Première Partie :
« Poussière du désert, guitares folk, et trompettes mariachi. C'est du côté de Tucson, au sud de l' Arizona, près de la frontière du Mexique, que ce soir on va vibrer, ouvrir grand les yeux et passer une soirée de vacances, avec Philippe D., pour voir Calexico. Pour éviter un long trajet en avion, ou en voiture, le concert est programmé à la Cigale, qui affiche salle comble avec un public attentif (ceux qui adorent !). Seule date annoncée en France, mais mon huitième concert de ce groupe : je suis fan de leur musique à la sauce mexicaine. Joey Burns et John Convertino, les deux têtes pensantes de Calexico, vus auparavant dans A Giant Sand avec Howe Gelb, ont sorti un nouvel album, Carried To Dust, sans coups d'éclats, le 9 septembre dernier, un album qui s'écoute avec plaisir sur la route ensoleillée, dans la même ligne musicale que les sept précédents : c’est le motif de cette nouvelle tournée, hors du temps, de country-rock-mariachi.
19h30 : plus de lumières, une musique mélodieuse avec des chants de canaris, et puis sept musiciens montent sur scène sous quelques applaudissements timides : un groupe allemand nommé Get Well Soon. D'emblée, le groupe se met en place avec un son chaud et compact, très puissant, chargé d'intensité. Cuivres et cordes, guitares, basse, batterie, mélodies pop dans un rock pétillant, presque noisy avec des accords cristallins. Je pense immédiatement à Arcade Fire, The National, Mercury Rev, Radiohead et même à des airs de The Sisters Of Mercy pour leur troisième morceau, If This Hat Is Missing I Have Gone Hunting. Tout ce que j'aime, je suis étonné, je trouve cela excellent, génial même, et le public ne tarde pas à s'en apercevoir. Le chanteur Konstantin Gropper, est la tête du groupe, un dandy portant une mèche asymétrique sur le côté gauche, le teint blafard, le chant torturé et glaçant de désespoir, presque gothique : un nom à retenir. Je remarque aussi la très jolie violoniste, qui est la soeur de Konstantin, portant un décolleté noir, qui fait chanter son violon avec fougue et engagement pour le plaisir des nos oreilles. Les lumières se rallument après ce set de 55 minutes que tout le public de la Cigale, avec des applaudissements chaleureux, trouvera magnifique, et bien court. Découverte de ce soir, ce groupe qui m'a fait vibrer (événement rarissime pour une première partie) mérite le détour comme tête d'affiche… et justifie l'achat de leur album "Rest Now ! Weary Head ! You Will Get Well Soon".
Un changement de scène qui intervient après une pause boissons. La Cigale est bondée pour accueillir à Calexico. La chaleur commence à monter.
21h00 : Lumières éteintes dans la salle archi-comble, des projections d'images et de couleurs très psychédéliques (artwork signé Victor Gastelum) inondent la scène où doivent s'installer la bande de Tucson, Calexico, baignée dans la chaleur mexicaine et entourée du public fidèle de leurs fans. La guitare acoustique et la voix de Joey Burns, en chemise, cravate et gilet, aidée de la pedal steel guitar et de la magie métallique des bottlenecks de Paul Niehaus, ouvrent le show : ils sont tous les deux seulement, c’est Bisbee Blue, avec ses paroles immédiatement appréciées et couvertes par des applaudissements... « When you can't find the hours, Days keep on slipping thru...». Une ballade mélancolique bercée de tendresse, une musique simple et géniale, avec la voix captivante et fragile de Joey, rappelant, dans le style, celle de Paul Simon. Des paysages plats et des collines, des cactus épars, une route d'Arizona au milieu de couleurs terreuses, des voitures, un film avec une définition pas vraiment nette, sur une toile portant un graphique, voilà on est dans un grand voyage, un peu flou, qui se poursuit en images au fond de la scène. Une ovation, « It's really great to be here. » en guise de remerciement de Joey Burns.
