Première Partie : Makali
« Cette soirée, on pourrait presque en faire un film, tout du moins pour sa première partie. Bon, il faut être fou ou plutôt être fan et admirateur absolu de Barbara Carlotti pour partir à 80 km de ses bases, en plein pays picard pour assister à un concert de la belle corse. Et j'étais content ce soir car mes amis Jean Pierre et Monique avaient décidé de m'accompagner pour cette soirée surprise. Plan en main, doudounes sur le dos car la température oscille entre 0°C et +1°C, nous voilà partis de Beaumont, direction Beauvais, un coup d’A16 et nous arrivons beaucoup plus tôt que prévu. Le plan était juste, nous nous garons à proximité de la salle, et étant en avance, nous décidons d'aller au bistrot du coin qui se nomme l'Argentine, du même nom que le quartier où nous nous trouvons. Et là, je prends soudainement conscience que nous avons changé de pays... ou plutôt de région : c'est la Picardie ! Je n'ai rien contre la Picardie, mais les autochtones nous ont tout d'abord dévisagés, avec leurs visages ravagés par l'alcool, puis demandé 10 euros pour pouvoir s'assoir à une table (en fait la seule table libre)... Trois quart d'heure plus tard, un dénommé Gérard (je ne l'invente pas) est venu se planter devant notre table pour nous payer une tournée (on a tout juste réussi à le comprendre, défoncé comme un coing qu'il était, à l'image de tous les habitués présents ce soir). Heureusement, nous avons su résister à cette charmante invitation... Bon, je vous passe les détails, mais je vous conseille d'aller à l'Argentine sur le coup de 20h, vous boirez des coups gratuits (bière brune obligatoire). Sortis du traquenard, nous passons un petit moment dans la voiture avant de nous diriger vers la salle. C'est avec plus ou moins de surprise que l'on découvre qu'en fait, les portes sont ouvertes, on descend un escalier pour se retrouver dans une assez grande salle, plutôt spacieuse avec des rangées de chaises. On s'installe au premier rang, vu qu'il n'y a pas foule. En étant généreux, on dira que nous étions 60 au total. Mais c'est souvent ainsi dès que l'on sort de Paris, j'ai pu le constater pour d'autres concerts. La scène est très spacieuse, large, très large même, et profonde, il faut dire que l'ouverture de cette salle semble récente, 2003 d'après ce que nous avons lu.
C'est bien installés et enfin réchauffés que nous attendons la venue de la première partie, du nom de Makali. Bon moi je pensais très basiquement (ben oui, j'ai un esprit basique parfois) que c'était le nom d'un artiste ou d'un groupe Africain. Tout faux. Makali, c'est un groupe français composé de deux jeunes femmes (clarinette / chant et violoncelle), ainsi que de 4 garçons. Une musique bien rythmée, avec des parfums de reggae, un guitariste vraiment performant, des compos agréables qui sonnent bien et surtout pas variétés. Les deux jeunes femmes jouent pieds nus, original vu le froid de canard qu'il fait. A noter un son quasi parfait qui pourrait faire pâlir d'envie pas mal de salles parisiennes.
