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samedi 27 février 2010

CLUES ~ La Maroquinerie. Paris.












Opening : She Keep Bees + James Levy+ Turner Cody et Ya Ya Herman Dune + Jérusalem In My Heart
 




Ce qu’en a pensé Gilles B. :

 « C’est la clôture ce soir du festival les Nuits de l’Alligator, et le programme proposé est assez séduisant, avec en tête d’affiche la nouvelle sensation canadienne, Clues, mais aussi Shee Keeps Bees, un duo fort intéressant, sans oublier la venue de Turner Cody, accompagné de Herman Dune himself. C’est bien sur sold out, mais comme d’habitude à la Maro, il n’y a pas grand monde lorsque j’arrive sur le coup de 18h30 : bonne surprise, Livie est de la partie ce soir, elle me raconte sa Route du Rock et sa nouvelle passion pour Clues.

Ne connaissant pas trop les groupes au programme, on se place tout simplement en plein centre au premier rang. Premier groupe à faire son apparition, c’est le duo She Keep Bees et autant le dire tout de suite, ce sera le concert que j’aurai le plus apprécié ce soir. Les influences sont évidentes dès la première écoute : c’est à Cat Power que je pense, celle de l’album « Free », et ce d’autant plus que la ressemblance physique entre Chan Marshall et Jessica Larrabee est plutôt évidente. Mais cette dernière, en plus d’avoir une voix légèrement éraillée à l’instar de son illustre modèle, joue aussi de la guitare et plutôt de bonne manière, donnant du coup à la musique de Shee Keep Bees un côté plus roots, avec une sensation de blues déjanté mêlé à de brèves mais corrosives fulgurances électriques. Cela me fait penser parfois à un groupe que je désespère de voir un jour sur scène, Mr Airplane Man, avec cette sorte de blues minimaliste envoutant. Quand je dis blues, n’allez surtout pas penser à celui du delta, non la c’est du blues « blanc » avec ce son légèrement déglingué qui parfois bascule même dans une sorte de psychédélisme. Bref, vous l’aurez compris, j’aime ce groupe. Si j’ai parlé de sa chanteuse, il ne faut pas oublier non plus son compagnon Andy LaPlant, qui lui officie à la batterie… Mais l’attraction c’est bien elle, Jessica Larrabee, sexy sans le vouloir : j’aime son aspect troubadour et vaguement hippie, ses plaisanteries plus ou moins nerveuses, on dirais d’ailleurs qu’elle a bu un ou deux verres de trop ce soir ! C’est brillant, et j’ai même parfois pensé à PJ Harvey !! Oui, ce groupe m’a plu, même si je ne pense pas qu’il soit promis à un grand avenir hélas, mais de toute façon, je vais courir acheter leur album.

Robert (Gil), qui est généralement plutôt bien informé, m’annonce qu’il y a un artiste intercalé avant Turner Cody… et de fait c’est un dénommé James Levy qui s’y colle pour 5 ou 6 chansons et une quinzaine de minutes de concert que j’ai trouvé inutile. Trois groupes, c’est ok, pas la peine de rajouter un autre artiste ! Bref, une prestation qui va se dérouler dans l’anonymat total…

Au tour maintenant de Turner Cody, accompagné de Ya Ya Herman Dune, de monter sur scène. Musicalement, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé, trop folk rock, mais sans la touche géniale d’un Jeffrey Lewis. Beaucoup trop monocorde et sans saveur à mon goût, on s’ennuie presque, heureusement qu’il y aura quelques petites chevauchées électriques grâce notamment à Ya Ya, mais je ne retire absolument rien de ce concert.

Et, alors que j’espérais enfin voir les hommes de Clues investir la scène, ce sont deux personnes répondant au doux nom de Jérusalem In My Heart qui s’installent dans le noir le plus complet et s’engagent sur un long morceau qui me laisse tout d’abord pantois, car il s’agit d’une longue mélopée lugubre et répétitive, une sorte de prière de je ne sais quelle obédience religieuse : la salle est complètement abasourdie et silencieuse, on croit à un gag mais ce n’en est pas un. La fin du morceau sera agrémentée d’une sorte de solo de flûte ou de pipeau, je ne sais pas trop bien… Et d’un coup, sans un mot, les deux hommes quittent la scène après 10 minutes venues d’un autre monde. Pas de photos, j’étais dans le noir !!