Pour le deuxième morceau, Wash, ondulant au-dessus d'un rythme marche militaire, fixé par l'intro de batterie, le groupe se présente sur la scène dans sa formation complète, les autres membres, contrebasse, accordéon, et les deux trompettes (mariachi), se sont déjà installés sous les ovations du public. Ils donnent à ce moment le véritable coup d'envoi du concert. Des envolées musicales et des mélodies teintées de sable jaune, et ce mélange de sonorité tex-mex qui caractérise la bande. Les premiers solos fleuris de trompettes de mariachi de Jacob Valenzuela et du multi-instrumentiste (sept instruments) Martin Wenk, sans sombrero, qui vont s'accorder parfaitement avec leurs belles chansons efficaces. Incroyablement marquant, les premiers frissons. La salle, en joie, se déchaîne. Suit Bend To The Road, le premier morceau (superbe) du nouvel album, avec ses pincements de steel guitar, et un son de guitare doux, envoûtant et romantique dans une ambiance jazzy, sur un fond d'images de voitures, celles de l'album “The Black Light” (les dessins de Victor Gastelum). Un rapide « Thank you, now the song to open the road », des trompettes et Volker Zande à la contrebasse, et c'est le tour de Across The Wire, avec ses cadences de festival mariachi, son atmosphère mexicaine à volonté. Ce qui nous conduit à l'ouverture de Sunken Waltz, une triste ballade rythmée sur une valse de pays chaud, sur laquelle se greffe une mélodie à la guitare et l'accordéon. Calexico, tout sourire, semblent être ravis de jouer ce soir, dans une salle sold out, et leurs chansons en sont encore plus accrocheuses.
Tout fonctionne, les bons titres sont arrosés d'un son épicé impeccable, et le public est tout acquis à cette musique. La soirée avance, avec Two Silver Trees et son magnifique carillon, une chanson country rock classique qui rappelle la musicalité de la pop de Wilco, sur des images d'un aéroport (Tucson ?). Puis arrive Roka (Danza De La Muerte), avec Volker Zande de nouveau à la contrebasse (la première de mariachi !), souligné avec bon goût par un solo de trompette de Jacob Valenzuela, et en son milieu, un couplet chanté en espagnol. Magnifique, un morceau irrésistible qui fait danser les gens dans la fosse. On reste dans la même ambiance, John Convertino donne le tempo, une long intro de guitare, et c’est le premier morceau entièrement instrumental, El Gatillo, un surf du désert qui dénote d'une certaine inspiration du côté d'Ennio Morricone, bande sonore éventuelle d’un western à l'italienne fantomatique.
Le talent musical des membres de Calexico est incontestable, et c'est un plaisir d'essayer à la fois de regarder les images créatives qui sont projetées et d’écouter. L'exploration du dernier album continue avec Inspiración, qui nous plonge dans l'univers d'un paysage mexicain mélancolique, avec ses paroleschantées en espagnol par le trompettiste Jacob Valenzuela. Accordéon et son de guitare saturée dans un incendie post-rock, ce sont les ingrédients de Black Heart, en couleurs et en noir et blanc, avec une ambiance psychédélique. Il sera suivi de la pop romantique du mélodique Slowness, un extrait du dernier album. La nostalgie s'empare de nous, à la cadence des images, et les mélodies de Joey se répandent comme des soupirs.
Le splendide He Lays In The Reins, morceau à la mélodie très évocatrice, nous ouvre les yeux sur de la poussière et du sable, à coups de pinceau du désert, entre une guitare lap-steel et des percussions tex-mex. Une longue parenthèse dédiée au nouvel album, avec Writters Minor Holiday, The News About William et Man Made Lake, avec un puissant solo de guitare saturée, chargé de feedback, et la batterie de John Convertino bien en évidence qui y ajoute beaucoup de subtilités rythmiques. Suit l'incontournable bijou de soleil des années 1960, Alone Again Or, qui est l’une de mes chansons préférées, une reprise efficace de Arthur Lee and Love, le groupe psychédélique mythique, source d'inspiration pour Calexico. Dans la même veine, on enchaîne avec un langoureux Fractured Air, encore un extrait du nouvel album. L'impressionnante diversité de Calexico reste un élément essentiel de cette musique riche et complexe, qui semble faite de nombreuses couches.
