MORRISSEY ~ L'Olympia. Paris.

lundi 4 février 2008

MORRISSEY ~ L'Olympia. Paris.

Première Partie : GIRL IN A COMA

Ce qu’en a pensé Gilles :

« Rassemblement général (ou presque) des troupes, les Rock'n'Roll Motherf***s sont au complet pour la venue de Morrissey, objet de nombreuses controverses au sein du groupe... mais le résultat est là : on retourne toujours le voir, même si nombre d'entre nous disent que "c'était mieux avant"... De plus, c'est à l'Olympia, donc cela ne se refuse pas !

Je décide de partir une heure plus tôt du travail, pour aller devant, au premier rang si possible. Circulation fluide, j'arrive aux abords de la salle vers 17h15, mauvaise surprise : les fans purs et durs sont déjà là en nombre. Mais, heureusement, notre Delphine, en arrivage direct de Gujan Mestras, est dans la queue, pas trop mal placé, déjà fortement excitée (ça fait déjà un bout de temps qu'elle "prépare" ce concert !). Je la rejoins alors qu’elle parle avec un couple de fans Anglais de Birmingham en provenance d'Allemagne (7 heures de car), où ils ont assisté à un concert du Moz, et une fan Allemande venant voir Morrissey pour la première fois. Les discussions vont bon train, la bouteille de Téquila aussi... qui ne survivra pas à nos assauts répétés ! L'ambiance est au beau fixe donc, Eric arrive enfin, accompagné de Pat et de Catherine. Re-discussions, et d'un coup, c'est l'ouverture des portes qui m'a carrément surpris, je ne l'ai pas vu venir !! Légère bousculade (cela nous rappelle de lointaines entrées héroïques), puis course dans les longs couloirs menant à la scène. Ouf ! Il reste le côté gauche, pas encore pris, je m’y place... suivi de près par Eric, on arrive à garder une place de plus (ça sera pour Delphine, fan parmi les fans). Voilà, on souffle, les 300 ou 400 fans sont entrés, maintenant le reste des spectateurs arrive tranquillement. Notre Vincent national vient vers nous avec un grand sourire, il sera lui au balcon, juste derrière la console. Beaucoup d'étrangers ont fait le déplacement, j'ai des Anglais sur ma gauche. La première partie sera assurée ce soir par Girl In A Coma, que je ne connais que de nom. On verra bien !! La salle est relativement calme, les gens sont assez recueillis dans l'attente de leur idole. Bon moi, je suis plutôt en forme (tequila + bière = bonne humeur et rigolade), les filles me nourrissent, Delphine avec ses crêpes et Pat avec ses petits gâteaux sablés. Moi je vous le dis, tous les concerts devraient se passer ainsi ! Sabine arrive elle aussi, suivie de Christophe, un ami d'Eric. Voila, notre petite bande est au complet pour ce soir, ne manquent à l'appel que Gilles P, Jean Pierre et les deux Philippe.

La scène est dépouillée, avec deux petits amplis et une batterie comme décorum, les trois filles de Girl In A Coma arrivent sur scène. Une jolie chanteuse qui m'a fait penser à Suzanna Hoffs, la chanteuse des Bangles. Premier morceau, c'est du rock garage, j'aime bien, mais le son est pourri, trop de basse, gros problème de mixage. Mais heureusement, cela s'améliore rapidement. Présentation sommaire du groupe faite par la chanteuse, elles viennent de San Antonio. Moi, j'ai franchement bien aimé tout simplement... et par instants, il y a même eu des passages assez intenses et rageurs, Nina la chanteuse / guitariste allumant gravement (euh musicalement parlant s'entend !), et les deux autres filles assurant une rythmique lourde et énergique, à leur image d'ailleurs ! Bien, vraiment bien, au dessus de la moyenne de ce que l'on voit généralement. Le mélange des influences me plaise, punk et garage, avec un zeste de rock indé sauce Sleater Kinney, j'adore. Et avec en final Do You Wanna Dance des Ramones, que dire de plus ? Chapeau bas les filles, vous avez superbement assuré ces courtes 30 minutes qui vous ont été allouées. Le public lui ,sans verser dans le délire, leur aura réservé un bon accueil. Je sais déjà dans ma tête qu'en rentrant à la maison, j'irai voir ce que les donzelles ont sorti en CD et je commanderai illico.