Après cette belle entrée en matière, on jette un coup d'œil derrière nous : un peu plus de monde qu'au début du set de Makali (nous devions être une grosse vingtaine), il y a maintenant une petite soixantaine de personnes, c’est toujours un peu triste pour l'artiste qui va se présenter sur scène. Il doit être au bas mot 22h15 lorsque Barbara Carlotti et ses musiciens prennent possession de la scène de l'Ouvre Boite, elle toujours très sensuelle et très classe. Le concert commence comme d'habitude par Les Femmes En Zibeline, parfaite introduction à l'univers de Barbara Carlotti. La voix est toujours aussi fluide et juste, avec cette chaleur que j'apprécie particulièrement. Sur un petit pupitre placé devant elle, un boitier Roland qui lui sert à lancer des samples en introduction ou en fin de chaque chanson. Je me laisse séduire par le Chant Des Sirènes (ou pour moi, le chant de la sirène qui se trouve en face de moi), Tunis comme d'habitude me remplit de nostalgie, les musiciens sont sobres autour de Barbara, laissant à sa voix le soin de nous charmer. Une première pour moi avec une reprise des Pretty Things, Loneliest Person figurant sur, comme nous l'annonce Barbara, le premier opéra rock du nom de « SF Sorrow ». Car il y a beaucoup d'influences sixties chez elle, de la belle pop comme on savait la faire alors. Peu à peu, le dialogue s'établit entre elle et nous, par petites touches, sans brusquer l'audience, en douceur. Mademoiselle Opposum est propice à cette rencontre entre le public et l'artiste. Qu'est ce qu'un opposum ? Et comme à chaque fois, je cherche, je pense bien au rat mais je sais que ce n'est pas tout à fait ca. Rythme reggae et atmosphère insouciante pour cette chanson, puis par contraste, on passe dans une atmosphère beaucoup plus austère et nostalgique avec La Lettre, un morceau absolument magnifique, suivi de La Mélodie De La Dernière Pluie. Il fait froid dehors, nous dit Barbara, en racontant son court voyage de la capitale vers Beauvais, avec cette couche de givre décorant tout le paysage. Dans la salle, une personne du public parle en patois, moment cocasse où Barbara s'avance au devant de la scène, pas interloquée, ne comprenant pas (nous non plus d'ailleurs), mais plutôt curieuse, elle demande à la personne de traduire. N'oublions pas que nous sommes en pays Picard, et la personne voulait juste dire "ça caille" en patois... ce qui laissa Barbara songeuse. C'est maintenant l'invitation à la danse avec le bien nommé Vous Dansiez. Cette fois, son compère n'est pas là pour exécuter leur folle farandole habituelle, alors ce sera deux personnes du public qu'elle fera monter sur scène. Ce que j'aime avec Barbara Carlotti, c'est que quel que soit le nombre de spectateurs, elle livre un show complet, elle s'adapte à chaque situation, rien n'est figé dans son show... Et l'on ressent au fur et à mesure que le concert avance, une connexion de plus en plus forte avec le public, qui maintenant n'hésite plus à dialoguer, comme dans un jeu. C'est franchement agréable, on est très vite conquis par sa gentillesse et sa simplicité, malgré son apparence très chic et très classe. Quand l'intro de Cannes commence, quelques spectateurs applaudissent, je dois avouer que cela a longtemps été mon morceau favori, et j'ai toujours une sensation d'un petit bonheur intérieur quand elle interprète cette chanson. Entre chaque morceau, Barbara présente les musiciens ou plutôt à mon avis un groupe d'amis fidèles et soudés, avec toujours un JP Nataf qui ressemble de plus en plus à Raspoutine. La fin du concert est idéale, comme le titre achevant cette première partie. Oui l'Idéal est certainement pour moi l’un des morceaux de l'année, toutes catégories confondues. Barbara lance un dernier sample avant de quitter la scène, alors que ces musiciens continuent et accélèrent la chanson pour nous laisser étourdis comme dans une fête foraine.
Le rappel apporte son lot de curiosités avec tout d'abord Les Italiens, puis Baby Love, la reprise des Supremes. Mais le moment de grâce du spectacle va arriver : Barbara et son groupe descendent de scène, elle cherche un endroit pour jouer, sans artifices ni fioritures. Elle pense d'abord chanter entre les deux rangées de chaises (il y avait étrangement une sorte d'allée centrale séparant les rangées de sièges, ce qui donnait une allure bizarre à la salle). Puis se ravisant, c'est vers le coin bar que le groupe va se poser. Je m'approche à moins d'un mètre de Barbara, elle est véritablement séduisante et très touchante quand elle se lance dans l'interprétation à capella de Bête Farouche, peu d'artistes peuvent se permettre de faire cela. Je bois carrément ses paroles. Fin de la chanson, applaudissements nourris, puis quelqu'un demande Une Rose Pour Emily, Barbara regarde ses musiciens, elle ne joue plus ce morceau sur scène depuis un bon moment (par chance, elle l'a interprété à chacun des concerts auquel j'ai assisté), puis décide de le rejouer, elle explique qui sont les Zombies (groupe Anglais mythique des années 60), je leur annonce que le groupe passe en concert au mois de Janvier, puis après un premier faux départ, c'est mon moment privilégié, un très beau Une Rose Pour Emily : et comme je l'ai déjà lu sur son site, Barbara arrive à s'approprier cette chanson, à en faire une interprétation personnelle émouvante. Je suis aux anges.