Le classique Crystal Frontier, extrait de “Hot Rail” (datant de 2000), qui ne pouvait pas ne pas être joué ce soir, est réservé à un petit final qui déclenchera une ambiance de feu, avec ce cocktail explosif de trompettes colorées et de guitares folk distordues, plein de chaleur humaine. Le paysage de la frontière défile à travers la vitre d'une voiture. Calexico, talentueux, se donne à fond, aux confins du désert, et élargit son horizon vers le sud de la frontière du Mexique, malgré la construction des clôtures, avec une compétition de trompettes mariachi et de cordes de guitares qui crépitent. Ils jouent à un rythme effréné. Pour les fans, c’est vraiment la fête. La capacité de Calexico à fusionner son rock indie américain avec la musique traditionnelle mexicaine est unique, et lui confert une place à part : Joey Burns, guitare acoustique à la main, chante comme un voyageur du temps. Les applaudissements après cette chanson, qui durent longtemps, seront assourdissants ! Et non, ce n'est pas fini.
Une petite pause, une ovation pour réclamer le rappel, quelques minutes d'attente, et on repart avec un Joey Burns, heureux de cet accueil, qui avec un sourire, rare, annonce « They've given us 15 minutes, and we'll play as much music as we can in that time ». On enchaine House Of Valparaiso, Victor Jara's Hands, deux ballades du dernier album avec une ligne entraînante de guitare, et un somptueux Guero Canelo avec des flashs du Desaparecido de Manu Chao, pour la fin de ce rappel. Nouvelle pause, nouvelles acclamations, et ce sera une nouvelle série chansons, pour un deuxième retour sur scène de Calexico. Sans temps mort, ce seront les classiques Red Blooms, particulièrement poignant, et pour finir Corona, une façon à eux de dire merci en musique à un public enthousiaste. Le concert se termine, avec « Buenas noche... merci à tous, grazie mille ». On reste bluffés par tant de poussière et de talent inégalé, où une multitude d'influences ensoleillées sont passées. Le groupe quitte la scène, après s'être inclinés en guise de remerciement, toujours le sourire aux lèvres. Un grand merci pour cette performance.
En conclusion, un très bon show exaltant, toutes trompettes dehors, un retour aux sources, des musiciens au sommet, avec 12 morceaux dans des arrangements bien différents de ceux du nouvel album Carried To Dust, (qui, au passage, rend vraiment bien en live) qui a été joué quasiment dans son intégralité. 2 heures de route à l'écoute des sombres ballades nostalgiques, une foule qui est restée attentive, un artwork d'images magnifiques, et... on a roulé la fenêtre ouverte. Il ne leur manquait finalement qu'une chose : les sombreros, les chemises à jabot, et puis Françoiz Breut en invitée, et la chanson The Ballad Of Cable Hogue (inspiré d'un western de Sam Peckinpah). C'est vrai, on a eu chaud, le vent était chargé de sable et quelques grains sont encore dans nos cheveux. Et aussi une révélation, à suivre de très près : Get Well Soon.
Je suis sorti de la salle, avec Philippe D. qui a pris un coup de soleil au son de cette musique, et alors là je suis bluffé... la chaleur n'est plus là, c’est une toute autre température... ça caille un peu trop durement une fois sortis du désert. Si vous avez raté ce spectacle, pour la prochaine fois, je vous le répète, si vous ne connaissez pas la direction, en voiture, "Calexico, Next Exit" est affichée à la sortie de l'autoroute, dans le sud de la Californie.
Me siento solo y perdido
Una vela alumbra mi camino... »
19h30 : plus de lumières, une musique mélodieuse avec des chants de canaris, et puis sept musiciens montent sur scène sous quelques applaudissements timides : un groupe allemand nommé Get Well Soon. D'emblée, le groupe se met en place avec un son chaud et compact, très puissant, chargé d'intensité. Cuivres et cordes, guitares, basse, batterie, mélodies pop dans un rock pétillant, presque noisy avec des accords cristallins. Je pense immédiatement à Arcade Fire, The National, Mercury Rev, Radiohead et même à des airs de The Sisters Of Mercy pour leur troisième morceau, If This Hat Is Missing I Have Gone Hunting. Tout ce que j'aime, je suis étonné, je trouve cela excellent, génial même, et le public ne tarde pas à s'en apercevoir. Le chanteur Konstantin Gropper, est la tête du groupe, un dandy portant une mèche asymétrique sur le côté gauche, le teint blafard, le chant torturé et glaçant de désespoir, presque gothique : un nom à retenir. Je remarque aussi la très jolie violoniste, qui est la soeur de Konstantin, portant un décolleté noir, qui fait chanter son violon avec fougue et engagement pour le plaisir des nos oreilles. Les lumières se rallument après ce set de 55 minutes que tout le public de la Cigale, avec des applaudissements chaleureux, trouvera magnifique, et bien court. Découverte de ce soir, ce groupe qui m'a fait vibrer (événement rarissime pour une première partie) mérite le détour comme tête d'affiche… et justifie l'achat de leur album "Rest Now ! Weary Head ! You Will Get Well Soon".
Un changement de scène qui intervient après une pause boissons. La Cigale est bondée pour accueillir à Calexico. La chaleur commence à monter.
21h00 : Lumières éteintes dans la salle archi-comble, des projections d'images et de couleurs très psychédéliques (artwork signé Victor Gastelum) inondent la scène où doivent s'installer la bande de Tucson, Calexico, baignée dans la chaleur mexicaine et entourée du public fidèle de leurs fans. La guitare acoustique et la voix de Joey Burns, en chemise, cravate et gilet, aidée de la pedal steel guitar et de la magie métallique des bottlenecks de Paul Niehaus, ouvrent le show : ils sont tous les deux seulement, c’est Bisbee Blue, avec ses paroles immédiatement appréciées et couvertes par des applaudissements... « When you can't find the hours, Days keep on slipping thru...». Une ballade mélancolique bercée de tendresse, une musique simple et géniale, avec la voix captivante et fragile de Joey, rappelant, dans le style, celle de Paul Simon. Des paysages plats et des collines, des cactus épars, une route d'Arizona au milieu de couleurs terreuses, des voitures, un film avec une définition pas vraiment nette, sur une toile portant un graphique, voilà on est dans un grand voyage, un peu flou, qui se poursuit en images au fond de la scène. Une ovation, « It's really great to be here. » en guise de remerciement de Joey Burns.
Pour le deuxième morceau, Wash, ondulant au-dessus d'un rythme marche militaire, fixé par l'intro de batterie, le groupe se présente sur la scène dans sa formation complète, les autres membres, contrebasse, accordéon, et les deux trompettes (mariachi), se sont déjà installés sous les ovations du public. Ils donnent à ce moment le véritable coup d'envoi du concert. Des envolées musicales et des mélodies teintées de sable jaune, et ce mélange de sonorité tex-mex qui caractérise la bande. Les premiers solos fleuris de trompettes de mariachi de Jacob Valenzuela et du multi-instrumentiste (sept instruments) Martin Wenk, sans sombrero, qui vont s'accorder parfaitement avec leurs belles chansons efficaces. Incroyablement marquant, les premiers frissons. La salle, en joie, se déchaîne. Suit Bend To The Road, le premier morceau (superbe) du nouvel album, avec ses pincements de steel guitar, et un son de guitare doux, envoûtant et romantique dans une ambiance jazzy, sur un fond d'images de voitures, celles de l'album “The Black Light” (les dessins de Victor Gastelum). Un rapide « Thank you, now the song to open the road », des trompettes et Volker Zande à la contrebasse, et c'est le tour de Across The Wire, avec ses cadences de festival mariachi, son atmosphère mexicaine à volonté. Ce qui nous conduit à l'ouverture de Sunken Waltz, une triste ballade rythmée sur une valse de pays chaud, sur laquelle se greffe une mélodie à la guitare et l'accordéon. Calexico, tout sourire, semblent être ravis de jouer ce soir, dans une salle sold out, et leurs chansons en sont encore plus accrocheuses.
Tout fonctionne, les bons titres sont arrosés d'un son épicé impeccable, et le public est tout acquis à cette musique. La soirée avance, avec Two Silver Trees et son magnifique carillon, une chanson country rock classique qui rappelle la musicalité de la pop de Wilco, sur des images d'un aéroport (Tucson ?). Puis arrive Roka (Danza De La Muerte), avec Volker Zande de nouveau à la contrebasse (la première de mariachi !), souligné avec bon goût par un solo de trompette de Jacob Valenzuela, et en son milieu, un couplet chanté en espagnol. Magnifique, un morceau irrésistible qui fait danser les gens dans la fosse. On reste dans la même ambiance, John Convertino donne le tempo, une long intro de guitare, et c’est le premier morceau entièrement instrumental, El Gatillo, un surf du désert qui dénote d'une certaine inspiration du côté d'Ennio Morricone, bande sonore éventuelle d’un western à l'italienne fantomatique.
Le talent musical des membres de Calexico est incontestable, et c'est un plaisir d'essayer à la fois de regarder les images créatives qui sont projetées et d’écouter. L'exploration du dernier album continue avec Inspiración, qui nous plonge dans l'univers d'un paysage mexicain mélancolique, avec ses paroleschantées en espagnol par le trompettiste Jacob Valenzuela. Accordéon et son de guitare saturée dans un incendie post-rock, ce sont les ingrédients de Black Heart, en couleurs et en noir et blanc, avec une ambiance psychédélique. Il sera suivi de la pop romantique du mélodique Slowness, un extrait du dernier album. La nostalgie s'empare de nous, à la cadence des images, et les mélodies de Joey se répandent comme des soupirs.
Le splendide He Lays In The Reins, morceau à la mélodie très évocatrice, nous ouvre les yeux sur de la poussière et du sable, à coups de pinceau du désert, entre une guitare lap-steel et des percussions tex-mex. Une longue parenthèse dédiée au nouvel album, avec Writters Minor Holiday, The News About William et Man Made Lake, avec un puissant solo de guitare saturée, chargé de feedback, et la batterie de John Convertino bien en évidence qui y ajoute beaucoup de subtilités rythmiques. Suit l'incontournable bijou de soleil des années 1960, Alone Again Or, qui est l’une de mes chansons préférées, une reprise efficace de Arthur Lee and Love, le groupe psychédélique mythique, source d'inspiration pour Calexico. Dans la même veine, on enchaîne avec un langoureux Fractured Air, encore un extrait du nouvel album. L'impressionnante diversité de Calexico reste un élément essentiel de cette musique riche et complexe, qui semble faite de nombreuses couches.
Le classique Crystal Frontier, extrait de “Hot Rail” (datant de 2000), qui ne pouvait pas ne pas être joué ce soir, est réservé à un petit final qui déclenchera une ambiance de feu, avec ce cocktail explosif de trompettes colorées et de guitares folk distordues, plein de chaleur humaine. Le paysage de la frontière défile à travers la vitre d'une voiture. Calexico, talentueux, se donne à fond, aux confins du désert, et élargit son horizon vers le sud de la frontière du Mexique, malgré la construction des clôtures, avec une compétition de trompettes mariachi et de cordes de guitares qui crépitent. Ils jouent à un rythme effréné. Pour les fans, c’est vraiment la fête. La capacité de Calexico à fusionner son rock indie américain avec la musique traditionnelle mexicaine est unique, et lui confert une place à part : Joey Burns, guitare acoustique à la main, chante comme un voyageur du temps. Les applaudissements après cette chanson, qui durent longtemps, seront assourdissants ! Et non, ce n'est pas fini.
Une petite pause, une ovation pour réclamer le rappel, quelques minutes d'attente, et on repart avec un Joey Burns, heureux de cet accueil, qui avec un sourire, rare, annonce « They've given us 15 minutes, and we'll play as much music as we can in that time ». On enchaine House Of Valparaiso, Victor Jara's Hands, deux ballades du dernier album avec une ligne entraînante de guitare, et un somptueux Guero Canelo avec des flashs du Desaparecido de Manu Chao, pour la fin de ce rappel. Nouvelle pause, nouvelles acclamations, et ce sera une nouvelle série chansons, pour un deuxième retour sur scène de Calexico. Sans temps mort, ce seront les classiques Red Blooms, particulièrement poignant, et pour finir Corona, une façon à eux de dire merci en musique à un public enthousiaste. Le concert se termine, avec « Buenas noche... merci à tous, grazie mille ». On reste bluffés par tant de poussière et de talent inégalé, où une multitude d'influences ensoleillées sont passées. Le groupe quitte la scène, après s'être inclinés en guise de remerciement, toujours le sourire aux lèvres. Un grand merci pour cette performance.
En conclusion, un très bon show exaltant, toutes trompettes dehors, un retour aux sources, des musiciens au sommet, avec 12 morceaux dans des arrangements bien différents de ceux du nouvel album Carried To Dust, (qui, au passage, rend vraiment bien en live) qui a été joué quasiment dans son intégralité. 2 heures de route à l'écoute des sombres ballades nostalgiques, une foule qui est restée attentive, un artwork d'images magnifiques, et... on a roulé la fenêtre ouverte. Il ne leur manquait finalement qu'une chose : les sombreros, les chemises à jabot, et puis Françoiz Breut en invitée, et la chanson The Ballad Of Cable Hogue (inspiré d'un western de Sam Peckinpah). C'est vrai, on a eu chaud, le vent était chargé de sable et quelques grains sont encore dans nos cheveux. Et aussi une révélation, à suivre de très près : Get Well Soon.
Je suis sorti de la salle, avec Philippe D. qui a pris un coup de soleil au son de cette musique, et alors là je suis bluffé... la chaleur n'est plus là, c’est une toute autre température... ça caille un peu trop durement une fois sortis du désert. Si vous avez raté ce spectacle, pour la prochaine fois, je vous le répète, si vous ne connaissez pas la direction, en voiture, "Calexico, Next Exit" est affichée à la sortie de l'autoroute, dans le sud de la Californie.
Me siento solo y perdido
Una vela alumbra mi camino... »
P.S. : Stephan Eicher & Band étaient dans le public... pour applaudir aussi leur ami Martin Wenk.
Get Well Soon ("Bon rétablissement" en Anglais) n'est pas vraiment un groupe à proprement parlé, c'est le projet musical d'un auteur, compositeur, interprète multi-instrumentiste d'origine Allemande, Konstantin Gropper qui fit des études de philosophie à Berlin et gagna le 1er prix de Composition du concours Autrichien Erich-Fried-Preis pour avoir mis en musique un poème de Erich Fried. Sa musique est qualifiée de folk et electro sur un fond lointain de musique classique avec quelques touches pop. Il s'inspire librement du rock et de musiques de films, et plus précisément, d'Ennio Morricone, des ballades tristes de Léonard Cohen, des râles cassés de Tom Waits, des égarements de Nick Cave,de l'apesanteur de Thom Yorke et des envolés d’Arcade Fire.
(www.myspace.com/youwillgetwellsoon)
Calexico est un groupe de musique oscillant entre mariachis et musique planante originaire de l'Arizona. Joey Burns et John Convertino sont les deux membres fondateurs du groupe, ils jouèrent ensemble pour la première fois à Los Angeles dans le groupe Giant Sand.
L'origine du nom du groupe vient de la ville de Calexico, une ville en Californie du sud bordant la frontière mexicaine, illustre parfaitement l'éclectisme du groupe. Antithèse du groupe états-unien de rock violent et replié sur lui-même, leur musique est apaisante et planante, et ils n'hésitent pas à intégrer des éléments de culture étrangère (paroles en français, musiques latines, orchestres mexicains et musiciens canadiens). Un savant dosage de rock, de blues, jazz et country mais aussi des sonorités traditionnelles sud-américaines oscillant entre mariachis et musiques latines... rendent leur musique indéfinissable dans le monde du rock.
Deux ans après Garden Ruin, nuances et délicatesse sont au menu du nouvel album du groupe américain, Carried To Dust, en 2008, chaud et ensoleillé où les cuivres latins font leur grand retour.