La salle est maintenant pleine mais assez calme, on attend tranquillement le concert, Delphine, elle, est excitée comme une puce, moi je suis plus réservé, le dernier concert de Morrissey que j'ai vu il y a quelques années au Zénith ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable. Entracte que nous passons en regardant les vidéos ou plutôt scopitones diffusés sur le rideau masquant la scène. Bon les références à Sacha Distel, personnellement, cela ne me touche pas vraiment, c'est le moins que l'on puisse dire... mais c'est tout l'univers de Morrissey (moi, j'avais plutôt craqué à l'époque sur la sublime photo d'Alexandra Bastedo). Le rideau s'ouvre enfin, laissant apparaitre la scène, avec en arrière plan les photos de Richard Burton. Bon moi honnêtement, je ne l'ai pas reconnu, je pensais que c'était Roy Thinnes (le mec qui jouait dans les Envahisseurs) ! Et même encore maintenant, j'ai un doute, mais il parait que... alors allons- y pour Richard Burton ! La batterie est assez impressionnante avec son gong et surtout l'énorme caisse placée à la gauche du batteur. Le groupe arrive, vêtements sombres, je ne connais pas leur noms mais le guitariste en face de nous était déjà de la tournée 2004. Le son est bon, pas extraordinaire, mais correct tout de même, enfin Morrissey entre en scène, évidemment sous des cris et autres hurlements de

fans. Assez ahurissant cette idolâtrie que Morrissey suscite toujours, assez unique je dois dire. Bon le problème c'est que dès qu'il chante, les premiers rangs chantent aussi (mal), ce qui fait que l'on n'entend pas toujours sa voix. Mais bon, je leur pardonne, je pense que c'est plus fort qu'eux. En tout cas ma première impression est bonne, la voix est là, superbe, le groupe derrière, si souvent qualifié de bourrins, me semble plutôt assez bon ce soir, bref cela démarre bien.

Oui bien le Moz a vieilli, comme nous tous d'ailleurs, oui, il est légèrement empâté, et les cheveux sont surement moins fournis, mais la magie opère toujours, ce gars-là est un showman hors du commun, on aime ou on n’aime pas mais il faut lui reconnaitre ce magnétisme extraordinaire. Et après cette excellente introduction, c'est le choc, pour moi le grand moment du concert, une fabuleuse version de How Soon Is Now ? (largement supérieure à la version studio, à mon humble avis), difficile à retranscrire en paroles mais je sais qu'a ce moment-là du concert, des frissons m'ont parcouru le corps, annonciateur, d'un plaisir jubilatoire et intense... car à cet instant, on SAIT que l'on tient cette fragile chose qui fait basculer l'état de plaisir simple à celui de quasi extase. A ce moment-là, moi, je ferme les yeux, je fais abstraction de ce qui m'entoure pour juste me focaliser sur la musique, plus rien d'autre n'existe. Final ahurissant de violence avec le batteur debout donnant des grands coups de gong, et pilonnant, martelant l'énorme tom placé sur sa gauche. Après cela, comme le dit souvent Eric, on pourrait presque partir satisfait tellement la claque était intense. Pas trop le temps de se remettre,c'est maintenant au tour de Last Of The Famous International Playboys de nous faire rêver... Oui, c'est presque un rêve ce début de concert, loin de ce que j'avais pu penser. Un fan du premier rang offre à Morrissey (... qui apprécie le geste !) toute une série de vieux 45t de Sacha Distel (encore lui !!)...