Clues maintenant, que tout le monde attend de pied ferme, surtout Livie qui ne cache pas son impatience. Le décor d’abord, deux batteries (ça, j’aime bien !), puis de chaque côté de la scène, deux claviers, et enfin au centre Alden Penner, le guitariste chanteur. Autant le dire tout de suite, je n’ai pas été convaincu par le set des Canadiens. La relève d’Arcade Fire ?  (ça, je le lis un peu partout…). Ce n’est pas gagné, les gars ! Il en faudrait plus que cela à mon avis. Tout d’abord, j’ai été surpris par le manque de charisme du groupe qui m’a semblé plutôt froid, voire même énervé ce soir. Et puis la mayonnaise ne prend pas, tout simplement. C’est bien gentil de faire de la musique un tantinet baroque, mais encore faut-il en avoir le talent. Et là, il me semble tout de même que les compositions soient plutôt faibles. Impossible de m’enthousiasmer à l’écoute de ce concert. A la limite, en réécoutant quelques morceaux sur leur MySpace je préfère nettement. Alors quoi ? Clues ne serait-il pas à l’aise sur scène ? On aura bien droit à quelques sursauts, où j’ai pu enfin délirer tranquillement (le duel des deux batteries avec le sosie de Rachid Taha), mais malheureusement, à chaque fois les morceaux concernés se terminaient de façon presque trop abrupte. Et même le final, avec le beau You Have My Eyes Now m’a laissé sur ma faim Finalement, je ne sais pas trop quoi penser de Clues : une semi-déception ce soir, c’est sûr et tout ce que l’on rapporte sur ce groupe me parait bien excessif, comme dirais l’un de mes amis. Mais je crois qu’il faudra les revoir pour se faire une opinion plus précise, d’autant plus que ce soir, c’était la dernière date de leur tournée me semble-t-il, et ils m’ont paru bien fatigués.

En tout cas, je ne regrette pas du tout cette soirée que j’ai passé en bonne compagnie, rendez-vous l’année prochaine pour la prochaine édition des Nuits de l’Alligator. »








(http://www.myspace.com/shekeepsbees)


 
Clues , c’est le nouveau projet derrière lequel se cachent Brendan Reed (ex- Arcade Fire ), Alden Penner (ex- Unicorn ) et quelques amis du vivier montréalais (Ben Borden, Lisa Gamble ou encore Nick Scribner) .

(http://www.myspace.com/cclluueess)

Clues - 2009







Alden Penner
Brendan Reed
Ben Borden
Lisa Gamble
Nick Scribner












NON DISPONIBLE

La durée du concert : 0h45

AFFICHE / PROMO / FLYER







vendredi 26 février 2010

LA ROUX ~ Le Bataclan. Paris.












Opening : ADAM KESHER





Ce qu’en a pensé Vik :

« C’est une déferlante rousse qui arrive, cette fois, avec Bulletproof (voté Best New Acts of 2009). Une chanson pour le dancefloor, à laquelle il est difficile de ne pas succomber, une chanson que j’aime. Voilà le point de départ. Les critiques de la presse spécialisée, dix fois par mois, annoncent la découverte d’un nouveau génie musical, et c'est normal parce qu'ils doivent bien écrire quelque chose d’excitant, tout va tellement vite... tout doit toujours être nouveau. La Roux (un nom qui semble avoir été inspiré par un livre français trouvé par hasard), alias Elly (Eleanor) Jackson, ex-modèle, est une lolita pop avec une voix rauque et nasale (pas extraordinaire), androgyne, portant une crinière rousse avec une banane (inspiration A Flock of Seagulls ?) pleine de gel… avec un bon compositeur et producteur derrière elle. Les qualités de La Roux ?  Une bonne collection de singles, énergiques et électro, qui nous transportent au milieu de la période 80’s, celle de Blancmange, Yazoo  et Erasure, le tout sur un tapis musical de synthpop/New Wave... D’accord, ce n’est pas original, mais comparé à la plupart de la pop qu’on entend aujourd'hui, ça nous donne une bonne bouffée d'air frais. Juste une ruse de producteur ? A la première écoute de l’album éponyme, je répondrais : “oui”… Mais après quelque passage en boucle, on réalise que c’est impossible de rester à l'écart de cet album kitsch, plein de paillettes et de brillantine. La raison d'un tel succès, alors? Ce disque a été publié au bon moment, au plus fort de la résurgence du mouvement « Back to the 80s ». La Roux, récemment surnommée « The Rude » par Frankmusik (NME magazine), ne passe inaperçue, et l’ayant ratée le 7 novembre 2009 dans le cadre du Festival des Inrocks Tck Tck Tck (elle avait déclaré forfait), je me précipite au Bataclan, complet ce soir (rempli de jeunes filles), pour le premier concert parisienne de l’étoile des dancefloors anglais.

