- Première partie : NATASHA
Ce qu’en a pensé Eric :
« Je ressens souvent une certaine anxiété avant de revoir un groupe que j'aime vraiment sur scène, anxiété redoublée ce soir pour QueenAdreena, tant j'ai fait du prosélytisme pour ce concert : j'ai réussi à entraîner dans l'aventure Dan, Clément et Christophe (au dernier moment, grâce à un billet en plus qui me restait...), et je n'ai pas envie que mes amis soient déçus. Quant au reste de la bande, tout le monde ou presque est là ce soir, en avance, en train de se réchauffer et de s'en jeter un petit au bar de la Maro, mais là, pas de lézard, tout le monde connaît et tout le monde est déjà "au taquet". Robert, qui a passé l'après-midi avec le groupe, nous balance avec son humour habituel, la mauvaise nouvelle : changement de batteur, exit donc le monstrueux et spectaculaire Pete Howard. Déception, inquiétudes. En plus, Robert ajoute : "Ils sont fatigués par le voyage..". Gasp !
Première partie, à 20 h 10 : Natasha (en fait l'ex-chanteuse de AS Dragon, un jour backing band de Houellebecq !). Moi, j'aime bien, ça me rappelle l'époque de Téléphone ou de Strashooter, cette sorte de fraîcheur naïve, avec paroles en français - toujours un peu neuneu, ça, sur du rock sensé être assez agressif - et synthés couinants ridicules (un peu variét'), mais assez fun ! Natacha, elle, a un peu trop regardé Iggy, et se la joue iguane(sse) : c'est vrai qu'elle bouge bien et il se dégage d'elle une vraie énergie rock, mais elle en fait sans doute un peu trop (c'est l'avis des copains, mais bon, hein !). Les chansons sont irrégulières, certaines bien carrées et accrocheuses - encore l'influence Sttogienne ? -, d'autres un peu insignifiantes, par volonté sans doute de gagner le grand public. Le meilleur moment sera indiscutablement le duo avec Sue, ex-Pravda, sur "Echec et Mat", où il se passe quand même quelque chose de sympa sur scène. Et puis, ces deux jolies filles "rock" en duo, c'est quand même mieux que pas mal de freluquets boutonneux ou de vieux rockers cacochymes, non ? 35 minutes qui ne me déplairont pas à moi, na !
La Maro est bourrée pour notre Queen(Adreena) et ça, ça fait vraiment plaisir. Et la ferveur du public - les habituelles filles en transe plantées devant Katie Jane, lui saisissant la main à chaque occasion pour l'assister au long de son douloureux chemin de croix, mais aussi tout le reste du public, cette fois - va faire la différence par rapport aux précédents concerts auxquels j'avais assisté. Car ce soir, et ce malgré ce nouveau batteur compétent (lourd et puissant) sans plus, QueenAdreena va atteindre des sommets. Sur In Red, comme toujours en quasi ouverture, giclée d'adrénaline brûlante pour nous mettre sur les rails. Sur un Medicine Jar d'anthologie, qui voit Crispin tutoyer les étoiles avec une série de solos aussi abrasifs que lumineux. Sur une version enragée de Pretty Like Drugs, la meilleure que j'ai vue pour l'instant sur scène (plié sur la scène sous la pression du public qui tangue, je hurle, la voix cassée, et je vois du coin de l'oeil Gilles B qui fait de même, et Dan, à côté de moi, dont le visage rayonne de bonheur). Mais aussi pendant la quasi totalité du set, morceaux lents y compris, qui voit la transe recherchée envahir peu à peu la salle, et les spectateurs entrer littéralement en résonnance avec le groupe. Ce soir, Crispin sourit tout le temps, et Nomi, l'impressionnante bassiste (je l'adore, je l'adore !) entre elle aussi dans le jeu : ce soir, au delà de Katie Jane qui est Katie Jane, il y a devant nous un groupe brillant et littéralement habité par sa musique.
