« Pour tout vous avouer, je craignais cette soirée, regrettant presque d'avoir pris ma place au dépend d'une soirée à La Maroquinerie. Je voulais voir The Mabuses, mais l'écoute de leur dernier album "Mabused" ne m'avait pas enthousiasmé, loin de là. Mais bon, direction la place de la Bastille, je me gare facilement, il fait super beau, les terrasses sont pleines, c'est agréable de se balader dans ce quartier. Contraste surprenant en arrivant devant le Café de la Danse, situé dans une ruelle très calme, quelques personnes attendent, il n'est que 19h00. L'ouverture des portes se fait alors que nous sommes au bas mot 6 à attendre, je rentre, personne pour contrôler mon billet, pas grave je vais m'installer au premier rang des gradins, puis je décide d'aller prendre une bière. Bon, cette salle-là, je ne l’aime pas vraiment, ce n’est pas qu'elle soit moche, loin de là, plutôt sympa même. Le problème, c'est qu'elle n'est pas du tout adaptée aux concerts rock. Le public arrive au compte-gouttes, la salle finira par être correctement remplie sans toutefois être archi-pleine. Il y a pas mal de photographes, c’est surprenant.
Le premier groupe à se présenter sur scène, c’est The Sleeping Years, projet du folk singer Irlandais Dale Grundle. Il est accompagné ce soir par Michelle So au violoncelle. Que dire ? Je suis un peu ennuyé. Oui, ennuyé, c'est le mot, car je n’ai ressenti aucune émotion à l'écoute des morceaux qui défilent. De la lassitude oui, encore un folksinger, cela devient fatiguant à la longue. Ce n'est déjà pas ma tasse de thé, à de rares exceptions (Alela Diane, Mariée Sioux)... Le public, divers et varié ce soir, lui, apprécie...
... Comme il semble apprécier aussi l'artiste suivant du nom d'Antoine Loyer : là, on touche le fond. Je ne comprends honnêtement pas ce qu'il faisait là... SVP, pas ÇA dans un concert de rock !! Insupportable, c'est le mot que j'emploierai pour cet artiste. Avec sa guitare et accompagné d'un musicien aux tambourins, il nous « régale » d’une parodie de chansons maghrébines, portées par des paroles RIDICULES en français, je ne sais pas si le sieur Antoine Loyer se prend pour un poète, mais c'est raté, c'était absolument irréel !! Circulez, y'a rien à voir, comme disait Coluche.
J'attend maintenant – avec circonspection - l'arrivée des Mabuses. Dans la salle, c'est un va-et-vient permanent puisque les accès sont sur les côtés, mais devant et non au fond de la salle... ce qui fait que vous êtes toujours dérangé par quelqu'un qui sort prendre une bière (et ça, ça me gonfle en plein concert) ou fumer une clope. The Mabuses arrivent enfin sur scène, ils sont 7 ou 8 à remplir la scène. Kim Fahy, le maître des lieux, est vêtue d'un béret, il a l'air content d'être là. Devant moi, des gens arrivés juste pour le concert des Mabuses sont assis par terre entre les gradins et la scène, l’atmosphère feutrée, il y a des fans quand même qui sont là, plutôt jeunes, c’est assez surprenant... mais The Mabuses n'est-il pas quelque part un groupe culte ? En tout cas, le show démarre sagement, j'ai un peu de mal à me dire que j'assiste à un concert rock. Le son est bon, et au bout de quelques minutes je me sens rassuré, le concert n’est pas mal, je rentre tranquillement dedans... Beaucoup de morceaux du dernier album sont joués, et curieusement, ils prennent une autre dimension sur scène, j'adhère complètement à cette pop surannée et raffinée. J'ai d'ailleurs réécouté le dernier album le lendemain, et, effectivement, mon avis sur ce dernier a quelque peu évolué, certainement grâce au concert.
Sur scène donc, beaucoup de monde, une violoniste à la gauche de Kim qui jouera une partie des morceaux, une solide section rythmique derrière, toujours plusieurs guitares en même temps. Les chanson s’égrènent tout doucement, c'est dommage que l'on soit assis et que le concert ne puisse pas décoller réellement. On assiste mais on ne participe malheureusement pas. En arrière-plan, sur un grand écran blanc, apparaissent les images de la finale de la coupe d'Europe qui a lieu en même temps, bizarre et surréaliste ! En tout cas des morceaux comme le très beau Seasider, ou encore Sugarland, me ravissent ce soir. Du premier album, je ne reconnait guère que Cubicles. Kim parle couramment le Français, cela me surprend au début car je ne connais pas trop son parcours. Au final, un concert pas mal du tout, il manquait certainement de la folie, tout étant quand même beaucoup trop posé... mais je m'attendais honnêtement à pire ! Ce qui m'a quand même fortement déçu, c'est tout simplement la durée du concert : 62 minutes sans aucun rappel, c’est à la limite foutage de gueule ! Et que l'on ne me parle pas d'horaire de fermeture, il n'y avait pas besoin de programmer 3 groupes, tout simplement. Je repars tranquillement quelque peu dubitatif, ce n’etait pas un grand concert c'est sûr, mais ce n’était tout de même pas dénué d'intérêt. »
The Mabuses est un groupe qui a été formé à Londres en 1991 et a sorti deux albums à succès critique considérable. Dirigé par l'énigmatique Kim Fahy, Mabuses mêle musique pop avec des sensibilités plus ésotériques, comme le cinéma et la littérature. Le nom "Mabuses" est un hommage à Fritz Lang. Dix-sept ans après leur premier album éponyme, The Mabuses revient dans les bacs ce mois-ci.
1 commentaire:
Curieux, cet article sur les Mabuses...
2 points:
Les Mabuses n'ont pas joue Cubicles, et ce malgre sa presence sur la set list. Il est donc etrange que vous l'aillez reconnu.
D'autre part, les Mabuses ne sont pas reapparus sur scene parce que l'imminence du couvre feu du Cafe de la Danse ne le permettait pas.
PS: Mabused est un chef d'oeuvre!
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