Première Partie : GIRL IN A COMA
Ce qu’en a pensé Eric :
« "Thanks for being you... (larmes ?)... I follow you since 1983. You're my only romance. You're a story of my life". (“Merci d’être toi, je te suis depuis 1983, tu es mon seul amour, tu es une histoire de ma vie”)"... c’est un fan, au premier rang, à qui le Moz a tendu le micro, qui vient de parler. Le groupe sur scène applaudit, Morrissey décide d'arrêter là la séance d'interviews du public (il y reviendra quelques minutes plus tard en reconnaissant au premier range une fidèle qu'il connait par son prénom... Julia...). Voilà, cette ferveur, cette émotion, c'est le quotidien de Morrissey, et de lui seul...
Bonne ambiance devant l'Olympia ce soir, les fans, les vrais du Moz ayant déferlé de toute l'Europe, ce qui crée tout de suite le genre d'atmosphère passionnée qui rappelle l'époque où le Rock était un mode de vie, une école de pensée,... avant, bien avant les années Marketing. Pour celà déjà, que les mânes des Smiths soient à jamais honorées. Un point noir quand même, avec tous les fanatiques arrivés bien avant nous, pas facile de s'assurer notre place au premier rang : nous y arriverons quand même, un peu trop décalés sur la gauche, mais rien de dramatique. Ce soir, nous sommes une bande un peu plus hétéroclite qu'à l'ordinaire, un contingent de copines diverses et variées ayant rejoint les RnRmotherf***s. L'attente n'en sera que plus délirante (la polémique sur Genesis continuant, pour le plus grand plaisir de tous...), et paraitra moins longue, avec notre ami Vincent faisant des allers-retours entre sa place à la mezzanine et la fosse.
20 h 00, les 3 Texanes (à divers stades de l'obésité et punks : tout bien...) de Girl in a Coma débarquent sur un rockabilly énervé et classique, qui fait un instant douter de leurs influences - avec ce nom de groupe, pourtant ! Très vite, les compositions s'améliorent, avec quelques légères réminiscences mexicaines et une obédience punk old school du meilleur effet. Là dessus, la chanteuse latino miniature (mais déjà ronde, on l'a dit...), déchaînée, pose une bonne voix, avec une tendance un peu malheureuse à beugler. Et on finit sur une reprise des Ramones ("Do you wanna dance"), ce qui fait toujours plaisir, et, quelque part, rassure sur la transmission de nos euuuh... valeurs (mais oui papy, reste calme, papy !)... 30 minutes bien sympathiques !
Enchaînement immédiat avec projections de films visiblement conçus par le Moz lui-même : Sacha Distel (raaaah) puis les New York Dolls (aaaah), James Dean en test muet pour "East of Eden", etc. Se déroule le rituel des références, pas encore épuisé après 24 ans... Et la foule se met à chanter : "Morrissey Morrissey", comme dans un stade de foot, vite interrompue par un clip ringard de BB ! Heureusement, sur l'écran, Vince Taylor viendra à la rescousse... Ce soir, les photos ne sont pas permises, et les videurs m'obligeront à rengainer immédiatement mon Lumix... Heureusement que Robert est là, dans la fosse...
20 h 55, on n'a rien vu venir et Morrissey est déjà sur scène, et après avoir annoncé que, "enfin, j'ai les jambes autour de Paris...", il attaque par une nouvelle chanson, a priori pertinemment intitulée "I'm Throwing My Arms Around Paris". Tout de suite, on constate que le groupe, pas plus subtil qu'à l'habitude - une des constantes de la carrière solo de Morrissey, le fait de préférer l'accompagnement de "soudards" - joue même assez "dur", voire par instants "spectaculaire"... Je laisse passer devant moi Patricia, fan absolue elle aussi - plus que moi, qui ai déjà vu les Smiths et Morrissey de par le passé -, mais pendant les 90 minutes qui vont suivre, la foule autour de nous, totalement respectueuse et largement enamourée, restera assez "religieusement" calme, ne se ruant vers la scène que pour toucher le demi-dieu lorsque ce dernier s'approche, avec ses habituelles mimiques de midinettes, d'ailleurs un peu déroutantes chez un quasi cinquantenaire un peu alourdi. Des conditions idéales donc, avec un son excellent, même si la voix restera un moment en dessous du niveau nécessaire pour couvrir les centaines de spectateurs éperdus d'amour qui chantent TOUTES les paroles de TOUTES les chansons.
