Ce qu’en a pensé Eric :
Premier entré - pour rien, il y a des sièges et ils sont numérotés - dans une Olympia méconnaissable, je passe forcément par une phase de doute : à plus de 80 € la place, ça fait quand même cher la minute d'hommage à feu les Talking Heads ou de célébration de la liberté musicale de Mr. David Byrne, le seul cycliste (à ma connaissance, du moins) du rock !
Sur le fronton de l'Olympia, il y a écrit : "Songs of David Byrne et Brian Eno", et David Byrne s'empresse de nous expliquer la règle du jeu, lorsqu'il entre en scène et qu'il nous fait patienter cinq bonnes minutes en attendant que les derniers spectateurs soient installés (maudits Parisiens, jamais foutus d'arriver à l'heure... mais sans doute s'imaginaient-ils qu'il y aurait une première partie !) : "Ce soir, on va jouer des chansons du présent et du passé - Talking Heads (applaudissements nourris du public) - retraçant ma collaboration avec Brian Eno..." (Byrne évoque même le futur, mais il plaisante !). Et de fait, il va nous proposer une set list assez différente de celles de ses tournées des années précédentes, une set list centrée sur le dernier album (de belles chansons sages, pas forcément génératrices de grande ambiance, à l'exception de la majestueuse et schizoïde I Feel My Stuff jouée en fin de set, avant les rappels...) et sur "Remain In Light", dont on aura droit à de larges extraits, tous plus fascinants les uns que les autres, malgré la configuration réduite du groupe... Car le choix étrange qu'a fait Byrne pour cette tournée, c'est celui d'une interprétation assez dépouillée, ce qui surprend au départ (par exemple, il n'y a pas de seconde guitare, ce qui rend le son très frêle...), centrée avant tout sur les vocaux, grâce aux renforts de trois choristes superbes. Conséquence : le démarrage du concert n'est pas enthousiasmant, tant on attend cette pulsation névrotique qui caractérisait les Talking Heads, ou au moins les grandes envolées lyriques du Byrne en solo habituel ! Au lieu de cela, on a un groupe calme et posé, avec des vocaux superbes (Byrne chante vraiment magnifiquement bien, de sa voix si particulière), et on craint un moment un concert "adulte", et... vaguement soporifique dans sa perfection technique. Et ce, d'autant que, seconde idée aussi "arty" que saugrenue, Byrne a convoqué trois danseurs de modern jazz pour accompagner la plupart des chansons par des chorégraphies certes bien faites, mais que l'on peut juger a priori un peu "déplacées". Un instant, le souvenir du concert sauvage et mal poli de Buzzcocks, il y a quelques jours seulement, me traverse l'esprit : un groupe de la même génération et de la même culture ("la révolution punk"), aux antipodes de ce que l'on voit ce soir sur la scène de l'Olympia ! Et je me prépare à m'ennuyer poliment... quand... éclate Houses in Motion, le premier des cinq titres de "Remain In Light" interprétés ce soir, et quelque chose se passe : la musique décole, la salle suit, se lève à moitié, on frôle une drôle d'hystérie - drôle quand on voit l'âge et le "genre" du public, mais pourtant, ça commence à sautiller partout. A la fin du morceau, éclate une ovation surprenante, qui dure, dure, s'éternise, surprend les musiciens qui n'arrivent pas à reprendre le fil du concert. C'est un instant de pure magie, et à partir de là, la soirée a changé de dimension : on est dans le tout bon. Les quelques passages à vide d'une poignée de chansons moins fortes n'importeront plus, tant vont se succéder les morceaux immenses, dont on se rend compte à quel point ils ont marqué leur époque, souterrainement sans doute, au point d'irriguer aujourd'hui tout un courant de la musique la plus moderne : Born Under Punches, Crosseyed and Painless, The Great Curve (toutes trois presque plus impressionnantes dans des versions dépouillées de la tormade psychédélique originelle qui les soutenait), Once In A Lifetime et Life During Wartime bien sûr, et puis une splendide version très classique, très classieuse aussi de Take Me To The River - la meilleure que j'ai entendue sur scène, à mon humble avis, frôlant la perfection tant technique qu'émotionnelle. Comme on s'est même habitués aux chorégraphies modernistes qui viennent apporter une énergie supplémentaire aux morceaux les plus punchy, comme toute la salle est debout et extatique, on frôle le GRAND concert, de peu... Trois rappels et 1 h 50 en tout, on termine par le plaisir roboratif de Burning Down The House (une entorse au programme Byrne / Eno, donc...), et par une chanson calme pour signaler la fin des hostilités (Everything That Happens...).
Excellente surprise donc que ce concert, qui montre que Byrne a plus d'une corde à son arc, et peut encore revenir très fort là où on ne l'attend pas vraiment. Je regarde autour de moi, toute la salle bruisse littéralement de bonheur, les gens se congratulent, et ce qui est réjouissant, c'est que la nostalgie n'a rien à faire avec ce que nous avons ressenti ce soir : en 2009, la musique de Talking Heads, Byrne et Eno est toujours une musique d'avenir.