Quelques petits problèmes dans la salle, quand deux abrutis défoncés sèment le trouble à plusieurs reprises : un court pugilat pour les repousser, avant que le premier ne se fasse expulser ; puis, plus tard, le second monte sur scène, bouscule Katie Jane avant de baisser son pantalon pour nous montrer ses couilles et sa pauvre petite bite bien molle, en nous insultant. Ambiance ! Allez, ouste, dehors ! Pour le reste, tout ira bien, et le plaisir sera total. Il faut noter une chose importante : ce soir Katie Jane n'est pas en nuisette, mais porte une sorte de robe ultra-courte en plastique, entre sac poubelle et couche pour bébé ! Mais sur elle, tout est seyant, et on est quand même plus focalisés sur son visage, traversé de ces terrifiants éclairs de folie pendant qu'elle se barbouille de rouge à lèvres, que sur ses fesses (jolies, d'ailleurs) ou sur ses mini-seins qui finiront, comme souvent, à l'air. Katie Jane fait donc son habituel spectacle "total", un spectacle dont on ne se lasse pas, tant il mêle évocations des terreurs incontrôlables de l'enfance et naufrages éperdus dans une schizophrénie douloureuse. Ce que fait Katie Jane, c'est beau, ça fait peur, ça fait sourire aussi, c'est parfois vraiment inspiré (la bouteille entre ses cuisses ce soir est une bouteille de rouge, ce qui fait que les giclées qu'elle finit par envoyer évoquent le sang menstruel...), ou dérangeant... Tandis que, derrière, la guitare de Crispin est littéralement miraculeuse, ce soir, réussissant quasiment sur chaque chanson à plonger le public dans l'hystérie en déversant sur lui un torrent brûlant de lave.
Voilà, une heure vingt plus tard, QueenAdreena se retire, après une version superbe de Pretty Polly (habituel et délicieux fracas final, avec Cripsin qui agite sa guitare, portant le magique numéro 11 - tout comme la basse de Nomi -, dans tout les sens et matraite ses pédales d'effets), et un retour bizarroïde et fascinant, peut-être non programmé (pas sur la set list en tous cas) qui voit Nomi (à la guitare sèche !) et Katie Jane, accroupies face à face sur scène, presque lovées l'une contre l'autre, psalmodier l'une de ces comptines malades dont Katie Jane a le secret, rejointe ensuite par Crispin - qui doit tout rebrancher son matériel après le chaos de Pretty Polly... Un rapide coup d'oeil autour de moi, tout va bien, tout le monde semble ravi, même ceux qui ont été aspergés par le nuage de vin rouge que Katie Jane a généreusement fait pleuvoir sur nous... il faut dire qu'il y avait de quoi : les qualificatifs sont tous superlatifs, ma voix menace de se briser à force d'avoir trop hurlé, j'ai l'impression d'avoir un peu mal partout, et je pense que quelques acouphènes viendront faire chanter ma nuit. On a du mal à se séparer sur le trottoir de la Maro, on vient de vivre encore une fois (mais ce n'est pas si fréquent que ça !) l'un de ces concerts vraiment exceptionnels qui nous tiennent ensuite chaud au coeur et à l'âme des mois durant. Vincent dirait sans doute : "mythique", mais je ne suis pas certain que nous soyons assez nombreux sur cette planète à partager - et disséminer - le "mythe QueenAdreena" pour ça... »
« Je ressens souvent une certaine anxiété avant de revoir un groupe que j'aime vraiment sur scène, anxiété redoublée ce soir pour QueenAdreena, tant j'ai fait du prosélytisme pour ce concert : j'ai réussi à entraîner dans l'aventure Dan, Clément et Christophe (au dernier moment, grâce à un billet en plus qui me restait...), et je n'ai pas envie que mes amis soient déçus. Quant au reste de la bande, tout le monde ou presque est là ce soir, en avance, en train de se réchauffer et de s'en jeter un petit au bar de la Maro, mais là, pas de lézard, tout le monde connaît et tout le monde est déjà "au taquet". Robert, qui a passé l'après-midi avec le groupe, nous balance avec son humour habituel, la mauvaise nouvelle : changement de batteur, exit donc le monstrueux et spectaculaire Pete Howard. Déception, inquiétudes. En plus, Robert ajoute : "Ils sont fatigués par le voyage..". Gasp !
