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mardi 7 avril 2009

Bob Dylan and His Band ~ Le Palais des Congrès. Paris.











FIRST DAY

Ce qu’en a pensé Vik :

« Robert Allen Zimmerman, alias Bob Dylan, peut-être le plus célèbre poète du Rock, est mon artiste favori depuis toujours. Bob m'a fait aimer sa musique, ses textes, et avec sa voix a bercé ma jeunesse en 1964. Il m’a fallu attendre jusqu’en 1978 pour le voir enfin en chair et os (cinques soirs au Pavillon de Paris, les 3, 4, 5, 6 et 8 Juillet). Aujourd'hui, celui qui attend la réincarnation du poète électrique visionnaire de « Blonde on Blonde » sera probablement déçu. Je pensais déjà qu'il était trop "vieux" il y a 20 ans ! Pourtant, un concert de cette légende vivante, avec cette voix qui fait peur, de cet artiste de 68 ans, reste encore le meilleur concentré de rock et de poésie du marché musical actuel (… avec Leonard Cohen !). Donc, j'ai pris mon courage pour ce 50ème anniversaire musical, et, un peu incrédule, comme à chaque passage d’une nouvelle tournée de Dylan, j'ai acheté un billet. Une place numérotée, pour la première date du Palais des Congrès. Une belle salle de concert qui reçoit cette légende pour la première fois : il semblerait qu’elle ait été choisie directement par l’artiste lui-même, après qu’il ait fait un triomphe au PO de Bercy le 23 avril 2007.

Cette année, Dylan revient avec un nouvel album, “Together Through Life” (son 46ème), produit par Jack Frost (en fait un pseudonyme de Bob Dylan) : en couverture, une photo d’art, un baiser gay, comme pour montrer que les temps changent. C’est la suite de “Modern Times”, un album qui s’était bien placé dans les Hit Parades il y a trois ans, et Dylan continue, dans la foulée, son “Never Ending Tour”, cette interminable tournée sans interruption depuis 1988 (2117ème date). La probabilité d'assister à un concert où l’artiste reprendrait ses plus grands succès est élevée, si on considère que, fait presque unique au sein de la scène musicale, on aura en face de nous un poète toujours actif, et capable de relire son passé (plus de 600 titres) en le chantant à nouveau. J'entre dans la salle comble - et avec des invités prestigieux (pour Gala) – et, sans hâte, j’attends dans un confortable fauteuil qui n’a rien de rock'n'roll.

20h50 : Il est là, bien vivant, le mythe. Le concert va commencer. Les lumières de la salle se sont éteintes, et les projecteurs mettent en valeur la grande scène du Palais des Congrès. Une musique bizarre retentit dans les enceintes, et la même voix off de toujours, sur une bande enregistrée, annonce « Ladies and gentlemen, please welcome the poet laureate of rock 'n' roll. The voice of the promise of the 60's counter-culture. The guy who forced folk into bed with rock. Who donned makeup in the 70's and disappeared into a haze of substance abuse. Who emerged to find Jesus. Who was written off as a has-been by the end of the 80's, and who suddenly shifted gears releasing some of the strongest music of his career beginning in the late 90's. Ladies and gentlemen - Columbia recording artist Bob Dylan ! ». Phrase qui avait un certain écho à l'époque, mais aujourd’hui fait vieux, voire même un peu ridicule : sans doute reste-t-elle seulement pour l’anecdote ? Petites moustaches de mousquetaire, chapeau noir mariachi presque sur les yeux, complet noir à liserés rouges, comme un ancien chanteur de country, élégant, chemise turquoise avec une cravate grise, mais sans la guitare qu’il ne joue pratiquement plus en direct... un homme se promène sur la scène. Avec une démarche chaloupée et hésitante, nonchalant, sous les feux de la rampe, avec un physique sec et un regard pénétrant, il se place à l'extrême droite, de profil, derrière un clavier (son premier instrument) pour pouvoir regarder et diriger, tel un chef d’orchestre, ses musiciens. Il va laisser tous les solos de guitare à Freeman et Stu Kimball. Le public semble ne pas exister pour lui. Epaulé par son band (deux guitares, une batterie, une basse et un multi-instrumentaliste : violon, banjo, slide-guitar), tous vêtus de costumes noirs, cravates, style The Blues Brothers-revival, et bien sûr des chapeaux mariachi, Bob attaque immédiatement par un « The cat's in the well, the wolf is looking down.. .Goodnight, my love, may the lord have mercy on us all », un peu rude au départ, mais d'une maîtrise incroyable, sans l’aide d’un effet de lumière particulier ou de vidéos. Le public, toujours fidèle, est immédiatement séduit par cette voix particulière, éraillée, forte, marquée par ce timbre nasal unique, avec un son chaud et profond. Le groupe est en mesure de suivre son maître d’une façon magistrale. Les spectateurs sont ravis de l’entendre l’écoute est recueillie, personne ne crie, et seulement une partie du public se ruera au pied de la scène.