Sur le fronton de l'Olympia, il y a écrit : "Songs of David Byrne et Brian Eno", et David Byrne s'empresse de nous expliquer la règle du jeu, lorsqu'il entre en scène et qu'il nous fait patienter cinq bonnes minutes en attendant que les derniers spectateurs soient installés (maudits Parisiens, jamais foutus d'arriver à l'heure... mais sans doute s'imaginaient-ils qu'il y aurait une première partie !) : "Ce soir, on va jouer des chansons du présent et du passé - Talking Heads (applaudissements nourris du public) - retraçant ma collaboration avec Brian Eno..." (Byrne évoque même le futur, mais il plaisante !). Et de fait, il va nous proposer une set list assez différente de celles de ses tournées des années précédentes, une set list centrée sur le dernier album (de belles chansons sages, pas forcément génératrices de grande ambiance, à l'exception de la majestueuse et schizoïde I Feel My Stuff jouée en fin de set, avant les rappels...) et sur "Remain In Light", dont on aura droit à de larges extraits, tous plus fascinants les uns que les autres, malgré la configuration réduite du groupe... Car le choix étrange qu'a fait Byrne pour cette tournée, c'est celui d'une interprétation assez dépouillée, ce qui surprend au départ (par exemple, il n'y a pas de seconde guitare, ce qui rend le son très frêle...), centrée avant tout sur les vocaux, grâce aux renforts de trois choristes superbes. Conséquence : le démarrage du concert n'est pas enthousiasmant, tant on attend cette pulsation névrotique qui caractérisait les Talking Heads, ou au moins les grandes envolées lyriques du Byrne en solo habituel ! Au lieu de cela, on a un groupe calme et posé, avec des vocaux superbes (Byrne chante vraiment magnifiquement bien, de sa voix si particulière), et on craint un moment un concert "adulte", et... vaguement soporifique dans sa perfection technique. Et ce, d'autant que, seconde idée aussi "arty" que saugrenue, Byrne a convoqué trois danseurs de modern jazz pour accompagner la plupart des chansons par des chorégraphies certes bien faites, mais que l'on peut juger a priori un peu "déplacées". Un instant, le souvenir du concert sauvage et mal poli de Buzzcocks, il y a quelques jours seulement, me traverse l'esprit : un groupe de la même génération et de la même culture ("la révolution punk"), aux antipodes de ce que l'on voit ce soir sur la scène de l'Olympia ! Et je me prépare à m'ennuyer poliment... quand... éclate Houses in Motion, le premier des cinq titres de "Remain In Light" interprétés ce soir, et quelque chose se passe : la musique décole, la salle suit, se lève à moitié, on frôle une drôle d'hystérie - drôle quand on voit l'âge et le "genre" du public, mais pourtant, ça commence à sautiller partout. A la fin du morceau, éclate une ovation surprenante, qui dure, dure, s'éternise, surprend les musiciens qui n'arrivent pas à reprendre le fil du concert. C'est un instant de pure magie, et à partir de là, la soirée a changé de dimension : on est dans le tout bon. Les quelques passages à vide d'une poignée de chansons moins fortes n'importeront plus, tant vont se succéder les morceaux immenses, dont on se rend compte à quel point ils ont marqué leur époque, souterrainement sans doute, au point d'irriguer aujourd'hui tout un courant de la musique la plus moderne : Born Under Punches, Crosseyed and Painless, The Great Curve (toutes trois presque plus impressionnantes dans des versions dépouillées de la tormade psychédélique originelle qui les soutenait), Once In A Lifetime et Life During Wartime bien sûr, et puis une splendide version très classique, très classieuse aussi de Take Me To The River - la meilleure que j'ai entendue sur scène, à mon humble avis, frôlant la perfection tant technique qu'émotionnelle. Comme on s'est même habitués aux chorégraphies modernistes qui viennent apporter une énergie supplémentaire aux morceaux les plus punchy, comme toute la salle est debout et extatique, on frôle le GRAND concert, de peu... Trois rappels et 1 h 50 en tout, on termine par le plaisir roboratif de Burning Down The House (une entorse au programme Byrne / Eno, donc...), et par une chanson calme pour signaler la fin des hostilités (Everything That Happens...).
Excellente surprise donc que ce concert, qui montre que Byrne a plus d'une corde à son arc, et peut encore revenir très fort là où on ne l'attend pas vraiment. Je regarde autour de moi, toute la salle bruisse littéralement de bonheur, les gens se congratulent, et ce qui est réjouissant, c'est que la nostalgie n'a rien à faire avec ce que nous avons ressenti ce soir : en 2009, la musique de Talking Heads, Byrne et Eno est toujours une musique d'avenir.
David Byrne est un musicien, notamment connu comme cofondateur et principal auteur de chansons du groupe de new wave Talking Heads. Il vit à New York. En 1974, il crée les Talking Heads avec deux condisciples de la RISD, Chris Frantz et Tina Weymouth. Il est le chanteur et guitariste du groupe. Parallèlement à sa participation au groupe, David Byrne mène d'autres projets. Producteur de l'album Mesopatamia des B-52S. Son single Like humans do a été repris comme musique de démonstration pour Windows Media Player par Microsoft en 2001.
