Rodeo sous le bras, mais je retournerai de toute façon voir Coming Soon, si possible dans une autre salle que celle du Café de la Danse ! »






photos de gilles b





The Rodeo faisaient partie de la sélection CQFD de 2008. La tête pensante est Dorothée, ancienne chanteuse du groupe Hopper. Folk, blues et country, un mélange classique.

(http://www.myspace.com/iamtherodeo)

columbiahalle_15

Coming Soon est un groupe folk rock français, originaire d'Annecy qui s'est formé en 2005. Le groupe est très influencé par la musique américaine et la scène antifolk. Ils chantent leurs textes en anglais. Leur musique aux sonorités folk, entre NicK Cave et Velvet Underground, est assez envoûtante, la superposition de leurs voix très différentes créant une alchimie intéressante.

(http://www.myspace.com/starsoon






• 2006 : The Escort (EP)
• 2008 : New Grids
• 2009 : Participation à 'Miss Météores, album d'Olivia Ruiz.
• 2009 : Love In the Afternoon (EP)
• Septembre 2009 : Ghost Train Tragedy







Dorothée : Vocal & Guitar
+
Band












BILLY JET PILOT (bass+voice)
BEN LUPUS (guitar+voice)
ALEX (banjo/guitar/sax+voice)
HOWARD HUGUES (voice)
BEAR CREEK is LEO (voice, ukulele, drums...)
CAROLINA VAN PELT (keybord/many others funny instruments+voice)
MARY A. (clarinet/many others funny instruments+voice)


















La durée du concert : 0h35



























Going Home
Back Seat (Ghost Train Tragedy -2009)
Don’t Sell Me to the French (Ghost Train Tragedy -2009)
Steel Wire (Ghost Train Tragedy -2009)
Manners & Education (Ghost Train Tragedy -2009)
No Chance
School Trip Bus Crash (Ghost Train Tragedy -2009)
Moonchild (Ghost Train Tragedy -2009)
WU ( *A Cappella* ) (Ghost Train Tragedy -2009)
Walking (Ghost Train Tragedy -2009)
Nowadays
Weather Changes (Ghost Train Tragedy -2009)
Wild Catch (Ghost Train Tragedy -2009)
Lower Lip (Ghost Train Tragedy -2009)
Howard’s Mood
(New Grids - 2008)
Pillow Talk (Ghost Train Tragedy -2009)

Encore

Broken Heart (New Grids - 2008)
Time Bomb (New Grids - 2008)
Love in the Afternoon (Ghost Train Tragedy -2009)
Sweetheart (Ghost Train Tragedy -2009)


La durée du concert : 1h30






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