Première Partie : REVOLVER
« On n'est pas encore en Novembre et l'hiver est déjà là, pas vraiment le bienvenu quand on doit faire la queue dans la nuit et le froid jusqu'à 19 h 30 devant le Bataclan. Bon, moi, comme c'est malheureusement la règle depuis quelques mois, je suis arrivé peu de temps avant l'ouverture des portes, mais je retrouve mes deux Gilles frigorifiés, en compagnie de Cécile, Sabine et les autres. Pas trop de monde pour le moment, ce qui nous laisse un peu craindre que l'atmosphère festive nécessaire à un bon concert de I'm From Barcelona ne nous fasse défaut ce soir. Bah, on verra bien ! Je suis content de retrouver l'ambiance cool de l'avant concert, les habituels échanges de blagues et de news (la reformation de Led Zep sans Plant, qui consterne tout le monde, la vendeuse de bouchons protège-oreilles qui ne me croit pas quand je lui explique qu'on est là pour se faire exploser la tête)...
La nouvelle scène folk française continue donc à briller, avec un éclat toujours un peu surprenant tant on est loin des racines locales : après Cocoon, pourquoi pas Revolver ? 3 jeunes types très talentueux, dont un au violoncelle, et une poignée de belles chansons, qui installent une jolie émotion. Je suis d'abord très touché, et puis, malheureusement, au fil des morceaux, l'enchantement se dilue, une certaine indifférence s'installe. Un peu trop d'application peut-être ? Un manque de maturité tout-à-fait excusable ? Hormis quelques trop rares belles envolées et dérapages bien venus, cette musique sensible est un peu trop contenue pour tenir complètement ses promesses. En tous cas, ils ont du talent... 35 minutes pas désagréables.
Entracte, les musiciens de I'm from Barcelona installent eux-mêmes leur matériel, Emanuel Lundgren - en veste rouge du plus bel effet - fait un avion en papier de la set list de Revolver, Christophe L. pointe son nez pour me faire signe qu'Elisabeth et lui sont là aussi - au bar...
21 h 05, I'm From Barcelona entrent sur scène, la salle est bien pleine, hormis le balcon, fermé au public. Tout de suite, on se rend compte qu'ils sont moins nombreux que la dernière fois, lors de leur magnifique set au Zénith, avant Bloc Party : seulement (!) seize musiciens ce soir... Et le concert démarre avec un enchaînement de titres moyens de leur second album, moyen aussi. Pas idéal pour mettre l'ambiance, même si les choristes se démènent comme d'habitude pour exciter le public. C'est que, indiscutablement, Emanuel confirme qu'il n'est pas vraiment un joyeux drille, plutôt un gars bien torturé qui a recruté tous ses copains pour faire diversion en jouant aux fous pendant que lui fait passer ses chansons dépressives, voire sinistres. On sent nettement que la ferveur du public retombe doucement. Alors, Emanuel, pas dupe, nous promet que la fête va commencer bientôt, et s'excuse d'avoir encore un morceau lugubre à nous jouer d'abord : ce sera d'ailleurs le meilleur dans le registre, "Music Killed Me", qui montre un I'm Barcelona électrique et louchant vers les atmosphères gothiques du dernier Arcade Fire. Après ça, comme promis, place aux festivités, place au délire : les canons à confettis vomissent un torrent de papier (rouge) sur les premiers rangs, les ballons (tous rouges cette fois) déferlent du balcon et des coulisses, on retrouve le I'm From Barcelona que l'on aime. A côté de moi, Gilles B est déchaîné : il agite les bras dans tous les sens, me jette des confettis sur la tête, fait "ouh ouh ouh", saute comme un kangourou qui vient de croquer un piment (rouge). Je me prends un gros ballon (rouge aussi) en pleine tronche, suite à un shoot malencontreux de l'un des choristes en face de moi : comme j'avais gardé mes lunettes, ça fait un peu bobo ! (Dix minutes plus tard, le dit choriste m'apportera une bière pour se faire pardonner, et l'un des guitaristes viendra même me la décapsuler... sympa, les mecs !). Dans le Bataclan, la mêlée générale a commencé et ne va plus s'arrêter, mais la bataille rangée de ballons (rouges, encore) a avant tout lieu dans la bonne humeur, et on ne repérera aucun incident, aucun geste malheureux... le bon esprit règne. Pour "Houdini", Emanuel fait monter sur scène deux spectatrices déguisées en magicien(ne)s, puis il fait l'un de ses fameux sauts dans la foule, la scène est envahie de ballons (rouges, toujours), ça bouge de partout, on parcourt rapidement les titres phares du premier album que tout le monde chante en choeur, et puis... c'est fini ! 75 minutes chrono, les musiciens sortent de scène : un peu court tout de même !
Heureusement, le rappel sera conséquent, une bonne demi-heure en tout, avec en introduction, "Treehouse" que tout le monde attendait, et en conclusion une version étirée de l'excellent "Rufus". C'est fini, et ce n'est pas vraiment fini non plus : une partie des musiciens est descendue au milieu de la salle, et nous interprète une version non amplifiée de "Ophelia" - tout cela évoque quand même pas mal Arcade Fire, le génie en moins ! A priori, le concert se terminera même dans la rue devant le Bataclan, d'après Christophe, mais nous, nous serons toujours à l'intérieur à ce moment-là, à échanger nos impressions : pour moi, un concert bien inférieur à la délirante explosion du Zénith l'année dernière, mais, quand même, un beau, un très beau moment de plaisir musical que nous a offert ce groupe différent, et fondamentalement généreux.