27 ans qu’ils n’avaient plus travaillé ensemble. Eno, membre fondateur de Roxy Music, et producteur de David Bowie, U2 et Coldplay, avait produit, composé et joué sur les meilleurs albums des Talking Heads, « More songs about buildings and food », « Fear of music » et le fabuleux « Remain in light », explosion de funk et d’afrobeat. Et puis, bien sûr en 1981, il y eut le génial album de Byrne et Eno, « My life in the bush of ghosts », un des premiers disques à systématiser l'emploi de procédés développés par des artistes de la pop music à partir de la seconde moitié des années 1960 : collages et échantillonnages sonores, emploi de musiques ethniques, en préfiguration de la world music. Un nouvel album en duo de David Byrne et Brian Eno vient de sortir aux USA, le 18 août 2008, intitulé « Everything that happens will happen today ». (http://www.myspace.com/davidbyrnemusic)
27 ans qu’ils n’avaient plus travaillé ensemble. Eno, membre fondateur de Roxy Music, et producteur de David Bowie, U2 et Coldplay, avait produit, composé et joué sur les meilleurs albums des Talking Heads, « More songs about buildings and food », « Fear of music » et le fabuleux « Remain in light », explosion de funk et d’afrobeat. Et puis, bien sûr en 1981, il y eut le génial album de Byrne et Eno, « My life in the bush of ghosts », un des premiers disques à systématiser l'emploi de procédés développés par des artistes de la pop music à partir de la seconde moitié des années 1960 : collages et échantillonnages sonores, emploi de musiques ethniques, en préfiguration de la world music. Un nouvel album en duo de David Byrne et Brian Eno vient de sortir aux USA, le 18 août 2008, intitulé « Everything that happens will happen today ». (http://www.myspace.com/davidbyrnemusic)
Albums de DAVID BYRNE
* 1989 : Rei Momo
* 1991 : The Forest
* 1992 : Uh-Oh
* 1994 : David Byrne
* 1997 : Feelings
* 2001 : Look Into The Eyeball
* 2004 : Grown Backwards
* 2008 : Big Love : Hymnal
Albums de TALKING HEADS
* 1977 - Talking Heads '77
* 1978 - More Songs About Building And Food
* 1979 - Fear of Music
* 1980 - Remain in Light
* 1982 - The Name of This Band is Talking Heads (live)
* 1983 - Speaking in Tongues
* 1984 - Stop Making Sense (live)
* 1985 - Little Creatures
* 1986 - True Stories
* 1988 - Naked
David Byrne : Vocal & Guitar & dancing
Mark De Gli Antoni – keyboards
Paul Frazier – bass
Mauro Refosco – percussions
Graham Hawthorne – drums
Kaïssa – backing vocals
Jenni Muldaur – backing vocals
Redray Frazier – backing vocals
Steven Reker – dancing
Lily Baldwin – dancing
Natalie Kuhn – dancing
Mark De Gli Antoni – keyboards
Paul Frazier – bass
Mauro Refosco – percussions
Graham Hawthorne – drums
Kaïssa – backing vocals
Jenni Muldaur – backing vocals
Redray Frazier – backing vocals
Steven Reker – dancing
Lily Baldwin – dancing
Natalie Kuhn – dancing
Strange Overtones (Everything That Happens Will Happen Today - 2008)
I Zimbra (Talking Heads song - Fear of Music - 1979)
One Fine Day (Everything That Happens Will Happen Today - 2008)
Help Me Somebody (My Life In The Bush Of Ghosts - 1981)
Houses in Motion (Talking Heads song - Remain in Light - 1980)
My Big Nurse (Everything That Happens Will Happen Today - 2008)
My Big Hands (Fall Through the Cracks) (The Catherine Wheel - 1981)
Heaven (Talking Heads song - Fear of Music - 1979)
Wanted for Life (Everything That Happens Will Happen Today - 2008)
Life Is Long (Everything That Happens Will Happen Today - 2008)
Crosseyed and Painless (Talking Heads song - Remain in Light - 1980)
Born Under Punches (The Heat Goes On) (Talking Heads song - Remain in Light - 1980)
Once in a Lifetime (Talking Heads song - Remain in Light - 1980)
Life During Wartime (Talking Heads song - Fear of Music - 1979)
I Feel My Stuff (Everything That Happens Will Happen Today - 2008)
Encore 1
Take Me to the River (Al Green cover) (Talking Heads song - More Songs About Buildings and Food - 1978)
The Great Curve (Talking Heads song - Remain in Light - 1980)
Encore 2
Air (Talking Heads song - Fear of Music - 1979)
Burning Down the House (Talking Heads song - Speaking in Tongues - 1983)
Encore 3
Everything That Happens (Everything That Happens Will Happen Today - 2008)
David Byrne & Brian Eno - Strange Overtones
David Byrne & Brian Eno - Everything That Happens
David Byrne & Brian Eno - "Help Me Somebody" from "My Life In The Bush Of Ghosts"
David Byrne - I Zimbra - Live at Metropolis, Montréal October 30th 2008.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire