Une annulation au dernier moment de mon voyage sur Lyon, et me voilà retrouvant Gilles B devant le Zénith pour la 3ème soirée consécutive du Festival des Inrocks. Il fait froid ce soir, et le public est très clairsemé dans un Zénith en petite configuration... ce qui nous permet quand même d'accéder au premier rang, malgré notre arrivée tardive... Donc ne nous plaignons pas !
19 h 00 : These New Puritans débarquent et ont effet des têtes de moines, d'autant qu'ils n'ont pas l'air d'être là pour rigoler. Le son est médiocre, d'assez faible niveau, hormis les basses du synthé, ce qui limite quand même l'intérêt de la chose. Pour ce que nous pouvons en discerner, certains morceaux apparaissent assez intéressants, quelque part entre du Devo modernisé (electro) et du Wire trépané ("on n'entend pas la guitare !") : des rythmes syncopés et une voix lugubre et désincarnée, avec un phrasé très hip hop par instants. Le concept parait intéressant, mais c'est tout ce qu'on peut en dire, vues les conditions sonores, et une certaine paralysie (le stress de jouer devant une salle vide ?) qui semble avoir gagné les (très jeunes) musiciens. 25 minutes.
DIOYY ? Does It Offend You, Yeah ? Pas vraiment, même si le niveau sonore, définitivement corrigé après le premier groupe, provoque des sensations douloureuses du fait d'infra-basses dévastatrices ! DIOYY? est un groupe schizophrène, qui passe de l'electro informe (pas forcément ce qui m'excite le plus, malgré une indéniable puissance...) à une revisite techno du Devo (encore ! C'était la soirée...) de "Whip It", le tout en s'imaginant jouer dans Nirvana.... donc avec chaos final, plutôt marrant d'ailleurs quand le bassiste s'effondre sur le kit de batterie, l'explosant dans tous les sens. Assez sympathique en fait, même si je doute fortement que ce soit là l'avenir - ou même le présent - de la musique ! (30 minutes)
20 h 45 : I'm from Barcelona nous promettent la fête pour leur dernier concert de cette tournée et ça va être la fête : dès le deuxième morceau, Emanuel undgren exécute le stage diving le plus spectaculaire que j'aie jamais vu, je crois, de plusieurs mètres de hauteur et de longueur... sur une foule certainement pas assez dense pour que tout le monde s'en tire sans bobo ! Et pourtant, il n'y aura que quelques écorchures, et Emanuel remonte sur scène pour 3/4 heures de fun furieux. Combat ininterrompu de ballons, canons à confetti, refrains hilarants et addictifs repris par le Zénith tout entier, impossible de ne pas partager cette gaîté communicative que IFB se sont visiblement donnés pour mission de propager sur la planète ! A priori (Gilles a trouvé le moyen de les compter, même s'ils n'arrâtaient pas de bouger !), 23 personnes sur scène, pas mal d'instruments en tous genres, un bordel noir vu que tout le monde est plus occupé à renvoyer les ballons au public qu'à jouer et chanter juste. Mais comme le public est lui-même plus occupé à rattraper ces ballons et à se marrer, il n'y a pas de problème, n'est-ce pas ?
Final gigantesque, qui n'en finit d'ailleurs pas, puisque le show s'étend en "after show" techno sur scène, en distribution de poignées de main par Emanuel (Gilles et moi avons été honorés !), puis en vente de t-shirts et slips kangourous à la marque IFB. Inénarrable, et un sacré moment de bonheur... même si, quand on se donne la peine d'écouter les textes d'Emanuel, on ne peut pas ne pas remarquer une vertigineuse angoisse existentielle, qui explique beaucoup de ce geste "suicidaire" de se jeter dans la fête à corps perdu.
Après la tornade, les roadies se muent en femmes de ménage pour enlever les kilos de confetti qui noient la scène, et pour pouvoir installer le matériel de Bloc Party... Comme nous sommes à quelques centimètres du S.O. (très peu d'espace entre la barrière et la scène ce soir, curieusement), nous entendons que Kele Okereke se livrera à un slam pendant l'avant-dernier morceau du concert, lors du rappel. Tu parles d'une spontanéité, la différence avec l'impulsivité désespérément joyeuse d'Emanuel Lundgren est frappante ! Mais la suite me fera changer d'avis, car Bloc Party, dont je n'arrive pas à trouver la musique intéressante malgré son succès populaire croissant (des dizaines de minettes énamourées se pâment autour de nous au premier rang !) se révèlera un beau groupe de scène, avec même une classe et une générosité rares.