Fin du concert cette fois ci, je retourne au bord de la scène récupérer la set list, puis je reviens au fond de la salle où JP et Monique se font autographier le dernier CD de Barbara, « l'Idéal ». Et c'est avec la même gentillesse qu'elle me signera la set list, avec une petit mot joint. Une soirée qui se termine de la plus belle des manières, c'est véritablement agréable de pouvoir être au contact d'artistes qui me sont personnellement précieux, comme l'est Barbara Carlotti. Unique et sensuelle, captivante et talentueuse, c'est quelque part mon jardin secret musical, que j'ai partagé cette fois avec mes amis Jean Pierre et Monique. Je ne pourrai malheureusement pas aller la voir au Théâtre Mouffetard dans quelques jours, mais je compte bien la revoir en 2009, quelque part toujours amoureux d'elle et de sa musique. »
C'est bien installés et enfin réchauffés que nous attendons la venue de la première partie, du nom de Makali. Bon moi je pensais très basiquement (ben oui, j'ai un esprit basique parfois) que c'était le nom d'un artiste ou d'un groupe Africain. Tout faux. Makali, c'est un groupe français composé de deux jeunes femmes (clarinette / chant et violoncelle), ainsi que de 4 garçons. Une musique bien rythmée, avec des parfums de reggae, un guitariste vraiment performant, des compos agréables qui sonnent bien et surtout pas variétés. Les deux jeunes femmes jouent pieds nus, original vu le froid de canard qu'il fait. A noter un son quasi parfait qui pourrait faire pâlir d'envie pas mal de salles parisiennes.
Après cette belle entrée en matière, on jette un coup d'œil derrière nous : un peu plus de monde qu'au début du set de Makali (nous devions être une grosse vingtaine), il y a maintenant une petite soixantaine de personnes, c’est toujours un peu triste pour l'artiste qui va se présenter sur scène. Il doit être au bas mot 22h15 lorsque Barbara Carlotti et ses musiciens prennent possession de la scène de l'Ouvre Boite, elle toujours très sensuelle et très classe. Le concert commence comme d'habitude par Les Femmes En Zibeline, parfaite introduction à l'univers de Barbara Carlotti. La voix est toujours aussi fluide et juste, avec cette chaleur que j'apprécie particulièrement. Sur un petit pupitre placé devant elle, un boitier Roland qui lui sert à lancer des samples en introduction ou en fin de chaque chanson. Je me laisse séduire par le Chant Des Sirènes (ou pour moi, le chant de la sirène qui se trouve en face de moi), Tunis comme d'habitude me remplit de nostalgie, les musiciens sont sobres autour de Barbara, laissant à sa voix le soin de nous charmer. Une première pour moi avec une reprise des Pretty Things, Loneliest Person figurant sur, comme nous l'annonce Barbara, le premier opéra rock du nom de « SF Sorrow ». Car il y a beaucoup d'influences sixties chez elle, de la belle pop comme on savait la faire alors. Peu à peu, le dialogue s'établit entre elle et nous, par petites touches, sans brusquer l'audience, en douceur. Mademoiselle Opposum est propice à cette rencontre entre le public et l'artiste. Qu'est ce qu'un opposum ? Et comme à chaque fois, je cherche, je pense bien au rat mais je sais que ce n'est pas tout à fait ca. Rythme reggae et atmosphère insouciante pour cette chanson, puis par contraste, on passe dans une atmosphère beaucoup plus austère et nostalgique avec La Lettre, un morceau absolument magnifique, suivi de La Mélodie De La Dernière Pluie. Il fait froid dehors, nous dit Barbara, en racontant son court voyage de la capitale vers Beauvais, avec cette couche de givre décorant tout le paysage. Dans la salle, une personne du public parle en patois, moment cocasse où Barbara s'avance au devant de la scène, pas interloquée, ne comprenant pas (nous non plus d'ailleurs), mais plutôt curieuse, elle demande à la personne de traduire. N'oublions pas que nous sommes en pays Picard, et la personne voulait juste dire "ça caille" en patois... ce qui laissa Barbara songeuse. C'est maintenant l'invitation à la danse avec le bien nommé Vous Dansiez. Cette fois, son compère n'est pas là pour exécuter leur folle farandole habituelle, alors ce sera deux personnes du public qu'elle fera monter sur scène. Ce que j'aime avec Barbara Carlotti, c'est que quel que soit le nombre de spectateurs, elle livre un show complet, elle s'adapte à chaque situation, rien n'est figé dans son show... Et l'on ressent au fur et à mesure que le concert avance, une connexion de plus en plus forte avec le public, qui maintenant n'hésite plus à dialoguer, comme dans un jeu. C'est franchement agréable, on est très vite conquis par sa gentillesse et sa simplicité, malgré son apparence très chic et très classe. Quand l'intro de Cannes commence, quelques spectateurs applaudissent, je dois avouer que cela a longtemps été mon morceau favori, et j'ai toujours une sensation d'un petit bonheur intérieur quand elle interprète cette chanson. Entre chaque morceau, Barbara présente les musiciens ou plutôt à mon avis un groupe d'amis fidèles et soudés, avec toujours un JP Nataf qui ressemble de plus en plus à Raspoutine. La fin du concert est idéale, comme le titre achevant cette première partie. Oui l'Idéal est certainement pour moi l’un des morceaux de l'année, toutes catégories confondues. Barbara lance un dernier sample avant de quitter la scène, alors que ces musiciens continuent et accélèrent la chanson pour nous laisser étourdis comme dans une fête foraine.
Le rappel apporte son lot de curiosités avec tout d'abord Les Italiens, puis Baby Love, la reprise des Supremes. Mais le moment de grâce du spectacle va arriver : Barbara et son groupe descendent de scène, elle cherche un endroit pour jouer, sans artifices ni fioritures. Elle pense d'abord chanter entre les deux rangées de chaises (il y avait étrangement une sorte d'allée centrale séparant les rangées de sièges, ce qui donnait une allure bizarre à la salle). Puis se ravisant, c'est vers le coin bar que le groupe va se poser. Je m'approche à moins d'un mètre de Barbara, elle est véritablement séduisante et très touchante quand elle se lance dans l'interprétation à capella de Bête Farouche, peu d'artistes peuvent se permettre de faire cela. Je bois carrément ses paroles. Fin de la chanson, applaudissements nourris, puis quelqu'un demande Une Rose Pour Emily, Barbara regarde ses musiciens, elle ne joue plus ce morceau sur scène depuis un bon moment (par chance, elle l'a interprété à chacun des concerts auquel j'ai assisté), puis décide de le rejouer, elle explique qui sont les Zombies (groupe Anglais mythique des années 60), je leur annonce que le groupe passe en concert au mois de Janvier, puis après un premier faux départ, c'est mon moment privilégié, un très beau Une Rose Pour Emily : et comme je l'ai déjà lu sur son site, Barbara arrive à s'approprier cette chanson, à en faire une interprétation personnelle émouvante. Je suis aux anges.
Fin du concert cette fois ci, je retourne au bord de la scène récupérer la set list, puis je reviens au fond de la salle où JP et Monique se font autographier le dernier CD de Barbara, « l'Idéal ». Et c'est avec la même gentillesse qu'elle me signera la set list, avec une petit mot joint. Une soirée qui se termine de la plus belle des manières, c'est véritablement agréable de pouvoir être au contact d'artistes qui me sont personnellement précieux, comme l'est Barbara Carlotti. Unique et sensuelle, captivante et talentueuse, c'est quelque part mon jardin secret musical, que j'ai partagé cette fois avec mes amis Jean Pierre et Monique. Je ne pourrai malheureusement pas aller la voir au Théâtre Mouffetard dans quelques jours, mais je compte bien la revoir en 2009, quelque part toujours amoureux d'elle et de sa musique. »
La chanteuse française Barbara Carlotti a grandit en Corse. Ses influences musicales sont nombreuses, voguant d’Etienne Daho à Billie Holiday, en passant Sarah Vaughan ou Blossom Dearie. En 2003, elle autoproduit un mini-album intitulé Chansons. Son premier véritable album, Les Lys brisés, arrive dans les bacs en 2006. Songwriting à l’inspiration vagabonde, entre pudeur et abandon lyrique, Barbara Carlotti dévoile au fil de ses chansons douces-amères le champ contre-champ de l’amour absolu, les belles imprudences et les égratignures du cœur. Cette blonde ombrageuse assume avec élégance et d’une voix sans apprêt, la sobriété classique et les gimmicks rutilants de la pop. Premiére signature francaise du prestigieux label Beggars Banquet .
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