Le concert baisse légèrement d'intensité, alternant morceaux rapides et lents. Irish Blood, English Heart ravive mes émotions, quel beau morceau ! Petite pique envers « Billary » Clinton (« Si Billary est élue, s’il vous plaît, tuez-moi ! »)... Oui, bon ! Moi je veux bien, j'ai sûrement pas saisi le sens de sa phrase, mais je préfère voir Hillary Clinton qu'un Bush ou qu'un autre crouton de Républicain à la tête des USA.. Après qu’il ait enlevé sa cravate aux alentours du troisième morceau, la chemise de Morrissey est dégoulinante de sueur, il la porte ouverte sur son torse, il joue avec le fil de son micro comme si c'était un fouet ou un lasso... C'est clair, Morrissey fascine, et même moi qui ne suis pas fan, mais tout simplement un passionné de musique, je suis bien forcé de constater qu'il est tout simplement unique, différent des autres chanteurs, en dehors depuis longtemps de toutes modes (ce qui en soi n'est pas une mauvaise chose) : en même temps crooner et rocker, Morrissey est un personnage unique. Dès qu'il s'approche un tant soi peu des premiers rangs, ce sont des dizaines de bras qui se tendent immédiatement vers lui. Parfois il serre une main, parfois il la retire avec un air contraint, on dirait qu'il joue une sorte de jeu avec ses fans. J'avoue que ce soir, hormis How Soon Is Now et Stop Me If You Think..., je suis passé à travers les autres morceaux des Smiths, pas les meilleurs à mon goût mais bon !! Tendant le micro vers les premiers rangs, un premier spectateur (trice ?) s'en emparera pour exprimer dans un très bon Anglais ce que représente Morrissey dans sa vie, c'est assez impressionnant car même moi qui ait supporté et aimé quelques groupes ou artistes, je n'ai jamais adulé une personne de la sorte ! Décidément, Morrissey dégage vraiment une aura assez extraordinaire. Ce sera ensuite à Julia (si j'ai bien compris car le Moz l'a appelé ainsi) de dire quelques mots...

Le concert continue dans cette atmosphère assez bizarre : pas de grandes bousculades devant, pas de slam, non, plutôt une sorte d'admiration retenue, quelque part beaucoup de respect aussi. J'apercois au balcon Daniel Darc qui semble apprécier le spectacle. Après un dernier morceau des Smiths, et après avoir jeté en pâture à la foule l’une de ses chemises (il en jettera une seconde si je me souvient bien), Morrissey s'éclipse puis revient pour un ultime rappel, ce sera The First Of The Gang To Die, morceau que j'adore (d'ailleurs je trouve l'album « You Are The Quarry » excellent, et trop sous estimé). Je regarde le balcon derrière moi, tout le monde est debout. Voilà, c'est fini, les musiciens restent pour saluer le public et jeter les set lists et autres médiators dans la foule, 90 minutes de concert, c'est correct même si l'on aurait aimé 15 ou 30 minutes de plus...

Bon, évidemment je regrette comme certainement beaucoup de gens qu'il n'ait pas interprété un tas de morceaux "génériques et emblématiques" des Smiths (la liste est longue !!) ou de sa carrière solo (j'ai été étonné qu'il ne joue pas Everyday Is Like Sunday) mais moi personnellement, j'aurais aussi aimé le voir jouer 1 ou 2 morceaux d'un album que j'aime, assez souvent décrié je trouve, je veux parler de "Southpaw Grammar" : dommage que l'on n’ait pas eu droit à The Teachers Are Afraid Of The Pupils ou Dagenham Dave, cela sera peut-être pour une autre fois, qui sait ? Ma première impression, c'est tout simplement que le concert a été bon, meilleur que je ne l'avais espéré. Mon regret ? C'est clair qu'avec le répertoire Morrissey + The Smiths, on pourrait avoir droit à un concert extraordinaire, mais il faut savoir se contenter de ce que Morrissey nous donne. Et le second regret vient de la trop grande rigueur du show, très pro, trop pro peut-être, pas de place pour de la fantaisie, par exemple pour un deuxième rappel improvisé. Mais comme je l'ai déjà dit, le bilan reste positif.