19h50 : Adam Kesher, un groupe français de Bordeaux, est chargé de la première partie. Deux guitares, une basse, deux synthés, et une batterie… et beaucoup d’énergie. Des notes qui virevoltent, des morceaux, qui sont pas trop mal, destinés à emballer le public, une rythmique frénétique qui ne change pas beaucoup, pour un rock post punk, dansant, presque new-wave, qui me rappelle néanmoins un certain nombre de références trop encombrantes, de Gang Of Four à Klaxons en passant par The Rapture. Les fans y trouvent sûrement quelques minutes de bonheur, moi je trouve ce groupe, malgré ma passion musicale envers la scène de la ville de Bordeaux, peu attachant. Un set de 40 minutes.

21h04 : Let's go ! Le revival 80s commence ! Dès que les lumières de la salle se sont éteintes, il était clair que le public était là pour danser. Des LED se mettent à clignoter au fond de la scène. Considérant l'immense succès commercial que l’album a reçu, il n’est pas surprenant de voir cette foule qui bourdonne et les pré-adolescents qui attendent impatiemment de sauter devant cette représentation audio et visuelle. C'est sous les accords de deux puissants synthés et d’une batterie électronique que La Roux balance Tigerlily, époque Supertramp, comme première chanson. Flottant entre l'éther et le sensuel, Elly Jackson, la moitié du duo electro-pop (Ben Langmaid, l’autre moitié ne joue pas sur scène, comme par exemple Will Gregory de Godfrapp), sort de la nuit en sautillant : elle a un air de Spirou, avec sa veste de twirling rouge et sa tunique brodée de sequins argentés, son pantalon noir à paillettes d'or, avec chaussures assorties.  La salle s’enflamme aussitôt, devant des panneaux massifs des LED d’un éclairage artificiel, jaune et rouge, un éclairage tamisé et bien contrôlé. Les synthétiseurs parviennent à percer la chaude atmosphère. Le public est jeune (très jeune), en majorité féminin, et désireux de voir de près cette figure androgyne (avec un visage typiquement britannique) et sa mèche en flamme, cette vague rousse qui a déjà conquis l'Angleterre et se prépare à envahir le monde, et naturellement, d’écouter la voix en vrai. Dés son apparition et les mots « Tonight out on the streets, I'm gonna follow you...», on est frappé par le naturel avec lequel elle prend possession de la scène en dansant, avec de nombreux déhanchements : elle recherche en permanence les regards de ses groupies. La voix ne semble pas au top au départ, avec un manque d’aigus (dû à un mal de gorge ?) et se trouve un peu trop couverte par la musique... la chanteuse dégage un sentiment d’appréhension nerveuse.

Un « Bonsoir Paris » et on enclenche sur un tiède Saviour (le bonus anglais de l'édition limitée de l’album), et à partir de là, l'auditeur est agréablement piégé dans ce tourbillon de sons électroniques qui arrive à toucher, de justesse, les cordes sensibles de l'émotion... I'm Not Your Toy (le quatrième single), Quicksand (le premier single) et As If By Magic… En direct, les sonorités sont très semblables à celles sur le disque, à la fois en ce qui concerne la performance vocale d’Elly et les arrangements, pour des parties électroniques qui présentent l'inconvénient de perdre en qualité si le groupe décidait d’apporter un peu de vie analogique, avec une vraie guitare et peut-être une batterie... Les sons électroniques, les rythmes rétro et la voix aliénante transforment l’atmosphère de l'album, mais captent l'attention presque de manière hypnotique. Les groupies crient fort à chaque refrain, ainsi que pour les accélérations de rythme, les mouvements d’Elly, et à chaque fin de chanson. Un phénomène télépathique un peu énervant, pour un spectacle qui ne mérite pas une telle dévotion… mais il faut se rendre à l'évidence : c’est la nouvelle jeunesse en cherche d'icône.  Arrive une surprise : en guise de sucrerie, une reprise « intéressante » de The Rolling Stones, le classique Under My Thumb, totalement ré-imaginé sur une rythmique électro sautillante et entêtante… pour le plaisir des jeunes qui ne connaissent pas la version originale (sur l’album “Aftermath” de 1966), mais une reprise horrible et pathétique pour les nostalgiques. Mauvais présage, car les reprises (non officielles) servent à rallonger un concert, et en plus, celle-ci est jouée en plein milieu du set...

