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lundi 4 février 2008

MORRISSEY ~ L'Olympia. Paris.










Première Partie : GIRL IN A COMA




Ce qu’en a pensé Eric :

« "Thanks for being you... (larmes ?)... I follow you since 1983. You're my only romance. You're a story of my life". (“Merci d’être toi, je te suis depuis 1983, tu es mon seul amour, tu es une histoire de ma vie”)"... c’est un fan, au premier rang, à qui le Moz a tendu le micro, qui vient de parler. Le groupe sur scène applaudit, Morrissey décide d'arrêter là la séance d'interviews du public (il y reviendra quelques minutes plus tard en reconnaissant au premier range une fidèle qu'il connait par son prénom... Julia...). Voilà, cette ferveur, cette émotion, c'est le quotidien de Morrissey, et de lui seul...
Bonne ambiance devant l'Olympia ce soir, les fans, les vrais du Moz ayant déferlé de toute l'Europe, ce qui crée tout de suite le genre d'atmosphère passionnée qui rappelle l'époque où le Rock était un mode de vie, une école de pensée,... avant, bien avant les années Marketing. Pour celà déjà, que les mânes des Smiths soient à jamais honorées. Un point noir quand même, avec tous les fanatiques arrivés bien avant nous, pas facile de s'assurer notre place au premier rang : nous y arriverons quand même, un peu trop décalés sur la gauche, mais rien de dramatique. Ce soir, nous sommes une bande un peu plus hétéroclite qu'à l'ordinaire, un contingent de copines diverses et variées ayant rejoint les RnRmotherf***s. L'attente n'en sera que plus délirante (la polémique sur Genesis continuant, pour le plus grand plaisir de tous...), et paraitra moins longue, avec notre ami Vincent faisant des allers-retours entre sa place à la mezzanine et la fosse.

20 h 00, les 3 Texanes (à divers stades de l'obésité et punks : tout bien...) de Girl in a Coma débarquent sur un rockabilly énervé et classique, qui fait un instant douter de leurs influences - avec ce nom de groupe, pourtant ! Très vite, les compositions s'améliorent, avec quelques légères réminiscences mexicaines et une obédience punk old school du meilleur effet. Là dessus, la chanteuse latino miniature (mais déjà ronde, on l'a dit...), déchaînée, pose une bonne voix, avec une tendance un peu malheureuse à beugler. Et on finit sur une reprise des Ramones ("Do you wanna dance"), ce qui fait toujours plaisir, et, quelque part, rassure sur la transmission de nos euuuh... valeurs (mais oui papy, reste calme, papy !)... 30 minutes bien sympathiques !
Enchaînement immédiat avec projections de films visiblement conçus par le Moz lui-même : Sacha Distel (raaaah) puis les New York Dolls (aaaah), James Dean en test muet pour "East of Eden", etc. Se déroule le rituel des références, pas encore épuisé après 24 ans... Et la foule se met à chanter : "Morrissey Morrissey", comme dans un stade de foot, vite interrompue par un clip ringard de BB ! Heureusement, sur l'écran, Vince Taylor viendra à la rescousse... Ce soir, les photos ne sont pas permises, et les videurs m'obligeront à rengainer immédiatement mon Lumix... Heureusement que Robert est là, dans la fosse...
20 h 55, on n'a rien vu venir et Morrissey est déjà sur scène, et après avoir annoncé que, "enfin, j'ai les jambes autour de Paris...", il attaque par une nouvelle chanson, a priori pertinemment intitulée "I'm Throwing My Arms Around Paris". Tout de suite, on constate que le groupe, pas plus subtil qu'à l'habitude - une des constantes de la carrière solo de Morrissey, le fait de préférer l'accompagnement de "soudards" - joue même assez "dur", voire par instants "spectaculaire"... Je laisse passer devant moi Patricia, fan absolue elle aussi - plus que moi, qui ai déjà vu les Smiths et Morrissey de par le passé -, mais pendant les 90 minutes qui vont suivre, la foule autour de nous, totalement respectueuse et largement enamourée, restera assez "religieusement" calme, ne se ruant vers la scène que pour toucher le demi-dieu lorsque ce dernier s'approche, avec ses habituelles mimiques de midinettes, d'ailleurs un peu déroutantes chez un quasi cinquantenaire un peu alourdi. Des conditions idéales donc, avec un son excellent, même si la voix restera un moment en dessous du niveau nécessaire pour couvrir les centaines de spectateurs éperdus d'amour qui chantent TOUTES les paroles de TOUTES les chansons.
Dès le deuxième morceau ("How Soon is Now ?", les Smiths des débuts...), magnifique, où le groupe laisse dériver la musique vers le fracas, on sent que ce soir, Morrissey va être bon, meilleur en tout cas que toutes ces prestations seulement moyennes que l'on a récemment vues enregistrées sur DVDs. Sans doute est-ce le miracle de l'Olympia, salle littéralement magique, qui se répète ? Sur le long et tourmenté "Life is a Pigsty", il va même retrouver des accents déchirants qui contrastent joliment avec l'énergie un peu simpliste de bien des interprétations ce soir (si ce simplisme va bien à l'hymne provocatrice "Irish Blood, English Heart", on peut être plus dubitatif sur le traitement d'autres morceaux, plus fragiles...). Bien sûr, on pourra toujours chicaner en disant que la totalité des 3/4 des chansons interprétées ce soir, largement extraites de la discographie récente de Morrissey, n'arrivent pas à la cheville de deux minutes extraites du répertoire des Smiths... et de fait, "Stretch out and Wait" et "Please please let me get what I want", principales rescapées des années de génie, seront les deux seuls instants complètement, absolument, parfaitement bouleversants. Expliquant mieux que tous mes discours pourquoi et comment il ne sera jamais ridicule de vénérer Morrissey.