Un frisson me cloue sur ma chaise. C’est bien Bob, il ne bouge pas beaucoup, et oui, la légende vivante a bien vieilli, la voix est rocailleuse, plus grave, plus sombre, abimée par des concerts en continu et des excès d'alcool... mais quand on va voir un concert de Dylan, on sait ça, on y va pour voir un monument, et on oublie le reste. Sur la scène, il n’y a pas le Bob de la couverture de l’album “Freewheelin”, ni celui de “Desire”, ni même l’artiste qui jouait autrefois de la guitare. Il y a un homme qui n’est plus jeune, proche des 70 ans, portant un chapeau mariachi sur la tête, qui se cache derrière son clavier, discret comme s’il faisait partie, lui aussi, du groupe. Oui, sa voix a changé, et de temps en temps, elle se casse jusqu’à devenir, par moments, inaudible. Malgré tout, la fascination est toujours là, et le plaisir d'un concert de Dylan se niche aussi dans le choix du répertoire : une setlist réduite à 17 titres, qui change chaque soir. Si l’on veut décrire le show de ce soir, il faut utiliser le mot “Art”. Du pur Bob. Le ton est donné, comme dirait Gilles B. et toutes ses chansons, avec de nouveaux arrangements déconcertants, seront adaptées en fonction de cette nouvelle voix. Il enchaîne avec The times they are a-changin’, méconnaissable, comme pour montrer qu’il a retrouvé une nouvelle jeunesse, et il ne parle pas entre les chansons. Pas de merci. Il joue avec son groupe, pour son plaisir, comme il en a envie. Le groupe, bien soudé, regarde et se focalise sur son maître, pour le suivre au plus près. Apparaît clairement le rôle de la section rythmique : Tony Garnier, le bassiste et George Receli, le batteriste. I'll be your baby tonight, miracle il prend la guitare mais sans plus, et Stuck inside of Mobile, l’un de mes morceaux préférés de l’album “Blonde on Blonde”, suivent dans une atmosphère proche de celle des deux derniers disques en studio, "Love and Theft" (représenté par trois titres) et "Modern Times" (quatre titres), avec ce mélange indéfinissable de rockabilly et de swing groove jazzy à la sauce blues et country. L’alternance des chansons du répertoire des années soixante avec les nouveaux morceaux donne des résultats parfois beaux : le magistral Masters Of War, sera pour moi un moment très émouvant, et la meilleure chanson de la soirée… Highway 61 Revisited, plus de routine, que de la performance… un splendide Like a Rolling Stone, dans une version qui ne fait pas son âge, assez fidèle cependant, similaire à celle des Rolling Stones. Sept minutes qui déclenchent des cris de joie du côté public. C'est presque déjà la fin. Le groupe a un bon son, et un batteur vraiment exceptionnel, il faut le souligner. Bob, le maître incontesté, prend ensuite une pause avec son groupe, et disparaît furtivement, derrière la scène, en silence, sans un salut. Applaudissements sans fin, plus de trois minutes, pour ce petit marathon musical... et ainsi déclencher le rappel.

On repart avec All Along The Watchtower, une version bien faite, avec des guitares plus sévères, mais sans la puissance émotionnelle de la version de Jimi Hendrix. On ne retrouve pas la colère d’un Dylan des années 90, quand il criait à son groupe de jouer cette chanson très fort. Suit Spirit On The Water, bien chanté et joué, proche de la version de l’album. « Thank you, friends » seront les seuls mots du concert, une petite concession, prononcés par Bob avant de présenter ses nouveaux musiciens sur cette tournée, et d’entamer un Blowin' In The Wind, très différent de la version originale avec une partie d’harmonica au milieu, transformé en un morceau de blues méconnaissable. 50 années de carrière, et encore une fois ce morceau est revu, et mis en évidence. C’est la fin, dans une longue ovation qui permettra à Bob de faire ENFIN un sourire.