Les chansons se succèdent : Cover My Eyes, Colourless Color, I’m not your Toy et son refrain intrigant : « This isn't another girl meets boy », In For The Kill (le quatrième single), et Fascination qui maintient vive la dimension surréaliste et onirique, ce qui est peut-être, la véritable force de La Roux… Elles s’enchaînent sur un fond continu de beats en succession rapide. Avec seulement deux claviers et un percussionniste, soit le strict minimum,  le chant est aussi clair que sur disque, sans playback, et tient l’ensemble du rythme plein d’énergie. À la fin du set, la foule de minettes, qui a encore beaucoup d'énergie à libérer, fait trembler la salle entière… mais est récompensée par le rappel.

Après une courte pause, le groupe (enfin, les 3 musiciens et Elly) est de retour sur scène pour jouer le pièce finale : la mélodie pétillante de Bulletproof, le troisième single, et le hit commercial des radios, une chanson aussi contagieuse que le Just Can't Get Enough de Depeche Mode, avec son rythme à la Yazoo (quand même l’un des mes groupes favoris de l’année 1982). La Roux fait se lever toute la salle et l’oblige à chanter : « This time I'll be Bulletproof, This time I'll be Bulletproof »... Puis, au lieu de poursuivre dans cette effervescence, la tornade rousse, avec son toupet toujours en place, remercie rapidement le public parisien pour son accueil : « Thank you » ! La météorite a éclaté sur la scène, la salle se rallume avec des ados en sueur et les roadies interviennent pour démonter le matériel… car demain, c’est le concert de Cologne !

Le spectacle s’est conclu en 48 minutes (faute de chansons et de tenue vocale), plus rapidement qu'il a commencé, avec une setlist ridiculement courte de 11 chansons, alors que tout le monde dansait… Et même si La Roux a livré une bonne performance devant un public emballé, Armour Love et Reflections Are Protection n’ont pas été joués, dommage. Les groupies ont été déçues ? Je ne sais pas, les lesbiennes sont des gens chics. Toutefois, je me demande toujours ce qui plaît tant chez Elly, qui puisse donner envie de crier comme les fans : « We love you La Roux » ? Il est clair qu’Elly Jackson doit encore travailler sa présence scénique un peu maladroite (une maladresse qu’elle essaie de couvrir avec des pas de danse), modifier son image de clone contemporain, travailler son charisme et sa voix accrocheuse. Les questions sur sa propre sexualité n’ont pas de réponse, mais cela peut attendre, ce n’est pas la priorité…

Alors ?  Préparez-vous pour la renaissance des années 80, du disco et du reste, et familiarisez-vous avec ce nom : « La Roux ». « Dansez, Dansez » au son de ces airs certes pas « réinventés », mais seulement relancés… Et peut-être en 2030, on trouvera encore des traces de cette poussière de météorite qui est tombée sur nos têtes ? Mais laissera-t-elle un souvenir aussi durable que le Sweet Dreams d’Eurythmics ?  La soirée a été agréable dans sa brièveté, comme une coupe de champagne un peu léger qui laisse un arrière-goût dans la bouche : un concert qui semble être de routine, un éclair... loin du rock. Séance de rattrapage, pour les absents et les groupies : le 13 mai à l’Olympia.


.. I'm having fun, don't put me down
I'll never let you sweep me off my feet
This time baby
I'll be Bulletproof...
»









La Roux est un duo anglais d'électropop fondé par Elly Jackson (chant et clavier) et Ben Langmaid (co-écrivain et co-producteur). Ils revendiquent des influences parmi les groupes des années 1980 comme Depeche Mode, Yazoo, Erasure, Tears For Fears, The Human League, Heaven 17...  La Roux se classa 5e du sondage de la BBC sur les musiques en 2009. The Guardian présenta en janvier La Roux comme un des meilleur nouveau groupe en 2009. L'album était en nomination pour le Mercury Prize 2009... Le troisième single Bulletproof se classa immédiatement 1er des meilleures ventes de singles.

http://www.myspace.com/larouxuk)


2009 - La Roux








• La Roux (Elly Jackson) (Voix)
•    Michael Norris (synthétiseur et ordinateur)
    •    William Bowerman (percussions)
    •    Mickey O'Brien (clavier et cœurs)














Tigerlily (La Roux - 2009)
Saviour (La Roux UK bonus - 2009)
I'M Not Your Toy (La Roux - 2009)
Quicksand (La Roux - 2009)
As If By Magic (La Roux - 2009)
Under My Thums (The Rolling Stones Cover)
Cover My Eyes (La Roux - 2009)
Colourless Colour (La Roux - 2009)
In For The Kill (La Roux - 2009)
Fascination (La Roux - 2009)

Encore

Bulletproof (La Roux - 2009)












La durée du concert : 0h48


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