La Maro est bourrée pour notre Queen(Adreena) et ça, ça fait vraiment plaisir. Et la ferveur du public - les habituelles filles en transe plantées devant Katie Jane, lui saisissant la main à chaque occasion pour l'assister au long de son douloureux chemin de croix, mais aussi tout le reste du public, cette fois - va faire la différence par rapport aux précédents concerts auxquels j'avais assisté. Car ce soir, et ce malgré ce nouveau batteur compétent (lourd et puissant) sans plus, QueenAdreena va atteindre des sommets. Sur In Red, comme toujours en quasi ouverture, giclée d'adrénaline brûlante pour nous mettre sur les rails. Sur un Medicine Jar d'anthologie, qui voit Crispin tutoyer les étoiles avec une série de solos aussi abrasifs que lumineux. Sur une version enragée de Pretty Like Drugs, la meilleure que j'ai vue pour l'instant sur scène (plié sur la scène sous la pression du public qui tangue, je hurle, la voix cassée, et je vois du coin de l'oeil Gilles B qui fait de même, et Dan, à côté de moi, dont le visage rayonne de bonheur). Mais aussi pendant la quasi totalité du set, morceaux lents y compris, qui voit la transe recherchée envahir peu à peu la salle, et les spectateurs entrer littéralement en résonnance avec le groupe. Ce soir, Crispin sourit tout le temps, et Nomi, l'impressionnante bassiste (je l'adore, je l'adore !) entre elle aussi dans le jeu : ce soir, au delà de Katie Jane qui est Katie Jane, il y a devant nous un groupe brillant et littéralement habité par sa musique.
Quelques petits problèmes dans la salle, quand deux abrutis défoncés sèment le trouble à plusieurs reprises : un court pugilat pour les repousser, avant que le premier ne se fasse expulser ; puis, plus tard, le second monte sur scène, bouscule Katie Jane avant de baisser son pantalon pour nous montrer ses couilles et sa pauvre petite bite bien molle, en nous insultant. Ambiance ! Allez, ouste, dehors ! Pour le reste, tout ira bien, et le plaisir sera total. Il faut noter une chose importante : ce soir Katie Jane n'est pas en nuisette, mais porte une sorte de robe ultra-courte en plastique, entre sac poubelle et couche pour bébé ! Mais sur elle, tout est seyant, et on est quand même plus focalisés sur son visage, traversé de ces terrifiants éclairs de folie pendant qu'elle se barbouille de rouge à lèvres, que sur ses fesses (jolies, d'ailleurs) ou sur ses mini-seins qui finiront, comme souvent, à l'air. Katie Jane fait donc son habituel spectacle "total", un spectacle dont on ne se lasse pas, tant il mêle évocations des terreurs incontrôlables de l'enfance et naufrages éperdus dans une schizophrénie douloureuse. Ce que fait Katie Jane, c'est beau, ça fait peur, ça fait sourire aussi, c'est parfois vraiment inspiré (la bouteille entre ses cuisses ce soir est une bouteille de rouge, ce qui fait que les giclées qu'elle finit par envoyer évoquent le sang menstruel...), ou dérangeant... Tandis que, derrière, la guitare de Crispin est littéralement miraculeuse, ce soir, réussissant quasiment sur chaque chanson à plonger le public dans l'hystérie en déversant sur lui un torrent brûlant de lave.
Voilà, une heure vingt plus tard, QueenAdreena se retire, après une version superbe de Pretty Polly (habituel et délicieux fracas final, avec Cripsin qui agite sa guitare, portant le magique numéro 11 - tout comme la basse de Nomi -, dans tout les sens et matraite ses pédales d'effets), et un retour bizarroïde et fascinant, peut-être non programmé (pas sur la set list en tous cas) qui voit Nomi (à la guitare sèche !) et Katie Jane, accroupies face à face sur scène, presque lovées l'une contre l'autre, psalmodier l'une de ces comptines malades dont Katie Jane a le secret, rejointe ensuite par Crispin - qui doit tout rebrancher son matériel après le chaos de Pretty Polly... Un rapide coup d'oeil autour de moi, tout va bien, tout le monde semble ravi, même ceux qui ont été aspergés par le nuage de vin rouge que Katie Jane a généreusement fait pleuvoir sur nous... il faut dire qu'il y avait de quoi : les qualificatifs sont tous superlatifs, ma voix menace de se briser à force d'avoir trop hurlé, j'ai l'impression d'avoir un peu mal partout, et je pense que quelques acouphènes viendront faire chanter ma nuit. On a du mal à se séparer sur le trottoir de la Maro, on vient de vivre encore une fois (mais ce n'est pas si fréquent que ça !) l'un de ces concerts vraiment exceptionnels qui nous tiennent ensuite chaud au coeur et à l'âme des mois durant. Vincent dirait sans doute : "mythique", mais je ne suis pas certain que nous soyons assez nombreux sur cette planète à partager - et disséminer - le "mythe QueenAdreena" pour ça... »
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