Voilà, le meilleur est forcément derrière nous, mais cette arrogante mélancolie reste une formidable recette de vie. Alors, merci au fan qui a offert à Morrissey ce soir une collection de vieux 45 t de Sacha Distel (Moz : "A force que je vous parler de Sacha, j'ai peur de me faire frapper"). Merci au videur qui a sorti un canif pour découper équitablement la chemise trempée de sueur que le premier rang n'arrivait pas à se partager. Merci à Daniel Darc, au balcon, tout près, pour son sourire à la fin du set, qui semblait avoir effacé toutes les années et toutes les désillusions. Merci à ce jeune homme qui sanglotait presque en ce dirigeant vers la sortie, tant l'émotion avait été forte : nous avons pu sourire un instant de lui, mais qui sommes nous pour prétendre ignorer la force de cette musique ? »






photos de robert gil



vendredi 1 février 2008

Parabellum - Festival Trace, Le Tamanoir. Gennevilliers.








Première Partie: RONYSAI / ISP

Ce qu’en a pensé Philippe M. :


« Tout commence dans la première moitié des années 80 quand je découvre quelques groupes alternatifs français, et, parmi eux, Los Carayos, dans lequel on trouve François Hadji-Lazaro (Les Garçons Bouchers – Pigalle), Manu Tchao (La Mano Negra), Schultz (Parabellum – Schultz et Les Tontons Flingeurs), etc… Je suis tout de suite attiré par cette musique, qui mélange plein de genres. Au fil des années je vais suivre les différents parcours de ces formations, et je serai souvent présent à leurs concerts : aujourd’hui, je ne peux donc pas manquer Parabellum ! Ils ont repris du service il y a une décennie, après une interruption qui leur aura certainement été bénéfique, et pendant laquelle ils ont travaillé séparément.


Ce Vendredi 1er Février, en fin de journée, je me dirige vers Le Tamanoir à Gennevilliers, situé dans le quartier dit « chaud » de la commune (le Luth). La salle est située dans un endroit calme, à côté d’une école, d’un collège, d’une bibliothèque et d’un centre sportif. Un petit groupe d’ados du quartier n’en revient pas de voir un punk avec une crête comme on n’en rencontre plus beaucoup de nos jours, ils l’interrogent en se demandant comment il peut faire une chose pareille, l’un d’eux lui dit qu’il pensait que la pub pour le gel « Dop béton » à la télé « c’était des conneries » : « Sur ma mère, j’y crois pas ! ». L’attente commence à être longue, le froid s’installe. Enfin les portes s’ouvrent. Une fois dans la place, je me dirige devant, légèrement sur la gauche à côté d’un caméraman - une équipe filmera l’intégralité des concerts. Peu de monde pour l’instant, une grande partie se trouve au bar, arrive Schultz à qui je serre la main et avec lequel j’échange quelques mots, il vient chercher une bouteille de vin pour son repas, retour en coulisse.

Vers 21h, c’est Ronysaï qui débute la soirée, c’est un groupe de Pop Rock de Paris, lauréat d’un concours, qui a passé une année à travailler ses compositions, appris le travail en studio, aidé en cela par un réseau du département 92, pour finir par l’enregistrement d’un album. Le résultat n’est pas désagréable, les morceaux se tiennent, c’est bien fait, ils ont du talent, il faut le reconnaître, même si ce n’est pas tellement une musique que j’écoute. Bravo quand même et bon courage pour la suite. 40mn plus tard, ils remercient chaleureusement la salle pour l’accueil et expliquent leur parcours.