Les lumières se rallument, j’entends des gens dire que c’était mieux à Bercy, d’autres que ce soir était un concert énorme. On adore, ou on deteste. Je quitte la salle, heureux, oui, car j’ai vu encore le mythe, timide et désagréable, indéfinissable, même si nous n’avons jamais entendu de sons rock ce soir. Globalement, ça aura été un bon concert, un concert stimulant, illustrant l’âme blues de Bob, pour des gens qui aiment la légende. Sans reproduction fidèle de ses classiques favoris certes, mais un bon divertissement musical plein de poésie. L'évaluation globale est donc positive. Des titres plus ou moins remaniés, des mots pas toujours compréhensibles, aucune chanson du nouvel album “Together Through Life”. Pour moi, c'est un morceau d'histoire. Pour la énième fois j’étais à un concert de Bob et j'en ai oublié combien de fois j’ai déjà vu son "Never Ending Tour" ! Pourtant, même cette fois, il a réussi à me surprendre et a me donner de nouvelles émotions inattendues.

Je dois également souligner que le Dylan que j’aime est jeune, qu’il porte des lunettes noires, qu’il a les cheveux longs et bouclés... ce soir, il n’était pas là. Les meilleurs moments de son spectacle ne sont plus consacrés à des chefs-d'œuvre qu’il se doit de faire pour satisfaire son public, la vraie magie qu’il accomplit est de présenter un univers de musique en live, qui existait bien avant que le monde fut dévasté par le cyclone de “Like A Rolling Stone”. Malgré tout, ce n'est pas facile, c’est presque impossible de transmettre les émotions que j'ai ressenties ce soir sur la chanson Masters Of War. Je voudrais être en mesure de les recueillir, ces émotions, de les mettre dans une boîte géante, pour pouvoir m’y replonger souvent et retrouver ce plaisir, pour continuer à rêver. Et Knockin’ On Heaven’s Door, ce sera pour la prochaine fois ? Sûrement, en attendant, je l'écouterai en rentrant à la maison. »

" ... It's getting dark too dark to see, Feels like I'm knockin' on heaven's door...







 
Bob Dylan (Robert Allen Zimmerman) est un musicien et auteur-compositeur-interprète américain dont le style musical a évolué au fil des années : rock, folk, country, blues sont les exemples de la diversité de son œuvre. Depuis ses débuts dans les années 1960, Dylan a, par ses textes et par sa recherche de voies nouvelles (à l’encontre de son public parfois), sensiblement marqué la culture musicale contemporaine.

Blonde on Blonde est le, premier double album de l’histoire du rock (1966). Voix et musique s’y fondent pour nous raconter toutes les dernières expériences de Dylan, vécues et rêvées, dans une ode à l’amour sous toutes ses formes, de la mère à la prostituée, en passant par l’amour illusoire que donne la drogue. Dylan est au sommet du monde, vibrant intérieurement de mille sensations étranges, et fait partager ses expériences dans cet album si surréaliste qu’il est difficile de le décrire. Un chef d’œuvre hors du temps qui fait de Dylan la locomotive du rock and roll.

Dylan classique ou moderne ? Près d' un demi-siècle après son arrivée à New York, le barde énigmatique de Duluth n'en finit toujours pas de faire parler de lui.


(http://www.myspace.com/bobdylan)








