Il est 22 h 15 quand Kele et ses 3 acolytes attaquent leur set, et nous devons nous résigner à une clôture tardive des hostilités ce soir. Il est immédiatement clair que Kele, avec sa sensualité radieuse, sa gentillesse et sa drôlerie (je pense par exemple au dialogue imaginaire qu'il entamera avec deux spectatrices assises sur les gradins au fond du Zénith, aux quelles il reproche de discuter "de choses sans doute très importantes" au lieu de prendre du plaisir à écouter Bloc Party !), et surtout son charisme immédiat, est bien une star-née - tranchant d'ailleurs avec la pâleur d'endives de ses trois acolytes, Anglais transparents au look typique de musicien indie. Impossible de le quitter des yeux pendant les 80 minutes d'un concert souvent puissant, parfois lumineux, toujours tranchant et rageur. Le son est devenu, au fil des morceaux, excellent : fort et clair. La voix de Kele s'est heureusement éloignée sur les nouveaux morceaux (je ne connais pas le second album) de son modèle, Robert Smith, pour trouver son propre style, mais l'émotion déchirante continue à pointer ça et là, en dépit de son grand sourire. On finira, après le "fameux" slam (tour complet de la fosse tout en continuant à chanter, bravo !) sur un "Helicopter" vraiment épatant : il faut que j'avoue que ce sera la seule chanson que je reconnaîtrai vraiment, et que tout le reste, à part deux ou trois - belles - exceptions, ne m'a pas fait changer d'avis sur la musique de Bloc Party. Matt Tong, le batteur, se paye lui aussi un petit slam alors que les lumières se sont rallumées, juste pour le fun ! Très beau concert, révélant un vrai groupe de scène, toujours intéressant même quand on n'est pas fan.
Ainsi se termina, à 23 h 35, ma troisième et dernière soirée du Festival des Inrocks, marathon épuisant et frustrant : trop de groupes pas intéressants jouant trop longtemps, et, à l'inverse, pas assez de temps pour que les grands groupes donnent un véritable concert - même si Bloc Party a, ce soir, prouvé que c'était possible, sans doute parce qu'au Zénith, il n'y a pas de contraintes absolues d'heure de clôture.
19 h 00 : These New Puritans débarquent et ont effet des têtes de moines, d'autant qu'ils n'ont pas l'air d'être là pour rigoler. Le son est médiocre, d'assez faible niveau, hormis les basses du synthé, ce qui limite quand même l'intérêt de la chose. Pour ce que nous pouvons en discerner, certains morceaux apparaissent assez intéressants, quelque part entre du Devo modernisé (electro) et du Wire trépané ("on n'entend pas la guitare !") : des rythmes syncopés et une voix lugubre et désincarnée, avec un phrasé très hip hop par instants. Le concept parait intéressant, mais c'est tout ce qu'on peut en dire, vues les conditions sonores, et une certaine paralysie (le stress de jouer devant une salle vide ?) qui semble avoir gagné les (très jeunes) musiciens. 25 minutes.
DIOYY ? Does It Offend You, Yeah ? Pas vraiment, même si le niveau sonore, définitivement corrigé après le premier groupe, provoque des sensations douloureuses du fait d'infra-basses dévastatrices ! DIOYY? est un groupe schizophrène, qui passe de l'electro informe (pas forcément ce qui m'excite le plus, malgré une indéniable puissance...) à une revisite techno du Devo (encore ! C'était la soirée...) de "Whip It", le tout en s'imaginant jouer dans Nirvana.... donc avec chaos final, plutôt marrant d'ailleurs quand le bassiste s'effondre sur le kit de batterie, l'explosant dans tous les sens. Assez sympathique en fait, même si je doute fortement que ce soit là l'avenir - ou même le présent - de la musique ! (30 minutes)
20 h 45 : I'm from Barcelona nous promettent la fête pour leur dernier concert de cette tournée et ça va être la fête : dès le deuxième morceau, Emanuel undgren exécute le stage diving le plus spectaculaire que j'aie jamais vu, je crois, de plusieurs mètres de hauteur et de longueur... sur une foule certainement pas assez dense pour que tout le monde s'en tire sans bobo ! Et pourtant, il n'y aura que quelques écorchures, et Emanuel remonte sur scène pour 3/4 heures de fun furieux. Combat ininterrompu de ballons, canons à confetti, refrains hilarants et addictifs repris par le Zénith tout entier, impossible de ne pas partager cette gaîté communicative que IFB se sont visiblement donnés pour mission de propager sur la planète ! A priori (Gilles a trouvé le moyen de les compter, même s'ils n'arrâtaient pas de bouger !), 23 personnes sur scène, pas mal d'instruments en tous genres, un bordel noir vu que tout le monde est plus occupé à renvoyer les ballons au public qu'à jouer et chanter juste. Mais comme le public est lui-même plus occupé à rattraper ces ballons et à se marrer, il n'y a pas de problème, n'est-ce pas ?
