« Sujet du jour : "Faut-il aller voir les groupes qui viennent de sortir un très mauvais album ?" Vous avez une heure de concert de Long Blondes avant de rendre votre copie.
"Les Femmes s'en Mêlent" font leur festival ce soir à la Maroquinerie, mais l'un des trois "groupes de femmes" (réducteur, non ?), Ipso Facto, censé passer en seconde première partie, est perdu quelque part entre Amsterdam et Paris, et justifie son absence à coup d'excuses plus ou moins bidon (crevaison du camion, problème de passeport - euh, quelqu'un leur a parlé de Schengen ?). Du coup, Helluvah (ça sent le pseudo !) jouera 35 minutes, avec des titres aussi intéressants que "Frankie Goes to Bollywood" ou "It's Hard to Be Elvis". La petite Française, en solo, a un peu la voix de Tender Forever, mais on sent une inspiration du côté Patti Smith / P J Harvey, ce qui est des plus louables. De bonnes compositions, une bonne voix, ne manque à mon avis qu'un groupe pour mettre tout ça en valeur. Seule à la guitare acoustique électrifiée, c'est un peu en-dessous de ce que ça devrait être.
C'est la pause, Robert fait circuler des bruits dans la salle (info ou intox?) sur la progression de Ipso Facto, qui joueront. Ou pas. Qui seront au bar. Ou pas. On rigole bien, les deux Gilles parlent de Black Sabbath dans les années 70 et de Mireille Mathieu. Moi, je suis assis sur la scéne entre deux retours, un peu éteint par l'arrivée tardive du printemps, attendant - avec peu d'espoir, quand même, que les Long Blondes éveillent mes vélléités rock'n'rolliennes... Les Long, on sait "qu'elles" sont là, vu que les membres du groupe (sauf la belle Kate Jackson) ont profité de cette fin d'après-midi quasi estivale à écluser à la terrasse du bar de la Maro, tout près de nous, mais les tergiversations sur l'apparition (ou pas) de Ipso Facto empêcheront l'installation du matériel plus tôt. Et nous priveront d'un concert potentiellement plus long, plus fourni en titres du premier album... Encore que, comme dit Gilles B, il n'est pas sûr qu'on aurait eu droit à plus, tout cela sentant fort le minimum syndical : une heure pile, rappel d'un titre compris (le fulgurant "Lust In the Movies", toujours le seul vrai grand titre de la discographie des Long Blondes), livrée sans passion ni panache. Une heure qui commence terriblement mal avec le triste "Century", aussi rasoir martelé en scène que "synthésizé" sur le pitoyable second album des Anglais, et qui ne s'améliore guère avec une version plate du pourtant entraînant "Here Comes the Serious Bit" : Robert, qui prend des photos juste derrière moi, me glisse "On peut se faire rembourser tout de suite ?", ça veut tout dire ! A ce moment-là, le concert se redresse (un peu) avec "Weekend without Make-up", jolie réminiscence d'un premier album qu'on avait à l'époque trouvé brillant. Et le reste du set sera à l'avenant, ennui poli sur les chansons récentes - nous aurons même droit aux catastrophiques "Round the Hair Pin", d'un manque d'intérêt total, et "Too Clever By Half", d'une laideur honteuse, indigne d'un groupe qui a eu autant de classe à ses débuts !
La classe, Kate Jackson en a toujours à revendre, et elle a tout pour elle : un beau physique de femme épanouie, sensuelle, gracieuse - quelle jolie manière de bouger sur scène, est-ce l'effet talons hauts et jupe serrée ? -, et une belle voix grave et agressive quand il faut - sous-mixée ce soir d'où nous sommes, au premier rang, malheureusement. On sourit quand Kate nous explique combien elle est heureuse d'être à Paris ce soir, sans son épouvantable "stomach pain" de la dernière fois (nous non plus, on n'a pas oublié, Kate !). Mais cela ne va pas suffire à notre bonheur, d'autant que l'élégant Dorian Cox lui-même ne fera pas preuve d'une brillance particulière à la guitare, et que le reste du groupe est toujours aussi insignifiant, voire inutile (je pense en particulier à Emma Chaplin, qui toujours le même air d'une poule qui a trouvé un couteau avec sa guitare à la main) ! Le pire pour moi sera le manque de conviction tragique avec lequel une bombe potentielle comme "I'm Going To Hell" (le seul titre excitant du second album) sera désamorcée : rien, il ne se passera décidément rien ce soir avec les Long Blondes !