Enregistrements studio

* 1962 : Bob Dylan
* 1963 : The Freewheelin' Bob Dylan (*)
* 1964 : The Times They Are a-Changin'
* 1964 : Another Side of Bob Dylan (*)
* 1965 : Bringing It All Back Home (*)
* 1965 : Highway 61 Revisited (*)
* 1966 : Blonde on Blonde (*)
* 1967 : John Wesley Harding (*)
* 1969 : Nashville Skyline (*)
* 1970 : Self Portrait
* 1970 : New Morning
* 1973 : Pat Garrett & Billy the Kid
* 1973 : Dylan
* 1974 : Planet Waves (*)
* 1975 : Blood on the Tracks (*)
* 1975 : The Basement Tapes
* 1976 : Desire (*)
* 1978 : Street Legal (*)
* 1979 : Slow Train Coming (*)
* 1980 : Saved
* 1981 : Shot of Love
* 1983 : Infidels (*)
* 1985 : Empire Burlesque
* 1986 : Knocked Out Loaded
* 1988 : Down in the Groove
* 1989 : Oh Mercy (*)
* 1990 : Under the Red Sky
* 1992 : Good as I Been to You
* 1993 : World Gone Wrong
* 1997 : Time Out of Mind
* 2001 : Love and Theft
* 2006 : Modern Times
* 2009 : Together Through Life

(*) Albums ayant été remasterisés

Live

* 1974 : Before the Flood
* 1976 : Hard Rain
* 1979 : At Budokan
* 1984 : Real Live
* 1989 : Dylan and the Dead
* 1993 : The 30th Anniversary Concert Celebration
* 1995 : MTV Unplugged

Compilations

* 1967 : Bob Dylan's Greatest Hits
* 1971 : Bob Dylan's Greatest Hits, Vol. 2 (More Bob Dylan Greatest Hits)
* 1985 : Biograph
* 1994 : Bob Dylan's Greatest Hits, Vol. 3
* 1997 : The Best of Bob Dylan, Vol. 1
* 2000 : The Best of Bob Dylan, Vol. 2
* 2001 : The Essential Bob Dylan
* 2005 : The Best of Bob Dylan
* 2007 : Dylan

Collaborations avec d'autres artistes

* 1969, Festival de l'île de Wight (live).
* 1970, Message to Love. The Isle of Wight festival, (live). Un seul titre : Desolation Row ;
* 1971, George Harrison, The Concert for Bangladesh (live);
* 1976, Eric Clapton, No Reason to Cry;
* 1988, Traveling Wilburys, Vol.1;
* 1990, Traveling Wilburys, Vol.3.

The Bootleg Series

* 1991 : The Bootleg Series Volumes 1-3 (Rare & Unreleased) 1961-1991
* 1998 : The Bootleg Series Vol. 4: Bob Dylan Live 1966, The "Royal Albert Hall" Concert
* 2002 : The Bootleg Series Vol. 5: Bob Dylan Live 1975, The Rolling Thunder Revue
* 2004 : The Bootleg Series Vol. 6: Bob Dylan Live 1964, Concert at Philharmonic Hall
* 2005 : The Bootleg Series Vol. 7: No Direction Home: The Soundtrack
* 2008 : The Bootleg Series Vol. 8: Tell Tale Signs

Accords commerciaux

* 2005 : Live at The Gaslight 1962 - Starbucks Coffee Co.




Bob Dylan - vocals, keyboard, guitar, harp

The band is:

Tony Garnier - bass, stand-up bass
George Recile - drums
Stu Kimball - guitars
Denny Freeman - guitars
Donnie Herron - violin, electric mandolin, pedal steel, lap steel





 
Cat's In The Well (Under the Red Sky - 1990)
The Times They Are A-Changin' (The Times They Are A-Changin' -1963)
I'll Be Your Baby Tonight (Bob on guitar) (John Wesley Harding - 1967)
Stuck Inside Of Mobile With The Memphis Blues Again (Blonde on Blonde -1966)
John Brown (Live At The Gaslight In 1962 - 2005)(MTV Unplugged - 1995)
Rollin' And Tumblin' (Modern Times - 2006)
Chimes Of Freedom (Another Side of Bob Dylan -1964)
Tweedle Dee & Tweedle Dum (Love and Theft - 2001)
Masters Of War (The Freewheelin' - 1963)
Honest With Me (Love and Theft - 2001)
Beyond The Horizon (Modern Times - 2006)
Highway 61 Revisited (Highway 61 Revisited - 1965)
Po' Boy (Love and Theft - 2001)
Thunder On The Mountain (Modern Times - 2006)
Like A Rolling Stone (Highway 61 Revisited - 1965)

Encores

All Along The Watchtower (John Wesley Harding - 1967)
Spirit On The Water (Modern Times - 2006)
Blowin' In The Wind (The Freewheelin' - 1963)


(Bob on keyboard)

La durée du concert : 1h51

AFFICHE / PROMO / FLYER

























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