On attend que les gens sortent de la salle, j'aperçois un homme de 30/35 ans en larmes, il ne contient plus ses émotions, c'est quand même assez bizarre et surprenant qu'une personne puisse être touchée de la sorte. Delphine, elle est ravie, elle a pu voir le Moz d'assez près, les avis parmi nous sont unanimes, ce fut un bon concert. Une partie de notre petite bande se regroupe devant le fronton de l'Olympia pour une photo improvisée. Je retrouve mon ami Vincent un peu plus loin, là aussi son avis rejoint les nôtres : bon concert. Delphine, elle, est toujours dans son trip Morrissey, elle chante à tue tête dans les rues de Paris, heureuse d'avoir pu voir une de ses idoles. La soirée fut parfaite, non seulement par l'aspect musical mais aussi du fait d'être entouré d'amis et de copains. Grand merci encore une fois à Vincent pour avoir eu la set-list !! Et bien sur à Robert Gil pour ses (toujours) excellentes photos. »

photos de

http://www.photosconcerts.com/morrissey-paris-olympia-2008-02-04-2291

http://www.photosconcerts.com/girl-in-a-coma-paris-olympia-2008-02-04-2290

Timide et mélancolique, Stephen Patrick Morrissey né à Manchester se passionne à l'adolescence pour la musique. Sa rencontre avec le guitariste Johnny Marr au début des années 80 est le déclic qu'il attendait. Le duo forme le groupe "The Smiths" qui va devenir en cinq ans et quatre mois le groupe rock le plus important de la décennie. A la séparation du groupe, en 1987, Morrissey prend son envol en solo. A travers des chansons où se mêlent une grande sensibilité et un cynisme plein d'esprit qui font de lui une icône, Morrissey marque toute une génération et laisse une empreinte dans l’histoire du rock, influençant encore des groupes de la scène actuelle tels que les Babyshambles, The Rakes, The Strokes, Oasis…

     •    Viva Hate — 1988
    •    Bona Drag — Novembre 1990
    •    Kill Uncle — Mars 1991
    •    At KROQ — Septembre 1991 (EP)
    •    Your Arsenal — Juillet 1992
    •    Beethoven was Deaf — Mai 1993 (album en concert)
    •    Vauxhall and I — Mars 1994
    •    World of Morrissey — Février 1995
    •    Southpaw Grammar — Septembre 1995
    •    Maladjusted — Août 1997
    •    Suedehead: The Best of Morrissey — Septembre 1997
    •    Rare Tracks — Avril 1998
    •    My Early Burglary Years — Septembre 1998
    •    The Best of Morrissey — Novembre 2001
    •    You Are The Quarry — Mai 2004 (une édition « Deluxe » a été réalisée en octobre 2004)
    •    Live at Earls Court — Mars 2005
    •    Ringleader of the Tormentors — 3 Avril 2006
    •    Greatest Hits — Février 2008

Morrissey (vocal)

Boz Boorer (guitar)

Jesse Tobias (guitar)

Michael Farrell (keyboards, trumpet)

Solomon Walker (bass guitar)

Matt Walker (drums)

La Setlist du Concert

MORRISSEY

I'm Throwing My Arms Around Paris (New Song)
How Soon Is Now ? (The Smiths – Meat Is Murder – 1984)
Last of The Famous International Playboys (Bona Drag – 1990)
Stop Me If You Think You've Heard This One Before (The Smiths - Strangeways Here We Come – 1987)
That's How People Grow Up (New Song – Greatest Hits – 2008)
Mama Lay Softly On The Riverbed (New Song)
The Loop (Beethoven Was Deaf – 1993)
Sister I'm A Poet (The Best of Morrissey – 2001)
Death of A Disco Dancer (The Smiths - Strangeways Here We Come – 1987)
Irish Blood, English Heart (You Are The Quarry – 2004)
All You Need Is Me (New Song – Greatest Hits – 2008)
Life Is A Pigsty (The Ringleader Of The Tormentors – 2006)
Stretch out and Wait (The Smiths - Louder Than Bombs – 1987)
I Just Want To See The Boy Happy (The Ringleader Of The Tormentors – 2006)
Billy Budd (Vauxhall and I – 1994)
The World Is Full Of Crashing Bores (You Are The Quarry – 2004)
Tomorrow (Your Arsenal – 1992)
Something Is Squeezing My Skull (New Song)
Please, Please, Please Let Me Get What I Want (The Smiths - Hatful Of Hollow – 1984)
ENCORE
The First of The Gang To Die (You Are The Quarry – 2004)