(www.myspace.com/casadecalexico)
* Marcus (piano, production)
* Daniel Roos (piano, accordeon, carillon, choeur)
* Maximilian Schenkel (guitare, trompette)
* Timo Kumpf (basse)
* Paul Kenny (percussions)
* Sebastian Benkler (trompette, tonneau métalique, choeur)
* Verena Gropper (violon, choeur) la soeur de Konstantin
* Daniel Roos (piano, accordeon, carillon, choeur)
* Maximilian Schenkel (guitare, trompette)
* Timo Kumpf (basse)
* Paul Kenny (percussions)
* Sebastian Benkler (trompette, tonneau métalique, choeur)
* Verena Gropper (violon, choeur) la soeur de Konstantin
* Joey Burns (chant et guitare)
* Volker Zander (guitare basse)
* Jacob Valenzuela (claviers, trompette et vibraphone)
* John Convertino (batterie et percussion)
* Paul Niehaus (steel guitar)
* Martin Wenk (accordéon, guitare, Synthétiseur, trompette, vibraphone)
* Volker Zander (guitare basse)
* Jacob Valenzuela (claviers, trompette et vibraphone)
* John Convertino (batterie et percussion)
* Paul Niehaus (steel guitar)
* Martin Wenk (accordéon, guitare, Synthétiseur, trompette, vibraphone)
w/ Jairo Zavala Ruiz - guitar, vocals (whole set and tour)
Intro
Prelude (Rest Your Head You Will Get Well Soon - 2008)
People Magazine Front Cover (Rest Your Head You Will Get Well Soon - 2008)
If This Hat Is Missing I Have Gone Hunting (Rest Your Head You Will Get Well Soon - 2008)
I Sold My Hands For Food So Please Feed Me(Rest Your Head You Will Get Well Soon - 2008)
We Are Safe Inside While They Burn Down Our House(Rest Your Head You Will Get Well Soon - 2008)
Listen! Those At Sea Sing A Song On Christmas Day (New Song)
Tick Tack! Goes My Automatic Heart (Rest Your Head You Will Get Well Soon - 2008)
Lost In The Mountains (Of The Heart)(Rest Your Head You Will Get Well Soon - 2008)
Prelude (Rest Your Head You Will Get Well Soon - 2008)
People Magazine Front Cover (Rest Your Head You Will Get Well Soon - 2008)
If This Hat Is Missing I Have Gone Hunting (Rest Your Head You Will Get Well Soon - 2008)
I Sold My Hands For Food So Please Feed Me(Rest Your Head You Will Get Well Soon - 2008)
We Are Safe Inside While They Burn Down Our House(Rest Your Head You Will Get Well Soon - 2008)
Listen! Those At Sea Sing A Song On Christmas Day (New Song)
Tick Tack! Goes My Automatic Heart (Rest Your Head You Will Get Well Soon - 2008)
Lost In The Mountains (Of The Heart)(Rest Your Head You Will Get Well Soon - 2008)
La durée du concert : 0h50
Wash (Spoke - 1997)
Bend To The Road (Carried to Dust - 2008)
Across The Wire (Feast of Wire - 2003)
Sunken Waltz (Feast of Wire - 2003)
Two Silver Trees (Carried to Dust - 2008)
Roka (Danza De La Muerte) (Garden Ruin - 2006)
El Gatillo (Carried to Dust - 2008)
Inspiracion (Carried to Dust - 2008)
Black Heart (Feast of Wire - 2003)
Slowness (Carried to Dust - 2008)
He Lays In The Reins (In The Reins EP - 2005)
Writters Minor Holiday (Carried to Dust - 2008)
The News About William (Carried to Dust - 2008)
Man Made Lake (Carried to Dust - 2008)
Alone Again Or (Cover's Love)
(Convict Pool EP - 2004)
Fractured Air (Tornado watch) (Carried to Dust - 2008)
Crystal Frontier (Hot Rail - 2000)
Encores 1
House Of Valparaiso (Carried to Dust - 2008)
Victor Jara’s Hands (Carried to Dust - 2008)
Red Blooms (Carried to Dust - 2008)
Encores 2
Corona (Convict Pool EP - 2004)
Bend To The Road (Carried to Dust - 2008)
Across The Wire (Feast of Wire - 2003)
Sunken Waltz (Feast of Wire - 2003)
Two Silver Trees (Carried to Dust - 2008)
Roka (Danza De La Muerte) (Garden Ruin - 2006)
El Gatillo (Carried to Dust - 2008)
Inspiracion (Carried to Dust - 2008)
Black Heart (Feast of Wire - 2003)
Slowness (Carried to Dust - 2008)
He Lays In The Reins (In The Reins EP - 2005)
Writters Minor Holiday (Carried to Dust - 2008)
The News About William (Carried to Dust - 2008)
Man Made Lake (Carried to Dust - 2008)
Alone Again Or (Cover's Love)
(Convict Pool EP - 2004)
Fractured Air (Tornado watch) (Carried to Dust - 2008)
Crystal Frontier (Hot Rail - 2000)
Encores 1
House Of Valparaiso (Carried to Dust - 2008)
Victor Jara’s Hands (Carried to Dust - 2008)
Red Blooms (Carried to Dust - 2008)
Encores 2
Corona (Convict Pool EP - 2004)
Calexico - Ballad of Cable Hogue
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