Dès le deuxième morceau ("How Soon is Now ?", les Smiths des débuts...), magnifique, où le groupe laisse dériver la musique vers le fracas, on sent que ce soir, Morrissey va être bon, meilleur en tout cas que toutes ces prestations seulement moyennes que l'on a récemment vues enregistrées sur DVDs. Sans doute est-ce le miracle de l'Olympia, salle littéralement magique, qui se répète ? Sur le long et tourmenté "Life is a Pigsty", il va même retrouver des accents déchirants qui contrastent joliment avec l'énergie un peu simpliste de bien des interprétations ce soir (si ce simplisme va bien à l'hymne provocatrice "Irish Blood, English Heart", on peut être plus dubitatif sur le traitement d'autres morceaux, plus fragiles...). Bien sûr, on pourra toujours chicaner en disant que la totalité des 3/4 des chansons interprétées ce soir, largement extraites de la discographie récente de Morrissey, n'arrivent pas à la cheville de deux minutes extraites du répertoire des Smiths... et de fait, "Stretch out and Wait" et "Please please let me get what I want", principales rescapées des années de génie, seront les deux seuls instants complètement, absolument, parfaitement bouleversants. Expliquant mieux que tous mes discours pourquoi et comment il ne sera jamais ridicule de vénérer Morrissey.
Voilà, le meilleur est forcément derrière nous, mais cette arrogante mélancolie reste une formidable recette de vie. Alors, merci au fan qui a offert à Morrissey ce soir une collection de vieux 45 t de Sacha Distel (Moz : "A force que je vous parler de Sacha, j'ai peur de me faire frapper"). Merci au videur qui a sorti un canif pour découper équitablement la chemise trempée de sueur que le premier rang n'arrivait pas à se partager. Merci à Daniel Darc, au balcon, tout près, pour son sourire à la fin du set, qui semblait avoir effacé toutes les années et toutes les désillusions. Merci à ce jeune homme qui sanglotait presque en ce dirigeant vers la sortie, tant l'émotion avait été forte : nous avons pu sourire un instant de lui, mais qui sommes nous pour prétendre ignorer la force de cette musique ? »
Voilà, le meilleur est forcément derrière nous, mais cette arrogante mélancolie reste une formidable recette de vie. Alors, merci au fan qui a offert à Morrissey ce soir une collection de vieux 45 t de Sacha Distel (Moz : "A force que je vous parler de Sacha, j'ai peur de me faire frapper"). Merci au videur qui a sorti un canif pour découper équitablement la chemise trempée de sueur que le premier rang n'arrivait pas à se partager. Merci à Daniel Darc, au balcon, tout près, pour son sourire à la fin du set, qui semblait avoir effacé toutes les années et toutes les désillusions. Merci à ce jeune homme qui sanglotait presque en ce dirigeant vers la sortie, tant l'émotion avait été forte : nous avons pu sourire un instant de lui, mais qui sommes nous pour prétendre ignorer la force de cette musique ? »
3 commentaires:
Bonjour,
Pourriez vous me dire qui était sur la photo de fond de scène pendant tout le concert.
Merci d'avance.
Le backdrop : Richard Burton. Le fan qui le suit depuis 83 est une fan, et l'autre est Julia Riley, qui est là à tous les concerts...
Concert et ambiance bien résumé.
Un grand moment comme toujours avec le Mozz.
Il reste un Grand Homme. Celui qui a fait un peu ma vie.
Que du respect.
Merci à vous.
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