Bref, sans jurer que les Long Blondes soient "finies", je sors de la Maroquinerie littéralement épuisé de tant d'insignifiance, craignant très fort que ce groupe n'ait été finalement que l'un des ces éclairs brillants, mais terriblement éphémères qui éclairent la vie du rock'n'roll motherf*** : quand ils se sont éteints, l'obscurité n'en est que plus profonde. »
"Les Femmes s'en Mêlent" font leur festival ce soir à la Maroquinerie, mais l'un des trois "groupes de femmes" (réducteur, non ?), Ipso Facto, censé passer en seconde première partie, est perdu quelque part entre Amsterdam et Paris, et justifie son absence à coup d'excuses plus ou moins bidon (crevaison du camion, problème de passeport - euh, quelqu'un leur a parlé de Schengen ?). Du coup, Helluvah (ça sent le pseudo !) jouera 35 minutes, avec des titres aussi intéressants que "Frankie Goes to Bollywood" ou "It's Hard to Be Elvis". La petite Française, en solo, a un peu la voix de Tender Forever, mais on sent une inspiration du côté Patti Smith / P J Harvey, ce qui est des plus louables. De bonnes compositions, une bonne voix, ne manque à mon avis qu'un groupe pour mettre tout ça en valeur. Seule à la guitare acoustique électrifiée, c'est un peu en-dessous de ce que ça devrait être.
C'est la pause, Robert fait circuler des bruits dans la salle (info ou intox?) sur la progression de Ipso Facto, qui joueront. Ou pas. Qui seront au bar. Ou pas. On rigole bien, les deux Gilles parlent de Black Sabbath dans les années 70 et de Mireille Mathieu. Moi, je suis assis sur la scéne entre deux retours, un peu éteint par l'arrivée tardive du printemps, attendant - avec peu d'espoir, quand même, que les Long Blondes éveillent mes vélléités rock'n'rolliennes... Les Long, on sait "qu'elles" sont là, vu que les membres du groupe (sauf la belle Kate Jackson) ont profité de cette fin d'après-midi quasi estivale à écluser à la terrasse du bar de la Maro, tout près de nous, mais les tergiversations sur l'apparition (ou pas) de Ipso Facto empêcheront l'installation du matériel plus tôt. Et nous priveront d'un concert potentiellement plus long, plus fourni en titres du premier album... Encore que, comme dit Gilles B, il n'est pas sûr qu'on aurait eu droit à plus, tout cela sentant fort le minimum syndical : une heure pile, rappel d'un titre compris (le fulgurant "Lust In the Movies", toujours le seul vrai grand titre de la discographie des Long Blondes), livrée sans passion ni panache. Une heure qui commence terriblement mal avec le triste "Century", aussi rasoir martelé en scène que "synthésizé" sur le pitoyable second album des Anglais, et qui ne s'améliore guère avec une version plate du pourtant entraînant "Here Comes the Serious Bit" : Robert, qui prend des photos juste derrière moi, me glisse "On peut se faire rembourser tout de suite ?", ça veut tout dire ! A ce moment-là, le concert se redresse (un peu) avec "Weekend without Make-up", jolie réminiscence d'un premier album qu'on avait à l'époque trouvé brillant. Et le reste du set sera à l'avenant, ennui poli sur les chansons récentes - nous aurons même droit aux catastrophiques "Round the Hair Pin", d'un manque d'intérêt total, et "Too Clever By Half", d'une laideur honteuse, indigne d'un groupe qui a eu autant de classe à ses débuts !
La classe, Kate Jackson en a toujours à revendre, et elle a tout pour elle : un beau physique de femme épanouie, sensuelle, gracieuse - quelle jolie manière de bouger sur scène, est-ce l'effet talons hauts et jupe serrée ? -, et une belle voix grave et agressive quand il faut - sous-mixée ce soir d'où nous sommes, au premier rang, malheureusement. On sourit quand Kate nous explique combien elle est heureuse d'être à Paris ce soir, sans son épouvantable "stomach pain" de la dernière fois (nous non plus, on n'a pas oublié, Kate !). Mais cela ne va pas suffire à notre bonheur, d'autant que l'élégant Dorian Cox lui-même ne fera pas preuve d'une brillance particulière à la guitare, et que le reste du groupe est toujours aussi insignifiant, voire inutile (je pense en particulier à Emma Chaplin, qui toujours le même air d'une poule qui a trouvé un couteau avec sa guitare à la main) ! Le pire pour moi sera le manque de conviction tragique avec lequel une bombe potentielle comme "I'm Going To Hell" (le seul titre excitant du second album) sera désamorcée : rien, il ne se passera décidément rien ce soir avec les Long Blondes !
Bref, sans jurer que les Long Blondes soient "finies", je sors de la Maroquinerie littéralement épuisé de tant d'insignifiance, craignant très fort que ce groupe n'ait été finalement que l'un des ces éclairs brillants, mais terriblement éphémères qui éclairent la vie du rock'n'roll motherf*** : quand ils se sont éteints, l'obscurité n'en est que plus profonde. »
1 commentaire:
Faisais tu parti de ces gros blasés du premier rang ? J'ai bien l'impression que oui.
Alors premièrement, Ipso Facto n'ont pas cherché d'excuses, c'est le manager des Long Blondes qui a prit la décision de ne pas les laisser jouer. Elles étaient vraiment déçues.
Et puis ça vous sert à quoi de venir à un concert si c'est pour, d'office, critiquer chaque groupe ? Parce que dans ce cas il fallait nous laisser les premiers rangs qu'on mette un peu, voire beaucoup, plus d'ambiance que vous.
A 40 ans passé on fera mieux de passer à autre chose & écouter du jazz plutôt que de jouer le papi-rockeur blasé.
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