La nouvelle scène folk française continue donc à briller, avec un éclat toujours un peu surprenant tant on est loin des racines locales : après Cocoon, pourquoi pas Revolver ? 3 jeunes types très talentueux, dont un au violoncelle, et une poignée de belles chansons, qui installent une jolie émotion. Je suis d'abord très touché, et puis, malheureusement, au fil des morceaux, l'enchantement se dilue, une certaine indifférence s'installe. Un peu trop d'application peut-être ? Un manque de maturité tout-à-fait excusable ? Hormis quelques trop rares belles envolées et dérapages bien venus, cette musique sensible est un peu trop contenue pour tenir complètement ses promesses. En tous cas, ils ont du talent... 35 minutes pas désagréables.
Entracte, les musiciens de I'm from Barcelona installent eux-mêmes leur matériel, Emanuel Lundgren - en veste rouge du plus bel effet - fait un avion en papier de la set list de Revolver, Christophe L. pointe son nez pour me faire signe qu'Elisabeth et lui sont là aussi - au bar...
21 h 05, I'm From Barcelona entrent sur scène, la salle est bien pleine, hormis le balcon, fermé au public. Tout de suite, on se rend compte qu'ils sont moins nombreux que la dernière fois, lors de leur magnifique set au Zénith, avant Bloc Party : seulement (!) seize musiciens ce soir... Et le concert démarre avec un enchaînement de titres moyens de leur second album, moyen aussi. Pas idéal pour mettre l'ambiance, même si les choristes se démènent comme d'habitude pour exciter le public. C'est que, indiscutablement, Emanuel confirme qu'il n'est pas vraiment un joyeux drille, plutôt un gars bien torturé qui a recruté tous ses copains pour faire diversion en jouant aux fous pendant que lui fait passer ses chansons dépressives, voire sinistres. On sent nettement que la ferveur du public retombe doucement. Alors, Emanuel, pas dupe, nous promet que la fête va commencer bientôt, et s'excuse d'avoir encore un morceau lugubre à nous jouer d'abord : ce sera d'ailleurs le meilleur dans le registre, "Music Killed Me", qui montre un I'm Barcelona électrique et louchant vers les atmosphères gothiques du dernier Arcade Fire. Après ça, comme promis, place aux festivités, place au délire : les canons à confettis vomissent un torrent de papier (rouge) sur les premiers rangs, les ballons (tous rouges cette fois) déferlent du balcon et des coulisses, on retrouve le I'm From Barcelona que l'on aime. A côté de moi, Gilles B est déchaîné : il agite les bras dans tous les sens, me jette des confettis sur la tête, fait "ouh ouh ouh", saute comme un kangourou qui vient de croquer un piment (rouge). Je me prends un gros ballon (rouge aussi) en pleine tronche, suite à un shoot malencontreux de l'un des choristes en face de moi : comme j'avais gardé mes lunettes, ça fait un peu bobo ! (Dix minutes plus tard, le dit choriste m'apportera une bière pour se faire pardonner, et l'un des guitaristes viendra même me la décapsuler... sympa, les mecs !). Dans le Bataclan, la mêlée générale a commencé et ne va plus s'arrêter, mais la bataille rangée de ballons (rouges, encore) a avant tout lieu dans la bonne humeur, et on ne repérera aucun incident, aucun geste malheureux... le bon esprit règne. Pour "Houdini", Emanuel fait monter sur scène deux spectatrices déguisées en magicien(ne)s, puis il fait l'un de ses fameux sauts dans la foule, la scène est envahie de ballons (rouges, toujours), ça bouge de partout, on parcourt rapidement les titres phares du premier album que tout le monde chante en choeur, et puis... c'est fini ! 75 minutes chrono, les musiciens sortent de scène : un peu court tout de même !
Heureusement, le rappel sera conséquent, une bonne demi-heure en tout, avec en introduction, "Treehouse" que tout le monde attendait, et en conclusion une version étirée de l'excellent "Rufus". C'est fini, et ce n'est pas vraiment fini non plus : une partie des musiciens est descendue au milieu de la salle, et nous interprète une version non amplifiée de "Ophelia" - tout cela évoque quand même pas mal Arcade Fire, le génie en moins ! A priori, le concert se terminera même dans la rue devant le Bataclan, d'après Christophe, mais nous, nous serons toujours à l'intérieur à ce moment-là, à échanger nos impressions : pour moi, un concert bien inférieur à la délirante explosion du Zénith l'année dernière, mais, quand même, un beau, un très beau moment de plaisir musical que nous a offert ce groupe différent, et fondamentalement généreux.
1 commentaire:
La fin fut digne du reste. Nous étions sortis sur le dernier morceau prendre l'air et attendre Éric et Gilles. Là, seuls sur le trottoir entrain de se remettre de nos émotions, on aperçoit Emanuel et trois de ses musiciens poursuivre Rufus devant le vestiaire, chantés par les fans qui ont eu la chance de pouvoir sortir.. et nous. Du délire. C'est simple, convivial, inédit. Et puis comme si ça ne suffisait pas, le combo sort sur le trottoir, là, à 50 cm de nous, toujours à chanter Rufus. C'est vraiment la première fois que je vois un tel final, et nous sommes comblés, car pour une fois, c'est l'artiste qui venait à ses fans. Trop fort, trop dingue...
On reviendra Gilles, c'est promis !
Elisabeth et Christophe
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