Changement rapide du matériel, défilé au bar des assoiffés de bière, qui coule à flot. Aux alentours de 22h, débarque I.S.P.(InfraStructure Plutonium), quatuor Punk Rock / Hard Core formé en 1994 et originaire du département de la Loire et de ses environs, avec 2 albums déjà parus et un troisième bientôt dans les bacs, d’inspiration Dead Kennedys / Gorilla Biscuits : leur musique part à cent à l’heure, les compositions sont efficaces, assez courtes, et déploient une énergie sans précédent, le chanteur ne tient pas en place, saute dans le public, se retrouve par terre... Pogo dans tous les sens de fans qui portent un t shirt du groupe. Le guitariste, lui aussi, nous crache des décibels, le son est très compact dans l’ensemble et au maximum de puissance, avec le soutien de la basse et de la batterie et la voix de Rico qui hurle ses textes. Les morceaux sont expédiés à une vitesse vertigineuse : 17 titres en 35mn, deux ne seront pas joués par manque de temps. Ce fut vraiment bon, rien à jeter, il faut aimer le genre pour l’apprécier, les oreilles sifflent : les watts étaient là. Merci pour cette prestation que je n’oublierai pas, quel bon début de soirée !

Place maintenant à Parabellum : installation du décor, néons de couleurs, camouflage de l’armée pour les amplis, rapide sound check, et ils peuvent démarrer. Il est 23h00 quand ils entrent en scène, sur la musique du film « Gladiator », chacun prend sa place. Comme Un Héros entame le concert, extrait du nouvel album « Si Vis Pacem », suivi de Père Noël, Papa, Le Boxon, un nouveau titre également. La salle est comble, beaucoup de gens les attendaient et ont quitté le bar pour se rapprocher, je retrouve des visages qui me sont familiers (certains étaient à Paris le 26 Janvier dernier)... Les paroles sont reprises en cœur, l’ambiance est surchauffée, leur punk rock est bien présent, les corps gesticulent dans tous les sens, la sono gronde... On arrive aux compositions incontournables comme Joyeux Noël, Saint-Lazare (une adaptation d’Aristide Bruant), Saturnin (le petit canard de l’ORTF pour ceux qui ont connu cette époque) : la voix inimitable de Schultz et ses textes font que, parfois, on est en plein « cartoon », c’est tout l’univers du groupe qui lui donne sa particularité. Dédicace à Carlos « le dernier rockeur français » ! Il fait maintenant très chaud, le premier rang est torse nu, c’est mieux pour la bière quand elle se renverse !! L’ensemble est efficace, carré... puis ce sera Amsterdam du Grand Jacques, avant les rappels. Bang Bang est le premier titre du rappel, une reprise de Sonny Bono, chantée en anglais, suivie par un superbe medley dans lequel sont inclus en autres Osmose 99, Cayenne, repris en chœur par toute la salle... Un type à côté de moi s’empare du micro de Sven pour chanter avec le groupe, et bien sûr c’est Anarchie en Sarkozy. Fin ! Le rideau est tiré, 1h15mn de rigolades, de musique qui redonne espoir, à côté de la grisaille et de la morosité de la vie pour un certain nombre de gens.

Un grand merci pour cette soirée, la tête dans les étoiles ! Je retrouve Jérôme, le guitariste d’ISP, nous discutons du groupe et de notre passion pour le rock, il connaît bien Mickey 3D, il a été leur régisseur sur une tournée et nous évoquons cette période. Je repars avec trois albums, et nous décidons de garder le contact en vue d’un prochain passage à Paris en mai prochain. Les Parabellum sont dans la salle, petites poignées de mains, impressions rapides sur la soirée et à la prochaine. A l’extérieur le froid me saisit, et je ne traîne pas pour regagner la voiture... En route, je passe en revue mes titres préférés Osmose 99, Cayenne, et son refrain : « Mort aux vaches ! Mort aux condés ! »…( A noter que quelques jours auparavant, j’avais assisté au concert du Nouveau Casino, mais, arrivé très en retard, je n’avais vu que la fin du set d’un trio de punk rock d’Epinal, nommé Diego Pallavas, avant les Parabellum, pour un set à peu près identique à celui-ci...) »


photos de philippe midy

Les Sex Pistols n'ont pas besoin de présentation. Il devrait en être de même pour Parabellum.
Groupe des feux années dites alternatives avec Tonton Schultz et Sven et les autres acolytes... Du rock pur et dur de la bonne vieille époque.
Comment ne pas adorer un groupe qui, malgré les arnaques, les galères et les désillusions, croit encore aux vertus du rock'n'roll, celui qui étend son spectre de Chuck Berry à Anti-Nowhere League et de Motörhead à Rancid ? Surtout, comment ne pas chérir un groupe qui, même après des centaines et des centaines de concerts aux quatre coins de l'hexagone (et du Québec), connaît encore le trac avant de monter sur scène, espérant être à la hauteur de son fidèle public ?
Source: http://www.leperiscope.com
























Schultz = Chant/Guitare
Sven = Guitare/Choeurs
Olive = Basse/Choeurs
Xa= Batterie/Choeurs







ISP

La durée du concert : 0h35


La durée du concert : 1h15

AFFICHE / PROMO / FLYER





























Parabellum - Amsterdam @ Nouveau Casino de Paris [26.01.08]