Final gigantesque, qui n'en finit d'ailleurs pas, puisque le show s'étend en "after show" techno sur scène, en distribution de poignées de main par Emanuel (Gilles et moi avons été honorés !), puis en vente de t-shirts et slips kangourous à la marque IFB. Inénarrable, et un sacré moment de bonheur... même si, quand on se donne la peine d'écouter les textes d'Emanuel, on ne peut pas ne pas remarquer une vertigineuse angoisse existentielle, qui explique beaucoup de ce geste "suicidaire" de se jeter dans la fête à corps perdu.
Après la tornade, les roadies se muent en femmes de ménage pour enlever les kilos de confetti qui noient la scène, et pour pouvoir installer le matériel de Bloc Party... Comme nous sommes à quelques centimètres du S.O. (très peu d'espace entre la barrière et la scène ce soir, curieusement), nous entendons que Kele Okereke se livrera à un slam pendant l'avant-dernier morceau du concert, lors du rappel. Tu parles d'une spontanéité, la différence avec l'impulsivité désespérément joyeuse d'Emanuel Lundgren est frappante ! Mais la suite me fera changer d'avis, car Bloc Party, dont je n'arrive pas à trouver la musique intéressante malgré son succès populaire croissant (des dizaines de minettes énamourées se pâment autour de nous au premier rang !) se révèlera un beau groupe de scène, avec même une classe et une générosité rares.
Il est 22 h 15 quand Kele et ses 3 acolytes attaquent leur set, et nous devons nous résigner à une clôture tardive des hostilités ce soir. Il est immédiatement clair que Kele, avec sa sensualité radieuse, sa gentillesse et sa drôlerie (je pense par exemple au dialogue imaginaire qu'il entamera avec deux spectatrices assises sur les gradins au fond du Zénith, aux quelles il reproche de discuter "de choses sans doute très importantes" au lieu de prendre du plaisir à écouter Bloc Party !), et surtout son charisme immédiat, est bien une star-née - tranchant d'ailleurs avec la pâleur d'endives de ses trois acolytes, Anglais transparents au look typique de musicien indie. Impossible de le quitter des yeux pendant les 80 minutes d'un concert souvent puissant, parfois lumineux, toujours tranchant et rageur. Le son est devenu, au fil des morceaux, excellent : fort et clair. La voix de Kele s'est heureusement éloignée sur les nouveaux morceaux (je ne connais pas le second album) de son modèle, Robert Smith, pour trouver son propre style, mais l'émotion déchirante continue à pointer ça et là, en dépit de son grand sourire. On finira, après le "fameux" slam (tour complet de la fosse tout en continuant à chanter, bravo !) sur un "Helicopter" vraiment épatant : il faut que j'avoue que ce sera la seule chanson que je reconnaîtrai vraiment, et que tout le reste, à part deux ou trois - belles - exceptions, ne m'a pas fait changer d'avis sur la musique de Bloc Party. Matt Tong, le batteur, se paye lui aussi un petit slam alors que les lumières se sont rallumées, juste pour le fun ! Très beau concert, révélant un vrai groupe de scène, toujours intéressant même quand on n'est pas fan.
Ainsi se termina, à 23 h 35, ma troisième et dernière soirée du Festival des Inrocks, marathon épuisant et frustrant : trop de groupes pas intéressants jouant trop longtemps, et, à l'inverse, pas assez de temps pour que les grands groupes donnent un véritable concert - même si Bloc Party a, ce soir, prouvé que c'était possible, sans doute parce qu'au Zénith, il n'y a pas de contraintes absolues d'heure de clôture.
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